1868-94

«Dans tous ces écrits, je ne me qualifie jamais de social-démocrate, mais de communiste. Pour Marx, comme pour moi, il est absolument impossible d'employer une expression aussi élastique pour désigner notre conception propre. »
Fr. Engels - Préface à la brochure du Volksstaat de 1871-1875.

Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec.


La social-démocratie allemande

K. Marx - F. Engels

3
Pénétration petite-bourgeoise de la social-démocratie


Vers la scission ?

Engels à F.-A. Sorge, 3 juin 1885.

Tu as eu le même pressentiment justifié que moi à propos des gaillards qui siègent au Reichstag : ils ont laissé poindre leurs énormes ambitions de philistins petits-bourgeois à l'occasion du vote des subventions maritimes. On en est presque arrivé à la scission, ce qui n'est pas souhaitable tant que la loi anti-socialiste est en vigueur. Mais dès que nous aurons de nouveau un peu les coudées franches, la scission se produira sans doute, et alors elle sera utile. Une fraction socialiste petite-bourgeoise est inévitable dans un pays comme l'Allemagne, où la petite-bourgeoisie, plus qu'un droit historique à l'existence, « n'a pas de date du tout ». Elle aura même son utilité dès qu'elle se sera constituée en parti séparé de celui du prolétariat [1].

Mais actuellement cette séparation n'entraînerait que des inconvénients si nous la provoquions. Or donc la meilleure solution serait qu'ils déclarent pratiquement eux-mêmes se séparer de notre programme - et nous pourrions alors leur taper dessus.


Engels à A. Bebel, 22 juin 1885.

Je réponds tout de suite à ta lettre du 19 que je viens de recevoir ce matin [2], afin que tu puisses l'avoir avant ton grand voyage (en Amérique).

J'ai été tenu au courant des derniers développements dans leurs lignes, du moins pour ce qui a trait aux manifestations publiques. Ainsi j'ai pu lire les diverses incongruités de Geiser et Frohme ainsi que tes brèves et cinglantes réponses [3].

Toute cette salade nous la devons surtout à Liebknecht et à sa manie de favoriser les écrivassiers de merde cultivés et les personnages occupant des positions bourgeoises, grâce à quoi on peut faire l'important vis-à-vis du philistin. Il est incapable de résister à un littérateur et à un marchand qui font les yeux doux au socialisme. Or ce sont là précisément en Allemagne les gens les plus dangereux, et depuis 1845 Marx et moi nous n'avons cessé de les combattre. A peine leur ouvre-t-on la porte du parti qu'ils s'y engouffrent et se mettent en avant - et l'on est obligé d'arrondir sans cesse les angles, parce que leur point de vue petit-bourgeois entre à tout moment en conflit avec le radicalisme des masses prolétariennes ou parce qu'ils veulent falsifier les positions de classe. Malgré tout, je reste persuadé que Liebknecht, lorsqu'il devra vraiment se décider, se rangera à nos côtés et il affirmera par-dessus le marché qu'il n'a jamais dit cela et que nous l’avons empêché de foncer plus tôt dans le tas. Cependant, c'est une bonne chose qu'il ait reçu une petite leçon.

