1844

Marx et Engels rompent avec l'hégélianisme....
Publication réalisée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec.


La sainte famille

K. Marx - F. Engels

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« Vie terrestre et transfiguration de la critique critique », ou la critique critique personnifiée par Rodolphe, prince de Gerolstein

par Karl MARX.


III : Révélation des mystères du Droit.

a: Le Maître d'école [1] ou la nouvelle théorie pénale. Le mystère dévoilé du système cellulaire. Mystères médicaux.

Le Maître d'école est un criminel d'une force physique herculéenne et d'une grande énergie morale. Il est, de son naturel, cultivé et instruit. Athlète passionné, il entre en conflit avec les lois et les coutumes de la société bourgeoise qui a pour normes la médiocrité, la délicatesse morale et la discrétion en matière commerciale. Il devient assassin et s'abandonne à tous les excès d'un tempérament violent qui ne trouve nulle part d'activité humaine à sa mesure.

Rodolphe s'est emparé de ce criminel. Il veut l'amender selon la Critique et faire, sur lui, un exemple pour le monde juridique. Il se bat avec le monde juridique non sur la « peine » elle-même, mais sur la manière d'appliquer cette peine. D'après l'expression caractéristique du médecin nègre David, il découvre une théorie pénale qui serait digne « du plus grand criminaliste allemand [2] », et qui, par la suite, a même eu la chance d'être défendue, avec tout le sérieux allemand et la profondeur allemande, par un criminaliste allemand. Rodolphe ne se doute même pas qu'on puisse s'élever au-dessus des criminalistes; il n'a d'autre ambition que d'être « le plus grand criminaliste », primus inter pares [3]. Il fait crever les yeux au Maître d'école par le médecin nègre David [4].

Rodolphe commence par ressasser toutes les objections banales contre la peine de mort : elle n'a pas d'effet sur le criminel, elle n'a pas d'effet sur le peuple qui n'y voit qu'un spectacle divertissant.

Rodolphe établit ensuite une différence entre le Maître d'école et l'âme du Maître d'école. Ce n'est pas l'homme, ce n'est pas le Maître d'école réel qu'il veut sauver, c'est le salut de son âme qu'il veut assurer.

C'est, dit-il d'un ton doctoral, quelque chose de sacré que le salut d'une âme... Tout crime s'expie et se rachète, a dit le Sauveur, mais pour qui veut sincèrement expiation et repentir. Du tribunal à l'échafaud, le trajet est trop court... Tu (le Maître d'école) as criminellement abusé de ta force, je paralyserai ta force... Tu trembleras devant le plus faible, ta punition égalera tes crimes. Mais cette punition épouvantable te laissera du moins l'horizon sans bornes de l'expiation... Si je te sépare du monde extérieur, c'est pour te plonger dans une nuit impénétrable, seul avec le souvenir de tes forfaits... Tu seras forcé de regarder en toi... Ton intelligence, que tu as dégradée, se relèvera par l'expiation. »

Rodolphe considère l'âme comme sainte, le corps de l'homme comme profane; il voit donc uniquement dans l'âme l'essence vraie, parce qu'appartenant au ciel — à l'humanité pour reprendre la paraphrase critique de M. Szeliga — : il s'ensuit que le corps, la force du Maître d'école, n'appartient pas à l'humanité; sa manifestation vitale n'a pas à être formée humainement et revendiquée pour l'humanité; elle n'a pas à être traitée comme essence humaine en elle-même. Le Maître d'école a abusé de sa force; Rodolphe paralyse, estropie, anéantit cette force. Pour se débarrasser des manifestations perverties d'une force vitale humaine, il n'est pas de moyen plus critique que d'anéantir cette force vitale. C'est là le moyen chrétien qui arrache l’œil si l'œil est source de scandale, qui coupe la main si la main est source de scandale, qui, en un mot, tue le corps si le corps est source de scandale; car l'œil, la main, le corps ne sont à proprement parler que des accessoires de l'homme, superflus et coupables. Il faut tuer la nature humaine, pour guérir ses maladies. D'accord sur ce point avec la jurisprudence critique, la jurisprudence de la Masse, elle aussi, trouve dans l'estropiement, dans la paralysie des forces humaines, l'antidote des manifestations perturbatrices de ces forces.

