1971

"L'histoire du K.P.D. (...) n'est pas l'épopée en noir et blanc du combat mené par les justes contre les méchants, opportunistes de droite ou sectaires de gauche. (...) Elle représente un moment dans la lutte du mouvement ouvrier allemand pour sa conscience et son existence et ne peut être comprise en dehors de la crise de la social-démocratie, longtemps larvée et sous-jacente, manifeste et publique à partir de 1914."


Révolution en Allemagne

Pierre Broué

Notices biographiques sur les principaux militants cités


ALEXANDER, Eduard (1881-1945) dit E, Ludwig.

Avocat, membre de Spartakus et du K.P.D. à sa fondation ; chef du service de presse de la centrale en 1922 et rédacteur de la page économique de Die Rote Fahne.

(Ecarté des responsabilités à partir de 1929 comme « conciliateur » : arrêté en août 1944, mort au cours d'un « transport ».)

ANDRÉ, Edgar (1894-1936).

Né en Rhénanie, élevé en Belgique, maçon, membre des Jeunes gardes socialistes, Mobilisé ; prisonnier de guerre en France en 1918 ; docker à Hambourg, adhère au S.P.D. ; chômeur ensuite, organisateur du comité de chômeurs de Hambourg, adhère au K.P.D. fin 1922. Un des militants ouvriers les plus en vue de Hambourg en 1923.

(Organisateur de la Ligue des combattants rouges qu'il dirige à Hambourg, surnommé le « général rouge », bête noire des nazis, arrêté en mars 1933, torturé, condamné à mort et exécuté à la hache le 4 novembre 1936.)

ARENDSEE, Marta (1885-1953).

Employée de librairie, S.P.D. en 1906, organisatrice du mouvement féminin à partir de 1907; dans l'opposition en 1914, membre du groupe de Niederbarnim, déléguée à Berne en 1915. A l'U.S.P.D. en 1917, au V.K.P.D. en 1920. Responsable de la rédaction de Die Kommunistin, à partir de 1922, élue à Leipzig à la commission syndicale,

(Proche de la « droite », travaille au secours ouvrier ; arrêtée en 1933, libérée en 1934, émigre en U.R.S.S. avec son mari Paul Schwenk, qui y sera arrêté ; travaille à la radio de Moscou ; de retour en Allemagne en 1945, membre de la direction du S.E.D. jusqu'en 1947.)

ARTELT, Karl (né en 1890).

Serrurier, S.P.D. en 1908. Dirige en novembre 1918 la mutinerie de Kiel et le conseil des marins de la Baltique, Membre de l'U.S.P.D. Dirigeant des conseils de Brunswick en 1919. Membre de la gauche U.S.P.D., au V.K.P.D, en 1920.

(Occupe diverses responsabilités secondaires dans le parti ; vétéran du S.E.D. vit en R.D.A.)

BACHMAN, Otto (1887-?).

Maçon, secrétaire du syndicat à Breslau en 1908, président à Chemnitz de 1919 à 1921, alors qu'il est membre du K.P.D. depuis sa fondation. Exclu du syndicat, devient secrétaire du « syndicat rouge », chargé du bâtiment au département syndical de la centrale. Président du syndicat des maçons exclus de l'A.D.G.B. à partir de septembre 1923.

(A partir de 1926, un des dirigeants des syndicats rouges : en 1927, premier maire communiste en Allemagne, à Älsnitz ; exclu comme droitier en 1929. Milite, toujours avec Brandler, au K.P.O., organisation des communistes de  droite ; émigre en 1933 et meurt vraisemblablement en émigration,)

BARTH, Emil (1879-1941).

Métallo social-démocrate, réformé en 1917, membre de l'U.S.P.D. Remplace Richard Müller à la tête du cercle des délégués révolutionnaires après la grève de janvier 1918, Membre de l'exécutif des conseils, commissaire du peuple de novembre à décembre 1918 : désavoué par ses camarades. Président des conseils d'usine en 1921. Demeure à l'U.S.P.D. en 1920. revient au S.P.D. en 1922,

(Retourne à l'anonymat ensuite.)

BARTZ, Wilhelm (1881·1929).

Imprimeur, syndiqué et au S.P.D. en 1900 ; suit l'école du parti en 1910-11; permanent et journaliste ; rejoint l'U.S.P.D. en 1919. Au V.K.P.D. en 1920 ; proteste contre l'action de mars, mais ne suit ni Levi, ni Friesland. Collaborateur d'Inprekorr en 1921, coprésident de la fraction parlementaire au Reichstag en 1922. Membre de la gauche en 1923.

 (Rallie le centre en 1925.)

BECKER, Karl (1894-1942).

Typographe, fils de militant, membre des Jeunesses en 1909, du S.P.D. en 1912. Pendant la guerre, à Dresde, puis Brême, un des dirigeants des radicaux de gauche. Arrêté en 1917, libéré par la révolution, dirige un conseil ouvrier. Délégué I.K.D. au congrès de fondation du K.P.D., se range dans la majorité gauchiste. Un des dirigeants de l'opposition en 1919, un des fondateurs de l'A.A.U., il est exclu à Heidelberg, mais ne rejoint pas le K.A.P.D. et, sous l'influence de Radek et Frölich, revient au K.P.D.(S) en mars 1920. Séjourne à Moscou à plusieurs reprises, A partir de 1921, rédacteur en chef du Hamburger Volkszeitung, puis, en 1923, responsable de l'Oberbezirk Wasserkante et Nord-Ouest, membre de la droite.

(Passe vraisemblablement dans la clandestinité à la fin de 1923 ; se réfugie à Moscou ; de retour en 1925, membre du groupe « conciliateur », député au Landrag de Prusse en 1928, fait son autocritique. Clandestin en 1933, puis émigré en France : livré par Vichy, condamné à mort et exécuté à Plötzensee.)

BLENKLE, Konrad (1901-1943).

Fils d'ouvrier boulanger ; membre des Jeunesses en 1919, du K.P.D.(S) en 1920 ; employé à l'ambassade soviétique de Berlin ; secrétaire des Jeunesses communistes en 1923, partisan de la gauche.

(Président des Jeunesses et membre du C.C. en 1924 ; député en 1928 ; en disgrâce ensuite, Travail illégal en 1933-34 ; émigration et, de Copenhague, responsabilité d'un travail clandestin en Allemagne ; arrêté, condamné à mort et exécuté à Plötzensee.)

BöTTCHER, Paul (né en 1891).

Typographe, membre des Jeunesses en 1907, président du groupe de Leipzig en 1908 et membre du S.P.D. Permanent pour les jeunes sur le plan syndical. Adversaire de la guerre. à l'U.S.P.D. en 1917. rédacteur en chef du Sozialdemokrat de Stuttgart en 1920. Indépendant de gauche, chef de file de l'opposition syndicale de gauche. Au V.K.P.D. en 1920. Enlevé par les kappistes lors du putsch. Février 1921 : rédacteur en chef de Die Rote Fahne, membre de la centrale en août 1921 ; 1923, président de la fraction parlementaire en Saxe, secrétaire du district de Saxe occidentale, partisan du soutien et de la participation à un gouvernement ouvrier. Ministre de l'économie dans le gouvernement Zeigner en octobre 1923, chassé de son ministère par la Reichswehr.

(Membre de l'opposition de droite, exclu en 1929, fonde le K.P.O. avec Brandler ; émigre en Suisse de 1933 à 1946 ; arrêté à son retour, conduit en U.R.S.S. après une condamnation par contumace à deux ans de prison, et demeure dans divers camps et prisons jusqu'en 1955. Libéré en 1955, revenu en Allemagne et admis au S.E.D. en 1956, rédacteur en chef du Leipziger Volkszeitung jusqu'à sa retraite en 1968. Selon M. Hermann Weber, Paul Böttcher aurait été membre depuis 1927 des services de renseignements Soviétiques : c'est à ce titre en tout cas qu'il fut arrêté en Suisse pendant son séjour.)

BRANDLER, Heinrich ( 1881-1967).

Maçon, né en pays sudète, de nationalité autrichienne, infirme très jeune à la suite d'un accident de travail, militant syndicaliste dès 1897, condamné pour violences en 1900. Adhère au S.P.D. en 1901, travaille à Hambourg jusqu'en 1904, où il dirige le syndicat du bâtiment, puis à Brême de 1904 à 1908 où il milite au syndicat et dans les Jeunesses ; en Suisse de 1908 à 1914. En juin 1914, à Chemnitz où il est secrétaire du syndicat du bâtiment ; exclu avec Heckert du S.P.D. en 1915, animateur du groupe Spartakus, adhère, malgré ses réserves, à l'U.S.P.D. en 1917. Expulsé comme étranger en octobre 1918, acquiert la nationalité allemande grâce au gouvernement bavarois d'Eisner. De retour à Chemnitz, y fonde Der Kämpfer et la plus puissante organisation locale du K.P.D.(S). Soutient Levi contre les gauchistes, organise en mars 1920 l'élection de conseils ouvriers de Chemnitz, développant des thèmes qui annoncent ceux du front unique ouvrier. Elu à la centrale en avril 1920, rapporte sur les questions d'organisation au congrès d'unification. Président du parti en remplacement de Levi en février 1921, assume la direction du parti pendant l'action de mars ; condamné en juin à cinq ans de forteresse. Libéré en novembre, il séjourne à Moscou comme membre du présidium de l'Internationale ; de retour à l'automne 1922, exerce les fonctions de secrétaire général. En 1923, il est le dirigeant du K.P.D., cible des attaques de la gauche dont il réclame à plusieurs reprises vainement l'exclusion. Chef de la chancellerie d'Etat dans le gouvernement Zeigner après avoir participé à Moscou aux préparatifs de l'insurrection. Porte-parole communiste à la conférence de Chemnitz, il décommande l'insurrection prévue après la dérobade des social-démocrates de gauche.

(Rendu responsable de la défaite allemande, se désolidarise en vain de l'opposition de gauche russe. A Moscou jusqu'en octobre 1925 ; revient en Allemagne, contre la décision du parti : exclu en janvier 1929. Fonde le  K.P.O., mais se tient à l'écart du S.A.P. (Sozialistischen Arbeiterpartei, né d'une scission de gauche de la social-démocratie et rallié par des éléments du K.P.O.). Emigré en France, interné en 39-40, réfugié à Cuba de 1941 à 1947, puis en Grande-Bretagne, revient en Allemagne en 1949, se fixe à Hambourg où il dirige le groupe Arbeiterpolitik.)

BRASS, Otto (1875-1960).

Tailleur de limes, au S.P.D. en 1897. Caissier dans une société d'assurance ouvrière, puis gérant de journal. Leader de l'aile radicale dans la Ruhr, un des fondateurs de l'U.S.P.D. Président en 1919 du conseil d'ouvriers et soldats de Remscheid, délégué à Berlin en décembre. Député U.S.P.D. à Weimar. Un des organisateurs de la grève dans la Ruhr en 1919, de la lutte contre Kapp en 1920, qui lui vaudra une accusation de haute trahison. Indépendant de gauche, coprésident du congrès de Halle. Elu à la centrale du V.K.P.D., démissionne en même temps que Levi et Däumig en février 1921. Délégué de la minorité à Moscou au lendemain de l'action de mars, il apporte publiquement son soutien à Levi des mois après son exclusion et organise avec Friesland et Malzahn une nouvelle opposition de droite. Exclu en janvier 1922, il revient, la même année, avec Levi, à l'U.S.P.D. puis au S.P.D.

(Rôle mineur de cette date à 1933, où il est placé sous surveillance par les nazis. Arrêté pour son action clandestine en 1945, libéré par l'avance de l'armée rouge. Membre de la direction du S.P.D. en zone russe, signataire de l'appel à la reconstitution de syndicats libres, puis de l'appel à la fusion des partis social-démocrate et communiste, et à ce titre cofondateur du S.E.D.)

BRAUN, M. J. (Mechislav Bronski, dit) (1882-1937).

Polonais, social-démocrate en 1902, participe à la révolution de 1905 et fait un an de prison. Emigré en Suisse en 1907, milite dans le P.S.D. suisse et se lie, contre Luxemburg et Jogiches, au comité du parti de Varsovie, que soutient également Radek. Proche de Lénine, participe aux conférences de Zimmerwald et Kienthal et est l'un des dirigeants de la gauche zimmerwaldienne. Compagnon de Lénine dans son voyage de retour en avril 1917. participe à la révolution russe. Nommé en 1918 représentant consulaire à Berlin, assure des contacts avec les révolutionnaires allemands. Expulsé en novembre. De retour en 1919, il fait partie du secrétariat d'Europe occidentale et de la direction du K.P.D.(S) sous un pseudonyme. Il sera vivement critiqué pour la position prise par la centrale au début du putsch de Kapp, et rappelé peu après.

(A Moscou, chargé d'enseigner à l'université de Moscou, il milite au sein du parti communiste polonais, devient membre de son bureau politique. Il est arrêté et exécuté pendant les grandes purges staliniennes.)

BUDICH, Willi (1890-1941).

Fils de paysan, études d'ingénieur technicien, membre du S.P.D. en 1910, rejoint Spartakus pendant la guerre et, sous le nom de « Brandt », est l'un des principaux collaborateurs de Jogiches dans le travail d'organisation clandestin. Membre de l'U.S.P.D. depuis 1917 ; arrêté en mars 1918, libéré par la révolution. Organisateur de la Ligue des soldats rouges en novembre 1918, grièvement blessé, amputé d'un bras à la suite de la fusillade du 6 décembre. En mars 1919, participe à la république des conseils de Munich, est membre de son exécutif sous le nom de « Dietrich ». Partage avec Friesland et les autres dirigeants berlinois la responsabilité de l'appel du 13 mars 1920. En Union soviétique la même année, reçoit une formation militaire. Arrêté en 1921, s'évade et regagne l'Union soviétique. On ignore le rôle qu'il a pu jouer en 1923.

(A Moscou, dirigeant du secours ouvrier international, puis, sous le nom de Gerbilski, représentant commercial soviétique à Vienne. Revient en Allemagne en 1929. Arrêté en 1933, relâché, émigre à nouveau. Arrêté en 1937 pendant les purges staliniennes, meurt en prison en 1941 ou 1942.)

CHARPENTIER, Fritz (1869-1928),

Etudes commerciales ; commerçant et représentant, membre du S.P.D. avant guerre. A l'U.S.P.D. en 1917, rejoint le K.P.D. au début de 1920 ; désavoué par le parti pour avoir approuvé sans mandat les accords de Bielefeld au lendemain du putsch de Kapp. Avec Levi en 1921 au K.A.G., mais rompt et demeure dans le parti secrétaire à Elberfeld. Rôle important en 1923 dans les préparatifs d'insurrection dans la Ruhr. (Poursuivi par la police, se réfugie en Union soviétique, et, à Léningrad, soutient l'opposition de gauche. La presse social-démocrate annoncera son exécution, que le K.P.D. démentira.)

COHN, Oskar 11869-1937 ?).

Fils de commerçants juifs ; avocat, membre du S.P.D. Député en 1912. Majoritaire en 1914, sert au front comme sous-officier ; réformé en 1917, adhère à l'U.S.P.D., défend marins et grévistes devant les tribunaux. En 1918, conseiller juridique de l'ambassadeur russe Joffé. Rôle de conciliateur pendant les journées de janvier 1919. Plus tard, membre de l'aile droite de l'U.S.P.D., revient au S.P.D. en 1922.

(réfugié en U.R.S.S. en 1933, arrêté lors des grandes purges staliniennes, disparaît. )

CREUTZBURG, August ( 1892-1940 ?).

Peintre et laqueur, au S.P.D. en 1908. Mobilisé de 1912 à 1918. A l'U.S.P.D. en 1917, au V.K.P.D. en 1920, secrétaire à Iéna. En 1923, responsable de l'organisation dans le district de Magdebourg.

(Véritable « commissaire » de la direction, joue un rôle important dans l'expulsion de toutes les oppositions successives ; responsable de l'organisation à partir de 1929. Emigré en 1933, gagne l'Union soviétique en 1935 ; arrêté en 1937 ; aurait fait partie des détenus livrés par Staline à Hitler. )

CRISPIEN, Artur (1875-1946).

Peintre-décorateur, social-démocrate, devient journaliste. Membre du groupe Die Internationale dès sa fondation, arrêté en 1915, puis mobilisé, rejoint l'opposition centriste en formation ; un des dirigeants de l'U.S.P.D. à sa fondation. Commissaire du peuple de novembre à décembre 1918. Leader de la droite U.S.P.D., maintient le parti indépendant malgré le vote de Halle et revient avec lui en 1922 à la social-démocratie.

(Emigre en Suisse en 1933 et y meurt sans être revenu en Allemagne.)

DAHLEM, Franz (né en 1892).

Fils de cheminot, garçon de courses. Au S.P.D. en 1913. En 1914, président des Jeunesses socialistes de Cologne. Mobilisé de 1914 à 1918. adhère à l'U.S.P.D. en 1917, membre d'un conseil de soldats en 1918. Journaliste à Cologne, membre de l'aile gauche de l'U.S.P.D., au V.K.P.D. en 1920, représente la Rhénanie centrale du comité central. Partisan de Levi, soutient ouvertement ses positions dans la presse du parti, mais n'est pas sanctionné. Il rompt ensuite avec Levi. En France de juillet à octobre 1922. Au début de 1923, secrétaire (Oberseckretär) pour toute la Rhénanie, expulsé par les autorités françaises d'occupation, travaille alors à Berlin dans la presse et le département de l'organisation.

(Membre du Polbüro en 1929 et député de 1928 à 1933. Compromis avec les oppositions au sommet contre Ulbricht et Pieck. Emigré en 1933, dans les Brigades internationales d'Espagne à partir de 36, interné en France en 39, livré au gouvernement allemand en septembre 1941, demeure huit mois en cellule à la direction de la Gestapo puis à Mauthausen jusqu'en 1945. Gagne Moscou, puis l'Allemagne, avec Pieck. Un des dirigeants du parti et de l'Etat. Révoqué de toutes ses fonctions en mai 1953, réhabilité en 1956.)

