1891

L'une des premières études marxistes sur la question, par le "pape" de la social-démocratie allemande.


La femme et le socialisme

August Bebel

Conclusion


Ce que nous avons exposé jusqu'à présent nous a montré que, dans l'application du socialisme, il ne s'agit pas de « détruire » et de « construire » arbitrairement, mais d'arriver à un état conforme à la science naturelle que tous les facteurs qui jouent un rôle dans la marche de la destruction du passé d'une part, et de la constitution de l'avenir d'autre part, sont des facteurs agissant comme ils doivent agir que ni des « hommes d'État de génie » ni des « agitateurs démagogues » ne pourront mener les choses à leur gré. « Ils doivent mener, et on les mène ». Mais tout ce que nous avons développé ne peut laisser à aucun penseur le moindre doute sur ceci, à savoir que nous sommes arrivés bien près du point où « les temps seront accomplis ».

Il nous faut encore traiter brièvement ici d'une évolution unique en son genre, par laquelle se distingue surtout l'Allemagne, pour établir que c'est particulièrement ce pays qui, dans la prochaine période d'évolution, se chargera du rôle directeur.

Nous avons fréquemment parlé, dans cet ouvrage, de la surproduction, source des crises. La surproduction consiste en ce que le système bourgeois de production pro­duit plus de denrées que n'en peuvent consommer le marché, ni la force acqui­sitoriale du peuple. C'est là un phénomène inhérent au monde bourgeois, qui lui est absolument propre, et tel qu'il ne s'en est manifesté de semblable au cours d'aucune période du développement de l'humanité.

Mais le monde bourgeois ne produit pas seulement la surproduction en marchan­dises et en hommes, mais encore en intelligences ; il crée par là une aggravation des crises qui finira par lui coûter la vie.

L'Allemagne est la terre classique où se manifeste sur la plus vaste échelle cette surproduction en intelligences, un instruction, que le monde bourgeois ne peut plus utiliser. Une situation qui, pendant des siècles, a été un malheur pour le dévelop­pement de l'Allemagne, a largement contribué à produire ce phénomène. J'entends par là sa division en États minuscules et les obstacles que cette situation politique a créés au développement du gros capital. La division en petits États a eu pour effet de décentraliser le développement de la vie intellectuelle du peuple ; partout il s'est formé de petits centres de vie intellectuelle excitant leur influence sur leur entourage. Le grand nombre des cours et des gouvernements exigeait, comparativement à un grand pouvoir central, un appareil extraordinairement nombreux de fonctionnaires auxquels il fallait une instruction relativement élevée. C'est ainsi qu'il surgit une telle quantité d'écoles supérieures et d'universités qu'il n'y en eut de semblable nulle part, en aucun pays d'Europe. La jalousie, l'amour-propre des différents gouvernements, jouèrent aussi un rôle dans ce développement. Le même effet se produisit quand certains gouvernements commencèrent à appliquer l'instruction obligatoire du peuple. La manie de ne pas vouloir rester en arrière de l'État voisin produisit, dans ce cas particulier, de bons résultats. Le besoin de culture intellectuelle s'accrût encore lors­que l'extension de l'instruction et le progrès simultané de l'intelligence et du dévelop­pement matériel de la bourgeoisie éveillèrent le besoin de la participation politique, des mandats populaires, de l'administration autonome des communes. Pour ces petits pays, les corps constitués n'étaient pas nombreux et n'avaient qu'un cercle d'action restreint, mais ils contribuaient à l'instruction et excitaient les fils de la bourgeoisie à briguer des positions en rapport avec lesquelles ils avaient à mesurer leur éducation.

Il en a été pour l'art comme pour les sciences. Pas un pays d'Europe n'a propor­tionnellement autant d'écoles de peinture, d'art et de technique de tout genre, de musées et de collections artistiques, que l'Allemagne. D'autres nations peuvent, dans leurs capitales, montrer de plus grandes choses, mais aucun pays ne présente celte diffusion de richesses artistiques, dans tout l'État, que l'on voit dans le nôtre.