Ce qui gêne Rodolphe, homme de la Critique pure, dans la législation criminelle, c'est le trop rapide passage du tribunal à l'échafaud. Il veut, lui, allier la vengeance frappant le criminel à l'expiation et à la conscience du péché chez le criminel; il veut allier la peine corporelle à la peine morale, la torture sensible à la torture non sensible du repentir. Il faut que la peine profane soit en même temps un moyen d'éducation moral et chrétien.

Cette théorie pénale [5], qui allie la jurisprudence à la théologie, ce « mystère dévoilé du mystère », n'est d'un bout à l'autre que la théorie pénale de l'Église catholique, ainsi que Bentham [6] nous l'a déjà amplement exposé dans son ouvrage : Théorie des peines et des récompenses. Dans ce même traité, Bentham a également démontré la nullité morale des peines actuelles. Il nomme les punitions légales des « parodies juridiques ».

La peine infligée par Rodolphe au Maître d'école est la même peine qu'Origène s'est infligée à lui-même. Il l'émascule, il le prive d'un organe de la génération, l'œil. « L'œil est la lumière du corps. » Que Rodolphe ait justement eu l'idée de lui ôter la vue, voilà qui fait grand honneur à son instinct religieux. C'est la peine qui était à l'ordre du jour dans l'empire très chrétien de Byzance et qui fit florès durant la période où les empires germano-chrétiens d'Angleterre et de France étaient dans la force de leur jeunesse. Séparer l'homme du monde extérieur sensible, le rejeter brutalement dans son for intérieur abstrait en vue de l'amender, lui crever les yeux — voilà une conséquence nécessaire de la doctrine chrétienne, d'après laquelle la réalisation parfaite de cette séparation, le pur isolement de l'homme concentré sur son « moi » spiritualiste constitue le bien même. Si Rodolphe ne va pas, à l'exemple de ce qui se faisait à Byzance et dans le royaume des Francs, jusqu'à reléguer le Maître d'école dans un cloître réel, du moins le relègue-t-il dans le cloître idéal, dans le cloître d'une nuit impénétrable que n'interrompt jamais la lumière du monde extérieur, dans le cloître de la conscience inerte et du sentiment du péché, peuplé seulement de réminiscences spectrales.

Une certaine pudeur spéculative ne permet pas à M. Szeliga d'aborder franchement la théorie pénale de son héros Rodolphe : cette alliance du châtiment temporel à l'expiation et au repentir chrétiens. Il lui prête en revanche — naturellement sous forme de mystère restant à dévoiler au monde — la théorie d'après laquelle, dans la peine, le criminel doit être institué « juge » de son « propre » crime.