DÄUMIG, Ernst ( 1868-1922)

D'origine bourgeoise, engagé dans la Légion étrangère française. Au S.P.D. bien avant guerre, journaliste, au Vorwärts en 1911. Dans l'opposition dès 1914. Cofondateur de l'U.S.P.D. et rédacteur en chef de Freiheit de 1917 à 1918. Coopté en 1918 dans le noyau des délégués révolutionnaires, chargé des préparatifs militaires de l'insurrection de novembre. Membre de l'exécutif des conseils en novembre, adversaire de la fondation du K.P.D.(S) et de l'adhésion des délégués révolutionnaires, s'oppose vainement aux éléments putschistes en janvier 1919. Leader de l'aile gauche des indépendants, théoricien du « système des conseils ». Fait repousser les propositions de gouvernement ouvrier émises par Legien au lendemain du putsch de Kapp. Délégué au 3° congrès de l'I.C., se prononce, pour l'acceptation des vingt et une conditions. Elu coprésident du V.K.P.D. avec Levi en décembre 1920, démissionne de cette fonction avec lui en février 1921. Rejoint le K.A.G. et refuse de rendre au V.K.P.D. son mandat de député. Meurt peut après le ralliement de Levi et du K.A.G. à l'U.S.P.D.

DISSMANN, Robert (1878-1926).

Tourneur ; responsable, à vingt-deux ans, du syndicat des métaux à Barmen-Elberfeld. Secrétaire du syndicat des métaux à Francfort-sur-le-Main en 1905, du S.P.D. à Hanau en 1908. Candidat de l'opposition de gauche à l'exécutif du parti en 1911. Lié à l'opposition dès 1914, membre de l'U.S.P.D. à sa fondation. Président du syndicat des métaux en octobre 1919, leader de l'opposition syndicale de gauche, il rompt sur la question de l'indépendance des syndicats avec les indépendants de gauche et combat l'adhésion à l'I.C. avant et au congrès de Halle. Il demeure dans l'U.S.P.D. « maintenue ». En 1922, allié à Levi, combat, vainement. le retour au S.P.D. En 1923, organise avec lui une opposition de gauche au sein du V.S.P.D.

(Un des leaders de la gauche social-démocrate en même temps que dirigeant syndical, il meurt d'une crise cardiaque.)

DITTMANN, Wilhelm (1874-1954).

   Ebéniste ; au S.P.D. en 1898, journaliste en 1899, député en 1912. Opposant pendant la guerre, s'attaque particulièrement à la censure. Un des fondateurs de l'U.S.P.D., prend contact avec le marin Reichpietsch. Condamné à cinq ans de forteresse après la grève de janvier 1918. Amnistié en octobre, devient commissaire du peuple, de novembre à décembre. Dirigeant de la droite U.S.P.D., revient au S.P.D. en 1922.

(Emigre en Suisse en 1933 ; y reste jusqu'en 1951.)

DORRENBACH, Heinrich (1888-1919).

Employé, social-démocrate, secrétaire de l'association des employés de Rhénanie en 1910. Engagé volontaire en 1914, sous-lieutenant. Cassé et réformé en 1917, actif pendant les grèves de janvier 1918. Tente en novembre d'organiser une garde rouge, puis prend le commandement de la division de marine populaire. Lié à Liebknecht, il pousse au soulèvement en janvier 1919 et sera désavoué par les marins. Il se réfugie à Brunswick où il échappe de peu aux corps francs ; arrêté à Eisenach et abattu pour « tentative de fuite ».

DUNCKER, Hermann (1874-1960).

Fils de commerçants, études supérieures, doctorat de philosophie. Membre du parti en 1893, journaliste en 1903, instructeur itinérant, puis, en 1911, à l'école centrale du parti avec Rosa Luxemburg. Membre du noyau internationaliste en août 1914, du groupe Internationale,puis de Spartakus. Membre de la centrale à sa fondation, réélu à la centrale du K.P.D.(S) en janvier 1919. Non réélu en 1920, secrétaire du gouvernement indépendant du Land de Gotha. Asthmatique, il se consacre ensuite à des taches intellectuelles et de formation des militants.

(Arrêté en 1933, passe une année en camp de concentration. Réussit à s'enfuir au Danemark en 1936. Parvient aux Etats-Unis en 1941: prend position contre le pacte germano-soviétique. De retour en R.D.A. en 1947, membre du S.E.D., professeur et doyen.)

DUNCKER, Käte (née Doell) (1871-1953).

Institutrice, social-démocrate en 1900, liée à Clara Zetkin et organisatrice des Femmes socialistes. Epouse Hermann Duncker. qu'elle gagne au socialisme. Elle est avec lui dans le noyau internationaliste, et, en 1918, dans la centrale, où elle dirige le travail féminin. Elue à la centrale en 1919, non réélue en 1920. Plus de fonctions responsables,

( Emigre aux Etats-Unis en 1938 et en revient avec son mari en 1947, se fixe en R.D.A.)

DÜWELL, Bernhard (né en 1891).

Etudes supérieures de commerce. Mobilisé de 1914 à 1918 ; adhère à l'U.S.P.D. en 1917, journaliste à Zeitz en 1918. Commissaire des conseils à Merseburg. L'un des organisateurs de la grève de 1919 en Allemagne centrale, député à l'Assemblée nationale. Indépendant de gauche, rédacteur au service central de presse de l'U.S.P.D., rejoint le V.K.P.D. en 1920. Solidaire de Levi, exclu en août 1921. Rejoint le K.A.G., puis l'U.S.P.D. et enfin le S.P.D. en 1922.

(Sort ultérieur inconnu.)

EBERLEN, Hugo (1887-1944).

Dessinateur industriel, syndiqué en 1905, au parti en 1906. Membre du noyau d'août 1914, un des organisateurs du groupe, et responsable d'un important cercle berlinois du parti. A l'U.S.P.D. en 1917. Membre de la centrale en novembre 1918, chargé des questions financières, actif au sein du conseil ouvrier de Neukölln. Elu à la centrale de K.P.D.(S) à sa fondation, délégué sous le nom de Max Albrecht au congrès de fondation de l'I.C., y défend vainement la thèse de son parti s'opposant à une fondation qu'il juge prématurée et s'abstient lors du vote. Homme de confiance de l'exécutif qui lui confie les fonds, un des responsables du M.-Apparat, il joue un rôle important dans les entreprises de « provocation » à l'époque de l'action de mars. Mis en cause par les révélations du Vorwärts, se réfugie à Moscou, d'où il revient à une date indéterminée, toujours dans l'appareil clandestin ; soutient Brandler dans le parti.

(Se rallie au « centre » à la fin de 1923 ; lié aux conciliateurs en 1928, éliminé du Polburo puis du comité central, conserve son mandat de député au Landtag prussien (1921-1933) et travaille vraisemblablement pour l'appareil international. Emigre en 1933 en France, arrêté et expulsé, rejoint l'U.R.S.S. Arrêté en 1937, déporté, inscrit en 1940 sur une liste de prisonniers à livrer à l'Allemagne, serait mort peu après d'asthme pulmonaire sans avoir été transporté ; mort en 1944 selon d'autres sources.)

ECKERT, Paul ( né en 1883).

Ouvrier métallurgiste, membre du parti avant guerre. Dirigeant et organisateur pendant la guerre du cercle des délégués révolutionnaires, membre de l'U.S.P.D. en 1917. Membre du comité d'action des grévistes de janvier 1918, de l'exécutif des conseils en novembre, délégué au congrès des conseils de décembre. Participe comme « invité » au congrès de fondation du K.P.D.(S), mais demeure à l'U.S.P.D. où il est l'un des dirigeants de l'aile gauche. Au V.K.P.D. en 1920, membre du département syndical. Solidaire de Levi, rejoint après son exclusion le K.A.G. puis l'U.S.P.D. et le S.P.D. en 1922.

(Rôle secondaire à partir de 1922. En R.D.A. après la guerre membre du S.E.D. et « véréran ».)

EGELHOFER, Rudolf (1897-1919).

Fils d'ouvrier, mobilisé dans la marine. Organisateur de l'action clandestine avec Reichpietsch en 1917, condamné aux travaux forcés. Libéré par la révolution de novembre, organise un détachement de marins révolutionnaires. Chef de l'armée rouge des conseils de Bavière, fusillé par les corps francs, sans jugement.

EICHHORN, Emil (1863-1925).

Fils d'artisan, ouvrier verrier, membre du S.P.D. en 1881, permanent du parti en 1893, chef de son bureau de presse de 1908 à 1917. A l'U.S.P.D. en 1917, organise son bureau de presse, et dirige la section « informations » de l'agence soviétique Rosta. Le 9 novembre 1918, il occupe la préfecture de police et s'y entoure de militants ouvriers. Sa révocation, le 5 janvier 1919, est à l'origine du soulèvement et de la répression de janvier. Réfugié à Brunswick, s'enfuit en avion. Député U.S.P.D. à la Constituante. Indépendant de gauche, au V.K.P.D. en 1920. Partisan de Levi en 1921, rejoint le K.A.G., mais revient au parti.

(Demeure jusqu'à sa mort député communiste au Reichstag.)

EILDERMANN, Willi ( né en 1897).

Fils de permanent du S.P.D. Organisateur des Jeunesses, internationaliste, dès 1914. Mobilisé de 1916 à 1918. Au K.P.D.(S) en 1919 ; journaliste communiste, notamment en 1923 au Klassenkampf de Halle.

(Clandestin en Allemagne en 1933 ; en Espagne dans les Brigades de 1937 à 1938, interné jusqu'en 1942, sert de 1942 à 1944 dons l'armée anglaise, puis rejoint l'U.R.S.S. Professeur d'histoire en R.D.A. et membre du S.E.D., soutient sur les origines du K.P.D. des thèses condamnées par Ulbricht.)

EISLER, Gerhart (1897-1968).

Fils d'un professeur de Vienne, frère de Ruth Fischer. Officier dans l'armée hongroise en 1918, adhère au P.C. en 1919, collabore à Kommunismus. Milite en Allemagne à partir de 1921 sous le nom de Gerhardt, collaborant à Die Rote Fahne, et à l'organisation dans le district de Berlin. Se sépare de la gauche en avril 1923 avec Ewert, Pfeiffer et Heinz Neumann ; pilier du centre après octobre.

(Membre de l'appareil lié aux conciliateurs, puis passe dans l'appareil international, qu'il sert notamment en Chine et aux Etats-Unis. Emprisonné en 1948, rejoint la R.D.A. en 1949. Semble avoir été destiné à un procès pendant ces années de guerre froide, mais sauvé par la mort de Staline. Remplit des fonctions importantes jusqu'à sa mort.)

EISNER, Kurt (1887-1919).

Juif galicien, né à Berlin, interrompt ses études pour collaborer à la presse social-démocrate. Rédacteur au Vorwärts en 1898, critique littéraire. Révisionniste, licencié en 1903, vit de sa plume. Opposant en 1914 par pacifisme, membre de l'U.S.P.D. en 1917, organise un réseau de délégués dans les usines de Munich. Condamné à huit mois de prison après janvier 1918, leader de la révolution bavaroise de novembre, ministre-président de Bavière. Assassiné le 21 février 1919.

ENDERLE, August ( 1887-1959).

Mécanicien, syndiqué et membre du parti en 1905. Permanent en 1910. Opposant pendant la guerre, membre de l'U.S.P.D. en 191, rejoint individuellement le K.P.D.(S). Un des organisateurs de la fraction communiste dans le syndicat des métaux, délégué au 2° congrès de l'I.S.R., à Moscou de 1922 à 1923 : informe Trotsky sur la situation allemande.

(Collaborateur de la commission syndicale, exclu comme « droitier » en 1928, fonde, avec Brandler, le K.P.O., rejoint le S.A.P. en 1932. Emigré en Suède en 1933. revient en Allemagne en 1945. rejoint le S.P.D. et collabore jusqu'à sa mort à la presse syndicale.)

EPPSTEIN, Eugen (1878-1943).

Fils de commerçants juifs. Etudes commerciales, employé de commerce. Au parti en 1897, dans l'opposition en 1914, organisateur de Spartakus dans la Ruhr. Secrétaire du district de Rhénanie moyenne depuis 1920. Pilier de la gauche de Ruth Fischer et Maslow, il est remplacé par Dahlem, réélu en février 1923, et révoqué par la centrale.

(Réinstallé après octobre; député et secrétaire du district Nord-Ouest en 1924. Dans l'opposition de gauche ensuite, quitte le parti en 1928, cofondateur du Leninbund (ligue Lénine, organisation fondée par les opposants de gauche). Emigre en France en 1933. arrêté par la Gestapo, déporté de Drancy à Lublin-Majdanek, où il a été assassiné.)

EWERT, Arthur ( 1890-1959)

Fils de petit paysan. Ouvrier sellier : au syndicat et au parti en 1908. Au Canada avant guerre, y fait un an de prison pour délit politique. Revient en Allemagne en 1920 et adhère au K.P.D., à Berlin, puis devient secrétaire du district de Hesse à Francfort. Plutôt lié à la gauche, il passe pour un tiède : élu à la centrale à Leipzig en janvier 1923. Condamne la gauche en avril avec Pfeiffer et Heinz Neumann. Dirigeant militaire de l'Oberbezirk ouest en 1923.

(Membre du « centre », en 1925, au C.C., à la centrale et au Polburo. Dans l'illégalité de 1926 à 1928. Suppléant en 1928 du présidium de l'I.C., réside à Moscou en 1928-1929. Ecarté avec les conciliateurs, passe dans l'appareil international représentant de l'exécutif en Chine de 1929 à 1934, envoyé au Brésil avec la même qualité, arrêté en 1935, torturé, perd la raison, condamné cependant à treize ans de prison. Rapatrié en R.D.A. en 1947, jugé incurable. Qualifié d' « agent » encore en 1956. mais finalement honoré à sa mort, dans un hôpital psychiatrique.)

FISCHER, Ruth (Elfriede Eisler. successivement épouse Friedländer, Golke, Pleuchot. Dite) ( 1895-1961).

Fille du professeur viennois Eisler, étudiante en philosophie et économie politique, adhère en 1914 à la social-démocratie et regroupe des éléments révolutionnaires en milieu étudiant. En 1918, contact avec les représentants russes à Vienne, reçoit des fonds qui lui permettent de fonder l'hebdomadaire Der Weckruf. Premier membre du P.C. autrichien fondé le 3 novembre 1918, emprisonnée plusieurs semaines après les journées de novembre. Ecartée, en mai 1919, du directoire révolutionnaire, elle est vivement critiquée comme droitière après l'échec de Bettelheim et quitte l'Autriche en août pour Berlin. Se lie aux dirigeants du K.P.D.(S), particulièrement Levi, puis, sous l'influence de Maslow — qui sera le compagnon de sa vie —, prend la tète de l'opposition gauchiste. Sous le pseudonyme de Ruth Fischer, elle est l'une des responsables du district de Berlin-Brandebourg à partir de 1921. Elle acquiert la nationalité allemande au début 1923 par un mariage avec Golke. Belle femme, oratrice exceptionnelle, elle se fait en 1921 le champion de la « théorie de l'offensive», l'adversaire du « compromis de Moscou ». Déléguée pour la gauche au 4° congrès de l'I.C. Provoque la crise au sein du K.P.D. au début de 1923 par ses interventions passionnées, mais accepte en mai le compromis dicté par l'exécutif et entre à la centrale. Elle reprend son opposition active à partir de juillet, participe à Moscou à la préparation de l'insurrection, se prononce pour le maintien du mot d'ordre de soulèvement armé, mais contre la grève générale après la conférence de Chemnitz.

( Appuyée par Zinoviev et le courant dans le parti contre Brandler, elle parvient en 1924 à la tête du K.P.D. et se fait le chantre de la bolchevisation des P.C. Cependant, en 1925, elle se prononce pour le retrait du candidat communiste au deuxième tour des présidentielles, et est désavouée par l'exécutif. Retenue à Moscou en 1925-1926, elle est remplacée à Berlin par Thaelmann, exclue en août 1926. Fonde le Leninbund et d'autres groupements oppositionnels. Réfugiée en France en 1933, elle acquiert, par un nouveau mariage, arrangé par Doriot, la nationalité française. En Espagne en juin 1940, puis à Cuba, aux Etats-Unis en 1941 enfin, où elle participe à diverses activités anticommunistes. Naturalisée américaine, revient en France en 1956 et meurt à Paris.)

FLIEG, Leo (1893-1939).

Fils de famille juive. employé de commerce. Milite dans les Jeunesses à partir de 1908, devient employé de banque. Mobilisé en 1914 comme secrétaire à l'état-major, en même temps membre de Spartakus et du groupe des Jeunesses, Secrétaire de Jogiches, arrêté en mars 1918, libéré par la révolution. Organisateur de l'Internationale des Jeunesses communistes et membre de son exécutif jusqu'en 1922. Ensuite, secrétaire du Polburo : assure en 1923 les contacts avec l'O.M.S. à Berlin.

(Eminence grise du K.P.D. jusqu'en 1933 ; émigre ensuite à Moscou, puis à Paris ; rappelé à Moscou en 1937, songe à désobéir, puis s'y rend ; arrêté à son arrivée, vraisemblablement abattu en 1939.)

FRANK, Karl (né en 1893).

Fils d'un petit industriel viennois, élève-officier de 1909 à 1913. Puis l'université, doctorat de philosophie et adhésion aux étudiants socialistes. Mobilisé comme lieutenant, réformé en 1916. Cofondateur du P.C. autrichien, se fixe à Berlin en 1920, et collabore à Die Internationale. En 1923, chargé de préparer l'insurrection en Bavière, arrêté, s'évade.

(Emprisonné en 1924-1925, puis 1929, journaliste. Exclu en 1929, rejoint K.P.O., puis S.A.P. et S.P.D. en 1933. Travail illégal de 1933 à 1938, puis se  fixe aux Etats-Unis, où il enseigne la psychologie.

FRANKE, Otto (1877- 1953).

