THÈSES SUR LA GUERILLA
LIGUE SPARTACISTE DES ÉTATS-UNIS
AVRIL 1967
UNE RÉPONSE AUX PETITS BOURGEOIS QUI DÉNIGENT LE RÔLE FONDAMENTAL DU PROLÉTARIAT INDUSTRIEL D'AMÉRIQUE LATINE

  

  

INTRODUCTION

  

Tous les mouvements de guérilla en Amérique latine incluent dans leurs programmes une « place » pour le prolétariat, principalement comme s'il s'agissait d'un autre segment « patriotique » de la lutte armée pour la « libération nationale ».

  

Aucun marxiste, à coup sûr, ne s'inclinera simplement devant cette conception réformiste envisagée par les partisans du Front populaire rural. Au lieu de cela, les révolutionnaires doivent essayer de comprendre le phénomène de la guérilla s'ils veulent apprendre à faire avancer le rôle indépendant du prolétariat latino-américain, soit en intervenant sous certaines conditions dans un mouvement de guérilla, et/ou en luttant résolument contre sa direction réformiste. En tout cas, il s'agit d'intervenir en tant que force politique indépendante et jamais en tant que segment « patriotique » enfermé avec d'autres.

  

LES RÉSULTATS

  

Si un mouvement de guérilla parvient à détruire, partiellement ou totalement, la bourgeoisie nationale et la emprise impérialiste sur le pays, les convulsions politiques et sociales qui suivront peuvent se développer vers un Etat ouvrier déformé comme la Yougoslavie, la Chine, Cuba, etc. ou rester dans les chaînes impérialistes comme l'Algérie vis-à-vis de l'impérialisme français. Les événements en Malaisie, aux Philippines et en Grèce, où les mouvements de guérilla dirigés par les staliniens ont été écrasés, auraient probablement évolué dans le même sens que les transformations sociales qui se sont produites dans les États ouvriers déformés.

  

Les mouvements de guérilla ne font que provoquer un vide temporaire autour de l'État bourgeois au pouvoir. De cette façon, on peut dire qu'une armée de guérilla victorieuse devient le seul souverain du pays en raison de la fuite du gouvernement bourgeois. Avant que cela ne se produise, la direction du mouvement de guérilla essaiera généralement d'établir une coalition avec une couche de la classe dirigeante. Puisqu'une telle coalition n'est pas possible, le mouvement de guérilla doit accepter de prendre la totalité du pouvoir d'État entre ses mains. La bourgeoisie et l'impérialisme seront dans ce cas trop faibles et temporairement confus pour accepter une telle coalition et cesseront simplement de résister au moment où la direction de la guérilla sera forcée - en raison de la pression d'en bas - d'occuper les bureaux du gouvernement.

  

De plus, il s'agit d'une période momentanée — quoique décisive — d'incapacité bourgeoise. Pendant ce temps, le mouvement de guérilla peut pleinement se consolider dans l'appareil d'État afin que sa pérennité soit garantie ; ou peut ne pas le faire. Si tel est le cas, le retour de la bourgeoisie sera impitoyable et rapide. Si la guérilla prouve aux masses qu'elle est capable de se maintenir au pouvoir, les attaques en réaction de la bourgeoisie et de l'impérialisme ne serviront qu'à faire avancer et à renforcer la guérilla victorieuse.

  

Ceci, bien sûr, signifie une orientation croissante vers la Russie et le bloc soviétique ou la Chine, avec les changements organisationnels que cela implique, par exemple, dans l'idéologie de la couche constituante petite-bourgeoise. C'est inévitable ; il ne peut y avoir de "troisième voie" vers un Etat ouvrier déformé ; en d'autres termes, il ne peut pas « créer » sa propre voie de développement « indépendante » en dehors du domaine du monde impérialiste sans le soutien économique, politico-militaire de la Russie, du bloc soviétique et/ou de la Chine.

  

Il va sans dire que de grandes masses de paysans et des segments considérables de la classe ouvrière soutiendront énergiquement la consolidation d'une direction de guérilla qui est obligée de se heurter ouvertement à la bourgeoisie compradore et à l'impérialisme. Cela signifie que le mouvement de guérilla, désormais uniquement dans l'appareil d'État, répondra à chaque agression impérialiste par plus de confiscations, de nationalisations, de formation de milices, etc. C'est-à-dire qu'au début, il répondra coup pour coup. Ces actions, cependant, ne découlent d'aucun programme marxiste, mais de la réaction bureaucratique et opportuniste de la direction petite-bourgeoise, fortement pressée par en bas. Cela permet au gouvernement, dès le départ une formation bonapartiste, de conserver la confiance des masses de paysans et d'ouvriers qui le soutiennent,en même temps qu'il ordonne des mesures vraiment fondamentales qui frapperont l'impérialisme, l'obligeant à interrompre immédiatement son règne. Mais bientôt les masses s'épuiseront et se retireront, acceptant tranquillement le gouvernement petit-bourgeois qui s'est montré capable de résister à l'assaut impérialiste en établissant des réformes fondamentales et des changements tout à fait révolutionnaires mais jamais suffisants. Lorsque ce retrait temporaire des masses se produit, la direction petite-bourgeoise, de plus en plus bureaucratiquement retranchée, peut commencer à désarmer les paysans et les ouvriers et à consolider leur pouvoir de manière bonapartiste et néo-stalinienne, à accepter tranquillement le gouvernement petit-bourgeois qui s'est montré capable de résister aux attaques impérialistes en mettant en place des réformes fondamentales et des changements assez révolutionnaires, bien que jamais suffisants. Lorsque ce retrait temporaire des masses se produit, la direction petite-bourgeoise, de plus en plus bureaucratiquement retranchée, peut commencer à désarmer les paysans et les ouvriers et à consolider leur pouvoir de manière bonapartiste et néo-stalinienne.

  

Parce que le nouveau gouvernement ne représente — essentiellement — aucune classe révolutionnaire, pire un parti, ses réactions contre l'impérialisme seront toujours limitées et moyennement révolutionnaires. Il ne fera que ce qu'il "a à faire", et jamais ce qu'une perspective prolétarienne historique exige dans l'intérêt de la classe ouvrière internationale. Les réactions du petit bourgeois, qu'il existe sous la forme d'un boutiquier ou de Fidel Castro, seront toujours des [petites] manipulations qui ne trouvent pas leur contenu ou leur raison d'être dans la démocratie prolétarienne ou le marxisme. Ainsi, la bureaucratie bonapartiste, en essayant de sauver sa peau à tout prix, menace les bénéfices mêmes qu'elle a contribué à procurer aux masses dans les premiers stades du développement de l'Etat ouvrier déformé. Certains philistins diront : « Mais c'est mieux que rien, n'est-ce pas ?

  

POUR LES TRAVAILLEURS, QUOI ?

  

Le pire ennemi interne du mode de production planifié et centralisé - et non plus capitaliste - d'un État ouvrier déformé est la bureaucratie qui contrôle l'appareil d'État. Cette caste dirigeante, qui dépend de sa machine despotique et bureaucratique pour survivre, représente des intérêts étrangers pour les ouvriers et les paysans pauvres. Le mode de production non capitaliste - mettre le contrôle ouvrier à l'ordre du jour de la production, menace fondamentalement le règne de la bureaucratie. Le nouveau système social, bien que déformé et profondément contradictoire, représente la possibilité d'avancer vers une société révolutionnaire nouvelle et meilleure avec des objectifs internationalistes. La consolidation de ces tâches, qui sont à l'ordre du jour, trouvent leur obstacle historique dans la bureaucratie réactionnaire et profondément chauvine qui gouverne - plutôt usurpe - l'appareil d'Etat, le déformant horriblement.