Le mystère de ce mystère dévoilé est la théorie pénale de Hegel. D'après Hegel, c'est le criminel qui prononce, dans la peine subie, l'arrêt contre lui-même. Gans [7] a développé plus amplement cette théorie. Elle est, chez Hegel, l'enjolivement spéculatif de l'antique droit du talion, exposée par Kant comme la seule théorie juridique de la peine. Chez Hegel, le criminel qui se juge lui-même est une pure « idée », une interprétation purement spéculative des peines empiriques courantes. C'est pourquoi il s'en remet, pour les modalités, au degré de civilisation de l'État; en d'autres termes, il laisse subsister la peine telle qu'elle est. C'est justement en cela qu'il se montre plus critique que son perroquet critique. Une théorie pénale qui, dans le criminel, reconnaît aussi l'homme, ne peut le faire que dans l'abstraction, dans l'imagination, précisément parce que la peine, la contrainte sont en contradiction avec le comportement humain. Dans la pratique, la chose serait d'ailleurs impossible. À la loi abstraite se substituerait l'arbitraire purement subjectif, puisque, dans chaque cas, il appartiendrait aux personnages officiels, « respectables et honorables », d'approprier la peine à l'individualité du criminel. Platon a déjà compris que la loi devait se placer à un seul point de vue et faire abstraction de l'individualité. Dans des conditions humaines, au contraire, la peine ne sera réellement que le jugement de l'auteur de la faute sur lui-même. On ne cherchera pas à le convaincre qu'une violence extérieure, qui lui est appliquée par autrui, est une violence qu'il s'est appliquée à lui-même. Les autres hommes seront plutôt pour lui des rédempteurs naturels de la peine qu'il aura prononcée contre lui-même. En d'autres termes, le rapport sera exactement inversé [8].

Rodolphe énonce sa pensée la plus intime — le but qu'il vise en ôtant la vue au Maître d'école — quand il lui dit :

« Chacune de tes paroles sera une prière. »

Il veut lui apprendre à prier. Il veut métamorphoser le brigand herculéen en un moine qui n'aura d'autre besogne que la prière. Comme est humaine, par comparaison avec cette cruauté chrétienne, la théorie ordinaire de la peine, qui se contente de couper la tête à l'homme qu'elle veut anéantir ! Il va de soi, enfin, que la législation réelle de la Masse, toutes les fois qu'elle s'est proposé sérieusement l'amendement des criminels, s'est montrée incomparablement plus compréhensive et plus humaine que le Haroun-al-Raschid allemand. Les quatre colonies agricoles hollandaises, la colonie pénitentiaire d'Ostwald en Alsace sont des tentatives vraiment humaines, si nous les comparons au supplice du Maître d'école. De même que Rodolphe tue Fleur-de-Marie en la livrant au prêtre et à la conscience du péché, de même qu'il tue le Chourineur en lui faisant perdre sa personnalité humaine et en le ravalant au rang de bouledogue, il tue le Maître d'école en lui crevant les yeux pour qu'il apprenne à « prier ».

Il est vrai que c'est tout à fait de la même façon que toute réalité ressort « simplement » de la « Critique pure » : elle en sort déformée, sous forme d'abstraction inepte de cette réalité.

Dès que le Maître d'école a perdu la vue, M. Szeliga nous fait assister à un miracle moral.

« Le terrible Maître d'école reconnaît « tout à coup » [à l'en croire] la force de l'honnêteté et de la probité; il dit au Chourineur : « Ah ! oui, je puis avoir confiance en toi; tu n'as jamais volé [9]. »

Malheureusement, Eugène Sue a conservé une déclaration du Maître d'école sur le Chourineur, qui contient le même hommage et n'a pu lui être suggérée par la perte de la vue, puisqu'elle a été faite avant le châtiment. Dans son tête-à-tête avec Rodolphe, le Maître d'école, en effet, s'exprime en ces termes au sujet du Chourineur :

« Du reste, il n'est pas capable de vendre un ami. Non, il a du bon... il a toujours eu des idées singulières [10]. »

De quoi réduire à néant le miracle moral de M. Szeliga. Examinons maintenant les résultats réels obtenus par la cure critique de Rodolphe.

Nous trouvons d'abord le Maître d'école qui, en compagnie de la Chouette, part en expédition au domaine de Bouqueval [11], pour jouer un mauvais tour à Fleur-de-Marie. L'idée qui le hante, c'est évidemment l'idée de se venger de Rodolphe; mais il ne sait que se venger de lui métaphysiquement, en pensant et ruminant « le mal » pour le faire enrager. « Il m'a ôté la vue, il ne m'a pas ôté la pensée du mal. » Il raconte à la Chouette pour quelle raison il l'a fait rechercher : « Je m'ennuyais, moi, tout seul avec ces honnêtes gens. »