Mécanicien-constructeur de Berlin, au parti en 1899. Délégué révolutionnaire et organisateur de Spartakus pendant la guerre. Homme de confiance de Liebknecht en octobre 1918. Membre du conseil ouvrier et soldat de Berlin. Rôle subalterne dans l'appareil.

(Collaborateur de Pieck. Arrêté en 1933, libéré, émigre en Angleterre. Revient en R.D.A. en 1946, adhère au S.E.D.).

FRIESLAND, Ernst (Reuter, dit) (1889-1953).

Fils d'officier de marine marchande, social-démocrate. Enseignant révoqué pour son activité politique. Animateur d'une ligue pacifiste en 1914. Mobilisé en 1915, prisonnier de guerre en Russie en 1916, forme en 1917 un comité de prisonniers, devient communiste dans la section allemande du parti bolchevique et fait la connaissance de Lénine. Commissaire des Allemands de la Volga en 1918, revient clandestinement en Allemagne avec Radek et Félix Wolf en décembre et adopte le pseudonyme de Friesland. Secrétaire en Haute-Silésie, puis à Berlin-Brandbourg après la scission de Heidelberg. L'un des chefs de file de la gauche du K.P.D.(S) en 1920-1921. Rallié par Lénine au compromis de Moscou, le défend à Iéna, et devient secrétaire général. Evolue vers les positions de son ancien adversaire Levi, anime une opposition de droite, est exclu en janvier 1922. Rejoint directement le S.P.D. la même année. (Emigre en Turquie, puis en Scandinavie. Revenu en Allemagne après guerre, membre du S.P.D., de 1948 à sa mort, bourgmestre de Berlin-Ouest pendant la « guerre froide ».)

FRÄLICH, Paul (alias Paul Werner) (1894-1953).

Second des onze d'une famille ouvrière. Etudes techniques commerciales, employé de commerce. Autodidacte et élève des écoles du parti, où il entre en 1902. Journaliste à partir de 1908, à Altona, de 1910 à Hambourg, se lie aux militants de Brême, Knief, Radek, Pannekoek. Journaliste en 1914 au Bremer Bürgerzeitung. Mobilisé comme sous-officier, réformé en 1916, cofondateur d'Arbeiterpolitik, délégué à Kienthal, membre de la gauche zimmerwaldienne, proche de Lénine, mobilisé à nouveau fin 1916. A l'été 1918, arrêté pour action antimilitariste et interné dans un hôpital psychiatrique, libéré par la révolution. Dirigeant des I.K.D., un des porte-parole des gauchistes au congrès de fondation du K.P.D.(S), où il est élu à la centrale. Participe à la révolution bavaroise et passe quelque temps dans la clandestinité. Réélu à la centrale, critique en 1920 la passivité de Levi et, en 1921, se fait l'un des défenseurs de la théorie de l'offensive. Secrétaire de la centrale en 1921-1922. Rallié à Brandler en 1923, député depuis 1921.

(Professeur à l'école du parti jusqu'en 1928, où il est exclu comme droitier. Confondateur du K.P.O., la quitte pour le S.A.P. Arrêté en 1933, libéré après neuf mois en camp de concentration, réussit à émigrer, en Tchécoslovaquie, puis en Belgique et en France. Interné en 1939, autorisé à gagner les Etats-Unis, y vit jusqu'en 1950, où il retourne en Allemagne de l'Ouest et réintègre le S.P.D.)

GÄBEL, Otto (1885-1953).

Relieur, au parti en 1905. En 1914, publie avec ses camarades du cercle de Niederbarnim les premiers textes de l'opposition. Membre du groupe Spartakus, ne rejoint pas le K.P.D.(S) à sa fondation, demeure dans l'U.S.P.D., où il est membre de la direction de gauche, rejoint le V.K.P.D. en 1920, est élu à la centrale. En décembre 1921, avec Brass contre la centrale, mais ne rejoint pas le K.A.G. Depuis cette date, responsable de la Kommunistische Parteikorrespondenz et secrétaire de la fraction au Reichstag.

(Conseiller municipal de Berlin, compromis dans un scandale financier et exclu du parti en 1929. condamné ensuite à la prison. Aucun rôle politique ultérieur; est mort à Berlin-Ouest.)

GESCHKE, Ottomar (alias Eisbär) (1882-1957)

Serrurier dans les chemins de fer, au S.P.D. en 1910. Après 1914, dans l'opposition ; dirige un foyer de jeunes. Membre de Spartakus, de l'U.S.P.D. à sa fondation, membre du cercle des délégués révolutionnaires. Au C.C. en 1921. Président des cheminots berlinois trois fois réélu après annulation de l'élection, finalement exclu du syndicat. Second secrétaire à l'organisation du district Berlin-Brandebourg en 1921, partisan de la gauche. Coopté à la centrale en mai 1923, rôle important dans le M-Apparat.

(Second puis premier secrétaire du parti à l'organisation, dirige la bolchevisation, puis rompt avec la gauche et rallie Thaelmann. Arrêté en 1933, séjourne dans divers camps, préside en 1945 le comité international de Buchenwald. Rôle secondaire après guerre à l'Est dans le K.P.D., puis le S.E.D.)

GEYER, Curt (1891-1967).

Fils d'un pionnier social-démocrate saxon. Etudes supérieures d'économie et histoire. Rédacteur au Vorwärts en 1914 puis au journal du parti du Würzburg. Membre de l'U.S.P.D. en 1917, du conseil de Leipzig en 1918, le préside en 1919. Député à l'Assemblée nationale. Leader des indépendants de gauche, partisan de l'adhésion à l'I.C. A la centrale du V.K.P.D. en 1920, représentant du parti à l'exécutif et au petit bureau. Solidaire de Levi, exclu en août 1921, le suit au K.A.G., à l'U.S.PD., au S.P.D.

(Contrairement à Leyi et aux autres « lévites». Geyer ne se joint pas à l'opposition social-démocrate de gauche. Il émigre en 1933 et se fixe en Grande-Bretagne, où il est membre de l'exécutif S.P.D. en exil. Longtemps correspondant de journaux allemands, se retire en République fédérale.)

GLOBIG, Fritz (né en 1892).

Fils d'ouvrier (onze enfants), mutilé par un tram à quatre ans. Chimigraphe, syndiqué et membre des Jeunesses en 1908, rejoint Spartakus pendant la guerre, tout en continuant de militer dans les Jeunesses. Membre du K.P.D.(S) à sa fondation, et un des premiers dirigeants de la K.J.D. Employé de l'ambassade russe en 1922. Journaliste à Brême en 1923.

(Journaliste en Allemagne jusqu'en 1930. Fixé ensuite à Moscou. Arrêté en 1937, passe de nombreuses années en camp de concentration. Revient en Allemagne en 1955, admis au S.E.D.)

GORTER, Hermann (1864-1927).

Hollandais, fils de pasteur. Etudes littéraires classiques ; professeur de lycée, thèse sur Eschyle. Au parti en 1896, adversaire du révisionnisme, défenseur de la « grève de masses », collaborateur de Tribune en 1907. Exclu en 1909, cofondateur du S.P.D. gauchiste. Opposant à la guerre en 1914, dans la gauche zimmerwaldienne, cofondateur du P.C. néerlandais en 1918. A la fin de l'année, en Allemagne, où il est le mentor de l'aile gauchiste du K.P.D.(S). 1919-20 : membre du bureau de l'I.C. à Amsterdam, en conflit avec le secrétariat, puis l'exécutif. Un des fondateur du K.A.P.D. en avril 1920, auteur d'une réponse à La Maladie infantile du communisme. Négocie à Moscou en novembre le statut de « parti sympathisant » pour le K.A.P.D. Critique en avril 1921 l'action de mars duV.KP.D. En 1922, dirige, lors de la scission du K.A.P.D., le « groupe d'Essen ».

(Meurt en voyage en Belgique ; l'essentiel de ses œuvres littéraires et poétiques à été publié après sa mort.)

GROTHE, Hermann (né en 1888).

Serrurier. Au parti en 1907. Mobilisé en 1914, hospitalisé, de 1916 à 1917, réformé. Membre des délégués révolutionnaires à Marienfelde, chargé entre autres des préparatifs de l'insurrection de novembre. Milite parmi les chômeurs en 1919. Depuis 1922, président du comité national des conseils d'usine.

(Permanent du K.P.D. de 1924 à 1933 ; deux ans et demi de prison sous Hitler ; vit à Bedin-Est.)

GRYLEWICZ, Anton (né en 1885).

Fils d'ouvrier, mécanicien. Au parti en 1912. Deux ans sur le front de l'est, blessé et réformé : outilleur dans une usine de Berlin, membre de l'U.S.P.D. et des délégués révolutionnaires. Adjoint d'Eichhorn à la préfecture de police, rôle important en janvier 1919. Second, puis premier président de l'U.S.P.D. du Grand Berlin en 1920, un des chefs de file de la gauche. Secrétaire à l'organisation du district Berlin-Brandebourg en 1921. Participe en 1923 à Moscou à la mise au point des plans de l'insurrection.

(Leader de la gauche, à la centrale en 1924, plusieurs fois condamné. Exclu du parti en 1927. devient le dirigeant des trotskystes allemands, éditeur des ouvrages de Trotsky en Allemagne. En 1933, arrêté à Prague, dans le cadre d'une provocation visant à l'impliquer dans un procès d'espionnage. Blanchi, gagne la France en 1937 et Cuba en 1941, où il travaille comme menuisier jusqu'en 1955. Retraité à Berlin-Ouest.)

HAASE, Hugo (1863,1919).

Juif de Prusse orientale, « avocat des pauvres » à Koenigsberg, social-démocrate. Député en 1897, président du parti en 1911, de la fraction au Reichstag en 1912. Hostile au vote des crédits en 1914. s'incline par discipline. A partir de 1916, porte-parole de la minorité centriste. Leader de l'U.S.P.D. à sa fondation, commissaire du peuple en novembre-décembre 1918. Chef de file de la droite indépendante, assassiné sur les marches du Reichstag par un nationaliste.)

HAUSEN, Erich (né en 1900).

Fils d'ouvrier, monteur électricien, mobilisé en 1918, il est à l'U.S.P.D. en 1919, au V.K.P.D. en 1920. Secrétaire du district de Lausitz en 1922, membre du C.C. en 1923. Joue un rôle important dans la préparation de l'insurrection.

(Vingt mois de prison, puis secrétaire en Silésie. Accusateur de Thaelmann dans l'affaire Wittorf, exclu en décembre 1928. Organisateur et dirigeant du K.P.O., arrêté et condamné en 1934, émigre en France à sa libération. Interné, passe en 1941 aux Etats-Unis, où il s'est fixé.)

HECKERT, Fritz (1884-1936).

Fils d'ouvrier, maçon. Au parti en 1902, travailleur itinérant, se fixe à Berlin, Brême, puis de 1908 à 1911 en Suisse où, par sa femme, il entre en contact avec les bolcheviks. En 1912, à Chemnitz, où il dirige le syndicat du bâtiment et fait venir Brandler. Il y crée un groupe spartakiste puissant et rallie l'U.S.P.D., qu'il dirige localement. Arrêté en octobre 1918, président du C.O.S. de Chemnitz en novembre. Membre du K.P.D.(S) à sa fondation, il y entraîne l'organisation de Chemnitz de l'U.S.P.D. Suppléant de la centrale en 1919, titulaire en 1921, adjoint au département syndical de la centrale. Rôle important dans les préparatifs clandestins en 1923. En octobre 1923, ministre de l'économie dans le gouvernement saxon du Dr Zeigner.

(Membre de la droite rallié au centre, élu au Polburo en 1928. Membre du présidium de l'I.C. à partir de 1928, représentant auprès de l'I.S.R., puis de l'I.C. Grièvement blessé par les S.A. en 1931. Mort à Moscou : son urne funéraire a été placée dans le mur du Kremlin.)

HESSE, Max (1895-1964).

Fils de métallurgiste, un des fondateurs du D.M.V., mécanicien, aux Jeunesses en 1910, travaille en Scandinavie, puis chez Siemens. Mobilisé en 1914, trois fois blessé, démobilisé en 1916, membre du cercle des délégués révolutionnaires : de nouveau mobilisé, déserte, condamné à six ans de prison, libéré par la révolution. Membre du conseil ouvrier de Spandau. Au K.P.D.(S) dès sa fondation ; en prison de mars à septembre 1919 ; dirigeant du V.K.P.D. à Charlottenburg, et, de 1920 à 1923 président du conseil d'usine de Lorenz. Membre de la gauche, participe à Moscou aux discussions de septembre 1923, puis est envoyé en Saxe.

(Membre de l'exécutif de l'I.C. de 1924 à 1926 ; opposant de gauche, écarté en 1927, puis exclu. Cofondateur du Leninbund. Revient au S.P.D. en 1929, le préside à Charlottenburg, ainsi qu'un conseil d'usine. Arrêté en 1933, s'évade d'Oranienburg, émigre en Hollande, arrêté, non identifié, s'évade en 1944. Revient en Allemagne en 1947.)

HIRSCH, Werner (1899-1937 ?).

Fils de banquier juif. A l'U.S.P.D. en 1917, puis au groupe spartakiste, où il seconde Jogiches. Arrêté début 1918, libéré puis mobilisé dans la marine. Participe aux mutineries de Kiel, un des organisateurs de la Volksmarine Division. Délégué au congrès de fondation du K.P.D.(S). S'éloigne du parti après l'exclusion de Levi, devient correspondant de la presse à Vienne.

(Revient au K.P.D. en 1924, en Allemagne, comme journaliste en 1926. Rédacteur en chef de Die Rote Fahne en 1930, secrétaire de Thaelmann en 1932. Arrêté en 1933, libéré en 1934, rédige une brochure sur les camps. Rejoint l'U.R.S.S. en 1937, arrêté comme « espion » et fusillé.)

HOELZ, Max (1889-1933).

Fils d'ouvrier, scieur de bois ; émigre en Angleterre en 1905, devient mécanicien. Engagé en 1914, grièvement blessé adhère à l'U.S.P.D. et travaille dans les chemins de fer. Organise en 1919 les chômeurs du Vogtland, pratique l'« action directe ». Au K.P.D. en 1919, commence des opérations de guérilla urbaine, qu'il développe sur une grande échelle lors du putsch de Kapp. Poursuivi, se rapproche du K.A.P.D. dans la clandestinité. En mars 1921, organise la lutte armée dans la région de Mansfeld, Arrêté, évadé, repris et condamné à la prison à vie.

(Libéré en 1928, effectue une tournée de conférences ; se rend à Moscou en 1929. Se noie accidentellement : l'hypothèse d'un assassinat a été souvent  avancée.)

HOERNLE, Edwin (1883,1952).

Fils de pasteur ; études de théologie. Pasteur pendant trois mois en 1919, au parti en 1910, lié à Mehring et Rosa Luxemburg, puis journaliste à Stuttgart avec Westmeyer. Pendant la guerre, membre du noyau spartakiste, plusieurs fois arrêté, envoyé au front et blessé. Membre de l'U.S.P.D. en 1917, du K.P.D.(S) à sa fondation. Emprisonné de janvier à juin 1919. Spécialiste du travail parmi les enfants et adolescents. A la centrale en 1923 ; membre de l'exécutif et suppléant du présidium de l'I.C.

(Rallié au centre en 1924 ; proteste cependant contre l'exclusion des gauchistes; travaille de 1928 à 1933 dans le département des campagnes de la centrale. Emigre en U.R.S.S. en 1933, membre du comité Freies Deutschland pendant la guerre, revient en 1945 et exerce des fonctions importantes jusqu'a sa mort.)

HOFMANN, Adolf (1858,1930).

Fils d'ouvrier, doreur, puis métallo. Au S.P.D. au temps des lois d'exception. Journaliste, puis éditeur pour le parti en 1893. Député au Landtag prussien en 1900 : très populaire. Au Reichstag en 1904. En 1914, pacifiste, combat les majoritaires et les révolutionnaires. Al'U.S.P.D. en 1917, joue un rôle important pendant les grèves de janvier 1918. Quelque temps ministre de l'éducation en novembre 1918. Indépendant de gauche, au V.K.P.D. et à sa centrale en 1920. Solidaire de Levi, qu'il suit au K.A.G., puis à l'U.S.P.D., mais non au S.P.D.

( Demeure jusqu'à sa mort dans l'U.S.P.D. « maintenu ». )

HÄLLEIN, Emil (1880-1929).

Fils d'ouvrier, émigre en Belgique, outilleur. Au parti en 1905. Au front de 1915 à 1918. A l'U.S.P.D. en 1917, rédacteur en chef de son quotidien d'Iéna. Indépendant de gauche, au V.K.P.D. en 1920, élu à la centrale après la démission de Levi. Assure en 1923 la liaison entre K.P.D. et P.C.F.

(Arrêté, libéré peu après, gravement malade, ne joue plus qu'un rôle secondaire.)

JANNACK, Karl ( né en 1891).

Enfant naturel valet de ferme puis cordonnier. Au parti en 1909. Soldat de 1913 à 1916. Gazé, réformé, se lie à cette date à Brême au groupe Arbeiterpolitik ; arrêté, s'engage, soldat jusqu'à la révolution. Un des fondateurs de l'I.K.D., membre du K.P.D.(S) à sa fondation. Dirigeant de la république des conseils de Brême, puis secrétaire du district Nord-Ouest, exclu au lendemain de Heidelberg avec les gauchistes. Ne rejoint pas le K.A.P.D. et revient au K.P.D.(S), où il reprend ses responsabilités. Depuis 1920, membre du C.C. En 1922, secrétaire des syndicats A.D.G.B. de Remscheid. En 1923, secrétaire pour les syndicats dans le district K.P.D. Rhénanie-Westphalie-Sud, soutien ferme de Brandler contre la gauche.

(Exclu pour activité fractionnelle en 1924, réintégré en 1925, travaille pour le Secours ouvrier. Après 1933, illégal, puis accusé de s'être rallié aux nazis. Arrêté en 1940, offre de se « racheter ». A Buchenwald jusqu'à la fin de la guerre. Après la guerre, en R.D.A., membre du S.E.D.)