  

Bien sûr, la bureaucratie perçoit ce danger. Pourtant, en même temps, il ne peut s'empêcher de maintenir un système social qui risque à terme de la détruire ; par nécessité, la destruction des castes petites-bourgeoises apparaît comme la logique et la prochaine étape du prolétariat dans les Etats ouvriers déformés. Mais jusqu'à ce qu'elles soient détruites, les bureaucraties continueront d'entraver l'égalité, interférant avec les directives tyranniques d'en haut, permettant l'usure et le dysfonctionnement dans toutes les sphères ; aussi - et c'est très important - ils résisteront brutalement à toute tentative prolétarienne d'intervenir directement dans la direction de l'Etat ouvrier déformé. C'est de cette manière que la bureaucratie soutiendra l'influence de l'impérialisme et contribuera à entraîner l'État tout entier à la ruine sociale et à la restauration capitaliste.

  

La guérilla ne peut se produire que comme une réaction petite-bourgeoise à l'absence et au retard de l'intervention révolutionnaire indépendante du prolétariat. Dans les pays sous-développés par la domination impérialiste, le prolétariat a subi d'innombrables défaites et trahisons aux mains d'escrocs nationalistes et de dirigeants staliniens. Avec des résultats différents, la même crise de leadership se produit dans le prolétariat des pays capitalistes et métropolitains développés.

  

La petite bourgeoisie coloniale et semi-coloniale, exploitée et terriblement folle face à la crise croissante de la vie culturelle et à la stagnation économique de leurs pays, décide de prendre l'initiative révolutionnaire et de diriger les masses paysannes dépossédées. Mais, dommage ; la petite bourgeoisie est politiquement stérile en raison de sa perspective anti-prolétarienne et n'a pas de base matérielle propre, ni dans sa classe ni dans son programme, avec laquelle effectuer des changements fondamentaux et historiques contre la société bourgeoise.

  

On ne comprend pas ici que la petite bourgeoisie ne va pas essayer de lutter pour son salut de la ruine impérialiste par tous les moyens possibles. La création de nombreux Etats ouvriers déformés témoigne en partie de la ferveur et de l'énergie des grandes masses petites-bourgeoises. Mais le système social qui en résulte, les relations de propriété qui sont apparues dans le processus de formation de ces États, n'est en aucun cas un système social petit-bourgeois ! Dès lors, la petite bourgeoisie menace cette création qui n'est pas la leur historiquement. La guérilla, le parti du désespoir révolutionnaire, n'est ni la réponse ni le substitut du parti révolutionnaire de la classe prolétarienne.

  

LE GUERRILLERISME, EST-CE UN SECTEUR NON ALIGNE ?

  

Quoi? En vérité, on est obligé de fermer l'oreille en écoutant de telles absurdités. Il va de soi que le retard économique, politique et culturel des Etats ouvriers déformés ne leur permet pas de jouer un rôle de « troisième » camp. Les conditions terriblement basses de la productivité sociale encadrée dans la structure réactionnaire du « socialisme dans un seul pays » sont généralement « compensées » par le mythe de la « politique étrangère indépendante ». Les bonapartistes éprouvent souvent le besoin d'exprimer leur faillite par une phraséologie ultra-gauche. Mais quiconque croit que dans une économie très engagée, dépendante de la bienveillance de bureaucraties plus puissantes, il est encore possible de s'offrir une « politique étrangère indépendante » est un subjectiviste incurable.

  

Les messieurs qui croient que ce non-sens est possible, les âmes idiotes comme les rédacteurs de Monthly Review , Posadas, Pablo, Germain, Hansen et Frank, croient aussi - et cette croyance est encore plus idiote et utopique - que la guérilla a presque une voie " éternel «développement dans les colonies et semi-colonies de l'impérialisme. Une évasion cynique des tâches de construction d'organisations prolétariennes indépendantes ! Il est très facile de rejeter le marxisme quand le « constructivisme paysan » semble si exotique ! Que pouvez-vous dire à ces messieurs ? Ils rappellent simplement, à la manière menchévique, les théories des lettrés bourgeois à la IL Horowitz et Robert Alexander.

  

De nouvelles réalités...?

  

En 1932, Léon Trotsky évaluait le danger pour le rôle indépendant du prolétariat en Chine : « C'est une chose quand le parti communiste, solidement fondé sur la fine fleur du prolétariat urbain, lutte pour mener la guerre paysanne à travers les ouvriers. C'est autre chose, tout à fait différente, quand quelques milliers voire dizaines de milliers de révolutionnaires prennent la direction de la guerre paysanne et sont en réalité communistes ou prennent ce nom, sans compter sur l'appui sérieux du prolétariat... l'absence d'un solide parti révolutionnaire et d'organisations de masse prolétariennes rend le contrôle de la strate des commandants pratiquement impossible. Les commandants et les commissaires se présentent comme les maîtres absolus de la situation et en occupant les villes ils seront plutôt portés à mépriser les ouvriers. Les revendications des ouvriers leur paraîtront inopportunes ou imprudentes... Le mouvement paysan est un puissant facteur révolutionnaire car il est dirigé contre les grands propriétaires terriens, les militaristes, les féodaux et les usuriers. Mais dans le même mouvement paysan, il existe de puissantes tendances propriétaires et réactionnaires et à un certain point, il peut devenir hostile aux travailleurs, soutenant une telle hostilité déjà équipée d'armes. Celui qui oublie la double nature de la paysannerie n'est pas un marxiste. » (La guerre des paysans en Chine)

  

Et c'est ce qu'oublient les guérillas latino-américaines « modernes ». Ils croient qu'"il y a de nouvelles réalités" dans le monde qui signalent un révisionnisme total des fondements du marxisme. En réalité, ces « nouvelles réalités » sont basées sur un impressionnisme petit-bourgeois qui ne s'intéresse pas à l'analyse, à l'étude ou à la compréhension de la réalité historique de la lutte des classes signalée par Marx, Engels, Lénine et Trotsky. Mais les faits historiques et les besoins du développement capitaliste et semi-colonial de l'Amérique latine contribueront grandement à contrecarrer tout l'aventurisme, le charlatanisme et la mentalité menchévique étroite des théoriciens « modernes » de l'ancien populisme.

  

LA TENDANCE HISTORIQUE DU GUERRILLERISME (LES THESES)

  

Les points suivants découlent d'une étude sur les mouvements de guérilla en Amérique latine :

  

1) Le fidélisme, ou mouvements de guérilla avec un programme de « libération nationale », succombera de plus en plus au réformisme et au nationalisme bourgeois. Tel semble être le cours des FALN vénézuéliens, des FAR guatémaltèques, des FARC colombiennes, etc.

  

2) En raison de l'évidente impossibilité de développement bourgeois sous programme et direction bourgeois, le fidélisme continuera à subir les conséquences naturelles de son réformisme à travers des persécutions brutales « inattendues », tout en augmentant en même temps les besoins révolutionnaires des masses qui conduisent.