Pour satisfaire la volupté monacale, la volupté bestiale, qu'il prend à l'humiliation volontaire de l'homme, Eugène Sue nous montre le Maître d'école, à genoux devant cette vieille sorcière de Chouette et ce petit démon de Tortillard, les suppliant de ne pas l'abandonner; mais notre grand moraliste oublie qu'il offre ainsi à la Chouette la primeur d'une jouissance diabolique. De même qu'en le privant violemment de la vue Rodolphe a démontré au criminel la puissance de la violence physique dont il veut lui représenter l'inanité, Eugène Sue apprend ici au Maître d'école à reconnaître pour de bon cette fois la puissance de la totale sensualité. Il lui fait comprendre que, sans elle, l'homme n'est plus un homme, mais devient la cible sans défense des railleries des enfants. Il le convainc que le monde a mérité les crimes que lui, Maître d'école, a fait subir au monde puisqu'il lui suffit de perdre la vue pour que le monde le maltraite. Il lui ôte sa dernière illusion humaine, car le Maître d'école croyait à l'attachement de la Chouette. N'avait-il pas déclaré à Rodolphe « qu'elle se jetterait au feu pour lui » ? Par contre, Eugène Sue a la satisfaction d'entendre le maître d'école au paroxysme du désespoir pousser ce cri : « Mon Dieu !mon Dieu ! mon Dieu ! »

Le Maître d'école a appris à « prier » ! Et Eugène Sue trouve dans « cet appel involontaire à la commisération divine quelque chose de providentiel ».

Cette prière involontaire, voilà la première conséquence de la Critique à la Rodolphe. Elle est immédiatement suivie d'une expiation involontaire à la ferme de Bouqueval, où le Maître d'école voit en rêve les fantômes des gens qu'il a tués [12].

Nous passons l'ample description de ce rêve, et nous retrouvons le Maître d'école, amendé selon la Critique, dans la cave de Bras-Rouge, chargé de chaînes, à demi dévoré par les rats, à demi mort de faim, rendu à demi fou par les tortures de la Chouette et de Tortillard et poussant des hurlements de bête [13]. Tortillard lui a livré la Chouette. Examinons-le pendant l'opération qu'il lui fait subir. Il ne se contente pas de copier Rodolphe, le héros, extérieurement, en arrachant les yeux à la Chouette; il le copie encore moralement en reproduisant l'hypocrisie de Rodolphe et en parant son acte cruel de locutions dévotes. Dès qu'il a la Chouette en son pouvoir, le Maître d'école manifeste « une joie effrayante », et sa voix tremble de fureur [14].

« Tu sens bien, dit-il, que je ne veux pas en finir tout de suite... Torture pour torture ! Il faut que je te parle longuement avant de te tuer... Ça va être affreux pour toi... D'abord, vois-tu, depuis ce rêve de la ferme de Bouqueval, qui m'a remis sous les yeux tous nos crimes, depuis ce rêve qui a manqué de me rendre fou... qui me rendra fou... il s'est passé en moi un changement étrange... J'ai eu horreur de ma férocité passée... D'abord, je ne t'ai pas permis de martyriser la Goualeuse... cela n'était rien encore... En m'enchaînant ici dans cette cave, en m'y faisant souffrir le froid et la faim... tu m'as laissé tout à l'épouvante de mes réflexions. Oh ! tu ne sais pas ce que c'est d'être seul... L'isolement m'a purifié. Je ne l'aurais pas cru possible... Une autre preuve... que je suis peut-être moins scélérat qu'autrefois, c'est que j'éprouve une joie infinie à te tenir là, monstre, non pour me venger, moi... mais pour venger nos victimes. Oui, j'aurai accompli un devoir, quand, de ma propre main, j'aurai puni ma complice... J'ai maintenant horreur de mes meurtres passés, et pourtant... ne trouves-tu pas cela bizarre ? C'est sans crainte, c'est avec sécurité que je vais commettre sur toi un meurtre affreux, avec des raffinements affreux. Dis... dis... conçois-tu cela [15] ? »

Dans ces quelques paroles, le Maître d'école parcourt toute la gamme de la casuistique morale.