Tout ce développement intellectuel a donné à l'esprit Allemand une certaine profondeur ; l'absence de grandes luttes politiques procurait une sorte de vie contem­plative. Pendant que d'autres nations luttaient pour la suprématie sur le marché du monde, se partageaient la terre entre elles et menaient d'ardentes luttes de politique intérieure, les Allemands restaient assis au coin de leur feu, rêvant et pensant. Mais de ces rêves, de ces méditations, de ces pensées, favorisés par un climat qui force à la vie de famille et à la tension de l'esprit, sont sortis la philosophie allemande, l'esprit de critique et d'observation par lesquels les Allemands commencèrent à se distinguer lorsqu'ils se réveillèrent.

De 1848 date la naissance de la bourgeoisie allemande en tant que classe ayant conscience d'elle-même ; à cette époque elle entra en scène comme parti politique indépendant, représenté par le libéralisme. Ici se montra clairement le caractère parti­culier qui se dégageait de l'évolution allemande. Ce ne furent pas des fabricants, des commerçants, des hommes de négoce et de finances, qui eurent le verbe haut, mais des professeurs, des hommes de carrières libérales, des écrivains, des juristes, des docteurs de toutes les Facultés. C'étaient là les idéologues allemands ; aussi leur besogne fut-elle finie du coup. La bourgeoisie fut provisoirement condamnée au repos en matière politique ; elle n'en mit que davantage le temps à profit pour activer les affaires. L'explosion de la guerre austro-italienne, l'avènement de la Régence en Prusse, excitèrent a nouveau la bourgeoisie à étendre la main vers le pouvoir politi­que. L'agitation en vue de l'unité nationale commença. La bourgeoisie était déjà trop instruite pour supporter plus longtemps les nombreuses frontières politiques qui étaient en même temps des entraves économiques, tant douanières que commerciales, et de circulation. M. de Bismarck se rendit compte de la situation et s'en servit à sa manière pour allier les intérêts de la bourgeoisie à ceux de la monarchie prussienne dont la première n'avait jamais été l'ennemie, parce qu'elle craignait la Révolution et les masses populaires. On fit alors tomber les barrières qui avaient jusque-là porté entrave à son haut développement matériel. Au sein de la grande richesse de l'Alle­magne en charbons et en minerais, au milieu d'une classe de travailleurs intelligents mais sobres, la bourgeoisie prit, en l'espace de vingt ans, un essor que l'on est obligé de qualifier de gigantesque et qui, les États-Unis exceptés, ne se produisit dans aucun pays en un si court espace de temps et dans une pareille mesure. C'est de la sorte qu'il arriva que, dès aujourd'hui, l'Allemagne tient en Europe la deuxième place comme pays d'industrie et de commerce, et ambitionne de prendre la première.

Mais ce prodigieux de développement eut aussi son revers. Le système de prohi­bition qui se maintint dans presque tous les États allemands jusqu'à la fondation de l'unité nationale, avait assuré l'existence à une quantité extraordinaire d'ouvriers manuels et de petits cultivateurs. Avec la suppression soudaine de toutes les barrières de protection, la classe moyenne inférieure se trouva brusquement en présence d'une production capitaliste se développant sans aucun obstacle, et elle en vint rapidement à une situation désespérée. La période de prospérité qui commença vers 1860, fit voir, au début, le danger moins grand qu'il n'était, mais celui-ci n'en devint que plus sensible lorsque la crise éclata. La bourgeoisie avait utilisé la période de prospérité en vue de son progrès le plus large, et rendait son action dix fois plus oppressive par sa production en masses et l'augmentation de ses richesses. Le fossé s'élargit fortement entre ceux qui possédaient et ceux qui n'avaient rien.

La rapidité sans cesse croissante aujourd'hui de cette phase de décomposition et d'absorption, l'augmentation de la puissance matérielle d'un côté, l'affaiblissement de la faculté de résistance de l'autre, ont jeté dans la plus grande détresse des classes entières de la population. Elles se virent subitement menacées dans la situation à laquelle elles étaient habituées, dans le genre d'existence qui leur convenait, et entrevirent le jour où elles eu seraient mathématiquement dépossédées.