JOGICHES, Leo (dit Tvszka, Grosovskv, Johannes Kraft, Otto Engelmann, Krumbügel, etc.) (1867-1919).

Fils d'une riche famille juive de Lituanie, très tôt dans le mouvement révolutionnaire clandestin, arrêté pour lapremière fois en 1888. En Suisse en 1890, rencontre à Zurich Rosa Luxemburg qui sera sa compagne jusqu'en 1906 et sa camarade de combat jusqu'à sa mort. Fonde avec elle le parti social-démocrate polonais, qu'il dirige en émigration, d'Allemagne, à partir de 1897. Revient en Pologne en 1905, joue un rôle important pendant la révolution ; arrêté, condamné à six ans de travaux forcés, s'évade et regagne l'Allemagne. Rupture politique avec Lénine à propos des questions du parti russe dans l'immédiat avant-guerre et conflit aigu avec Radek au sujet du parti polonais. Membre du noyau internationaliste en 1914, corédacteur des lettres de Spartakus, dont il est l'organisateur, se prononce pour l'adhésion du groupe à l'U.S.P.D. Arrêté en mars 1918, libéré par la révolution, devient l'un des dirigeants de la centrale. Hostile à la fondation du K.P.D.(S) et à la rupture immédiate avec l'U.S.P.D., élu à la centrale au congrès de fondation. Hostile à la politique de Liebknecht en janvier 1919, réclame vainement son désaveu public. Arrêté et abattu en mars sous prétexte de tentative de fuite.

JUNG, Franz (1888-1963)

Etudes supérieures ; activités littéraires, dans le courant expressionniste. Déserte en 1914 et fait partie du groupe autour d'Aktion. Rallie le K.P.D.(S) à sa fondation, dans son aile gauchiste. Au K.A.P.D. en 1920. délégué au 2° congrès de l'I.C. Organisateur des groupes de combat du K.A.P.D. (K.O.), joue un rôle important pendant l'action de mars 1921 ; poursuivi, se réfugie en U.R.S.S.

(Revient en Allemagne après 1923 ; correspondant de divers journaux ; émigre aux U.S.A., en revient en 1945, n'ayant plus qu'une activité littéraire.)

KATZ, Iwan (1889-1956).

Fils de commerçant, études supérieures techniques. Aux Jeunesses en 1906, travaille un an comme métallo en 1909, puis assistant dans un séminaire juridico-économique. Membre du S.P.D. avant guerre, y demeure jusqu'à la fin de 1919 où il rallie l'U.S.PD. Au V.K.P.D. en 1920. dirigeant du département « communes » auprès de la centrale en 1922, partisan de la gauche.

(Au Polburo en 1924, puis délégué à Moscou ; en 1925. organisateur de l'opposition ultra-gauche, exclu en janvier 1926. Arrêté en 1934, libéré, arrêté à nouveau en 1940, s'évade et reste illégal jusqu'en 1944, où il est arrêté et déporté à Auschwitz. Après guerre, quelque temps au K.P.D. puis au S.E.D., fonde en 1950 un « parti titiste ».)

KILIAN, Otto (1879-1945).

Typographe, au parti en 1902, permanent en 1906, puis journaliste. Mobilisé de 1915 à 1918, adhère à l'U.S.P.D. en 1917. Président du conseil ouvrier de Halle en 1918, condamné en mars 1919 à trois ans de prison ; amnistié. Indépendant de gauche, au V.K.P.D. en 1920. Adversaire de l'action de mars, demeure dans le parti, puis se rapproche de l'aile gauche.

(Militant actif de la gauche, exclu en 1927, fait son autocritique, réintégré, démissionne et organise le Leninbund. Arrêté en 1933, interné en camp de concentration, meurt du typhus à Bergen-Belsen peu avant la fin de la guerre, )

KIPPENBERGER. Hans (dit Leo, Alfred Langer) (l898-1937),

Etudes secondaires, employé de banque. Lieutenant pendant la première guerre mondiale. Reprend ses études après la guerre, correspondant de presse. A l'U.S.P.D. en 1918, au V.K.P.D. en 1920, Entre en 1922 dans l'appareil clandestin, joue en 1923 un rôle important dans les préparatifs militaires, et un rôle dirigeant dans l'insurrection de Hambourg,

(Se réfugie à Moscou et suit les cours d'une école militaire. Dans l'illégalité en Allemagne de 1924 à 1928, organise l'appareil militaire. Député au Reichstag en 1928 jusqu'en 1933. Rôle important dans la clandestinité en 1933-1935, rappelé à Moscou, fusillé après un procès à huis clos le 3 octobre 1937. Officiellement réhabilité en Union soviétique en mai 1957, mais pas en R.D.A.)

KLEINE, August (Samuel Haifiz, dit Guralski, dit) (1885-1960).

Fils de famille juive pauvre né à Lodz. Etudes supérieures pendant lesquelles il adhère au mouvement juif Poale Zion. Emigré à Vienne, gagne la Russie en février et milite dans les rangs mencheviques, Adhère au parti bolchevique à la fin de 1918 et entre dans l'appareil de l'I.C. En Allemagne en 1921 avec Béla Kun à la veille de l'action de mars. Représentant de l'exécutif en 1922 auprès du K.P.D., élu à la centrale en 1923. Responsable politico-militaire des préparatifs insurrectionnels en Allemagne en 1923, dirigeant du Kopf.

(Animateur du centre après la retraite d'octobre ; rappelé en 1924 après la défaite de son groupe par la gauche. Membre de l'opposition unifiée, derrière Zinoviev, envoyé en mission en Amérique du Sud. Arrêté pendant les grandes purges, libéré après la mort de Staline, serait mort en 1960, selon les sources de R.D.A.)

KNIEF, Johann (1880-1919).

Famille de petite bourgeoisie ; instituteur. Au S.P.D., journaliste à Brème en 1905, élève de Pannekoek. Animateur de l'opposition en 1914, fonde en 1916 Arbeiterpolitik, puis l'I.S.D. qui devient I.K.D, en 1918, se prononce pour la scission et se réclame du bolchevisme, restant en contact avec Radek. Emigre en Hollande en 1917 ou 1918, collabore avec Gorter et Pannekoek, polémique contre les spartakistes, à qui il reproche leur adhésion à l'U.S.P.D. Hostile à la fusion avec Spartakus, refuse d'être délégué au congrès de fondation du K.P.D.(S). Gravement malade, meurt en avril 1919 des suites d'une opération.

KÄBIS, Alwin (1892-1917).

Fils d'ouvrier, chauffeur dans la marine de guerre. Organisateur des marins révolutionnaires en 1917 avec Reichpietsch. Condamné à mort, fusillé en septembre 1917.

KOENEN, Bernhard (1889-1964).

Fils de menuisier socialiste. Syndiqué en 1906, au parti en 1907. Travailleur itinérant (Europe, Afrique du Nord). Mobilisé de 1914 à 1916, entre aux Leuna-Werke, vice-président de leur conseil ouvrier en 1918. Indépendant de gauche, rôle dans l'action de mars, où il s'oppose aux initiatives du K.A.P.D. Au V.K.P.D. en 1920. Délégué au 2° congrès de l'I.C. Représentant de l'exécutif en France et Belgique en 1921-22. Suppléant du C.C. en 1923.

(Membre du centre, puis conciliateur, capitule en 1929, fonctions subalternes. Attaqué par les S.A. en 1933, laissé pour mort, éborgné, parvient à émigrer et se réfugie en l'U.R.S.S. Arrêté en 1937, libéré en 1939, à nouveau arrêté pour avoir révélé les tortures qu'il a subies. Réintégré dans le K.P.D. en 1940, coopté au C.C. en 1942, revient en Allemagne en 1945, occupe des fonctions importantes dans le parti et l'Etat, ambassadeur à Prague.)

KOENEN, Wilhelm (1886-1963).

Frère du précédent. Etudes de commerce, employé dans une librairie du parti, y adhère en 1904. Permanent à partir de 1907. Elève de l'école du parti en 1911. A l'U.S.P.D. en 1917, commissaire du C.O.S. de Halle-Merseburg en 1918, dirigeant de la grève d'Allemagne centrale en 1919. Indépendant de gauche, au V.K.P.D. en 1920, délégué à Moscou à deux reprises en 1921 et 1922, où il présente au 4° congrès le projet de statuts de l'I.C. Défenseur de l'action de mars, puis du compromis de Moscou.

(Rallié au centre, puis conciliateur, capitule en 1929 ; en 1933, émigre en Tchécoslovaquie, France, Grande-Bretagne. Revenu en Allemagne en 1945, fonctions importantes. Critiqué en 1953, réduit à des fonctions subalternes jusqu'à sa mort.)

KÄHLER, Max (né en 1897).

Fils d'ouvrier, ouvrier peintre. Membre des Jeunesses en 1911, du S.P.D. en 1915, rejoint Spartakus et dirige en 1916 son organisation de jeunesse berlinoise. Condamné en 1917 à six ans de prison. Un des fondateurs des Jeunesses communistes, membre du K.P.D. dès sa fondation, occupe des responsabilités nationales et internationales. Nommé chef du département syndical de la centrale en 1923.

(Exclu comme droitier en 1928, membre de la K.P.O. puis du S.A.P. Arrêté, puis libéré, dirige le S.A.P. clandestin arrêté et condamné en 1933 à trois ans de prison ; émigre en 1937. Illégal au Danemark pendant la guerre, revient en Allemagne, au S.P.D. après guerre.)

KOLAROV, Vassili (1877-1950).

Membre du P.S.D. bulgare en 1897, un des dirigeants de la fraction « étroite », probolchevique. Député en 1913. Un des fondateurs du P.C. bulgare en 1919. Représentant de l'exécutif à Iéna en 1921. Membre de l'exécutif à partir de décembre 1922, puis du présidium et de l'Orgburo. Se réfugie à Moscou définitivement après l'insurrection bulgare de septembre 1923.

(Réside en U.R.S.S. de 1923 à 1945, dans l'appareil de l'I.C. puis du P.C.R. Vice-président puis président du conseil en Bulgarie après guerre.)

KÄNIG, Artur (1884- ?).

Ouvrier, autodidacte, devient libraire. Au S.P.D. en 1904, se fixe dans la Ruhr. Mobilisé de 1916 à 1918, adhère à Spartakus. Membre du K.P.D.(S) dont il est le dirigeant à Essen, dès sa fondation, joue un rôle important à la tête de l'armée rouge de la Ruhr en 1920. Membre du comité central, Orgleiter de l'Oberbezirk ouest en 1923, coopté à la centrale en mai comme dirigeant de la gauche.

(Trésorier de la centrale en 1924 ; écarté avec la gauche à partir de 1925 ; destin ultérieur inconnu.)

KORSCH, Karl (1886-1961).

Fils de directeur de banque. Etudes supérieures en Allemagne et en Angleterre : membre de la société fabienne à Londres entre 1912 et 1914. Officier en 1914-1918, adhère à l'U.S.P.D. en 1917. Au V.K.P.D. en 1920. Professeur de droit à Iéna. Octobre 1923 ministre de la justice en Thuringe. Publie, la même année, Marxismus und Philosophe.

(Député au Reichstag de 1924 à 1928, délégué au 5° congrès de l'I.C., dirige l'opposition ultra-gauchiste, exclu en 1926. Emigre et se fixe aux Etats-Unis.)

KUN, Béla (1886-1939).

Employé, social-démocrate en 1902, journaliste, puis permanent. Prisonnier de guerre en Russie, adhère au parti bolchevique en 1917 et fonde fin 1918 le P.C. hongrois, quelques mois avant de diriger l'éphémère République des conseils de Hongrie de 1919. Réfugié à Moscou, commissaire politique de l'armée rouge. Inspirateur du courant gauchiste et de Kommunismus en 1920-1921. Entre au petit bureau en 1921 et arrive en Allemagne à la veille de l'action de mars, dont on lui attribue généralement la responsabilité.

(Fonctionnaire de l'appareil international, arrêté en 1937 et exécuté sans procès. Réhabilité en 1956)

KUUSINEN, Otto (1881-1964).

Etudiant social-démocrate, professeur de philosophie en 1905, prend part à la révolution. Député et dirigeant du centre dans le parti social-démocrate finlandais. Membre du gouvernement provisoire en 1918, adhère au communisme après la défaite de la révolution et fonde le P.C. finlandais. A partir de 1921, secrétaire de l'exécutif de l'I.C.

(Fonctionnaire de l'I.C. jusqu'en 1939, puis du parti russe. Prendra part à la déstalinisation.)

LANGE, Paul (1880-1951)

Employé. Au parti en 1900, dirigeant du syndicat des employés. Membre de Spartakus pendant la guerre, de la centrale en 1918. Il quitte le K.P.D. avec qui il est en désaccord sur la politique syndicale en 1920, à la veille de l'unification avec les indépendants de gauche. Rejoint l'U.S.P.D., et, en 1922, le S.P.D.

(Membre de l'opposition de gauche social-démocrate avec Levi, joue un rôle très effacé ; au S. E. D. en 1946.)

LAUFENBERG, Heinrich (1872-1932).

Fils d'une famille catholique de Rhénanie ; docteur en philosophie, passe du Centre catholique au S.P.D. ; journaliste à Düsseldorf de 1904 à 1908, chargé d'écrire l'histoire du mouvement ouvrier de Hambourg, s'y fixe. Organise l'opposition de gauche dans cette ville en 1914. Président du C.O.S. de Hambourg en 1918-1919, animateur des « communistes unifiés » au 1° congrès des conseils en décembre 1918. Partisan des unions, exclu à Heidelberg du K.P.D.(S), membre du K.A.P.D., dont il est exclu la même année, après avoir, avec Wolffheim, développé les thèses national-bolchevistes. Accusé de contacts avec les généraux kappistes en 1920.

(Destin ultérieur inconnu.)

LEDEBOUR, Georg (1850-1947).

Instituteur, acteur, puis journaliste. Député de Pankow, célèbre par ses interruptions, radical avant guerre, centriste pendant la guerre, hostile aux bolcheviks et aux spartakistes. Membre de l'U.S.P.D. en 1917 et de son organisation berlinoise en 1918, inspirateur du cercle des délégués révolutionnaires. Coprésident du comité révolutionnaire en janvier 1919, inculpé pour haute trahison, accusé de putschisme par les communistes. Rompt avec les indépendants de gauche sur la question de l'adhésion à l'I.C., demeure à l'U.S.P.D. en 1920 et revient au S.P.D. en 1922.

(Emigre en Suisse en 1933 : y meurt après la guerre.)

LEOW, Willi (1887-1937).

Fils d'ouvrier, menuisier. Au parti en 1904, adhère à Spartakus pendant la guerre, alors qu'il est déjà l'un des organisateurs des Jeunesses. Arrêté en mars 1918 ; libéré par la révolution. Occupe différentes fonctions dans l'appareil clandestin avant 1923.

(Vice-président et véritable organisateur de la Ligue des combattants du front rouge en 1924, député en 1928, membre du C.C. en 1929. Emigre en 1933, en U.R.S.S. en 1934, arrêté en 1937 et vraisemblablement exécuté sans procès la même année.)

LEVI, Paul (dit Paul Hartstein, Paul Hartlaub) (1883-1930).

Fils de banquier juif. Etudes juridiques à Berlin. Grenoble, Heidelberg. Avocat à Francfort et membre du S.P.D. en 1906. Défenseur de Rosa Luxemburg en 1913, fait partie du noyau autour d'elle dès 1914. Mobilisé, réformé en 1916, s'établit en Suisse, se lie à Radek, puis Lénine, fait partie du bureau de la gauche zimmerwaldienne. Se prononce pour la scission d'avec les social-chauvins et les centristes en 1917. Apporte sa caution au voyage de Lénine à travers l'Allemagne. Mobilisé à nouveau, puis réformé, dirigeant spartakiste en 1918. Membre de la centrale, proche collaborateur de Rosa Luxemburg, il s'oppose en janvier 1919 aux initiatives de Liebknecht et est porté à la tête de la centrale en mars. Entame la lutte contre les gauchistes et organise la scission à Heidelberg. Président du V.K.P.D. en 1920. démissionne en février 1921 et condamne publiquement l'action de mars. Exclu en avril ; il fonde le K.A.G. et rallie en 1922 l'U.S.P.D., puis le S.P.D. Organise en août 1923 une conférence de l'opposition social-démocrate de gauche.

(Député jusqu'à sa mort, animateur de la « nouvelle gauche » et de Sozialistische Politik und Wirtschaft, puis Der Klassenkampf. Se suicide en se jetant d'une fenêtre au cours d'une crise de fièvre.)

LEVIEN, Max (1885-1937).

Fils de commerçant juif né à Moscou. Etudes en Russie dans une école allemande, puis à l'université en Allemagne. En Russie en 1905, militant du parti s.r. Emigre, poursuit ses études en Suisse, où il se lie avec les bolcheviks mais abandonne l'action politique. Achève ses études en Allemagne où il se fait naturaliser. Mobilisé de 1914 à 1918. Dirigeant spartakiste à Munich en 1918-1919, président du conseil des soldats de Munich. Un des dirigeants de la république des conseils. S'enfuit à Vienne, puis en U.R.S.S. en 1921, où il travaille dans l'appareil de l'I.C.

(A partir de 1924, il est le « protecteur » de la gauche allemande à Moscou, et lié à Maslow. Exécuté pendant les grandes purges)

LÉVINÉ, Eugen (1883-1919).

Fils de commerçant juif, né à Pétersbourg. Etudes secondaires et supérieures en Allemagne après 1897. Participe comme s.r. à la révolution de 1905. Arrêté en 1906, puis 1908, sévèrement traité. Poursuit ses études en Allemagne et adhère au S.P.D. Mobilisé de 1914 à 1916, adhère à l'U.S.P.D. et travaille à l'agence russe Rosta. Membre de Spartakus, organisateur en Rhénanie, délégué au congrès des conseils. Envoyé au congrès de l'I.C., ne parvient pas à rallier la Russie, est désigné pour réorganiser le K.P.D.(S) en Bavière et l'épure de ses gauchistes anarchisants. Dirigeant de la II° république des conseils de Munich, condamné à mort et fusillé.