  

3) Le guévarisme, l'application stratégique du stalinisme maoïste en Amérique latine, se vante d'être « socialiste » et même — dans certains cas — parle de ses finalités socialistes plus ou moins immédiates. Il se prétend indépendant, non sectaire et « libre » de tout dogmatisme, mais en réalité ses utopies petites-bourgeoises doivent mordre la poussière du réformisme.

  

4) Ainsi, face à la situation désespérée entretenue par le réformisme même dans les zones rurales d'Amérique latine, l'initiative retombera peut-être sur le guévarisme et non sur l'évident réformisme Fidéliste. Ce dernier tentera de retarder cette évolution en se "posant" en guevariste et en adoptant des positions "ultra-gauches" contre la "voie pacifique". Mais le guévarisme prendra également des positions Fidélistes lorsque les besoins du réformisme l'exigeront pendant la lutte.

  

5) Les mouvements guévaristes (le MR-13 guatémaltèque était une force guévariste par excellence) ont de meilleures chances de triomphe en raison de leur ligne apparemment plus militante, attrayante pour les grandes masses paysannes et les couches ouvrières mécontentes et trahies par leurs propres directions. Mais c'est précisément cette base paysanne massive qui force - sous pression - à un mouvement guévariste en orbite vers le fidélisme et le pire de l'opportunisme. On ne peut en aucun cas dire catégoriquement que le fidélisme et le guévarisme sont des adversaires irréconciliables. La dégénérescence du Guevariste MR-13 le prouve. Il n'est pas surprenant que le mouvement fideliste des FAR, désormais persécuté par son ancien ami bourgeois Méndez Monténégro, ait adopté une ligne guévariste « intransigeante » en temps de crise. Ces crises sont largement favorisées par la même imbécillité et le même réformisme petit-bourgeois incurable — inévitable lorsqu'il est séparé du prolétariat — typique des directions de guérilla. Attendre toute sorte de principes scientifiques et révolutionnaires de la part de ces mouvements petits-bourgeois invertébrés est certainement typique d'une variété de pensée subjectiviste et reflète - ces derniers temps - une profonde ignorance de la manière dont les directions procèdent par rapport à la classe qu'ils représentent, les intérêts, pressions internationales, etc.

  

6) Plus l'impérialisme est pourri, plus il entre dans une crise profonde de mandat de classe et de stagnation économique, plus grande est la possibilité de mouvements de guérilla victorieux.

  

7) Les bureaucraties russe, soviétique et chinoise auront tendance, d'autre part, à entrer dans une profonde désintégration et une crise de mandat de caste en relation avec la pourriture et la désintégration impérialistes croissantes. La restauration du capitalisme est une possibilité qui existe à des degrés divers dans ces pays. De toute évidence, ils présentent tous des époques et des stades politiques et économiques différents, mais seuls les apologistes "de bonne foi" peuvent imaginer qu'une bureaucratie peut être "meilleure" ou "plus révolutionnaire" que celle-ci ou une autre. Il est très facile pour des niais « théoriques » de défendre Mao Tsé-toung, par exemple, sans tenir compte d'aucune analyse marxiste de la situation de l'Etat ouvrier chinois dans le monde, de l'idéologie de la caste dirigeante, de ses origines, de la composition de classe et de ses tendances sociales.

  

8) Un Etat ouvrier émergent, toujours en voie de développement, doit dépendre de la Russie, du bloc soviétique et/ou de la Chine pour un soutien politique, économique et militaire. Mais si les premiers pays traversent des crises majeures au niveau national et international, on n'obtiendra pas beaucoup d'aide, voire aucune, d'eux.

  

9) Par conséquent, la contradiction suivante surgit : d'une part, bien qu'objectivement il y aura de nombreuses opportunités pour les armées de guérilla de prendre militairement le pouvoir d'État en raison de la désintégration impérialiste dans le monde, d'autre part il y aura une impossibilité croissante de pouvoir consolider des États ouvriers plus déformés.

  

10) Les partis communistes du monde entier s'opposeront farouchement et même saboteront les mouvements de guérilla qui ne peuvent pas être contrôlés par le Kremlin. (Le PGT guatémaltèque, selon les informations du MR-13, a soufflé des informations sur des membres du MR-13 à la police, causant leur mort. Le PC vénézuélien a tenté d'assassiner Douglas Bravo avec la police. La liste est presque interminable.)

  

11) De nombreux PC vont se scinder en deux ailes : l'une manifestement pro-Pékin et l'autre, les « orthodoxes » pro-Moscou. Le premier soutiendra la "lutte armée" nationaliste et le second aidera, comme toujours, la bourgeoisie dans le meurtre des ouvriers et des paysans pauvres au nom de la "coexistence pacifique".

  

12) Dans certains pays (comme les Philippines) les PC pro-Moscou contrôleront et même participeront à des mouvements de guérilla. Ainsi, ces mouvements seront ouvertement réformistes dès le départ. En Amérique latine, les FARC colombiennes sont un cas classique.

  

13) Dans ces conditions générales de pourriture impérialiste, toute victoire d'un mouvement de guérilla ne marquera que l'éventuelle montée en puissance d'un bonapartiste procapitaliste qui tentera d'établir des contacts avec l'impérialisme dans les moments de barbarie imminente et de dislocation totale des forces productives. Cela peut aussi signifier la montée en puissance d'une formation petite-bourgeoise de Guevara. Cuba sera "saine" par rapport à ce qui va émerger dans certains pays. Mais cet état de fait s'effondrera simplement à la moindre pression et une dictature pro-capitaliste montera au pouvoir.

  

14) Des tendances à la formation de mouvements de guérilla sont possibles dans toutes les nations d'Amérique latine à faible niveau industriel et à faible population urbaine. Dans les pays plus développés, comme le Chili, l'Uruguay, l'Argentine, etc., les tentations de déclencher des guerres de guérilla ont des objectifs totalement irréalisables, et dans de nombreux cas, ce sont des tentations qui vieillissent dans les bureaux et les cafés.

  

15) Les mouvements de guérilla apparaissent en raison de l'absence d'organisations prolétariennes marxistes et comme substituts de l'apparente "inactivité" du prolétariat dans les villes. Ce prolétariat a généralement été trahi et vendu précisément par ceux qui sont maintenant occupés à chercher de "nouvelles voies" dans les montagnes et les jungles.

  

16) Les stades avancés de la lutte de guérilla tendront à polariser la lutte de classe dans un pays, retardant ainsi la formation nécessaire d'un parti indépendant, avec des connexions à la campagne, de la classe ouvrière dans les centres urbains. La préparation des organisations de la classe ouvrière est absolument essentielle et indispensable dans toutes les circonstances de la lutte de classe.

  

17) En période de crise mondiale aiguë, la guérilla cessera d'apparaître comme « la seule voie ». Les tendances des luttes de guérilla apparaissent pendant les périodes de stabilisation impérialiste dans l'arène mondiale, périodes qui se distinguent dans les domaines de l'impérialisme par leur exploitation croissante, la stagnation sociale, les gouvernements ultra-réactionnaires et l'oppression brutale des masses ouvrières et petites-bourgeoises. Mais en entrant tout le système impérialiste dans ses crises périodiques qui reflètent des bureaucraties de plus en plus mayormente-guérillaisme être mis de côté avec mépris par l'ampleur des événements historiques.