Dans cette lutte désespérée, chacun cherche le plus possible son salut dans le changement de profession. Mais les vieux ne peuvent plus opérer ce changement ; ce n'est que dans des cas d'une extrême rareté qu'ils sont en mesure de laisser de la fortune à leurs enfants. Alors on s'impose les plus grands sacrifices, on emploie les derniers moyens pour caser les fils et les filles dans des « positions », dans des places à revenu fixe, pour lesquelles l'apport d'un capital n'est pas nécessaire. Nous entendons par là toutes les places d'employés des services de l'État ou des communes, toutes les branches de l'enseignement, les hautes situations au service de la bour­geoisie dans les comptoirs, les magasins et les fabriques : gérants de dépôts, chimistes, techniciens, ingénieurs, etc., et enfin ce qu'on appelle les carrières libérales : juristes, médecins, théologiens, écrivains, artistes de tous genres, archi­tectes, etc.

Des milliers et des milliers de gens qui, jadis, eussent pris un métier manuel, se cherchent aujourd'hui une situation dans les carrières précitées, dès lors qu'il ne luit plus à leurs yeux aucun espoir d'arriver à une existence indépendante et suffisant à leurs besoins. Tout se jette sur l'étude. Écoles « réales », collèges, écoles polytech­niques, etc., surgissent du sol comme des champignons, et les établissements de ce genre qui existent déjà sont encombrés. Le nombre des étudiants dans les Universités  [1] croit dans la même mesure, ainsi que le chiffre des élèves dans les laboratoires de physique et de chimie, dans les écoles de Beaux-Arts, dans les écoles polytechniques, professionnelles, commerciales, dans tous les genres d'établissements d'instruction supérieure des filles. Dès aujourd'hui, on constate dans toutes les branches de vocation sans exception un encombrement considérable, et chaque jour le courant devient plus fort dans ce sens ; constamment il se produit de nouvelles demandes de création de collèges et d'établissements d'enseignement supérieur, pour recevoir la masse des candidats.

Autorités et personnalités individuelles sont au désespoir de cet état de choses et lancent avertissements sur avertissements contre l'étude, tantôt de telle branche, tantôt de telle autre, de l'enseignement. Même la théologie qui, dans la période décennale précédente, faillit tarir faute de candidats, trouve son salut dans l'encombrement, et voit de nouveau ses prébendes se garnir  [2]. « J'enseignerai la foi en dix mille dieux et diables, si on l'exige donnez-moi seulement une place où je puisse vivre », voilà le refrain qu'on entend partout. Les ministres, en Prusse, se défendent d'autoriser la création de nouveaux établissements d'enseignement supérieur, « parce que ceux qui existent suffisent largement à couvrir les besoins en candidats pour toutes les carrières ».

Cette situation est encore aggravée par ce fait que la concurrence et les luttes intestines de la bourgeoisie obligent une foule des fils de celle-ci à se chercher ailleurs une situation et un refuge. D'autre part, l'effectif élevé de l'armée permanente, avec sa quantité d'officiers dont l'avancement est considérablement entravé par une longue période de paix, a pour résultat de faire pensionner dans la force de l'âge une foule de gens qui, favorisés par l'État, trouvent à se caser dans toutes les situations administratives possibles. Le grand nombre de postulants aux carrières civiles, sortant des grades inférieurs de l'armée, enlève leur pain à beaucoup d'autres. Car c'est chez cette sorte d'individus que la fortune fait le plus défaut. De plus, la position sociale, le genre d'éducation et les prétentions des gens appartenant à cette catégorie, exigent avant tout qu'ils s'abstiennent de ce qu'on appelle les emplois inférieurs ; ceux-ci d'ailleurs, par suite du système capitaliste, sont. également tous encombrés.

