25/06/2001 - LO - Communiqué de presse

     Le Comité central de Lutte ouvrière, réuni le 23 juin, a examiné les problèmes de la situation sociale marquée par les licenciements collectifs par diverses grandes entreprises et ceux à venir qui menacent le monde du travail.
     La baisse de la Bourse, tendancielle depuis le début de l'année, va encore inciter d'autres entreprises à annoncer des plans de licenciements pour tenter d'augmenter le prix de leurs actions. Les économistes s'inquiètent aussi de la baisse de la consommation, en particulier des ménages les moins favorisés entraînant un ralentissement de la croissance qui n'est pourtant pas pour tout le monde. Le seul moyen de remédier à ces maux serait d'investir dans les moyens productifs pour abaisser les coûts de production et réduire la part des profits, afin de produire à des prix bien plus bas, au lieu de réduire les salaires directs et indirects et les emplois, faisant de plus en plus de la France (comme de l'Europe) un endroit où non seulement les sans-travail sont pauvres mais où une partie de ceux qui ont du travail l'est aussi.
     Le Comité central a donc décidé de continuer à être solidaire des actions et des manifestations des travailleurs qui ont le dos au mur et de s'associer à tout ce qui peut être entrepris de valable contre les licenciements. La loi Guigou n'étant qu'une pâle tisane qui sera utile peut-être à ceux qui l'ont concoctée en vue des élections mais qui n'empêchera aucun licenciement collectif ou individuel.
     Jospin et son gouvernement prennent des faux-semblants de mesures sociales pour ne pas perdre l'électorat populaire qui fuit sous leurs pieds. Tel le prétendu "coup de pouce" au smic.
     Par ailleurs, le Comité central a confirmé la candidature d'Arlette Laguiller pour la prochaine présidentielle, présentée, comme toutes les autres fois, sans le soutien d'aucune autre organisation. Il a donc refusé très majoritairement d'accepter qu'Arlette Laguiller soit la candidate de Lutte ouvrière mais en défendant les programmes de la LCR (car il y en a plusieurs).
     Lutte ouvrière et Arlette Laguiller défendent essentiellement le monde du travail, les travailleuses et les travailleurs les plus exploités, pas forcément ceux qui font le travail le plus dur mais ceux qui sont les plus exploités, ceux sur qui repose la société toute entière et qu'on rejette par milliers quand on considère qu'ils n'ont plus de valeur boursière.
     Arlette Laguiller et Lutte ouvrière ne se sentent donc pas les représentants de la nébuleuse 100 % à gauche.
     Lutte ouvrière déclare à l'avance qu'elle n'appellera pas à voter pour Jospin au deuxième tour, pas plus qu'elle n'appellera à voter, évidemment, pour Chirac. Car, en ce qui concerne les travailleurs du rang, même la seule mesure sociale qui aurait pu être positive, les 35 heures, ils la font payer très cher par une aggravation des conditions de travail pour un grand nombre de travailleurs. Très cher aussi à la Sécurité sociale, dont les ressources sont mises en coupe réglée au profit du patronat pour compenser la dépense supplémentaire que cette mesure aurait pu représenter.
     Rien ne nous permet de dire que Jospin sera mieux que Chirac, ni l'inverse évidemment. Mais, avoir tourné le dos aux promesses modestes qu'il avait faites ou aux quelques illusions qu'il avait créées ne peut nous inciter à demander aux travailleurs de tout pardonner et de lui faire confiance à nouveau.
     Si notre attitude peut faire perdre Jospin, c'est qu'il n'a pas su, en cinq ans, gagner les voix populaires qui lui auraient été nécessaires et qu'il n'a pas obtenues en 1995. Ce sera parce que ses actes n'ont pas résisté à l'épreuve des faits.
     Le Comité central n'a pas pris de décisions particulières concernant les législatives qui suivront la présidentielle. Mais il a pris des dispositions, applicables en septembre, pour que Lutte ouvrière soit en mesure de s'y présenter largement. Sa prochaine réunion est fixée à fin septembre 2001.

Pour le CC de Lutte ouvrière, François DUBURG
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