1937

Lisez le remarquable ouvrage de LÉON TROTSKY qui a produit dans le monde entier, un si vif mouvement de curiosité : DÉFENSE DU TERRORISME
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Œuvres - juin 1937

Léon Trotsky

Présentation de
DÉFENSE  DU  TERRORISME

juin 1937


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Le livre est consacré à l'éclaircissement des méthodes de la politique révolutionnaire du pro­létariat à notre époque. L'exposé a un caractère polémique, comme la politique révolutionnaire elle-même. En gagnant les masses opprimées, la polémique dirigée contre la classe dominante se transforme, à un moment donné, en révolution.

Le premier acte de la politique révolutionnaire est de démasquer les fictions bourgeoises qui into­xiquent le sentiment des masses populaires. Ces fictions deviennent particulièrement malfaisantes quand elles s'amalgament avec les idées de « socialisme » et de « révolution ». Aujourd'hui plus qu'à n'im­porte quel autre moment, ce sont les fabricants de ce genre d'amalgames qui donnent le ton dans les organisations ouvrières françaises.

L'aggravation de la lutte des classes et surtout l'entrée en scène des bandes armées de la réaction ont révolutionné les organisations ouvrières. Le parti socialiste, qui joue paisiblement le rôle de la cinquième roue dans la charrette de la IIIème République, se vit contraint de répudier à demi ses traditions cartellistes et même de rompre avec son aile droite (néos). Dans le même temps, les communistes accomplirent l'évolution contraire, mais sur une échelle infiniment plus vaste. Pendant des années ces messieurs avaient rêvé de barricades, de conquête de la rue, etc.. (ce rêve, il est vrai, avait surtout un caractère littéraire). Après le 6 février, comprenant que l'affaire était sérieuse, les artisans des histoires de barricade se jetèrent à droite. L'unique réflexe de ces phraseurs apeurés coïncida d'une façon frappante avec la  nouvelle  orientation  internationale  de   la  diplomatie soviétique.

Devant le danger que représente l'Allemagne hitlérienne, la politique du Kremlin se tourna vers la France. Statu quo dans les rapports internationaux ! Statu quo dans le régime intérieur de la France ! Espoirs de révolution socialiste : chimères ! Les milieux dirigeants du Kremlin ne parlent qu'avec mépris du communisme français. Il faut donc garder ce qui existe pour ne pas avoir pire. La démocratie parlementaire en France ne se concevant pas sans les radicaux, faisons en sorte que les socialistes les soutiennent ; ordonnons aux communistes de ne pas gêner le bloc Blum-Herriot ; s'il est possible, faisons-les entrer eux-mêmes dans ce bloc. Ni secousses, ni menaces ! Telle est l'orientation du Kremlin.

La lutte contre les « deux cents familles », contre le fascisme et la guerre — pour la paix, le pain, la liberté et autres belles choses — est ou bien un leurre, ou une lutte pour renverser le capitalisme. Le problème de la conquête révolutionnaire du pouvoir se pose devant les travailleurs français non pas comme un objectif lointain, mais comme une tâche de la période qui s'ouvre. Or les chefs socialistes et communistes non seulement se refusent à procéder à la mobilisation révolutionnaire du prolétariat, mais ils s'y opposent de toutes leurs forces, En même temps qu'ils fraternisent avec la bourgeoisie, ils tra­quent et expulsent les bolcheviks. Telle est la violence de leur haine de la révolution et de la peur qu'elle leur inspire ! Dans ces conditions, le plus mauvais rôle est joué par les pseudo-révolutionnaires qui promettent de renverser la bourgeoisie, mais pas autrement qu'avec la permission de Léon Blum !

Les puissants partis russes socialiste-révolutionnaire et menchévik qui, pendant des mois, formèrent un « Front populaire » avec les cadets, tombèrent en poussière sous les coups d'une « poignée de fana­tiques » du bolchévisme. La social-démocratie allemande, le parti communiste allemand et la social-démocratie autrichienne ont trouvé une mort sans gloire sous les coups du fascisme. L'époque qui va commencer pour l'humanité européenne ne laissera pas trace dans le mouvement ouvrier de tout ce qui est équivoque et gangrené. Tous ces Jouhaux, Citrine, Blum, Cachin, Vandervelde, Caballero ne sont que des fantômes. Les sections de la IIème et IIIème Internationale quitteront la scène sans éclat les unes après les autres. Les jeunes cadres révolutionnaires acquerront de la chair et du sang. La victoire n'est concevable que sur la base des méthodes bolcheviques à la défense desquelles le présent ouvrage est consacré.

L. TROTSKY


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