Il est certain que nous aurons une scission, mais je persiste à penser que nous ne devons pas la provoquer sous le régime de la loi anti-socialiste. Si elle nous tombe sur le poil, il faudra alors y faire face. Il faut donc s'y préparer, et il y a trois postes que nous devons conserver dans tous les cas, à mon avis : 1º l'imprimerie et la maison d'édition de Zürich ; 2º la direction du Sozialdemokrat, et 3º celle de la Neue Zeit. Ce sont les seuls postes qui sont encore entre nos mains, et ils suffisent aussi sous le régime de la loi anti-socialiste pour que nous puissions communiquer avec le parti. Tous les autres postes dans la presse sont aux mains de messieurs les philistins, mais ils ne font pas le poids - et de loin - avec ces trois postes. Tu pourras empêcher maintes choses que l'on projette contre nous et tu devrais, à mon avis, faire en sorte que ces trois postes nous restent assurés d'une façon ou d'une autre. Tu sais sans doute mieux que moi comment il faut engager l'affaire. Bernstein et Kautsky se sentent naturellement très ébranlés dans leur fonction rédactionnelle comme cela se conçoit, et ils ont besoin de réconfort. Il saute aux yeux que l'on intrigue fortement contre eux. Or ce sont là de bons éléments tout à fait utilisables - Bernstein a un esprit théorique très ouvert, et avec cela il a de l'humour et sait répondre du tac au tac, mais il manque encore quelque peu de confiance en lui - ce qui est plutôt rare et est plutôt une chance aujourd'hui, où règne en général la folie des grandeurs même chez la dernière bourrique qui a fait des études. Kautsky a appris une masse considérable de bêtises dans les universités, mais il se donne le plus grand mal à les désapprendre. Or tous deux peuvent supporter une critique franche, ils ont bien saisi l'essentiel et on peut se fier à eux. Ces deux-là sont de véritables perles étant donné la nouvelle génération d'affreux littérateurs qui se pendent aux mamelles du parti.

Je suis en accord total avec ce que tu dis sur les représentants parlementaires en général et l'impossibilité de créer une représentation authentiquement prolétarienne - en temps de paix comme c'est le cas actuellement. Les parlementaires nécessairement plus ou moins bourgeois sont un mal tout aussi inévitable que les ouvriers, qui sont mis au ban par la bourgeoisie et perdent en conséquence leur emploi, et deviennent des agitateurs professionnels à la charge du parti. Ce dernier phénomène était déjà largement engagé en 1839-1848 chez les chartistes, et j'ai pu le constater alors déjà. Lorsque l'indemnité parlementaire sera introduite, ces derniers se rangeront aux côtés des parlementaires des milieux essentiellement bourgeois ou petits-bourgeois, voire « cultivés ». Mais tout cela sera surmonté. J'ai une confiance absolue en notre prolétariat, comme j'ai une méfiance infinie contre tout le philistinisme allemand en pleine décomposition. Et si les temps vont s'animer quelque peu, le combat prendra des formes si aiguës qu'on pourra le mener avec passion; le combat prenant alors de plus amples dimensions, tu verras disparaître l'irritation que suscitent la mesquinerie et le philistisme borné auxquels tu dois aujourd'hui t'opposer dans un harassant combat d'escarmouches, que je connais fort bien par ma vieille expérience de la lutte militante. C'est alors seulement que nous aurons les véritables gens au parlement. Mais bien sûr, il est très facile de parler de loin. Jusque - là tu auras à avaler tout cet infect brouet, et ce n'est vraiment pas agréable. En tout cas, je me réjouis que tu sois de nouveau en bonne forme physique. Épargne tes nerfs pour des temps meilleurs : nous en ayions encore besoin.


Engels à A. Bebel, 24 juillet 1885.

Les chamailleries prennent un tour relativement favorable dans le parti, pour autant que je puisse en juger d'ici. Frohme entraîne ses camarades autant qu'il le peut dans la mélasse - ce qui ne peut que nous être agréable - mais par bonheur Liebknecht est là avec son action salvatrice ! Il a averti toute la bande qu'il irait à Francfort pour remettre tout en ordre. Si cela ne réussissait pas, il faudrait que Frohme soit fichu dehors. Dans toute cette affaire, Liebknecht joue le rôle joyeusement comique de la poule qui a couvé des canetons : il a voulu nourrir dans son sein des socialistes « cultivés » et voilà que des philistins et des petits-bourgeois sont sortis de l’œuf - et la brave poule veut nous faire accroître maintenant que ce sont tout de même des poussins qui, certes, nagent maintenant dans le courant bourgeois, mais en tout cas ne sont pas des canetons. Là aussi il n'y a rien à faire, il faut tenir compte de ses illusions, mais il semble tout de même qu'il soit allé un peu trop loin, à en croire les comptes rendus de la presse [4]. En somme, toute cette affaire suscitera simplement la conscience dans le parti qu'il existe deux tendances dans son sein, dont l'une donne la direction aux masses, l'autre à la majorité des prétendus chefs, et que ces deux tendances doivent diverger de plus en plus fortement. Tout cela prépare la scission qui, viendra plus tard - et c'est très bien. Mais ces messieurs de l'aile droite y réfléchiront à deux fois - avant de lancer un nouvel oukase.

