1848-49

Marx et Engels journalistes au coeur de la révolution...

Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec.


La Nouvelle Gazette Rhénane

K. Marx

État de siège partout

n° 150, 23 novembre 1848


Cologne, 22 novembre

Nous avons prédit que le Conseil municipal recevrait des coups de pied en guise de réponse a la pétition adressée au roi. Nous nous sommes trompés. Certes, le Conseil municipal a reçu des coups de pied, mais pas du roi, de Manteuffel-Brandeuburg [1]. Tant pis !  Nous avons dit aussi qu'après la décision du Parlement de Francfort il était du devoir de la gauche de quitter le Parlement. À ce que nous apprenons, ce n'est pas la gauche seule, mais aussi le centre-gauche qui a quitté le Parlement pour former un Comité central démocratique. Tant mieux !

États de siège, voilà les conquêtes de la Révolution de mars. Dusseldorf est en état de siège ! On assiège une ville pour la conquérir. Peu à peu toutes les villes de Prusse sont déclarées en état de siège pour être reconquises. C'est toute la Prusse qu'il faut reconquérir, parce que toute la Prusse s'est faite transfuge de la Prusse. Comment l'état de siège sera-t-il appliqué ? Par le désarmement des citoyens. Comment une ville comme Cologne, qui est déjà désarmée, sera-t-elle mise à nou­veau en état de siège ? En lui rendant d'abord les armes. Mettre Cologne à nouveau en état de siège, cela signifie rendre les armes à Cologne. Vive l'état de siège !


Notes

Texte surligné : en français dans le texte

[1] Une délégation du Conseil municipal de Cologne et d'autres délégations rhénanes avaient demandé à être reçues en audience par le roi. Cette demande fut repoussée par le président du Conseil Brandenburg. Les délégations ayant fait remarquer qu'elles ne paieraient pas d'impôts pour le moment, le président du Conseil répliqua qu'il irait les chercher avec des baïonnettes. Le 21 novembre 1848, Brandenburg adressa une lettre aux délégations, priant les députés d'exprimer et de remettre par écrit leurs opinions et leurs vœux. Cette lettre fut publiée dans la Kölnische Zeitung n° 314 du 23 novembre 1848.


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