LIEBERASCH, Arthur (1881-1966).

Fils d'ouvrier, serrurier. Syndiqué en 1899, au parti en 1906, à l'U.S.P.D. en 1918, dirigeant de la grève de Leipzig la même année, du conseil ouvrier en novembre. Indépendant de gauche, au V.K.P.D. en 1920. Partisan de Brandler en 1923.

(Pilier de la droite, exclu en 1929, cofondateur de la K.P.O. émigre en Suisse en 1933. Revenu à Leipzig, admis au S.E.D. en 1947, exclu en 1951, réadmis et réhabilité après la mort de Staline.)

LIEBKNECHT, Karl (1871-1919).

Fils de Wilhelm Liebknecht, fondateur du parti, Avocat à Berlin en 1906. Membre du parti depuis 1900. Dirigeant des Jeunesses socialistes, condamné pour son activité antimilitariste. Député au Reichstag en 1912, vote par discipline les crédits de guerre en août 1914. Est ensuite le porte-drapeau de l'opposition révolutionnaire à la guerre. Mobilisé, organise la manifestation contre la guerre du 1° mai 1916, condamné à quatre ans de forteresse. Amnistié en octobre, participe aux préparatifs insurrectionnels. Dirigeant de Spartakus, puis du K.P.D.(S) à sa fondation, l'un des inspirateurs du soulèvement de janvier. Arrêté et abattu par ses geôliers.

LINDAU, Rudolf (né en 1888).

Fils de sellier, ouvrier des transports. Au parti en 1907. Dirigeant des radicaux de gauche de Hambourg pendant la guerre, demeure au K.P.D.(S) lors de la scission du K.A.P.D. En 1921, secrétaire du district de Wasserkante. Membre de la gauche, modéré, élu à la centrale en 1923, travaille au département d'organisation.

(Rallie le groupe du centre en 1924 ; journaliste et historien ; à Moscou de 1933 à 1945 ; directeur de l'école du parti à Berlin en 1946, limogé en 1950 ; auteur de travaux historiques.)

LUXEMBURG, Rosa (1871-1919).

Née en Pologne d'une famille juive appauvrie. Emigre en 1888 à Zurich, rencontre Jogiches et fonde avec lui le parti social-démocrate polonais. Se fixe en Allemagne en 1893, naturalisée grâce à un mariage blanc. Polémique contre les révisionnistes. Revient en Pologne lors de la révolution de 1905, arrêtée puis libérée sous caution. Professeur à l'école centrale du parti à Berlin à partir de 1907. Rompt avec Kautsky et le centre du parti allemand en 1912. Organise dès août 1914 la résistance au social-chauvinisme, fonde le groupe Internationale. Deux fois emprisonnée, libérée par la révolution, elle cherche à maintenir le groupe Spartakus, dont elle est le cerveau, dans les rangs de l'U.S.P.D. Dirige Die Rote Fahne. Membre de la centrale, hostile au soulèvement de janvier, arrêtée et assassinée dans les mêmes conditions que Liebknecht.

MALZAHN, Heinrich (1884-1957).

Fils d'ouvrier, mécanicien. Au parti en 1906, dans l'opposition de gauche du syndicat des métallos. Membre du cercle des délégués révolutionnaIres. A l'U.S.P.D. en 1917, membre du comité d'action des grévistes eu janvier 1918, de l'exécutif des conseils en novembre 1918, du comité révolutionnaire en janvier 1919, puis président du comité des conseils d'usine de Berlin. Député indépendant en 1920, un des chefs de file de la gauche. Au V.K.P.D. et dans la commission syndicale en 1920. Hostile à l'action de mars, organise cependant la grève dans la Ruhr. Prend la défense de Paul Levi au 3° congrès de l'I.C. Organise l'opposition de droite avec Brass et Friesland, exclu en janvier 1922. revient à l'U.S.P.D. puis au S.P.D.

(Rôle politique ultérieur mineur ; arrêté par les nazis de 1940 à 1945.)

MARCHLEWSKI, Julian (dit Karski, dit Johannes Kampfer) (1866-1925).

Né en Pologne, études secondaires, puis ouvrier teinturier. Militant clandestin dès 1888, émigre, reprend des études, participe à la fondation du parti social-démocrate polonais avec Rosa Luxemburg et continue à être lié avec elle en Allemagne, où il se fixe en 1893. Membre du noyau spartakiste, emprisonné de 1916 à 1918, libéré comme ressortissant russe à la demande du gouvernement soviétique, revient en février 1919 et conseille la commission des neuf dans la Ruhr. S'échappe, retourne en Russie, puis en Pologne. où il est l'un des dirigeants du P.C. Décline l'offre de reprendre en 1921 un poste dirigeant dans le K.P.D. Fixé à Moscou, dirigeant du secours ouvrier international.

MASLOW, Arkadi f Isaac Tchéréminski dit ) (1893-1941).

Né à Elisabetgrad d'une riche famille juive russe qui s'installe en Allemagne en 1899. Brillantes études très éclectiques : sciences naturelles, musique, physique sous la direction d'Einstein. N'a aucun lien avec le mouvement ouvrier en 1914. Interné comme ressortissant étranger, volontaire pour le travail auprès des prisonniers russes, puis sert comme interprète dans l'armée allemande. Reprend ses études à Berlin en 1919, fait la connaissance de Levi et de Rurh Fischer, qui le gagnent au communisme, milite au K.P.D. sous le pseudonyme de Maslow ; élu en novembre 1920 au comité central comme représentant de la « section russe », déjà l'un des chefs de file de la gauche. A la pointe des attaques contre Levi, partisan de l'action de mars et de la théorie de l'offensive, adversaire du compromis de Moscou, ce pour quoi Lénine suggère en vain son envoi en Russie. Arrêté en 1922, se proclame agent russe, ce qui lui vaut des difficultés avec le parti et ne l'empêche pas d'être condamné à huit mois de prison. Porte-parole de la gauche au congrès de Leipzig, élu au comité central. Convoqué à Moscou en septembre pour les préparatifs de l'insurrection, y est retenu par une commission d'enquête.

(Blanchi par la commission que préside Staline, revient en Allemagne en janvier 1924 ; en avril, membre du Polburo et dirigeant du K.P.D. avec Ruth Fischer. Arrêté en mai 1925, ne sera libéré qu'en juillet 1926. Entre-temps, il a pris position contre la formation de syndicats rouges et pour le retrait du candidat communiste au second tour des présidentielles. Attaqué par l'exécutif dès septembre 1925, exclu en août 1926. Cofondateur et dirigeant du Leninbund. Emigre à Paris avec Ruth Fischer de 1933 à 1940 ; non autorisé à entrer aux Etats-Unis, se fixe à Cuba où il meurt, tué par une voiture. Ruth Fischer attribuera sa mort à l'action de tueurs de Staline.)

MASLOWSKI, Peter (né en 1893).

Ouvrier tailleur, à l'U.S.P.D. en 1917, membre de la Ligue des soldats rouges en 1918, au V.KP.D. en 1920. En 1923, secrétaire du district de Rhénanie moyenne à Cologne, dirigeant de la gauche modérée.

(Rallie le centre en 1924, journaliste actif, député à deux reprises, plusieurs fois condamné ; émigre en 1933, rompt avec le K.P.D. après l'exclusion de son ami Münzenberg. Illégal en France (Grenoble) pendant la guerre, en contact avec les trotskystes. Revient en Allemagne en 1945 et rejoint le S.P.D.)

MEHRING, Franz (1846-1919).

Fils de famille bourgeoise. Ecrivain et journaliste libéral, adhère au parti au temps des persécutions antisocialistes. Auteur d'ouvrages d'histoire et critique littéraire. Longtemps rédacteur en chef de Leipziger Volkszeitung, et éditorialiste de Die Neue Zeit. Lié à Rosa Luxemburg, l'accompagne dans sa rupture avec Kautsky. Membre du noyau internationaliste en 1914, spartakiste, manifeste dès 1917 sa sympathie pour les bolcheviks. Malade, ne prend pas part à la fondation du K.P.D.(S), dont il est membre. Très atteint par le meurtre de Liebknecht et Rosa Luxemburg, meurt quelques semaines après.

MELCHER, Erich (1892-1944).

Fils d'ouvrier, outilleur. Au parti en 1910, mobilisé de 1912 à 1917, travaille ensuite aux usines Daimler à Stuttgart et rejoint Spartakus et l'U.S.P.D. Cofondateur du K.P.D.(S) au Wurtemberg, premier président du syndicat des métaux de Stuttgart en 1919, inspirateur de la lettre ouverte de janvier 1921, exclu du syndicat en mai. Bref séjour à Moscou, puis chef du bureau des métaux au département syndical de la centrale. Au printemps 1923, secrétaire chargé des questions syndicales dans le district de Berlin-Brandebourg. Dirige le département « sécurité » dans le cadre de la préparation de l'insurrection.

(Ecarté comme droitier, emprisonné de juillet 1924 à août 1926. Polleiter à Dresde, exclu comme droitier en 1928. A la K.P.O., puis au S.A.P. Travail illégal sous Hitler. Emprisonné de 1934 à fin 1936, puis arrêté en août 1937 et déporté à Buchenwald, où la direction clandestine du parti le traite en « ennemi du parti » : meurt en « transport ».)

MERGES, August (1870-1933).

Fils d'ouvrier, tailleur. Au parti vers 1890, occupe différentes responsabilités. Lié à Thalheimer, membre du groupe Spartakus à Brunswick, où il préside en novembre 1918 le conseil ouvrier puis la république socialiste ou Brunswick ; après l'écrasement du mouvement révolutionnaire, rejoint le K.A.P.D. qu'il représente à Moscou au 2° congrès de l'I.C. ; dans la minorité du K.A.P.D., jusqu'en 1921, rallie ensuite le K.P.D.

(Assassiné par les S.S. en 1933.)

MEYER, Ernst (1887-1930).

Fils de mécanicien de locomotive. Etudes supérieures. De formation religieuse étroite, polémique contre les socialistes et finit par adhérer au parti en 1908. Soutien sa thèse en 1910, travaille comme statisticien, Début 1913, journaliste au Vorwärts, où il est chargé des rubriques d'art et littérature. Ami de Rosa Luxemburg, opposant dès août 1914. Tuberculeux, non mobilisé, sera un des piliers de Spartakus pendant la guerre, malgré plusieurs arrestations. A la centrale en 1918, élu à celle du K.P.D.(S) à sa fondation. Un des principaux dirigeants du parti avec Levi, rédacteur en chef de Die Rote Fahne, puis secrétaire du Polburo en 1921, et président du parti. Très hostile à la gauche, mais critiqué à l'exécutif pour ses positions opportunistes, cède la place à Brandler à son retour en août 1922. Non réélu à la centrale en 1923. Secrétaire de l'Oberbezirk Sud pendant la préparation de l'insurrection.

(Dirigeant du centre en 1924, puis des « conciliateurs », Se prononce ouvertement contre la ligne ultra-gauche de l'I.C  en 1929, meurt au début de 1930.)

MÄLLER, Werner (dit Nauffacher) (1888-1919).

Fils d'ouvrier, ferblantier, tout jeune au parti, devient écrivain. En 1914, dans le groupe berlinois de Borchardt, un des dirigeants des I.S.D, Neuf mois de prison en 1915, dirigeant des I.S.D. à Berlin, collaborateur d'Arbeiterpolitik. Dirigeant des I.K.D. et l'un des dirigeants des gauchistes de Berlin. Dirige l'occupation et assure la défense de l'immeuble du Vorwärts en janvier 1919 ; abattu par les soldats des corps francs.

MÜLLER, Richard (1890- ?).

Fils d'ouvrier, tourneur. Responsable de la branche des tourneurs dans le syndicat des métaux de Berlin, en 1914, dirigeant de l'opposition à la guerre, organisateur du réseau des délégués révolutionnaires, dirige les grèves de juin 1916, avril 1917 et janvier 1918. Mobilisé. Président de l'exécutif des conseils en novembre 1918, lutte contre la convocation de l'Assemblée nationale, Adversaire de l'entrée des délégués dans le K.P.D.(S), proteste contre les initiatives qui conduisent au soulèvement de janvier. Dirige la grève de mars 1919 à Berlin. Leader de l'opposition de gauche dans les syndicats et à l'U.S.P.D. Au V.K.P.D. en 1920, soutient Levi en 1921, démissionne et abandonne toute activité politique,

(Sort ultérieur inconnu.)

MÜNZENBERG, Willi (1887-1940).

Fils d'aubergiste, travailleur itinérant à douze ans. Aux Jeunesses en 1906. A partir de 1910 en Suisse où il dirige les Jeunesses socialistes, puis se lie aux bolcheviks et réorganise la direction de l'Internationale des jeunes socialistes. Emprisonné à plusieurs reprises, expulsé de Suisse en 1918. A partir de novembre, membre de l'U.S.P.D. et de Spartakus à Stuttgart, organise la conférence nationale des Jeunesses socialistes (de gauche) à Berlin en décembre. Délégué au premier congrès des conseils. Adhérent au K.P.D.(S) dès sa fondation, arrêté cinq mois en 1919, dirige le groupe tampon, entre Levi et les gauchistes, au congrès de Heidelberg. Secrétaire de l'Internationale des Jeunesses communistes jusqu'en 1921, en conflit avec l'exécutif à plusieurs reprises. Chargé en 1921 d'organiser le Secours ouvrier international.

(Fondateur d'un réseau d'affaires, le « trust Münzenberg », pour le compte de l'Internationale, député de 1924 à 1933, émigre en France et refuse de se rendre en U.R.S.S. où il est convoqué : exclu du K.P.D. en 1938. Interné en 1940, libéré pendant la débâcle de l'armée française, assassiné près de Saint-Marcellin,)

NEUBAUER, Theodor (dit Lorenz), (1890-1945),

Fils d'un fonctionnaire nationaliste. Etudes supérieures : doctorat en 1913 et activité dans le parti national-libéral. Engagé volontaire en 1914, lieutenant en 1915, gazé en 1917. Membre du « parti de la patrie allemande », rejoint le parti démocrate en 1918, alors qu'il est enseignant. Evolue rapidement à gauche, à l'U.S.P.D. à la fin de l'été 1919 et au K.P.D. l'année suivante. Toujours enseignant, Ministre communiste dans le gouvernement Frölich en octobre 1923.

(Passe dans la clandestinité, milite dans la gauche, jusqu'en 1927; journaliste, puis député après 1928, spécialiste de politique étrangère, fait de fréquents séjours à Moscou. Arrêté en 1933, libéré en 1939, organise un groupe clandestin. Arrêté en 1944, condamné à mort et exécuté en 1945.)

NEUMANN, Heinz (1902-1937 ?).

Fils de famille bourgeoise, révolté, placé à quinze ans dans une institution spécialisée. Etudes secondaires, puis supérieures de philosophie. Adhère aux Jeunesses en 1918, au K.P.D. en 1920 : recruté par Friesland, formé par Thalheimer. Travaille au bureau de presse du parti, à Inprekorr, Die Rote Fahne à partir de 1922. Condamné à six mois de prison, apprend le russe, ce qui lui permettra, la même année, d'être le premier dirigeant allemand à avoir des relations personnelles avec Staline. Membre de l'opposition de gauche en 1923, rompt avec elle en avril, joue un rôle important dans le M- et le Z- Apparat au cours de la préparation de l'insurrection.

(Secrétaire du district de Mecklemburg ; arrêté, s'évade. Représentant du K.P.D. à Moscou en 1925, contribue à l'élimination de la direction allemande des protégés de Zinoviev. Envoyé en mission en Chine en 1927, organise avec Lominadzé la commune de Canton. Un des rares dirigeants à soutenir Thaelmann dans l'affaire Wittorf en 1928, devient rédacteur en chef de Die Rote Fahne et l'un des principaux dirigeants du parti, Jusque-là porte parole de Staline dans le K.P.D. s'oppose à sa politique en 1932, perd toutes ses responsabilités et est envoyé en Espagne. Reconnaît en 1934 ses activités fractionnelles dans une autocritique ; arrêté en Suisse, expulsé en U.R.S.S., arrêté en avril 1937 et exécuté sans procès),

NEUMANN, Paul (né en 1888),

Fils d'ouvrier, métallo. Membre du parti très jeune, du cercle des délégués révolutionnaires en 1916, de l'U.S.P.D. en 1917, membre du comité révolutionnaire en janvier 1919. Animateur de l'opposition de gauche dans le syndicat des métallos, indépendant de gauche, au V.K.P.D. en 1920. S'oppose aux décisions prises par le comité central en mars 1921 et soutient Levi. Délégué de la « droite » au 3° congrès de l'I.C. Animateur de l'opposition de droite avec Brass, son collègue au département syndical de la centrale, soutient Friesland, est exclu en janvier 1922. Revient à l'U.S.P.D. en 1922, puis au S.P.D.

(Activité et destin ultérieur inconnus,)

NIEDERKIRCHNER, Michaël (1882-1949).

Fils de tailleur de pierres, né en Hongrie. Plombier, au parti hongrois en 1903, allemand, à Berlin, en 1905. A l'U.S.P.D. en 1917, au V.K.P.D. en 1920. Secrétaire du syndicat des plombiers de Berlin depuis 1921. Soutient Levi et proteste en 1921 contre la condamnation du K.A.G. Pilier de la droite dans le parti en 1923.

(Demeure un dirigeant syndical très populaire, membre du comité central en 1927, puis 1929. Arrêté en 1933, expulsé comme étranger. En U.R.S.S., d'où il revient en 1945 et remplit plusieurs fonctions importantes.)

OSTERLOH, Hermann (1886-1961).

Fils d'ouvrier, serrurier, au parti en 1908. Mobilisé en 1914, prisonnier en Russie, adhère en 1917 au parti bolchevique. Arrêté et refoulé à la frontière allemande en décembre 1918, ne revient qu'en 1919, milite à Brême comme secrétaire chargé des questions paysannes.