Chez Kautsky, tu as touché en plein le point faible décisif. Sa tendance juvénile à se faire un jugement rapide a encore été renforcée par la misérable méthode de l'enseignement de l'histoire dans les universités - notamment en Autriche. - On y apprend systématiquement aux étudiants à faire des travaux historiques à partir d'un matériel dont on sait qu'il est insuffisant, mais qu'ils doivent néanmoins traiter comme s'il était suffisant, bref ils doivent écrire des choses qu'ils ne peuvent connaître que de manière erronée, mais qu'ils doivent tenir pour juste. C'est naturellement ce qui a rendu d'abord Kautsky si outrecuidant. Vient ensuite la vie de littérateur - écrire pour toucher des honoraires, et écrire beaucoup. C'est ainsi qu'il n'a absolument aucune idée de ce qu'est un travail véritablement scientifique. Sur ce plan, il s'est sérieusement brûlé les doigts à plusieurs reprises, avec son histoire démographique et ensuite avec ses articles sur le Mariage dans la préhistoire. C'est ce que je lui ai fait comprendre de bonne foi et en toute amitié, et je ne lui épargne rien sur ce plan, critiquant impitoyablement sous cet angle, tout ce qu'il écrit. Par bonheur, je peux le consoler en lui disant que, dans mon impétueuse jeunesse, j'ai fait exactement comme lui, et que je n'ai appris à travailler qu'au contact de Marx. C'est ce qui est aussi d'un grand secours.


Engels à A. Bebel, 28 octobre 1885.

A mon avis, tu ne juges pas les Français de manière tout à fait juste [5]. A Paris, la masse est « socialiste » au sens d'un vague socialisme assez neutre, distillé tout au long des années à partir des Proudhon, Louis Blanc, Pierre Leroux, etc. La seule expérience qu'ils aient faite avec le communisme est celle de l'utopie de Cabet : elle finit dans une colonie-modèle en Amérique, c’est-à-dire par la fuite à l'étranger, les chamailleries et une demie-banqueroute en Amérique [6]. Tout ce qu'il y a en plus leur vient d'Allemagne, et il n'y a pas lieu de s'étonner que la France - le pays qui de 1789 à 1850 non seulement formula avec le plus de force et de rigueur les idées politiques, mais les traduisit encore en pratique - , se cabre un peu à l'idée de sanctionner elle-même la démission de la direction théorique de la révolution, surtout après la glorieuse Commune et en faveur, par-dessus le marché, d'une Allemagne que les ouvriers de Paris ont pratiquement vaincue en 1870, étant donné que l'armée allemande ne s'est pas risquée à occuper Paris, un cas qui, il faut bien le dire, ne s'est jamais produit auparavant dans l'histoire militaire [7]. Avec tout cela, comment les ouvriers français pourraient-ils avoir une vision plus claire ? Même l'édition française du Capital est, pour eux, un livre qui reste plein de mystères, et pas seulement pour eux, mais encore pour ceux qui sont cultivés. Tout ce qu'ils connaissent, c'est mon Développement du socialisme [Socialisme utopique et socialisme scientifique], et celui-ci a eu un effet surprenant, en vérité. Aucun des chefs - je fais abstraction ici de Vaillant qui, en tant que blanquiste, a une tout autre tactique que nous - ne sait l'allemand. Madame Lafargue traduit en ce moment - enfin - le Manifeste en bon français. La compréhension de la théorie est encore assez fruste, même chez les chefs, et si tu connaissais Paris tu comprendrais combien la vie y est facile et l'agitation est simple, mais qu'il est en revanche difficile d'y travailler sérieusement. Dans ces conditions, d'où pourrait bien venir aux ouvriers français une plus claire conscience des choses ?