  

18) L'intervention prolétarienne dans de telles conditions - si impossible auparavant - sera la seule alternative à la barbarie. Si le prolétariat latino-américain s'avère incapable de sortir sa société de l'impasse de l'agonie impérialiste, aucune force dans l'histoire ne pourra le faire. La lutte contre le stalinisme dans les syndicats et contre les tendances petites-bourgeoises qui se concentrent sur la guérilla sera l'une des tâches les plus importantes pour gagner le prolétariat et les grandes masses paysannes à l'internationalisme marxiste.

  

19) L'intervention triomphale du prolétariat nord-américain et européen, détruisant la bourgeoisie impérialiste, donnera clairement à la guérilla mondiale - surtout en Amérique latine - un caractère inévitablement utopique et réactionnaire. Une telle perspective, cependant, ne signifie pas que le prolétariat latino-américain doive « attendre » que cela se produise. A ce propos, Léon Trotsky a souligné : « Une victoire du prolétariat international libérera les pays coloniaux du long voyage du développement capitaliste, ouvrant la possibilité d'arriver au socialisme main dans la main avec le prolétariat des pays avancés. La perspective d'une révolution permanente ne signifie nullement que les pays arriérés doivent attendre le signal des pays avancés, ou que les peuples coloniaux doivent attendre patiemment que le prolétariat des centres métropolitains les libère. L'aide vient à celui qui est aidé. Les ouvriers doivent développer la lutte révolutionnaire dans chaque pays, colonial ou impérialiste, où des circonstances favorables se sont établies, et par ce moyen donner l'exemple aux ouvriers des autres pays. Seules l'initiative et l'activité, la détermination, et le courage, peuvent donner une réalité à l'appel de « Travailleurs du monde, unissez-vous ! » » (L'Avenir de l'Amérique latine)

  

NOS TÂCHES

  

Construire et préparer des partis léninistes, c'est-à-dire des partis organiquement fondés sur le prolétariat latino-américain et éduqués à l'internationalisme prolétarien, sont des tâches fondamentales. Le fait qu'il y ait des mouvements de guérilla dans un pays ne nie à aucun moment ce besoin irremplaçable d'une direction prolétarienne. L'existence même des mouvements de guérilla reflète l'échec des anciennes directions prolétariennes, généralement staliniennes, pseudo-syndicalistes, etc.

  

Le parti trotskyste, le parti des prolétaires les plus avancés et les plus consciencieux, ne doit pas hésiter à intervenir dans les organisations qui ont une perspective de guérilla. La tâche de conquérir les grandes masses des paysans pauvres et des ouvriers agricoles est absolument essentielle pour lutter pour le pouvoir d'État. Cependant, nous n'allons pas intervenir comme le font les liquidateurs Pablo et Posadas, "conseillers" de l'état-major des directions de guérilla. En cas de confrontation avec des mouvements de guérilla, les opportunités d'intervention seront les suivantes :

  

1) Lors de la formation du mouvement de guérilla. Cela implique l'existence d'une organisation trotskyste, généralement aussi embryonnaire à cette époque. Il est intéressant de noter que notre participation au mouvement de guérilla sera toujours partielle et superficielle, jamais une pleine entrée ou immersion totale. Faire cela reviendrait à liquider nos cadres ainsi que la préparation de notre organisation disciplinée et indépendante.

  

A ce moment nous établirons le contact avec une paysannerie plus ou moins réceptive et qui pourra être gagnée à notre programme si nous nous montrons résolus, sérieux et persévérants dans nos luttes, notamment dans les centres urbains. N'oublions pas qu'en Amérique latine, comme dans le reste du monde, c'est la ville qui oriente la campagne sur des questions fondamentales. Seules nos luttes dans les centres urbains convaincront les segments les plus éveillés, les plus précieux et les plus fidèles des paysans et des ouvriers agricoles. Gagner ces éléments signifie que les formations indépendantes de la petite bourgeoisie doivent être politiquement défaites et énergiquement dissoutes par le prolétariat. Le parti de la classe ouvrière ne peut accepter des rivaux qui à long terme - s'ils réussissent - se révéleront incapables de mener à bien des réformes sociales minimales, ou s'ils le font, en même temps, ils se consolident bureaucratiquement dans l'État, opprimant les travailleurs et annihilant leur direction. Le mouvement de guérilla n'est pas une formation ouvrière. C'est une entité paramilitaire petite-bourgeoise ; donc le prolétariat doit comprendre qu'il n'est pas une organisation "révolutionnaire" sui generis. Le prolétariat doit soutenir la lutte de la guérilla tant qu'elle est anti-impérialiste et anti-bourgeoise. Mais il ne doit jamais soutenir la direction bonapartiste qui dirige le mouvement, car cette direction contient - même dans son programme écrit - des graines réformistes, productives et anti-corruption. Nous marxistes devons compter sur nos propres forces, seuls nos partis prolétariens sont historiquement capables de préparer la voie au socialisme sur le continent en s'alliant avec le prolétariat des pays métropolitains. Nous devons voir les directions de guérilla petites-bourgeoises pour ce qu'elles sont : des variétés ressuscitées du narodnisme russe, du volontarisme maoïste et de la tradition néo-anarchiste des socialistes-révolutionnaires anti-bolcheviques.

  

2) Aux stades avancés des luttes de la guérilla. Il sera toujours possible d'essayer de gagner les masses paysannes non influencées par la guérilla présente dans d'autres régions du pays. Mais dans ces dernières régions, les occasions d'attirer des éléments révolutionnaires de la paysannerie seront presque nulles. La paysannerie sera, dans ces régions, faussement (de manière purement militaire) convaincue de sa capacité de force politique indépendante. Une paysannerie ainsi endurcie sera une force totalement réticente au programme du prolétariat. Les staliniens dans les rangs de la guérilla, sans aucun doute abondants, tenteront d'entraver et d'éliminer notre influence sur la paysannerie. Malgré les difficultés, nos cadres doivent essayer à tout prix de gagner des alliés révolutionnaires sur le terrain pour le prolétariat.

  

3) Après une victoire immédiate de la guérilla. Les zigzags et les hésitations opportunistes de la direction du mouvement de guérilla, qui aura presque toujours essayé d'accommoder la bourgeoisie nationale et l'impérialisme dans les questions fondamentales, ouvriront des opportunités d'agitation et de propagande au sein de la paysannerie pauvre et des travailleurs agricoles. Cela signifiera un changement dans l'initiative révolutionnaire, de la paysannerie dirigée par une direction timide au prolétariat et ses alliés dans les champs et les plantations. La victoire passera alors du parti du désespoir révolutionnaire à la classe de l'internationalisme prolétarien.

  

4) Le renversement de la bourgeoisie par le prolétariat urbain avant la possible victoire de la guérilla. (Ce n'est pas une variante probable étant donné la fragmentation de la lutte de classe provoquée par les luttes de guérilla.) Si cette variante devient une réalité, toute la lutte contre l'impérialisme et ses laquais sera définitivement et résolument polarisée par le prolétariat. Une intense campagne d'agitation sur le terrain serait faite dans ces moments d'extrême nécessité. Si vous ne le faites pas, vous courez le danger déjà connu du prolétariat international : l'holocauste d'une commune comme celle de Paris en 1871, Saint-Domingue en 1965, etc. Une telle campagne d'agitation serait aidée par le réformisme croissant — exacerbé par la victoire prolétarienne — de la direction de la guérilla. Si le prolétariat et son parti sont courageux et déterminés,une grande partie de la paysannerie passera par là. Si cela se produisait au Sud-Vietnam, l'impérialisme yankee subirait une défaite totale sur tous les fronts.