(Permanent à des postes divers, exclu comme droitier en 1928, rejoint le S.P.D. en 1930 et travail1e en usine ; condamné à huit ans de camp en 1934. Dirigeant du S.P.D. à Brême après guerre.)

PANNEKOEK, Anton (dit Harper, dit Homer) (1873·1960)

Hollandais, études supérieures d'astronomie, au parti en 1902, constitue l'aile gauche à partir de 1905 et dirige le groupe Tribune ; exclu en 1909, fonde le parti de gauche S.D.P. Fixé en Allemagne depuis 1905, demeure de longues années à Brême où il forme de nombreux militants. Polémique avant guerre contre Kautsky. Revient en Hollande en 1914, membre de la gauche zimmerwaldienne, cofondateur du P.C. hollandais en 1918, soutient les I.K.D. en Allemagne, puis devient le théoricien du gauchisme allemand. Inspirateur du programme du K.A.P.D. en 1920, et théoricien de ce parti.

(Après les crises du K.A.P.D., reprend ses activités scientifiques et publie des travaux qui font autorité : continue à inspirer l'activité, en Hollande et dans quelques autres pays, du groupe des communistes des conseils.)

PETER, Bruno (né en 1884).

Fils d'ouvrier, outilleur. Au parti avant guerre, secrétaire du cercle de Charlottenburg en 1916 et membre du groupe Spartakus, membre du cercle des délégués révolutionnaires. A l'U.S.P.D. en 1917, dirige la grève d'avril à l'usine D.M.W. de Berlin. Arrêté en janvier 1918, libéré par la révolution. Président du conseil ouvrier de Francfort-sur-Oder. Membre du K.P.D.(S) à sa fondation, de la commission de contrôle dans les années suivantes.

(En 1946 au S.E.D. : rôle secondaire depuis longtemps).

PFEIFFER, Hans (1895-1968).

Fils d'ouvrier, outilleur. Au parti en 1913, converti à l'anarchisme en Suisse, revient avant 1914 à la social-démocratie. Réformé pendant la guerre, milite à Berlin en liaison avec les groupes de jeunesse autour de Münzenberg, rejoint les spartakistes. A l'U.S.P.D. en 1917, au K.P.D. dès sa fondation. Spécialiste de l'organisation : secrétaire du district de Berlin-Brandebourg à partir de 1919 chargé de l'organisation. Elu à la centrale en janvier 1923, se sépare de la gauche en avril.

(Un an de prison en 1924-1925 ; combat la gauche et occupe des responsabilités d'organisation à Berlin, puis Moscou, et Prague. Arrêté en 1933, condamné à trois ans de prison en 1934. Retourne en usine. Membre obscur du K.P.D. puis du S.E.D. après guerre.)

PFEMFERT, Franz (1879-1954).

Ecrivain, éditeur de Aktion, critique de gauche du S.P.D. avant 1914, chef de file de la littérature expressionniste pendant la guerre, fonde en 1915 un « parti socialiste antinational ». Rejoint le K.P.D.(S) à sa fondation, met Aktion au service du courant gauchiste, rejoint le K.A.P.D. en avril 1920 et défend les « unions ». Exclu du K.A.P.D. au début de 1921, poursuit une critique de gauche des partis ouvriers.

(Après 1923, s'attache à créer une « Ligue Spartakus n° 2 » ; personnellement lié à Trotsky, se rapproche des thèses défendues par l'opposition de gauche internationale. Emigre en 1933 vers Prague, puis Paris, en 1940 à New York et se fixe en 1941 à Mexico, où il est photographe, et y meurt.)

PIECK, Wilhelm (1876-1960).

Fils de manœuvre, menuisier. Syndiqué en 1894, au parti en 1895, travaille à Brême jusqu'en 1906 comme menuisier, de 1906 à 1910 dans l'appareil du parti local. En 1910, à Berlin comme responsable de la formation, travaille avec Ebert, mais se situe à la gauche du parti. Membre du groupe Internationale en 1914, arrêté en mai 1915, mobilisé en octobre, condamné pour refus d'obéissance à un an et demi de prison en août 1919 ; déserte et passe en Hollande en janvier 1918. Revient en novembre, est coopté avec Liebknecht au cercle des délégués révolutionnaires. Elu à la centrale de Spartakus, puis du K.P.D.(S). Lieutenant de Liebknecht en janvier, arrêté en même temps que lui, libéré peu après, arrêté encore de juillet à novembre 1919 : la première arrestation lui vaudra des accusations assez invraisemblables. Un des auteurs en 1921 de la déclaration d'opposition loyale, s'efforce d'obtenir un compromis dans la Ruhr sur mandat de la centrale. Droitier, soutien de Brandler, homme de confiance de l'exécutif, auprès duquel il est délégué notamment en 1921.

(Rallié au centre en 1924, dirige le Secours ouvrier, puis, en 1926, le district de Berlin ; fait son autocritique et s'incline devant Staline en 1929, membre de l'exécutif de l'I.C. depuis 1928, du secrétariat et du présidium depuis 1931, longtemps secrétaire de l'I.C. pour les Balkans. De 1933 à 1938, à Paris. A Moscou en 1938, travaillera au comité pour l'Allemagne libre pendant la guerre. Revient en 1945 comme président du K.P.D., président du S.E.D. en 1946, président de la R.D.A. de sa fondation en 1949 à sa Mort.)

PLATTNER, Karl (1893-1933).

Fils d'ouvrier, typographe. Aux Jeunesses avant guerre, au parti en 1914. Organisateur des Jeunesses pendant la guerre, condamné à un an et demi de prison pour un tract solidaire de l'action de Liebknecht. Fondateur des I.K.D. à Dresde en 1918, membre du conseil des ouvriers et soldats de Dresde, en démissionne. Membre du K.P.D.(S) à sa fondation et activiste de son aile gauchiste. Rôle important dans la république des conseils de Brême en 1919, dans la lutte contre les kappistes dans la Ruhr en 1920 ; membre du K.A.P.D. à sa fondation, chef de son organisation de combat, organise des « expropriations » pour financer son parti ; rôle important dans les combats de mars 1921 ; organisateur de guérillas urbaines, arrêté en 1921 et condamné en 1923 seulement à dix ans de forteresse.

(Amnistié en 1928, réintègre le K.P.D. Selon H. Weber, mort à Buchenwald ; selon M. Bock, abattu en tentant de franchir la frontière tchécoslovaque, )

POGANY, Josef (dit Pepper) (1886-1937).

Journaliste social-démocrate ; rejoint le P.C. hongrois et préside le conseil des soldats de Budapest en 1919. Réfugié à Moscou après la défaite, collaborateur de l'exécutif, accompagne Béla Kun à Berlin en 1921 et mène la lutte contre le courant « droitier » au sein des Jeunesses.

(Ne joue plus aucun rôle en Allemagne ; organise sous le nom de Pepper le P.C. américain. Arrêté et liquidé pendant les grandes purges staliniennes.)

POHL, Käthe (Katarina ou Lydia Rabinovitch, dite) (née en 1892).

Née en 1892 à Pétersbourg. Compagne de Guralski-Kleine, milite en Allemagne sous un pseudonyme. Secrétaire du Polburo en 1921, collabore à Inprekorr. Rôle dans la Ruhr en 1923.

(Käthe Pohl, ralliée au centre en 1924, semble avoir cessé toute activité politique ; sa trace se perd.)

RADEK, Karl (Karl Bernardovitch Sobelsohn, dit Parabellum, dit Arnold Struthahn, dit Paul Bremer, dit Max, dit) (1885-1940 ?)

Fils de famille juive de Galicie autrichienne. Etudes en Pologne, puis à Vienne et en Suisse. Milite à dix-huit ans dans le mouvement clandestin, rencontre Jogiches en 1904, joue un rôle important dans la révolution de 1905. Arrêté en 1906, s'évade, gagne l'Allemagne en 1908, écrit dans la presse du parti à Leipzig puis Brême et se fait connaître par sa polémique contre Kautsky. Exclu du parti polonais en 1912 à l'instigation de Jogiches et Rosa Luxemburg, il l'est du S.P.D. en 1913 à la suite d'une bruyante « affaire ». Emigre en Suisse en 1914, participe aux conférences de Zimmerwald et Kienthal, collabore à Arbeiterpolitik et joue un rôle important dans la formation de la gauche zimmerwaldienne : proche de Lénine, en conflit avec lui sur la question nationale. Parti de Suisse avec lui, Organise à Stockholm un bureau du C.C. chargé de la propagande révolutionnaire en Allemagne. En octobre 1918 à Petrograd, vice-commissaire aux affaires étrangères, participe aux discussions de Brest-Litovsk et organise la propagande bolchevique en direction des prisonniers de guerre et des troupes allemandes. En mission clandestine à Berlin en décembre 1919, prend part au congrès de fondation du K.P.D.(S), dont il contribue à hâter la décision. S'oppose vainement aux initiatives de Liebknecht en janvier 1919. Arrêté en février, bénéficie au bout de quelques mois d'un traitement de faveur. Libéré à la fin de l'année, devient secrétaire de l'exécutif de l'I.C., fonction dont il est écarté pour avoir soutenu Levi et le K.P.D. contre son propre parti dans l'affaire du K.A.P.D. Co-auteur de la lettre ouverte de janvier 1921 avec Levi, engage le combat contre ce dernier, et, jusqu'au 3° congrès, apporte son soutien à la gauche allemande, dont il était jusque-là l'adversaire. A partir du 3° congrès de l'I.C., il est le mentor du K.P.D. et son principal dirigeant politique, en même temps que diplomate soviétique officieux introduit dans les milieux dirigeants allemands. Solidaire de la décision de retraite de Brandler en octobre 1923.

(Désigné comme bouc émissaire pour la défaite de 1923 après sa prise de position en faveur de l'opposition de gauche en Russie. Recteur de l'université des peuples d'Orient à Moscou, membre important de l'opposition unifiée en 1926-1927, exclu et déporté, capitule en 1929. Journaliste, accusé accusateur au second procès de Moscou en 1937, il n'est condamné qu'à une peine de prison et meurt en camp de concentration.)

RAKOSI, Maryas (1892-1971).

Fils de famille juive aisée. Etudes à Budapest, puis en Allemagne et Angleterre. Aux Jeunesses socialistes en 1911. Mobilisé en 1914, prisonnier en Russie, membre du groupe qui, avec Béla Kun, se rallie au communisme. Revient en Hongrie au début 1918, commissaire du peuple de la république des conseils en 1919. Réfugié à Moscou, où il travaille dans l'appareil de l'exécutif, qu'il représente notamment au congrès de Livourne. Son intervention au sein de la centrale du K.P.D. provoque la crise dans ce parti et la démission de Levi. A partir de 1922, membre du secrétariat de l'I.C.

(En mission clandestine en Hongrie en 1925, arrêté et condamné, échangé en 1940 contre des drapeaux hongrois de 1848. Citoyen russe, réside en U.R.S.S. de 1940 à 1944, revient avec l'armée russe comme secrétaire général du parti hongrois. Contraint de démissionner en juillet 1956 après une longue résistance. Quitte la Hongrie après la révolution d'octobre 1956 pour l'Union soviétique. Exclu du parti hongrois, où il a incarné le stalinisme, en août 1962. Mort en U.R.S.S.)

RAU, Heinrich (1899-1961).

Fils de paysan. Ouvrier dans la métallurgie. Aux Jeunesses en 1913. Spartakiste en 1916. Membre de l'U.S.P.D. en 1917, du K.P.D. à sa fondation. Responsable à Stuttgart en 1919-1920. A Berlin en 1920 comme chef du département de la terre auprès de la centrale. Editeur de Der Pflug.

(Conserve ses fonctions jusqu'en 1932. Arrêté en 1933, deux ans de prison, émigre en Tchécoslovaquie, puis en U.R.S.S. Commissaire, puis commandant de la XI° B.I. en Espagne. Interné en France en 1939, livré à la Gestapo en 1942, déporté à Mauthausen. Ministre et membre du Politburo du S.E.D. après guerre, spécialiste des questions économiques.)

REICHENBACH, Bernhard (né en 1888).

Fils de famille aisée ; études supérieures ; dirigeant des étudiants socialistes. Mobilisé de 1915 à 1917, adhère à l'U.S.P.D. en 1917, travaille dans son bureau de presse jusqu'en 1919 ; en 1920, lié à Schröder, passe au K.A.P.D. ; délégué au 3° congrès de l'L.C. Membre du groupe d'Essen après la scission de 1922 du K.A.P.D.

(Au S.P.D. en 1924, au S.A.P. en 1931; émigre en 1935 en Angleterre, où il réside depuis.)

REICHPIETSCH, Max (1894-1917).

Mécanicien, mobilisé dans la marine en 1914. Organise en 1917 les marins révolutionnaires et prend contact à Berlin avec les dirigeants de l'U.S.P.D. Fusillé en septembre 1917.

REMMELE, Hermann (1880-1939).

Fils d'un petit meunier, métallurgiste. Au parti en 1897, organise les Jeunesses et un travail anti-militariste illégal à Ludwigshafen. Elève de l'école du parti en 1907-1908, permanent à Mannheim ensuite, membre de la gauche. Mobilisé de 1914 à 1918, organise l'opposition pendant une permission à Mannheim, est délégué au congrès de fondation de l'U.S.P.D. Président du conseil de Mannheim en 1918, dirigeant de la république des conseils en 1919. A Stuttgart ensuite, dirigeant des indépendants de gauche. Au V.K.PD. en 1920, élu à la centrale. Rôle important dans la préparation de l'insurrection de 1923 : courrier de la centrale, indirectement au moins il l'origine de l'insurrection de Hambourg.

(Rallié au centre, puis à la fraction Thaelmann, membre du présidium de l'I.C., un des principaux dirigeants du K.P.D. jusqu'en 1932, se dresse contre Thaelmann à cette date. Emigre à Moscou en 1933, confesse son activité « fractionnelle » en 1934, arrêté en 1937. Selon certains, abattu immédiatement ; selon d'autres, devenu fou)

ROGG, Ulrich (1888-1938 ?).

Ouvrier boulanger. Au parti avant guerre, puis au groupe Spartakus, dont il est l'un des organisateurs dans la Ruhr. Rôle important dans les événements de Duisburg en 1919. En 1923, un des cadres du K.P.D. dans la région de Halle.

(En Russie en 1925, arrêté et condamné à son retour, abandonne toute activité politique.)

ROSENBERG, Arthur (1889-1945).

Fils de commerçants juifs de Berlin. Brillantes études supérieures d'histoire ancienne : assistant à l'université de Berlin en 1914. Adhère à l'U.S.P.D. à sa démobilisation en 1918 ; au V.K.P.D. en 1920. collabore à Inprekorr. Membre de la gauche berlinoise et de la direction du district de Berlin-Brandebourg, un des théoriciens de l'offensive à partir de 1921.

(Membre de la centrale et du Polburo en 1924-1925, puis leader de l'opposition ultra-gauche, se rallie à Thaelmann en 1926. Démissionne du K.P.D. en 1927, reprend une chaire à l'université de Berlin et dirige la ligue des droits de l'homme. Révoqué en 1933, émigre en Grande-Bretagne et enseigne à Liverpool. Se fixe en 1937 à Brooklyn, aux Etats-Unis où il poursuit enseignement et travaux historiques.)

RÜCK, Fritz (1895-1959).

Fils de menuisier, typographe. Actif dans les Jeunesses, au parti en 1913, dans l'aile gauche. Mobilisé de 1915 à 1916, réformé, adhère à l'U.S.P.D. en tant que spartakiste, collabore au Sozialdemokrat de Stuttgart. Un des dirigeants de la révolution de novembre à Stuttgart. Membre de la rédaction de Die Rote Fahne en 1921, partisan de Brandler en 1923.

(Exclu comme droitier en 1929. Au S.A.P. en 1932. Emigre en Suisse en 1933, puis en Suède en 1937, où il réintègre la social-démocratie. Auteur d'ouvrages pour les enfants. Président du syndicat du livre en République fédérale après la guerre.)

RÜHLE, Otto (1874-1943).

Professeur, psychologue et pédagogue. Au S.P.D. en 1900, journaliste en 1902. Député au Reichstag en 1912. Rejoint Liebknecht dans l'opposition ouverte en 1915 et se prononce pour la scission du parti. Spartakiste, puis dirigeant des I.K.D. en 1917. Démissionne en novembre 1919 du conseil des ouvriers et des soldats de Dresde. Porte-parole de la majorité gauchiste au congrès de fondation du K.P.D.(S) ; défenseur des « unions » et membre du K.A.P.D. à sa fondation ; délégué pour le 2° congrès de l'I.C. en 1920, se prononce contre les vingt et une conditions et refuse de participer ; désavoué et exclu par le K.A.P.D. en novembre. Animateur du courant unioniste et antiautoritaire.

(Retourne au S.P.D. après 1923, se consacre à des travaux scientifiques de valeur; émigre en 1933, au Mexique en 1936 ; un des organisateurs de la commission Dewey d'enquête sur les procès de Moscou, discussions avec Trotsky ; se consacre à la peinture dans ses dernières années.)

RUSCH, Oskar (né en 1884).

Métallurgiste, délégué et homme de confiance du parti dans une usine de Berlin en 1914. Membre social-démocrate de l'exécutif des conseils en novembre 1918, adhère à l'U.S.P.D. après le congrès des conseils de décembre. Ultérieurement dirigeant du syndicat des métaux et responsable des syndicats à Berlin, notamment au moment du putsch de Kapp. Indépendant de gauche, éliminé de ses responsabilités. Au V.K.P.D. en 1920. S'en détache en 1921 et revient au S.P.D. en 1922.

(Dates et faits ultérieurs inconnus.)

SACHSE, Willy (1896-1944).