A cela s'ajoute, en ce qui concerne les élections, une autre chose. En Allemagne, on vote facilement pour un social-démocrate, parce que nous sommes le seul parti d'opposition véritable et que le Reichstag n'a tout de même pas voix au chapitre, si bien qu'il importe peu finalement que l'on vote pour l'un ou pour l'autre des « chiens que nous sommes de toute façon ». A la rigueur, on peut considérer le Centre comme un parti ayant une politique autonome. Sur ce plan, les choses se passent tout autrement en France. Étant donné que la Chambre est la puissance décisive dans le pays, il importe de ne pas laisser perdre son bulletin de vote. Et de plus, il faut savoir que les gambettistes représentent un progrès par rapport aux monarchistes, comme les radicaux par rapport aux gambettistes - et c'est ce que la pratique confirme aussi. La réaction des hobereaux s'étale en Allemagne depuis 1870, et tout régresse. En France, ils ont maintenant les meilleures écoles du monde, avec une sévère obligation scolaire, alors que Bismarck ne réussit pas à en finir avec les curés, ils ont été totalement évincés des écoles en France. Notre armée allemande - abstraction faite de la progression des éléments sociaux-démocrates - est plus que jamais l'instrument le plus infâme de la réaction. En France, le service militaire obligatoire pour tous a considérablement rapproché l'armée du peuple, et c'est elle avant tout qui rend impossible une restauration de la monarchie (cf. 1878). Et si maintenant les radicaux accèdent au pouvoir et sont obligés de réaliser leur programme, cela signifie : décentralisation de l'administration, auto-administration des départements et des communes, comme en Amérique et en France dans les années 1792-98, la séparation de l'Église et de I'État, chacun payant lui-même son curé. Pas plus en Allemagne qu'en France, nous ne sommes encore capables de diriger l'évolution historique. Mais cette évolution n'en est pas pour autant immobile. Il se trouve simplement qu'elle est momentanément en régression dans l'Empire allemand, tandis qu'en France elle progresse toujours. Mais notre tour viendra bientôt - et ce sera le cours lent, mais sûr de l'histoire - dès lors que les partis bourgeois et petits bourgeois auront effectivement et tangiblement démontré leur incapacité de diriger le pays et qu'ils seront là comme ces bourriques. (En Allemagne, nous pourrions arriver au pouvoir un peu plus tôt à la suite d'une révolution en France, mais seulement au cas où l'ouragan européen nous entraînerait dans son tourbillon.) C'est pourquoi, en un sens, les ouvriers parisiens s'en remettent à leur juste instinct en soutenant à chaque fois le parti le plus radical possible. Dès que les radicaux seront au pouvoir, ce même instinct les poussera dans les bras des communistes, car les radicaux ne jurent que par le vieux programme confus des socialistes (non communistes), et ils doivent faire faillite en même temps que lui. Et dès lors l'instinct coïncidera avec la raison, le parti le plus radical possible étant alors le parti du prolétariat lui-même - et alors cela ira vite.

Cependant les Anglais et les Français ont depuis longtemps déjà oublié leur virginité pré-révolutionnaire, alors que nous autres Allemands nous traînons toujours encore avec nous cet ornement parfois très gênant, puisque nous n'avons pas encore fait jusqu'ici de révolution autonome. L'un et l'autre ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais il serait injuste de mesurer l'attitude des ouvriers des trois pays d'après un seul et même étalon.


Notes

[1] Dans sa lettre au même F.-A. Sorge du 6-06-1885, Engels complétait ce jugement chargé d'expérience par la remarque suivante : « Dans un pays aussi petit bourgeois que l'Allemagne, le parti doit également avoir une aile droite petite bourgeoise et « cultivée », dont il se débarrassera au moment décisif. Le socialisme petit bourgeois date de 1844 en Allemagne et a été critiqué déjà dans le Manifeste communiste. Il est aussi immortel que le petit bourgeois allemand lui-même. Lorsque ce parti socialiste petit-bourgeois sera constitué, non seulement le prolétariat pourra affirmer plus nettement son caractère de classe, mais la petite bourgeoisie le pourra aussi, de sorte que l'alignement des forces sur le champ de bataille social sera plus clair - ce qui est un avantage pour tous ».