  

Il va sans dire l'importance fondamentale d'une direction trotskyste de la classe ouvrière. Seul le jeune prolétariat latino-américain peut lutter pour le socialisme en Amérique latine. Seuls ses partis authentiques, enracinés dans les principes du Programme de transition et son application contemporaine, pourront renverser les bourgeoisies latino-américaines et le règne de l'impérialisme décrépit. Enfin, seul le prolétariat latino-américain peut initier et diriger la construction colossale de L'UNION DES RÉPUBLIQUES SOVIÉTIQUES D'AMÉRIQUE LATINE, lien nécessaire pour unir nos destinées à celle de tout le prolétariat révolutionnaire du monde. En avant les travailleurs latino-américains, pas un pas en arrière, contre le réformisme, pour la victoire du marxisme !


The following thesis was first published in Espartaco, Bulletin 2, April 1967, as

TESIS SOBRE LAS GUERRILLAS

LIGA SPARTACIST DE EE.UU.

ABRIL 1967

UNA RESPUESTA A LOS PEQUENOBURGUESES QUE DENIGRAN DEL ROL FUNDAMENTAL DEL PROLETARIADO INDUSTRIAL DE AMERICA LATINA

INTRODUCCIÓN

Todos los movimientos guerrilleros de America Latina incluyen en sus programas un “lugar” para el proletariado, principalmente como si fuese otro segmento “patriótico” de la tal lucha armada por “la liberación nacional”.

Ningún marxista, con seguridad, hará simplemente una reverencia china a este designio reformista imaginado por los adherentes del Frente Popular rural. En vez, los revolucionarios deben tratar de comprender el fenómeno del guerrillerismo si se va a aprender cómo avanzar el rol independiente del proletariado latinoamericano, ya sea interviniendo en ciertas condiciones en un movimiento de guerrillas, y/o luchando resolutamente contra su dirección reformista. De cualquier manera, se trata de intervenir como una fuerza política independiente y nunca como un segmento “patriótico” trabado en el seguidismo.

LOS RESULTADOS

Si un movimiento de guerrillas logra destruir, parcial 0 completamente, a la burguesía nacional y la garra imperialista en el país, las siguientes convulsiones políticas y sociales pueden desarrollar hacia un estado obrero deforme como Yugoslavia, China, Cuba, etc., 0 quedara dentro de las cadenas imperialistas como Argelia con respecto al imperialismo francés. Los eventos de Malaya, las Filipinas y Grecia, donde movimientos guerrilleros encabezados por stalinistas fueron aplastados, probablemente habrían evolucionado por el mismo camino de las transformaciones sociales ocurridas en los estados obreros deformes.

Movimientos de guerrillas no hacen más que causar un vacío pasajero en el mandato del estado gobernante burgués. De esta manera se puede decir que un victorioso ejército guerrillero se vuelve el único soberano del país debido a la huida del gobierno burgués. Antes que esto suceda, la dirección del movimiento guerrillero usualmente tratará de establecer una coalición con un estrato de la clase mandante. Al no hacerse posible dicha coalición, el movimiento guerrillero tiene que aceptar la totalidad del poder estatal en sus manos. La burguesía y el imperialismo estarán en este caso muy débiles y confusos temporalmente para aceptar tal coalición y simplemente cesarán de resistir el momento que la dirección guerrillera se vea forzada —debido a presiones de abajo— a ocupar las oficinas del gobierno.

Más, este es un periodo momentáneo —aunque decisivo— de incapacidad burguesa. Durante dicho momento el movimiento guerrillero puede consolidarse enteramente en el aparato estatal de manera que sea garantizada su permanencia; 0 puede fallar en hacerlo. De ser este último el caso, la vuelta de la burguesía será despiadada y pronta. Si el caso es el primero, 0 sea, si el movimiento guerrillero prueba a las masas ser capaz de mantenerse en el poder, los ataques de la burguesía en proceso de recuperación y del imperialismo sólo servirán para avanzar y fortalecer al victorioso movimiento guerrillero.

Esto, naturalmente, significa una creciente orbita hacia Rusia y el bloque soviético o China, con los cambios de organización que esto acarrea, por ejemplo, en la ideología del estrato pequeñoburgués mandante. Esto es inevitable; no puede haber un “tercer camino” para un estado obrero deforme; en otras palabras, no puede “crear” su propio camino “independiente” de desarrollo fuera del dominio del mundo imperialista sin el apoyo económico, político-militar de Rusia, el bloque soviético y/o China.

Huelga decir que grandes masas de campesinos y considerables segmentos de la clase obrera apoyarán enérgicamente la consolidación de una dirección guerrillera que se ve obligada a chocar abiertamente con la burguesía lacaya y el imperialismo. Significa esto que el movimiento guerrillero, ahora recién en el aparato estatal, responderá cada agresión imperialista con más confiscaciones, nacionalizaciones, formación de milicias, etc. Es decir, al principio responderá golpe con golpe. Estas acciones, sin embargo, no fluyen de ningún programa marxista, sino de la reacción burocrática y oportunista de la dirección pequeñoburguesa, fuertemente presionada desde abajo. Esto permite que el gobierno, desde el principio una formación bonapartista, mantenga la confianza de las masas de campesinos y obreros que lo apoyan, al mismo tiempo que ordena medidas realmente fundamentales que golpearán al imperialismo, obligándolo a retirar su dominio de una vez. Pero pronto las masas se agotarán y se retirarán, calladas aceptando el gobierno pequeñoburgués que se ha probado capaz de resistir los embates imperialistas estableciendo reformas fundamentales y algunos cambios bastante revolucionarios aunque nunca suficientes. Cuando esta retirada pasajera de las masas ocurre, la dirección pequeñoburguesa, cada momento más atrincherada burocráticamente, puede empezar a desarmar a los campesinos y a los obreros y consolidar su poder de forma bonapartista y neostalinista.

Debido a que el nuevo gobierno no representa —esencialmente—ninguna clase revolucionaria, peor un partido, sus reacciones contra el imperialismo serán siempre limitadas y mediorrevolucionarias. Hará solamente lo que “tiene que hacer”, y nunca lo que una perspectiva proletaria histórica requiere en los intereses de la clase obrera internacional. Las reacciones del pequeñoburgués, ya sea cuando existe en la forma de un tendero o de Fidel Castro, serán siempre [pequeños] manipuleos que no hallan su contenido ni razón de ser en la democracia proletaria o el marxismo. Así, la burocracia bonapartista, al atentar salvar su pescuezo a toda costa, amenaza los mismos beneficios que ayudó procurar para las masas en los primeros estadios del desarrollo del estado obrero deforme. Ciertos filisteos dirán: “Pero, es mejor que nada, ¿no es verdad?”

¿PARA LOS OBREROS, QUE?

El peor enemigo interno del modo de producción planificada y centralizada —ya no capitalista— de un estado obrero deforme es la burocracia que controla el aparato del estado. Esta casta mandante, que depende de su despótica y burocrática máquina para sobrevivir, representa intereses extraños a los obreros y campesinos pobres. El modo no-capitalista de producción —poniendo de por sí a la orden del día el control obrero de la producción, fundamentalmente amenaza el reinado de la burocracia. El nuevo sistema social, aunque deforme y profundamente contradictorio, representa la posibilidad de avanzar hacia una nueva y mejor sociedad revolucionaria con metas internacionalistas. La consolidación de estas tareas, que están a la orden del día, hallan su obstáculo histórico en la reaccionaria y profundamente chovinista burocracia que rige —más bien usurpa— la maquinaria estatal, deformándola horriblemente.