Famille de petite bourgeoisie ; études techniques. Mobilisé dans la marine en 1914. Organisateur des marins révolutionnaires en 1917, condamné à mort, mais peine commuée en travaux forcés. Libéré par la révolution, rejoint l'U.S.P.D. puis le V.K.P.D. en 1920. En 1923, il est secrétaire du district de Halle-Merseburg.

(Fonctions importantes dans l'appareil jusqu'en 1928, où il démissionne. Organisateur à partir de 1933 d'un groupe de résistance au régime hitlérien. Arrêté en janvier 1942, exécuté en août 1944.)

SCHLIESTEDT, Heinrich (1883-1938).

Serrurier, militant des métaux, de la tendance gauche d'avant guerre. A l'U.S.P.D. en 1917, organisateur des combats de la Ruhr en 1919 et 1920. A gauche dans l'U.S.P.D., se prononce contre l'adhésion à l'I.C. Revient au S.P.D. en 1922.

(Organisateur clandestin sous Hitler, se tue accidentellement au retour d'une conférence à l'étranger.)

SCHLOER, Jakob (1888-1956).

Garçon de café, au parti en 1911. Lié à Levi. Spartakiste à Francfort pendant la guerre, cofondateur du K.P.D.(S) à Manheim du K.A.G. en 1921, demeure au parti. Dans l'appareil en 1923 dans l'Allemagne du sud.

(Secrétaire général du Secours rouge en 1926, exclu comme droitier en 1929 ; émigre en 1933 ; admis au K.P.D. puis en S.E.D. après guerre, exclu en 1951, réintégré en 1955.)

SCHMIDT, Félix (1885-1932).

Imprimeur, au parti en 1904, dirigeant de l'opposition de gauche à Brème pendant la guerre, des I.KD. en 1918, leader de l'aile gauche. Demeure dans le parti lors de la scission gauchiste. A partir de 1921, trésorier de la centrale. En 1923, prend la direction de l'Oberbezirk Sud-Ouest.

(Au Secours rouge à Moscou de 1924 à 1926, exclu en 1929, passe à la K.P.O. puis au S.A.P. Meurt des suites d'une opération.)

SCHNELLER, Ernst (1890-1940).

Fils de cheminot, orphelin à cinq ans. Instituteur. Engagé en 1914, devient officier. Au S.P.D. en 1920, rejoint leK.P.D. après le putsch de Kapp. Appartient en 1921 à la tendance Levi. Un des dirigeants des préparatifs insurrectionnels en 1923, et commandant des centuries prolétariennes en Saxe.

(Passe au centre, puis à la gauche. A la centrale en 1924, chargé de questions militaires, puis théoriques et se fait le champion de la lutte « contre le trotskysme et le luxembourgisme ». Rallié à la direction Thaelmann, mais écarté de la direction après l'affaire Wittorf, arrêté en 1933, condamné a six ans, exécuté a Sachsenhausen.)

SCHOLEM, Werner (1895-1940).

Fils d'artisan imprimeur, études supérieures d'histoire et de droit. Aux Jeunesses en 1912, au parti en 1913. Mobilisé en 1914, condamné en 1917 pour activité antimilitariste. A l'U.S.P.D. en 1917, journaliste à Halle. Au V.K.P.D. en 1920, collaborateur de Die Rote Fahne. Arrêté après mars 1921, rôle important comme organisateur dans le district de Berlin, partisan de la gauche en 1923.

(Membre de la centrale et du Polburo, responsable de l'Orgburo en 1923, véritable dirigeant du parti avec Ruth Fischer jusqu'en 1925, où il est l'un des animateurs des ultra-gauches. Exclu du K.P.D. en 1926, coorganisateur du Leninbund et collaborateur de l'organe de l'opposition trotskyste allemande. Arrêté en 1933, exécuté en 1940.)

SCHREINER, Albert (né en 1892),

Fils d'ouvrier devenu permanent, mécanicien. Au parti en 1910. Membre du groupe Spartakus pendant la guerre. Ministre de la guerre du gouvernement wurtembergeois pendant quelques jours. Un des dirigeants de l'appareil militaire en 1923, M. Leiter pour le Wasserkante.

(Ecole militaire à Moscou en 1924, puis dirigeant de la Ligue des combattants du front rouge. Exclu en 1929 comme droitier. Membre du K.P.O. Revient au K.P.D. en octobre 1932 pour en repartir aussitôt. Emigre en France en 1933, combat en Espagne comme chef d'état-major de la XII° B.I. De 1939 à 1941, en France, puis au Maroc, au Mexique, puis aux Etats-Unis. Revenu en 1946 en R.D.A., souvent en conflit avec la direction sur des questions historiques.)

SCHRÄDER, Karl (1885-1950).

Fils d'enseignant, études supérieures de philosophie. Au parti en 1913. A Spartakus pendant la guerre. Un des responsables de Die Rote Fahne en 1918. Gauchiste, théoricien des organisations révolutionnaires d'entreprise. Dirigeant du district de Berlin exclu du K.P.D.(S), est l'un des principaux initiateurs de la fondation du K.A.P.D. Etroite collaboration avec Gorter en 1920, voyage à Moscou avec lui à l'issue duquel il obtient l'admission du K.A.P.D. comme parti sympathisant dans l'I.C. A la fin de 1921, organisateur des bureaux d'information et d'organisation de l'Internationale des communistes de gauche. Animateur du K.A.P.D. (Essen) après la scission de 1922.

(Revient au S.P.D. en 1924, critique littéraire au Vorwärts, organise les anciens du K.A.P.D. dans le S.P.D. et fonde en 1936 l'organisation illégale Combattants rouges : condamné aux travaux forcés ; organisateur de l'enseignement à Berlin-Ouest après 1945 ; passe à l'Est et entre au S.E.D.)

SCHUBERT, Hermann (1886-1938).

Fils d'ouvrier, mineur, puis travailleur itinérant. Au parti en 1907, responsabilités syndicales. A l'U.S.P.D. en 1917, au V.K.P.D. en 1920. Suit en 1923 les cours de l'école Lénine à Moscou. Un des dirigeants de l'insurrection prévue en Thuringe.

(Arrêté, évadé, illégal dans la Ruhr ; membre de l'aile gauche, rallie Thaelmann contre R. Fischer ; à partir de 1933, dans l'illégalité, défend la ligne sectaire antérieure contre Pieck et Ulbricht. Ecarté en 1935, arrêté en 1937 à Moscou et exécuté.)

SCHULTE, Fritz (1890-1943).

Fils d'ouvrier, ouvrier dans l'industrie chimique. A l'U.S.P.D. en 1918. Au V.K.P.D. en 1920, dirigeant d'un syndicat rouge. Membre de la droite, traite Thaelmann d' « idiot ».

(Passe à la gauche en 1924, organise ensuite les syndicats rouges et participe au Polburo ; à Moscou en 1935, écarté du C.C., arrêté et exécuté.)

SCHULZ, Karl (188-1-1933).

Fils d'ouvrier, forgeron. Au parti en 1905. A l'école du parti en 1912-1913. Rejoint Spartakus pendant la guerre, est l'un des fondateurs et dirigeants de la Ligue des soldats rouges. Délégué au congrès de fondation du K.P.D.(S), fondateur du parti en Poméranie et au Mecklembourg. En 1923, secrétaire de l'Oberbezirk du Nord.

(Poursuivi, se réfugie à Moscou de 1924 à 1928 ; conciliateur, accepte les sanctions contre le groupe. Arrêté lors de l'incendie du Reichstag, meurt à Spandau des suites des traitements subis.)

SCHUMANN, Georg (1886-1945).

Fils de tailleur de pierres, outilleur. Au parti en 1905, animateur des Jeunesses. Ecole du parti en 1912-1913, journaliste ensuite. Rallie pendant la guerre le groupe Internationale, arrêté en 1915, puis mobilisé. Condamné à douze ans de travaux forcés par un tribunal militaire. Libéré par la révolution, dirige la Ligue Spartakus puis le K.P.D.(S) à Leipzig. Le dirigeant allemand le plus populaire d'Allemagne centrale, membre de la droite.

(Rallie le centre en 1924, travaille de 1925 à 1926 à l'I.S.R. à Moscou, puis en prison en Allemagne de 1926 à 1927. Conciliateur, fait son autocritique en 1929. Arrêté en 1933, déporté à Sachsenhausen jusqu'en 1939 ; reprend le travail en usine, dirige bientôt un important groupe de résistance communiste affirmant, contrairement au comité de l'Allemagne libre en U.R.S.S., son attachement au socialisme. Arrêté en 1944, longuement torturé, exécuté en janvier 1945.)

SCHWAB, Alexander (1887-1943).

Fils de patron menuisier. Imprimeur. Au parti en 1907, spartakiste pendant la guerre. Lié à Schröder à Berlin ; cofondateur du K.A.P.D. Sympathise avec le national-bolchevisme, quitte le K.A.P.D. en septembre 1920 et revient au S.P.D.

SERRATI, Giacinto Menotti (1874-1926).

Militant socialiste, très jeune et l'un des pionniers du socialisme italien. Leader de l'aile maximaliste pendant la guerre, rédacteur en chef d'Avanti en 1915, délégué à Zimmerwald et Kienthal. Arrêté en 1917, partisan de la rupture avec la II° Internationale et de l'adhésion à la III° à partir de 1919. Elu à l'exécutif de l'I.C. au 2° congrès, résiste à l'application des vingt et une conditions de son parti. Demeure au P.S.!. après Livourne.

(Avec une partie de ses camarades de tendance, est réadmis dans l'Internationale et au P.C.I. en 1924 ; membre du C.C. jusqu'à sa mort.)

SIEWERT, Robert (né en 1887).

Fils d'ouvrier charpentier, maçon. Au parti en 1906. Travaille en Suisse de 1915, connaît Lénine. Brandler et Heckert. Mobilisé 1914-1918, travail illégal pour Spartakus. Organise et dirige un conseil de soldats. Au K.P.D.(S) à son retour, organisateur dans l'Erzgebirge. Partisan de Brandler, membre du comité central, secrétaire politique pour l'Erzgebirge-Vogtland en 1923.

(Opposant de droite, exclu en 1929 ; passe à la K.P.O. et collabore à Arbeiterpolitik. Arrêté en 1933, rejoint à nouveau le K.P.D. à Buchenwald. Fonctions en R.D.A. après guerre ; limogé en 1950 à cause de son passé, doit faire son autocritique en 1951.)

SOMMER, Josef (Josepf Winternitz, alias Lenz, alias) (1396-1952).

Fils de professeur, études en Grande-Bretagne, puis à Prague. Mobilisé en 1917, socialiste en 1913, au P.C. tchécoslovaque en 1920. Docteur en philosophie, milite activement dans le K.P.D. à partir de 1923, attaquant notamment la droite et taisant figure de théoricien de la gauche.

(Responsable de la propagande en 1924 et suppléant du C.C., fonctions subalternes dans l'appareil de 1925 à 1928 ; reprend la direction de la propagande en 1931, mais doit faire son autocritique pour avoir attaqué Thaelmann et Staline. Emigré en 1934, en Tchécoslovaquie, 1939 en Angleterre, travaille pour le P.C. britannique. Revenu en 1948, dirige l'institut Marx-Engels. Critiqué sévèrement en 1951, retourne en Angleterre, où il meurt.)

SORGE, Richard (dit Sonter, dit Ika) (1895-1944).

Fils d'ingénieur, né en Russie. Etudes supérieures ; volontaire en 1914, trois fois blessé. A l'U.S.P.D. en 1918, au V.K.P.D. en 1920. Enseigne à Aix-la-Chapelle, révoqué en 1922. Chargé de cours à Francfort en 1923 et membre de l'appareil militaire clandestin.

(Chargé de la sécurité du congrès de 1924, affecté à Moscou, travaille pour l'I.C. puis au 4° bureau de l'armée rouge. Mission en Chine en 1931-1932. Revenu en 1933, adhère au parti nazi, se fait accréditer comme correspondant de guerre au Japon et organise pour le compte de l'U.R.S.S. un réseau de renseignements qui annoncera notamment à Staline l'agression allemande de juin 1941. Arrêté en octobre, exécuté en novembre 1944. Sa mission a été reconnue et son rôle célébré à partir d'un article dans la Pravda du 4 septembre 1964.)

STERN, Manfred (dit Stein, dit Kléber) (1896-1954).

Né en Bukovine, militant avant guerre, mobilisé dans l'armée austro-hongroise en 1916, prisonnier de guerre, gagné au communisme, se bat dans les rangs de l'armée rouge, notamment en Sibérie. En Allemagne comme technicien militaire en 1921 et 1923, sous le nom de Stein.

(De 1927 à 1936, conseiller militaire en Chine. Est nommé en Espagne à la tête des Brigades internationales et dans la défense de Madrid sous le nom de général Kléber. Arrêté au lendemain de son rappel en 1937, passe longtemps pour avoir été exécuté. Mort en 1954 selon les sources russes, qui ne semblent pas démentir un longue période d'emprisonnement.)

STOECKER, Walter (1891-1939).

Fils d'ingénieur, commence des études supérieures. Au parti en 1908, milite dans le mouvement de jeunesse et dirige notamment à partir de 1912 les étudiants socialistes de Cologne. En contact avec Münzenberg en 1914. Mobilisé de 1915 à 1918. A l'U.S.P.D. en 1917. Dirigeant des conseils de Cologne en 1918-1919. Député, secrétaire de l'U.S.P.D. en juin 1919, un des dirigeants de l'aile gauche, délégué au 3° congrès de l'I.C. Elu à la centrale du V.K.P.D. en 1920, président du parti après la démission de Levi, en retrait de 1921 à 1923. Elu à la centrale en 1923, secrétaire de l'Oberbezirk Ouest.

(Rallie le centre, préside la fraction parlementaire au Reichstag de 1924 à 1932. Arrêté lors de l'incendie du Reichstag, déporté dans divers camps, meurt du typhus à Buchenwald.)

STURM, Fritz (Samuel Markovitch Zaks-Gladniev) (1890-1937 ?).

Né en Russie, militant bolchevique. Vient à Hambourg en 1919. Membre des I.K.D., puis du K.P.D.(S) où il appartient à la gauche. Mais ne rallie pas le K.A.P.D. Arrêté en 1920 et expulsé.

(Se fixe à Leningrad ; partisan de Boukharine en 1928, arrêté et vraisemblablement exécuté comme terroriste en 1937.)

SÜSSKIND, Heinrich (dit Heinrich, dit Kurt) (1895-1937).

Fils de rabbin né en Pologne, études à Vienne, en Allemagne en 1917, études d'histoire. 1919, travaille dans les Jeunesses et adhère au K.P.D.(S) ; expulsé, devient clandestin, collaborateur de Die Rote Fahne, dont il devient rédacteur en chef à vingt-six ans en décembre 1921 : siège à la centrale. Arrêté et expulsé, en Russie de 1922 à 1923. Reprend son poste au début de 1923, remplacé par Thalheimer en juin, envoyé à Leipzig.

(Membre de la gauche, puis du groupe Thaelmann, conciliateur en 1928, fait son autocritique. Emigre à Prague en 1933, puis en U.R.S.S., où il est arrêté et exécuté.)

TENNER, Albin (1885-1967).

Fils de peintre en porcelaine, travaille à quatorze ans et devient instituteur. Mobilisé en 1914-1918. A l'U.S.P.D. en 1918, membre du gouvernement du Land à Gotha. Au V.K.P.D. en 1920, un des dirigeants communistes de Thuringe, membre du C.C. en 1923, ministre de l'économie dans le gouvernement Frölich en octobre 1923.

(Exclu en 1925, puis réintégré, de nouveau exclu en 1929 ; au K.P.O. puis au S.A.P. Emigre en Hollande, où il meurt.)

TEUBER, Heinrich (1872-1928).

Mineur, président du syndicat en 1910, leader de l'opposition syndicale de gauche. A l'U.S.P.D. en 1917, au V.K.P.D. en 1920, exclu avec Malzahn et Brass, retourne à l'U.S.P.D. puis au S.P.D. en 1922.

THAELMANN, Ernst (1886-1944).

Fils d'un marchand de légumes, s'enfuit très tôt du domicile paternel : chauffeur dans un cargo. Travaille à New York puis revient en Allemagne et exerce différents métiers, dont celui de docker. Au S.P.D. en 1903, membre de l'aile gauche, adversaire des « bonzes » syndicaux. Mobilisé de 1915 à 1918, à l'U.S.P.D. en 1918. Leader de la gauche indépendante à Hambourg, au V.K.P.D. en 1920, mobilise les chômeurs pour imposer la grève en mars 1921. Défend contre Lénine et Trotsky la théorie de l'offensive au 3° congrès de l'I.C. Membre du comité central, un des porte-drapeau de la gauche. Coopté à la centrale en mai 1923. Rôle important dans le soulèvement de Hambourg d'octobre 1923.

(Membre de la centrale et du Polburo en 1924, président du parti après l'élimination de R. Fischer et Maslow, mis en danger par l'affaire Wittorf, soutenu par Staline. Arrêté en mars 1933, exécuté en août 1944 à Buchenwald.)

THALHEIMER, August (1884-1948).

Fils de commerçant juif. Etudes supérieures de philosophie, notamment à Oxford et Strasbourg. Au parti en 1904, rédacteur en chef à Göppingen en 1909, lié à Radek, Rosa Luxemburg, Mehring et Westmeyer. Membre du groupe l'Intenationale, animateur de Spartakus pendant la guerre, mobilisé de 1916 à 1918, joue un rôle important dans la révolution de novembre à Stuttgart et devient quelques jours ministre dans un gouvernement du Land. Combat le gauchisme en 1919-1920, mais défend en 1921 la théorie de l'offensive. Membre de la centrale depuis 1918. Théoricien du K.P.D. en 1923, sceptique sur les chances de la révolution.

(Rendu responsable de la défaite, avec Brandler, retenu à Moscou de 1924 à 1928, où il enseigne à l'université Sun Yat-sen. Exclu en 1929, cofondateur du K.P.O. Emigre en France en 1933 ; interné en 1939, se réfugie à Cuba en 1941. Meurt en exil, faute d'autorisation de séjour en Allemagne ou en France.)