Le système de l'engagement volontaire d'un an qui consiste, grâce à l'acquisition d'un certain degré d'instruction, et moyennant quelques sacrifices matériels, à atténuer le service militaire, réduit de trois ans à un seul, augmente encore le nombre des candidatures à tous les genres de places et d'emplois.

Par suite de toutes ces circonstances, l'Allemagne, plus que n'importe quel pays du monde, possède un prolétariat de savants, d'artistes, de gens appartenant aux soi-disant « carrières libérales », extraordinairement nombreux celui-ci se multiplie constamment et va porter jusque dans les cercles les plus élevés de la société l'effer­vescence et son mécontentement de l'état de choses actuel.

L'esprit idéaliste de ces milieux est de la sorte amené et excité à la critique de l'ordre de choses existant et contribue à accélérer le travail général de désagrégation. C'est ainsi que l'état social actuel est attaqué, miné de toutes parts.

Il n'est pas douteux que, dans les grandes, les gigantesques luttes de l'avenir, l'Allemagne remplira le rôle directeur auquel la prédestinent l'ensemble de son dévelop­pement et sa position géographique au « cœur de l'Europe ». Ce n'est pas l'effet d'un hasard si ce furent des Allemands qui découvrirent les lois de l'évolution de la société moderne et qui établirent scientifiquement le socialisme comme la forme de la société de l'avenir. Ce furent en première ligne Karl Marx, aidé de Frédéric Engels, et après eux Ferdinand Lassalle, lequel jeta la lumière jusque dans les masses. Ce n'est pas non plus par hasard que le mouvement socialiste allemand est le plus important et le plus efficace du monde, qu'il a dépassé celui des autres nations, en particulier de la France, qui en est restée à une espèce de développement semi-bourgeois, et que les socialistes allemands sont les pionniers qui répandent l'idée socialiste chez les peuples les plus divers.

Si Buckle a pu écrire encore, il y a un quart de siècle à peine, à l'appui de son étude sur l'état de l'esprit et de l'éducation allemands, que l'Allemagne avait à la vérité un grand nombre des plus grands penseurs, mais qu'il n'existait aucun pays où l'abîme fût aussi profond entre la classe des lettrés et la masse du peuple, cela n'est plus exact aujourd'hui. Cela n'a été vrai qu'autant qu'en Allemagne notre science est restée presque exclusivement déductive et circonscrite à des cercles de savants se tenant à l'écart de la vie pratique. Au moment où l'Allemagne opéra sa révolution économique, la méthode inductive prit dans la science une place prépondérante, au détriment de la déduction. La science devint pratique. On comprit qu'elle ne prenait de valeur qu'en tenant compte de la vie humaine et en devenant elle-même une ressource pour l'exis­tence. C'est en raison de ce fait qu'en Allemagne, depuis dix ans, toutes les branches de la science se sont démocratisées. La grande quantité de jeunes gens élevés en vue d'atteindre à des professions d'ordre supérieur a puissamment contribué à ce résultat, et d'autre part l'instruction générale des masses, qui est plus forte en Allemagne que dans tout autre pays d'Europe, a facilité à celle-ci les moyens de produire une quantité d'œuvres intellectuelles de tout genre. Enfin, ce qui a élevé d'une façon toute parti­culière le niveau moral du peuple, c'est l'agitation socialiste, avec sa littérature, ses journaux, ses associations, ses réunions, sa représentation parlementaire et sa critique dans tous les domaines de la vie publique.

La loi d'exception n'y a rien changé. Elle a, dans une certaine mesure, concentré l'agitation, adouci ses allures trop vives, de telle sorte que celle-ci a pu se propager d'autant plus facilement dans d'autres pays. Mais elle a aussi rendu le mouvement plus profond et créé une irritation extraordinaire qui tend à faire explosion et qui réclame et ses satisfactions et ses victimes. En outre, l'évolution sociale dans son ensemble, la délivrance de la société, font chaque jour de plus grands progrès.