Claro que la burocracia percibe este peligro. Sin embargo, al mismo tiempo, no puede dejar de ayudar a mantener un sistema social que puede finalmente destruirla; por necesidad la destrucción de las castas pequeñoburguesas se presenta como la lógica y próxima etapa del proletariado en los estados obreros deformes. Pero hasta que sean destruidas, las burocracias continuarán estorbando la igualdad, interfiriendo con directivas tiránicas desde arriba, permitiendo desgaste y malfuncionamiento en todas las esferas; también —y esto es muy importante— resistirán brutalmente cualquier intento proletario de intervenir directamente en la dirección del estado obrero deforme. Es de esta manera que la burocracia asistirá a la influencia del imperialismo y ayudará a arrastrar todo el estado a la ruina social y restauración capitalista.

El guerrillerismo sólo puede ocurrir como una reacción pequeñoburguesa a la ausencia y tardanza de la intervención revolucionaria independiente del proletariado. En los países subdesarrollados por el dominio imperialista, el proletariado ha sufrido innumerables derrotas y traiciones en manos de estafadores nacionalistas y direcciones estalinistas. Con diferentes resultados, la misma crisis de dirección se presenta en el proletariado de los países desarrollados capitalistas y metropolitanos.

La pequeñoburguesía colonial y semicolonial, explotada y tremendamente alocada dada la creciente crisis de la vida cultural y el estancamiento económico de sus países, decide tomar la iniciativa revolucionaria y dirige a las masas desposeídas de campesinos. Pero, lástima; la pequeñoburguesía es políticamente estéril debido a su perspectiva anti-proletária y no tiene una base material propia, ni en su clase ni en su programa, con que poder efectuar fundamentales e históricos cambios contra la sociedad burguesa.

No se entienda aquí que la pequeñoburguesía no va a tratar de luchar por su salvación de la ruina imperialista por todos los medios que le sean posibles. La creación de numerosos estados obreros deformes en parte atestigua el fervor y energía de las grandes masas pequeñoburguesas. ¡Pero el sistema social que ha resultado, las relaciones de propiedad aparecidas en el proceso de formación de estos estados, no es bajo ningún punto un sistema social pequeñoburgués! Consecuentemente, la pequeñoburguesía amenaza esta creación que no es suya históricamente. EI guerrillerismo, partido de la desesperanza revolucionaria, no es la respuesta ni el substituto del partido revolucionario de la clase proletaria.

EL GUERRILLERISMO, ¿ES UN CAMPO NOALINEADO?

¿Qué? En verdad que uno se ve forzado a pegar el oído al escuchar semejante tontería. Huelga decir que el atraso económico, político y cultural de los estados obreros deformes no les permite jugar un rol de “tercer” campo. Las terriblemente bajas condiciones de productividad social enmarcadas en la estructura reaccionaria del “socialismo en un país” son, usualmente, “compensadas” por el mito de “política exterior independiente”. Los bonapartistas a menudo sienten la necesidad de expresar su bancarrota por medio de fraseología ultraizquierdista. Pero cualquiera que crea que a una economía muy comprometida, dependiente de la benevolencia de burocracias más poderosas, es aún posible darse el lujo de una “política exterior independiente”, es un incurable subjetivista.

Los señores que creen que esta tontería es posible, almas zonzas como los editores de Monthly Review, Posadas, Pablo, Germain, Hansen y Frank, también creen —y esta creencia es aún más tonta y utópica— que el guerrillerismo tiene casi un camino “eterno” de desarrollo en las colonias y semicolonias del imperialismo. ¡Un cínico escapismo de las tareas de construir organizaciones proletarias independientes! ¡Es muy fácil rechazar el marxismo cuando el “constructivismo-campesino” parece ser tan exótico! ¿Que se les puede decir a estos señores? Ellos simplemente vuelven a picar, de manera menchevique, las teorías de literatos burgueses a la I.L. Horowitz y Robert Alexander.

¿Nuevas realidades...?

En 1932, Leon Trotsky evaluaba el peligro que corría el rol independiente del proletariado en la China: “Es una cosa cuando el partido comunista, firmemente basado en la flor del proletariado urbano, lucha por dirigir la guerra campesina a través de los obreros. Es otra cosa, del todo diferente, cuando unos cuantos miles 0 aun decenas de miles de revolucionarios asumen la dirección de la guerra campesina y son en realidad comunistas 0 toman ese nombre, sin contar con apoyo serio del proletariado.... La ausencia de un robusto partido revolucionario y de organizaciones de masas proletarias hace que el control sobre el estrato comandante sea virtualmente imposible. Los comandantes y los comisarios se presentan como amos absolutos de la situación y al ocupar ciudades serán más bien aptos a despreciar a los obreros. Las demandas de los obreros les parecerán inoportunas 0 imprudentes.... El movimiento campesino es un poderoso factor revolucionario mientras se dirige contra los grandes terratenientes, los militaristas, feudalistas y usureros. Pero en el mismo movimiento campesino existen poderosas tendencias propietarias y reaccionarias y en cierto momento puede volverse hostil a los obreros, sosteniendo tal hostilidad equipado ya con armas. Aquél que olvida la naturaleza dual del campesinado no es un marxista.” (La Guerra Campesina en China.)

Y esto es lo que olvidan los “modernos” guerrilleristas latinoamericanos. Creen que “hay nuevas realidades” en el mundo que señalan un revisionismo total de los fundamentos del marxismo. En realidad, sus “nuevas realidades” se basan en un impresionismo pequeñoburgués que no le interesa ni analizar, ni estudiar, ni comprender la realidad histórica de la lucha de clases señalada por Marx, Engels, Lenin y Trotsky. Pero los hechos y las necesidades históricas del desarrollo capitalista y semicolonial de America Latina se ocuparán, en gran manera, de desbaratar todo el aventurismo, la charlatanería y la estrecha mentalidad menchevique de los “modernos” teóricos del viejo populismo.

LA TENDENCIA HISTORICA DEL GUERRILLERISMO (LAS TESIS)

Los siguientes puntos fluyen de un estudio sobre movimientos guerrilleros en America Latina:

1) EI fidelismo, 0 movimientos guerrilleros con un programa de “liberación nacional”, sucumbirán más y más al reformismo y el nacionalismo burgués. Tal parece ser el curso de las FALN venezolanas, las FAR guatemaltecas, las FARC colombianas, etc.

2) Debido a la obvia imposibilidad de desarrollo burgués bajo programa y dirección burgueses, el fidelismo continuará sufriendo las consecuencias naturales de su reformismo a través de persecuciones brutales “inesperadas”, al mismo tiempo que 0pondrá, en aumento, las necesidades revolucionarias de las masas que dirige.

3) EI guevarismo, la aplicación estratégica del estalinismo maoísta en Latinoamérica, hace alardes de ser “socialista” y hasta —en algunos casos— habla acerca de sus propósitos socialistas más 0 menos inmediatos. Se las da de independiente, no sectario y “libre” de dogmatismos, pero en la realidad sus utopías pequeñoburguesas tienen que morder el polvo del reformismo.