THOMAS, Wendelin (l884-?).

Fils de paysan, mousse, puis matelot. Au parti en 1910. Mobilisé de 1914 à 1918, membre du comité des marins révolutionnaires en 1918, adhère à l'U.S.P.D. Au V.K.P.D. en 1920. Condamné en 1921, rôle important dans les préparatifs de l'insurrection en 1923.

(Travaille dans l'appareil de l'I.C. de 1925 à 1928, emprisonné en Allemagne de 1928 à 1930. quitte le K.P.D. en 1933 ; émigre aux Etats-Unis, où il fait partie de la commission Dewey d'enquête sur les procès de Moscou. Ne pas le confondre avec le « camarade Thomas », envoyé de l'I.C. à Berlin, dont on ne sait presque rien.)

TITTEL, Hans (né en 1894).

Fils d'ouvrier, lithographe. Aux Jeunesses en 1909, au parti en 1912, un des dirigeants des radicaux du Wurtemberg en 1914, de Spartakus ce qui lui vaut huit mois de prison et la mobilisation. Dirigeant du K.P.D.(S) à Stuttgart et l'un des inspirateurs de la droite. Secrétaire politique en Thuringe en 1923.

(Emprisonné de 1923 à 1924, dirige à partir de 1926 le bureau de presse de la centrale ; exclu comme droitier à la fin de 1928. A la K.P.O. ensuite. Emigre en 1933, exclu du K.P.O. en 1939, émigre aux Etats-Unis, d'où il regagne la République fédérale en 1962.)

TOLLER, Ernst (1893-1939).

Fils de commerçant juif, né en Russie, études supérieures notamment à Grenoble. Engagé en 1914, blessé, réformé. Pacifiste, lié à Eisner, président de l'U.S.P.D. à Munich en 1917. Commandant de l'armée rouge bavaroise en 1919, condamné à cinq ans de prison.

(A sa libération, adhère au K.P.D., mais se consacre à la littérature et au théâtre. Se suicide à New York.)

TOST, Otto.

Ouvrier métallurgiste de Berlin, mobilisé dans la marine, puis réformé. A l'U.S.P.D. en 1917, membre du cercle des délégués révolutionnaires, du comité d'action des grévistes en avril 1917 et janvier 1918. Mobilisé à nouveau, organise à Cuxhaven la Division de marine du peuple, dont il est le dirigeant pendant quelque temps. Président du syndicat des métaux et secrétaire des syndicats de Berlin en octobre 1919, indépendant de gauche, il rallie Dissmann et combat l'adhésion à l'I.C. Reste à l'U.S.P.D. à Halle et rejoint le S.P.D. en 1922.

ULBRICHT, Walter (né en 1893).

Fils d'un tailleur social-démocrate ; menuisier. Au parti en 1912. En 1914, à Leipzig, membre du groupe Liebknecht, dirigé par Schumann ; mobilisé de 1915 à 1918, deux mois de prison pour désertion. Rejoint le K.P.D.(S) après sa fondation, journaliste, chargé de procurer des armes aux ouvriers en mars 1921. Secrétaire politique du district de Thuringe en juin 1921, partisan de Brandler, élu à la centrale en 1923, et l'un des organisateurs du Revkom.

(Rallié au centre, chargé de la généralisation des cellules d'entreprise et de la bolchevisation. A Moscou en 1924, missions diverses pour l'I.C. à Vienne, puis Prague. Au premier plan après l'affaire Wittorf : représentant du parti à Moscou en 1928-1929, membre du CC et du Polburo à partir de 1929. Successeur de Thaelmann après son arrestation en 1933, bloc avec Pieck contre ses partisans pour une politique de front populaire. En U.R.S.S. en 1937, fonde pendant la guerre le comité Allemagne libre. Revenu en 1945, dirigeant du K.P.D. puis du S.E.D., l'homme fort du régime de Pankow.) Se retire en mai 1971.

UNGER, Otto (1893-1937 ?).

Employé de librairie ; au parti en 1912, actif dans les Jeunesses ; dirigeant des J.C. en 1921 et partisan de la gauche ; critique Brandler au début de 1924.

(Dirigeant à Hambourg de 1926 à 1928 ; conciliateur, sanctionné en 1928, envoyé en U.R.S.S. ; arrêté et exécuté en 1937.)

URBAHNS, Hugo (1890-1947.)

Fils de paysans, instituteur. Sympathisant socialiste avant guerre. Engagé en 1914. Rejoint en 1918 Spartakus, puis le K.P.D. Dirigeant dans le Wasserkante, l'un des militants les plus en vue de la gauche à partir de 1921, secrétaire du district de Wasserkante en 1923.

(Arrêté en janvier 1924, jugé en janvier 1925, libéré en octobre. Partisan de la gauche, exclu en novembre 1926. Dirigeant du Leninbund, se prononce pour le front unique ouvrier contre le nazisme. Emigre en 1933, expulsé de Suède lors des procès de Moscou, se voit refuser tout visa, et y meurt).

UTZELMANN, Peter (dit Kempin) (né en 1894).

Fils d'ouvrier, menuisier. En 1908 aux Jeunesses, en 1912 au parti. Mobilisé dans la marine en 1915, membre de la division de marine du peuple en 1918, membre du K.P.D.(S) à sa fondation, et de son aile gauchiste. Un des fondateurs du K.A.P.D., est l'un des dirigeants de l'action de mars 1921 aux usines de la Leuna. Condamné aux travaux forcés à perpétuité en 1921; amnistié en 1923, quitte le K.A.P.D.

(Au S.P.D. en 28, organisateur des Combattants rouges, exclu en 1932, arrêté de 1936 à 1938 ; fonctions importantes à l'Est jusqu'en 1950, où il passe à l'Ouest.)

WALCHER, Jakob (né en 1887).

Fils d'ouvrier, tourneur. Au parti en 1906. Elève de l'école du parti en 1910-11. Journaliste à Stuttgart ensuite. Organisateur de la gauche, puis du groupe spartakiste à Stuttgart en 1914, arrêté en 1915, puis mobilisé. Président du congrès de fondation du K.P.D.(S), gagne une bonne moitié des indépendants de Stuttgart, Membre de la centrale en 1920, partisan de la grève générale contre Kapp, membre de la direction de la grève, partisan du gouvernement ouvrier. Secrétaire de la centrale en 1921 et responsable du travail syndical, représentant allemand à l'I.S.R. en 1923, renseigne Trotsky sur la situation allemande.

(Mis à l'écart comme droitier ; à Moscou de 1924 à 1926, exclu en 1928. A la K.P.O., puis au S.A.P. Emigre en 1933, un instant proche de Trotsky, s'en éloigne et fait partie du bureau de Londres. Interné en France en 1939, parvient aux Etats-Unis en 1934 et participe au Conseil pour une Allemagne démocratique. Revenu à l'Est en 1946, admis au S.E.D., écarté de toutes fonctions en 1949, puis exclu du S.E.D. Réhabilité et réintégré en 1956.)

WEGMANN, Paul (1889-1945).

Métallurgiste à Berlin, au parti avant guerre. Organisateur avec R. Müller du cercle des délégués révolutionnaires, et l'U.S.P.D. en 1917 Membre du comité d'action en novembre 1918, puis du comité exécutif, porte-parole de la gauche au congrès des conseils de décembre. Leader de la gauche des syndicats et du parti indépendant. Au V.K.P.D. en 1920. Entre à la centrale après la démission de Levi ; dans l'opposition avec Friesland et Malzahn, exclu en janvier 1922, revient la même année à l'U.S.P.D. puis au S.P.D.

(Spécialisé dans les problèmes de jeunes pour le compte de la municipalité de Berlin, abandonne toute activité politique ; arrêté en 1933, il meurt du typhus à Bergen-Belsen.)

WENDEL, Friedrich (1886-1960).

Fils d'un patron menuisier. Imprimeur, au parti en 1907. Rejoint Spartakus pendant la guerre à Berlin, anime en 1919 la gauche du K.P.D.(S). Cofondateur du K.A.P.D., sympathise avec le national-bolchevisme, revient au S.P.D. en 1920.

(Journaliste social-démocrate; se terre pendant le nazisme ; employé de la ville de Kiel et membre du S.P.D. jusqu'à sa mort.)

WESTMEYER, Friedrich (1873-1916),

Ouvrier, secrétaire du parti à Stuttgart et chef de file des radicaux du Wurtemberg, ami personnel de Clara Zetkin et Rosa Luxemburg. Organise la résistance en 1914, arrêté, mobilisé, meurt dans un hôpital militaire.

WEYER, Paul (1887-1943).

Fils d'ouvrier, serrurier. Au parti en 1910, à l'U.S.P.D. en 1917, alors qu'il est l'un des dirigeants des délégués révolutionnaires. Proche des spartakistes, demeure U.S.P.D. en 1919, rallie le V.K.P.D. en 1920. Gauchiste, un des dirigeants du district de Berlin-Brandebourg.

(Prend en 1924 la tête du mouvement pour la sortie des syndicats. Exclu en septembre 1924. Rejoint ultérieurement le S.P.D.)

WINIGUTH, Fritz (1892-1948).

Fils d'ouvrier, mécanicien. Aux Jeunesses en 1908, au parti en 1912. Organisateur des Jeunesses et de Spartakus pendant la guerre. Vice-président de l'U.S.P.D. à Neukölln en 1917, membre des délégués révolutionnaires. Permanent du syndicat des métaux en 1919. Au comité central en 1920. Exclu comme partisan de Levi en 1921, le suit à l'U.S.P.D, puis au S.P.D. (Secrétaire du syndicat des métaux en 1933, Organisateur d'un groupe de résistance avec Brass en 1933, travaille à l'Est en 1945, mais n'est pas admis au S.E.D.)

WOLF, Félix (Nicolas Krebs, dit Rakov, dit Inkov) (1890-1937 ?).

Fils d'ouvrier allemand fixé en Russie. Cheminot, bolchevik en 1917 : organisateur communiste des prisonniers de guerre. En Allemagne avec Radek en décembre 1919. Fonctionnaire de l'I.C., revient avec Béla Kun en février 1921. Expulsé d'Allemagne en 1922.

(Représentant diplomatique à Vienne sous lenom de Inkov. Lié à l'opposition, exclu en 1933, arrêté et exécuté en 1937.)

WOLFFHEIM, Fritz (?-1936 ?).

Journaliste. Collaborateur de l'organe des I.W.W. à San Francisco en 1912-13. En 1913, en Allemagne, collabore avec Laufenberg et dirige avec lui les gauches de Hambourg pendant la guerre. Théoricien des « unions » industrielles, adhère au K.P.D.(S) et y défend les théories gauchistes mettant en question le rôle du parti communiste. Porte Parole de l'opposition exclue au congrès de Heidelberg. Se fait peu après le propagateur des idées national-bolchevistes avec Laufenberg. Accusé par les communistes d'avoir été en liaison avec des officiers kappistes qui songent à une « alliance russe » contre l'Occident. Au K.A.P.D. dès sa fondation, exclu en août 1920. Cofondateur de la Ligue communiste, puis de l'Union pour l'étude du communisme allemand avec des éléments nationalistes. Lié aux nazis en 1923.

(Anime divers groupuscules et est vraisemblablement en contact avec l'aile du parti nazi que dirige Strasser sous le nazisme, meurt en camp de concentration.)

WOLFSTEIN, Rosi (née en 1888).

Fille de commerçant, études commerciales. Aux Jeunesses en 1907, au parti en 1908. Elève de Rosa Luxemburg à l'école du parti en 1912-13. Milite dans les Jeunesses et au groupe Spartakus pendant la guerre. A l'U.S.P.D. en 1917. Membre du conseil de Düsseldorf en 1918, secrétaire du congrès de fondation du K.P.D.(S). Suppléante de la centrale à partir de 1921.

(A partir de 1924, se consacre avec son mari, Paul Frölich, à l'édition des œuvres de Rosa Luxemburg. Exclue en 1929. A la K.P.O., puis au S.A.P. Emigre en 1933, aux Etats-Unis de 1941 à 1950. Au S.P.D, à son retour à Francfort.)

WOLLENBERG, Erich (né en 1892).

Fils de médecin, étudiant en médecine. Engagé en 1914 : lieutenant, cinq fois blessé. A l'U.S.P.D. en 1918. Commande un détachement de marins révolutionnaires à Koenigsberg. Un des commandants de l'armée rouge de Bavière en 1919. Plusieurs fois arrêté et évadé. Transféré de Koenigsberg dans la Ruhr en 1923, responsable politico-militaire du Sud-Ouest à l'été.

(Etudes militaires à Moscou et divers commandements dans l'armée rouge jusqu'en 1927. De nouveau en U.R.S.S. où il enseigne à partir de 1928. Chef clandestin des combattants du front rouge en Allemagne en 1931, de nouveau arrêté. Critique la direction : exclu en 1933 avec Félix Wolf. Emigre en France en 1934, collabore à divers groupements anti-nazis, arrêté en 1940, s'évade, participe à la Résistance au Maroc, arrêté, délivré par le débarquement allié. Officier de presse des Etats-Unis en Bavière en 1946, Journaliste indépendant.)

WOLLWEBER, Ernst (1898-1967).

Fils de mineur, docker, aux Jeunesses en 1915. Mobilisé en 1916, chauffeur, un des leaders de la mutinerie de Kiel en 1918. Au K.P.D. en 1919. Secrétaire du district de Hesse-Cassel à partir de 1921 et membre du C.C. Organisateur du syndicat des marins de commerce.

(Chargé de l'appareil clandestin à partir de 1932, contrôle toutes les liaisons entre l'émigration et l'Allemagne de Copenhague, puis de Suède, où il est arrêté et expulsé vers l'U.R.S.S. en 1943. En Allemagne de l'Est en 1945, membre du K.P.D., chef de la sécurité d'Etat et membre du C.C. jusqu'en 1958.)

ZAISSER, Wilhelm (1893-1958).

Instituteur dans la Ruhr. Mobilisé, lieutenant, rallie les partisans ukrainiens en 1918 avec ses hommes. Rôle dans l'appareil militaire, notamment dans la Ruhr en 1920, 1921 et 1923.

(Elève de l'Académie militaire de Moscou en 1924. Conseiller militaire de Tchang Kaï-chek en Chine jusqu'en 1930. Commande une brigade internationale en Espagne sous le nom de général Gomez. En U.R.S.S., en 1940, dirige la rééducation politique des officiers allemands dans une « école antifasciste ». Membre du K.P.D. puis du S.E.D., ministre de la Sécurité d'Etat en R.D.A. de 1950 à 1953. Limogé après l'insurrection de juin 1953.)

ZEIGNER, Erich (1886-1961).

Fils de famille bourgeoise, études de droit. Juge suppléant en 1908, mobilisé de 1917 à 1919. Président de tribunal, adhère au S.P.D. en 1919. Leader de la gauche en Saxe, où il est ministre de la justice en 1921, partisan de l'alliance avec les communistes. Ministre-président de Saxe en avril 1923, fait entrer les communistes en octobre dans un gouvernement de défense républicaine et prolétarienne. Dénonce les menées de la Reichswehr. Déposé par elle et emprisonné.

(Reprend après son procès ses fonctions de magistrat. Révoqué en 1933. devient comptable. Bourgmestre de Leipzig en 1946, honoré comme un précurseur par le S.E.D., dont il est membre.)

ZETKIN, Clara (Clara Eisner, épouse Gundel, épouse) (1857-1933).

Fille d'instituteur, institutrice, gagnée au marxisme par le Russe Ossip Zetkin, qu'elle épousera et qui mourra en 1889. Emigrée de 1880 à 1890, collabore au Sozildemokrat et présente le rapport sur le travail parmi les femmes au congrès de fondation de la II° Internationale en 1889. Secrétaire du secrétariat féminin de l'Internationale, fondatrice et rédactrice en chef de Gleichbeit, elle est l'une des figures les plus connues du mouvement international et de la gauche allemande. Membre du noyau internationaliste dès août 1914, arrêtée au lendemain de la conférence de Berne, écartée de Gleichbeit en 1916. A l'U.S.P.D., comme spartakiste en 1917, se déclare solidaire des bolcheviks. A l'écart du congrès de fondation du K.P.D.(S), qu'elle ne rejoint que quelques mois après. Député, membre de la centrale, soutient Levi en 1921 et Brandler en 1924.

(Conservée dans le parti pour son prestige et malgré ses désaccords évidents, vit ses dernières années à Moscou où elle sympathise avec la droite boukharinienne. Prononce le discours d'ouverture du Reichstag en août 1932 sous forme d'une violente attaque contre le nazisme. Meurt à Moscou.)


Note bibliographique

Ces notices ont été établies à partir des ouvrages suivants :

Osterroth, Franz, Biographisches Lexikon des Sozialismus, vol. I. Verstor bene Persönlichkeiten.

Bock, Hans Manfred. Syndikalismus und Linkskommunismus, annexe biographique, pp. 427-444.

Drechsler, Hanno, Die Sozialistische Arbeiterpartei Deutschlands, annexe biographique, pp. 362-371.

Tjaden, Struktur und Funktion der « K.P.D.-Opposition »   (K.P.O.), annexe biographique, pp. 2-13, II° partie ; notes, pp. 78-84, 88-92, 93, 96, 105, 106, 114-117, 121-122, 124, 126, 130, 132, 141-143, 150, 157.

Weber, Hermann, Der Gründingsparteitag der K.P.D., annexe biographique pp. 313-345.

Weber, Hermann, Die Wandlung des deutschen Kommunismus, vol. II « Biographien von 504 Funktionaren des K.P.D.-Fühkrungskorps » pp. 57-353.

Nous avons eu également recours, pour les parlementaires, aux notices fournies par :

Die Nationalversammlung in Wort und Bild, Stuttgart, 1919.

Reichstag Handbuch, 1920, 1924 et 1928.

Schwarz, Max, MdR. Biographisches Handbuch des Reichstages, Hanovre, 1965.

Nous avons utilisé, de l'Est, la SBZ-Biographie 1958, et la chronique « Erinnerungen » de BzG.


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