[2] Le 19 juin 1885, Bebel avait écrit à Engels « Il y a eu presque rupture entre Liebknecht et moi, et ce, surtout parce que Liebknecht, à mon avis, a voulu par trop favoriser la majorité de la fraction et a tout fait pour masquer les antagonismes existants. Nous nous sommes de nouveau accordés maintenant et différents incidents de ces tout derniers temps - l'intervention de Frohme, Geiser, etc., en public ou en privé - lui ont tout de même ouvert les yeux à la fin; son obstination à ne pas voir les oppositions et à tout vouloir ramener à de petites rancœurs et des malentendus est sérieusement ébranlée... Nous avons constaté une chose au cours de ces derniers mois : le parti tient par lui-même et ne se laisse pas mener par les chefs - quels qu'ils soient. Il est absolument certain qu'on ne veut pas de scission dans le parti, mais ce qui ne l'est pas moins, c'est que la grande majorité exige qu'on cesse de parlementer et de faire des compromis et que ses représentants fassent preuve de l'attitude la plus ferme. Au cours de ces dernières semaines, j'ai reçu tant de témoignages écrits et oraux à ce sujet que je crois qu'il n'y a pas une seule circonscription électorale où la grande majorité ne soit pas d'accord là-dessus. On peut même dire que la fraction parlementaire ne saurait s'illusionner sur ce point. »

[3] Le Sozialdemokrat du 23 avril 1885 avait reproduit un « appel » de militants de Francfort-sur-le-Main qui critiquait l'opportunisme de la fraction parlementaire ainsi que les tentatives de celle-ci pour imposer sa politique au parti. Karl Frohme réagit par de vives attaques que publia le bourgeois Journal de Francfort. Dès le 8 mai, Bebel s'en prit à Frohme dans une réponse publiée par le Sozialdemokrat.

[4] Dans une réunion électorale, tenue le 14 juillet 1885 a Offenbach, Liebknecht s'en était pris à l' « Appel » des sociaux-démocrates francfortois. Cette critique ayant soulevé le mécontentement de la section sociale-démocrate de Francfort, Liebknecht publia le 6 août 1885 dans le Sozialdemokrat une déclaration où il prétendait que sa critique n'avait porté que sur le « ton » de l'Appel, mais qu'il appréciait hautement la lutte des sociaux-démocrates francfortois contre la loi d'exception.

[5] Nous avons reproduit cette lettre, parce qu'Engels y compare avec une objectivité rare et tranchante les côtés forts et les côtés faibles du mouvement ouvrier français et allemand de l'époque. Engels y montre notamment comment en France le parlementarisme a des racines plus profondes et joue plus directement en faveur des partis politiques bourgeois, du fait de l'intense activité politique de toutes les classes. Du fait de l'activité parlementaire sans grands effets pratiques en Allemagne, la social-démocratie bénéficie plus directement des voix des ouvriers, ceux - ci n'étant pas tentés de tirer un profit pratique immédiat de leur vote - ce qui met davantage la tactique parlementaire à l'abri des tentations et dévoiements opportunistes en Allemagne. A propos de la discussion sur l'opportunité de participer ou non à l'activité parlementaire à l'époque moderne, cf. La question parlementaire dans l’Internationale communiste, Édit. Programme communiste, 1967, p. 59.

[6] Dès 1847, les communistes allemands de Londres avaient pris position contre cette entreprise, cf. l'article intitulé Le projet d'émigration du citoyen Cabet, publié dans la Kommunistische Zeitschrift de septembre 1847, en trad. fr. in : « Oeuvres complètes de Karl Marx, Le Manifeste communiste », Éditions Costes, 1953, pp. 177 - 181.

[7] Le lecteur trouvera une analyse détaillée des problèmes militaires de la Commune dans le n° 11 de Fil du Temps sur la Crise actuelle et la Stratégie révolutionnaire, pp. 168-178.


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