4) Así, en vista de la desesperada situación mantenida por el reformismo aún en las áreas rurales latinoamericanas, la iniciativa caerá tal vez en el guevarismo y no en el obvio reformismo fidelista. Este último tratará de posponer este desarrollo “posando” como guevarista y adoptando posiciones “ultraizquierdistas” contra la “vía pacífica”. Pero el guevarismo también tomará posiciones fidelistas cuando así lo requieran las necesidades del reformismo durante la lucha.

5) Movimientos guevaristas (el MR-13 guatemalteco era una fuerza guevarista par excellence) tienen más posibilidades de triunfo debido a su línea aparentemente más militante, atrayente para las grandes masas campesinas y capas de obreros disgustados y traicionados por sus propias direcciones. Pero es precisamente esta base masiva campesina lo que forza —bajo presión— a un movimiento guevarista a orbitar hacia el fidelismo y el peor de los oportunismos. En ninguna circunstancia se puede decir, categóricamente, que el fidelismo y el guevarismo son oponentes irreconciliables. La degeneración del MR-13 guevarista lo prueba. No debe sorprender que el movimiento fidelista FAR, ahora bajo persecución de su ex-amigo burgués Méndez Montenegro, haya adoptado una línea “intransigente”, guevarista, en momentos de crisis. Estas crisis son en gran parte ayudadas por la misma imbecilidad e incurable reformismo pequeñoburgués —inevitable cuando se desliga del proletariado— típico de las direcciones guerrilleras. Esperar cualquier tipo de principios científicos y revolucionarios por parte de estos movimientos pequeñoburgueses invertebrados es ciertamente típico de una variedad del pensar subjetivista y que refleja —últimamente—profunda ignorancia acerca de la manera que proceden las direcciones en relación a la clase que representan, los intereses, presiones internacionales, etc.

6) Cuando más se pudra el imperialismo, cuando más entre en profundas crisis de mandato clasista y estancamiento económico, mayor será la posibilidad de movimientos guerrilleros victoriosos.

7) Las burocracias rusa, del bloque soviético y china, tenderán, por otra parte, entrar en profunda desintegración y crisis de mandato de casta en relación a la creciente podredumbre y disgregación imperialista. La restauración del capitalismo es una posibilidad que existe en variados grados en estos países. Claramente, todos presentan diferentes épocas y estadios políticos y económicos, pero sólo apologistas “bona fide” pueden imaginar que una burocracia puede ser “mejor” 0 “más revolucionaria” que esta u otra. Es muy fácil para simplones “teóricos” defender a Mao Tsetung, por ejemplo, sin tomar en cuenta ningún análisis marxista de la situación del estado obrero chino en el mundo, la ideología de la casta reinante, sus orígenes, composición clasista y sus tendencias sociales.

8) Un estado obrero surgente, todavía en proceso de desarrollo, tiene que depender de Rusia, el bloque soviético y/o China para obtener apoyo político, económico y militar. Pero si los primeros países están pasando por crisis mayores en el plano interno e internacional, no mucha ayuda, y tal vez ninguna, será obtenida de ellos.

9) Por lo tanto, se presenta la siguiente contradicción: Por un lado, aunque objetivamente habrán muchas oportunidades para que ejércitos guerrilleros tomen militarmente el poder estatal en vista de la desintegración imperialista en el mundo, por el otro lado habrá creciente imposibilidad de poder consolidar más estados obreros deformes.

10) Los Partidos Comunistas alrededor del mundo se opondrán fieramente y aun sabotearán movimientos guerrilleros que no puedan ser controlados por el Kremlin. (El PGT guatemalteco, según información del MR-13, sopló a la policía información sobre miembros del MR-13, causando su muerte. El PC venezolano trató de asesinar a Douglas Bravo junto a la policía. La lista casi no tiene fin.)

11) Muchos PC se dividirán en dos alas: una palpablemente pro-Pekín y otra, la “ortodoxa” pro-Moscú. La primera apoyará la “lucha armada” nacionalista y la segunda ayudará, como siempre, a la burguesía en el asesinato de obreros y campesinos pobres en nombre de la “coexistencia pacífica”.

12) En algunos países (como las Filipinas) los PC pro-Moscú controlarán y aun tomarán parte en movimientos guerrilleros. Así, estos movimientos serán reformistas abiertamente desde el principio. En America Latina las FARC colombianas son un caso clásico.

13) En estas condiciones generales de podredumbre imperialista, cualquier victoria de un movimiento guerrillero marcará sólo la subida eventual al poder de un bonapartista pró-capitalista que tratará de establecer contactos con el imperialismo durante momentos de inminente barbarismo y total dislocamiento de fuerzas productivas. Puede también significar la subida al poder de una formación pequeñoburguesa guevarista. Cuba será “saludable” en comparación a lo que surgirá en ciertos países. Pero este estado de cosas simplemente se derrumbará bajo la menor presión y una dictadura pro-capitalista subirá al poder.

14) Tendencias hacia la formación de movimientos guerrilleros son posibles en todas las naciones latinoamericanas con bajo nivel industrial y con escasa población urbana. En países más desarrollados, como Chile, Uruguay, Argentina, etc., las tentaciones de iniciar guerras de guerrillas tienen objetivos totalmente impracticables, y en muchos casos son tentaciones que se añejan en escritorios y salones de café.

15) Movimientos de guerrillas aparecen debido a la ausencia de organizaciones proletarias marxistas y como substitutos de la aparente “inactividad” del proletariado en las ciudades. Este proletariado generalmente ha sido traicionado y vendido precisamente por aquellos que se ocupan ahora de buscar “nuevas vías” en las montañas y las junglas.

16) Avanzad0s estadi0s de lucha guerrillera tenderán a polarizar la lucha de clases en un país, posponiendo con eso la necesaria formación de un partido independiente, con conexiones en el campo, de la clase obrera en los centros urban0s. La preparación de organizaciones de la clase obrera es absolutamente esencial e indispensable bajo cualquier circunstancia de la lucha de clases.

17) En períodos de aguda crisis mundial el guerrillerismo dejará de aparecer como “el único camino”. Aparecen las tendencias de luchas guerrilleras durante períodos de estabilización imperialista en la arena mundial, períodos que se distinguen en los dominios del imperialismo por su creciente explotación, estancamiento social, gobiernos ultrarreaccionarios y brutal opresión de las masas obreras y pequeñoburguesas. Mas, al entrar todo el sistema imperialista en sus periódicas crisis —que las burocracias reflejaran cada vez mayormente— el guerrillerismo será hecho a un lado con desprecio por la magnitud de los eventos históricos.

18) La intervención proletaria en tales condiciones —si imposible antes— será la única alternativa al barbarismo. De probarse el proletariado latinoamericano incapaz de dirigir su sociedad fuera del callejón sin salida de la agonía imperialista, ninguna fuerza en la historia será capaz de hacerlo. La lucha contra el estalinismo en los sindicatos y contra las tendencias pequeñoburguesas que se concentran en el guerrillerismo, serán algunas de las tareas más importantes para ganar al proletariado y las grandes masas campesinas al internacionalismo marxista.