Nous voyons ainsi, dans le dernier quart du XIXe siècle, s'allumer de toutes parts la lutte intellectuelle, qui se mène avec une ardente activité. À côté de la science socialiste, le vaste domaine des sciences naturelles, les doctrines sanitaires, l'histoire de la civilisation et la philosophie elle-même, constituent l'arsenal auquel on emprun­tera des armes. De toutes parts  [3], les bases de l'ordre de choses actuel sont attaquées, les coups les plus rudes sont portés aux soutiens de la vieille société, les idées révolutionnaires font irruption dans les milieux conservateurs et jettent le désarroi dans les rangs des ennemis du nouveau. Ouvriers et lettrés, paysans et artistes, bref des hommes de toutes les conditions, viennent se joindre aux travailleurs qui sont le gros de l'armée qui combattra le dernier combat : ils se soutiennent et se complètent les uns les autres.

La femme aussi est adjurée de ne pas rester en arrière, dans cette lutte où on combattra pour sa propre liberté, pour sa propre délivrance. C'est à elle qu'il appar­tient de montrer qu elle a compris quelle était sa véritable place dans l'agitation, dans les luttes du présent en vue d'un meilleur avenir, et qu'elle est résolue à y prendre part ; il appartient aux hommes de la soutenir dans la lutte et de l'aider à se défaire de tous les préjugés. Que nul ne prise sa propre force au-dessous de sa valeur que nul ne croie qu'une personne de plus ou de moins cela ne tire pas à conséquence. Pour le progrès de l'humanité, aucune force, si faible soit-elle, ne doit être négligée. La chute ininterrompue d'une goutte d'eau finît par creuser la pierre la plus dure. Et beaucoup de gouttes font le ruisseau, beaucoup de ruisseaux la rivière, beaucoup de rivières le fleuve, que nul obstacle, en fin de compte, n'est assez fort pour gêner dans son cours majestueux. Il en va de même dans la vie intellectuelle de l'humanité ; partout la nature est notre institutrice. Que nous agissions tous d'après ses leçons, et la victoire finale ne saurait nous manquer.

La victoire sera même d'autant plus signalée que chaque individualité sera entrée dans la carrière avec plus de zèle et plus d'énergie. La question de savoir si, avec tout son travail et toute sa peine, on arrivera assez près de l'avènement d'une nouvelle période de civilisation plus belle pour le voir encore de son vivant, ne doit se présenter à l'esprit d'aucun citoyen, encore moins le tenir à l'écart de la voie suivie. Nous ne pouvons, il est vrai, préciser ni la durée ni le caractère de chaque phase d'évolution, pas plus que nous n'avons sur la durée de notre propre existence la moindre certitude, mais à une époque comme la nôtre, nous n'avons pas de raison pour renoncer à l'espoir de survivre encore à notre triomphe. Nous luttons et mar­chons en avant, sans nous préoccuper de savoir « où » et « quand on pourra marquer le point de départ d'une ère nouvelle, meilleure pour le genre humain. Si nous suc­combons au cours de la lutte, ceux qui nous suivent entreront dans la carrière à notre place ; nous tomberons avec la conscience d'avoir fait notre devoir d'homme, et avec la certitude que notre but sera atteint, quels que puissent jamais être les efforts des puissants, hostiles au progrès de l'humanité.


Notes

[1] En 1871-72, les universités allemandes comptaient 14.531 étudiants 46.191 en 1875-76 et 22.038 dès 1881. Les étudiants ont donc, en dix ans, augmenté de 50 %, tandis que la population ne s'est accrue que de 10 %. En 1859, il y avait en Prusse 20 élèves de collèges et 9 d'écoles « réales », pour 10.000 habitants, tandis qu'en 1870 il y en avait respectivement 31 et 22, soit encore un accroissement de plus de 50 %.

[2] Dans 18 Universités allemandes, il y avait, sur 1.000 étudiants, 236 théologiens protestants en 1863-64, 179 en 1870-71, 109 en 1870-77. À partir de cette époque, leur nombre s'est de nouveau légèrement accru, de telle sorte qu'il était de 142 en 1881.

[3] Voyez notamment la « Philosophie de la délivrance » de Mainlaender.


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