| 1843-50 | "On remarquera que, dans tous ces écrits, et notamment dans ce dernier, je ne me qualifie jamais de social-démocrate, mais de communiste... Pour Marx, comme pour moi, il est donc absolument impossible d'employer une expression aussi élastique pour désigner notre conception propre.." F. Engels, 1894. Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec. | 
Le parti de classe
Activités d'organisation (1843-1847)
Marx : De Belgique, j'ai à vous communiquer qu'on a créé ici une association ouvrière qui compte actuellement 105 membres. À Bruxelles, les ouvriers allemands, qui étaient autrefois complètement isolés, représentent d'ores et déjà une force : alors qu'on les ignorait complètement dans le passé, on vient de leur demander d'envoyer un délégué à la commémoration de la révolution polonaise qui va être organisée dans la ville de Bruxelles afin d'exprimer le point de vue de l'Association.
Au cas où le gouvernement tenterait de persécuter, voire d’interdire l’Association, parce qu’elle exercera en toute occurrence une influence sur les travailleurs belges, il a été décidé qu’elle déléguerait à l’Association de Londres sa bibliothèque qui comprend environ 300 volumes ainsi que ses autres biens.
Notes
[1] Le protocole de la séance du 30
        novembre 1847 reproduit, avant le compte rendu des
        interventions de Marx et Engels, le passage suivant : « Le
        président demande aux citoyens arrivés du continent —
        Engels, Marx et Tedesco — de nous donner des nouvelles de
        l'agitation sur le continent. La proposition est acceptée à
        l'unanimité. Le citoyen Engels prend la parole et affirme
        qu'il n'est pas urgent d'évoquer les mouvements
        actuels, mais préfère expliquer de quelle manière la découverte
        de l'Amérique a contribué à diviser toute la société en
        deux classes opposées en créant le marché mondial, si bien que
        les travailleurs du monde entier ont désormais les mêmes
        intérêts partout. »
        Vers la même époque, Marx prépara une série d'exposés
        sur les rapports et la nature du travail
        salarié et du capital pour
        la formation des ouvriers ; ces exposés ont une telle valeur de
        clarification que le mouvement ouvrier international les
        traduisit dans les principales langues et les transmit
        d'une génération ouvrière à l'autre. C'est devant
        un modeste auditoire que Marx fit cet exposé de formation
        militante : « Dans l'une des dernières réunions du
        Club des ouvriers allemands, Karl Marx a fait sur la question :
        « 'Qu'est-ce que le salaire ?' un exposé
        clair, objectif, compréhensible ; la critique des conditions
        actuelles y est rigoureuse, l'argumentation pratique, à ce
        point que nous songeons à la communiquer à nos lecteurs, dès
        que nous le pourrons. » (Deutsche
        Brüsseler Zeitung, 6-1-1848.) Le texte en
        sera publié dans La Nouvelle
        Gazette rhénane d'avril 1849.
        Lorsque Marx dit : « Je dois au parti de ne pas gâcher
        la forme de l'exposé », ce n'est pas par simple
        souci esthétique. Dans tout ce qu'il écrit, il entend
        s'élever toujours au-dessus des circonstances immédiates,
        pour faire en sorte que les textes restent valables pour tout
        le prolétariat et pour toute l'histoire, ignorant le fait
        d'écrire simplement pour avoir raison par n'importe
        quel argument pourvu qu'il touche. C'est ce qui fait
        que Marx-Engels ont œuvré pour le prolétariat d'hier
        et d'aujourd'hui, de tous les pays, face à toute la
        société. D'où l'intérêt actuel de leurs écrits.
 
 
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