19) La intervención triunfante del proletariado norteamericano y europeo, destruyendo la burguesía imperialista, claramente dará al guerrillerismo mundial —especialmente en Latinoamérica— un inevitable carácter utópico y reaccionario. Tal perspectiva, sin embargo, no significa que el proletariado latinoamericano debe “esperar” que así suceda. Acerca de esto, León Trotsky señaló: “Una victoria del proletariado internacional librará a los países coloniales de la alargada jornada del desarrollo capitalista abriendo la posibilidad de arribar al socialismo mana a mana con el proletariado de los países adelantados. La perspectiva de la revolución permanente no significa en ningún caso que los países atrasados deban esperar la señal de los adelantados, 0 que los pueblos coloniales deban esperar pacientemente que el proletariado de los centros metropolitanos los libere. La ayuda llega al que se ayuda. Los obreros deben desarrollar la lucha revolucionaria en cada país, colonial 0 imperialista, dónde se hayan establecido circunstancias favorables, y por medio de esto dar un ejemplo a los obreros de otros países. Sólo iniciativa y actividad, determinación y arrojo pueden dar realidad al llamado de ‘¡Obreros del mundo, uníos!’” (El Futuro de Latinoamérica.)

NUESTRAS TAREAS

Construir y preparar partidos leninistas, 0 sea, partidos basados orgánicamente en el proletariado latinoamericano y educados en el internacionalismo proletario, son tareas fundamentales. El hecho que existan en un país dados movimientos guerrilleros no niega —en ningún momento— esta necesidad irremplazable de dirección proletaria. La existencia misma de movimientos guerrilleros refleja el fracaso de pasadas direcciones proletarias, usualmente estalinistas, pseudosindicalistas, etc.

El partido trotskista, el partido de los más avanzados y consientes proletarios, no debe titubear intervenir en organizaciones que tienen la perspectiva de lucha de guerrillas. Las tareas de ganarnos a las grandes masas de campesinos pobres y trabajadores agrícolas es absolutamente esencial para luchar por el poder del estado. Sin embargo, no vamos a intervenir como hacen los liquidadores de Pablo y Posadas, “consejeros” del estado mayor de direcciones guerrilleras. En la eventualidad de confrontar movimientos de guerrillas, oportunidades de intervenir serán las siguientes:

1) Durante la formación del movimiento guerrillero. Esto entraña la existencia de una organización trotskista, usualmente también embrionaria en estos momentos. Vale advertir que nuestra participación en el movimiento guerrillero será siempre parcial y superficial, jamás una entrada de lleno 0 una inmersión in toto. Hacer esto sería liquidar nuestros cuadros así como la preparación de nuestra organización disciplinada e independiente.

En estos momentos estableceremos contacto con un campesinado más 0 menos receptivo y que puede ser ganado a nuestro programa si demostramos ser resolutos, serios y perseverantes en nuestras luchas, más que todo en los centros urbanos. No olvidar que en America Latina, así como en todo el mundo, es la ciudad la que dirige al campo en cuestiones fundamentales. Sól0 nuestras luchas en los centros urbanos convencerán a los más despiertos valiosos y leales segmentos campesinos y trabajadores agrícolas. Ganar estos elementos significa que las formaciones independientes de la pequeñoburguesía deben ser políticamente derrotadas y disueltas enérgicamente por el proletariado. El partido de la clase obrera no puede aceptar rivales que a la larga —si triunfantes— se mostrarán incapaces de llevar a cabo mínimas reformas sociales, 0 si lo hacen, al mismo tiempo se consolidan burocráticamente en el estado, oprimiendo a los obreros y aniquilando su dirección. El movimiento guerrillero no es una formación obrera; es una entidad paramilitar pequeñoburguesa; por lo tanto el proletariado debe comprender que no se trata de una organización “revolucionaria” sui generis. El proletariado debe de apoyar la lucha del movimiento guerrillero mientras esta sea antiimperialista y antiburguesa. Pero nunca debe apoyar a la dirección bonapartista que dirige el movimiento, porque dicha dirección contiene —aun en su programa escrito— semillas reformistas, claudicantes y antiproletárias. Debemos los marxistas confiar en nuestras propias fuerzas, sólo nuestros partidos proletarios son históricamente capaces de preparar el camino del socialismo en el continente aliándose al proletariado de los países metropolitanos. Debemos ver a las direcciones pequeñoburguesas guerrilleras como lo que son: variedades resucitadas del narodnismo ruso, el voluntarismo maoísta y la tradición neoanarquista de los social-revolucionarios antibolcheviques.

2) Durante estadios avanzados de las luchas del movimiento guerrillero. Será siempre posible atentar ganarse las masas campesinas no influidas por el movimiento guerrillero presente en otras regiones del país. Pero en las últimas regiones, oportunidades para atraer elementos revolucionarios del campesinado serán casi nulas. EI campesinado estará, en estas regiones, falsamente (de manera puramente militar) convencido de su capacidad como fuerza política independiente. Un campesinado endurecido de esta manera será una fuerza totalmente reacia al programa del proletariado. Estalinistas en las filas guerrilleras, indudablemente abundantes, tratarán de obstruir y eliminar nuestra influencia en el campesinado. Pese a las dificultades, nuestros cuadros deben tratar a toda costa de ganar aliados revolucionarios en el campo para el proletariado.

3) Después de una inmediata victoria del movimiento guerrillero. Los zigzags oportunistas y las vacilaciones de la dirección del movimiento guerrillero, que casi siempre habrá tratado de acomodarse en materias fundamentales a la burguesía nacional y el imperialismo, abrirán oportunidades para agitar y propagandizar en el seno del campesinado pobre y los trabajadores agrícolas. Esto significará un cambio en la iniciativa revolucionaria, del campesinado guiado por una dirección tímida al proletariado y sus aliados en el campo y plantaciones. El triunfo pasará entonces del partido de la desesperanza revolucionaria a la clase del internacionalismo proletario.

4) El derrocamiento de la burguesía por el proletariado urbano antes de la posible victoria del ejército guerrillero. (No es esta una variante probable dada la fragmentación de la lucha de clases causada por las luchas de guerrillas.) De hacerse esta variante realidad, toda la lucha contra el imperialismo y sus lacayos será polarizada definitiva y resolutamente por el proletariado. Una intensa campaña de agitación en el campo se haría en estos instantes necesidad suma. De no hacer esto, corre el peligro ya conocido por el proletariado internacional: el holocausto de una comuna como la de Paris en 1871, Santo Domingo en 1965, etc. Tal campana de agitación se vería asistida por el creciente reformismo —agudizado por la victoria proletaria— de la dirección guerrillera. Si el proletariado y su partido se muestran valerosos y decididos, gran parte del campesinado pasará a su lado. De pasar así en Sur Vietnam, el lmper1alismo yanqui sufriría una derrota total en todos los frentes.

Huelga recalcar la importancia fundamental de una dirección trotskista de la clase obrera. Sólo el joven proletariado latinoamericano puede luchar por el socialismo en America Latina. Sólo sus auténticos partidos, arraigados en los principios del Programa de Transición y su aplicación contemporánea, serán capaces de tumbar a las burguesías latinoamericanas y la dominación del imperialismo decrepito. Finalmente, solo el proletariado latinoamericano puede iniciar y dirigir la colosal construcción de LA UNIÓN DE REPÚBLICAS SOVIÉTICAS DE AMERICA LATINA, eslabón necesario para juntar nuestros destinos al de todos los proletariados revolucionarios del mundo. ¡Adelante obreros latinoamericanos, ni un paso atrás, contra el reformismo, por la victoria del marxismo!