Sa première déclaration exprime franchement le plaisir que lui cause la vengeance : torture pour torture ! Il veut tuer la Chouette, il veut prolonger son agonie par un sermon interminable; et, sophistique délicieuse, le discours par lequel il la martyrise est un sermon moral. Il prétend que le rêve de Bouqueval l'a amendé. Il révèle en même temps quel a été exactement l'effet réel de ce rêve en avouant qu'il a manqué de le rendre fou, qu'il le rendra fou. Pour prouver. son amendement, il rappelle qu'il a empêché le martyre de Fleur-de-Marie. Chez Eugène Sue, il faut que les personnages, d'abord le Chourineur, et ici le Maître d'école, expriment comme étant leur réflexion à eux le mobile conscient de leur action, les intentions littéraires qui déterminent l'auteur à les faire agir de telle ou telle façon. Il faut constamment qu'ils disent : sur ce point je me suis amendé, ou sur cet autre, ou encore sur cet autre. Comme ils n'accèdent pas à une vie vraiment riche, il faut que leur langue ajoute un accent vibrant à des traits insignifiants, comme ici la protection accordée à Fleur-de-Marie.

Après avoir exposé l'effet bienfaisant du rêve du Bouqueval, il faut que le maître d'école explique pour quelles raisons Eugène Sue l'a fait enfermer dans une cave, Il faut qu'il trouve raisonnable le procédé du romancier. Il faut qu'il dise à la Chouette : en m'enfermant dans une cave, en me faisant ronger par les rats, en me faisant souffrir la faim et la soif, tu as parachevé mon amendement. La solitude m'a purifié.

Les hurlements de bête fauve, la rage furieuse, l'horrible plaisir de la vengeance avec lesquels le Maître d'école accueille la Chouette démentent cette phraséologie morale. Ils trahissent le caractère des réflexions qu'il a faites dans son cachot.

Il semble que le Maître d'école se rende compte lui-même de ces contradictions; mais, moraliste critique, il saura bien les concilier.

La « joie sans bornes » de tenir la Chouette en son pouvoir, il va précisément la donner comme un signe de son amendement. Son désir de vengeance, en effet, n'est pas un désir naturel, mais un désir moral. Ce n'est pas lui-même qu'il veut venger, ce sont les victimes des crimes que lui et la Chouette ont commis ensemble. En la tuant, ce n'est pas un assassinat qu'il commet, c'est un devoir qu'il accomplit. Il ne se venge pas sur elle; juge impartial, il punit sa complice. Il a horreur de ses meurtres passés, et cependant — émerveillé lui-même de sa propre casuistique — « il demande à la Chouette : Ne trouves-tu pas cela bizarre ? C'est sans crainte, c'est avec sécurité que je vais te tuer ». Pour des raisons morales qu'il n'indique pas, il savoure en même temps l'évocation de ce « meurtre affreux, meurtre avec des raffinements affreux », qu'il s'apprête à commettre.

Que le Maître d'école tue la Chouette, cela correspond à son caractère, surtout après la cruauté avec laquelle elle l'a maltraité. Mais qu'il la tue pour des raisons morales, qu'il donne une interprétation morale à sa volupté barbare de commettre le meurtre affreux, les raffinements affreux ; qu'il prouve son repentir des meurtres passés précisément en commettant un nouveau meurtre; que, d'assassin simple, il devienne un assassin à double sens, un assassin moral - voilà le résultat glorieux obtenu par la cure critique que lui a fait subir Rodolphe.

La Chouette essaie d'échapper au Maître d'école. Il s'en aperçoit et la retient ferme.

« Tiens-toi donc, la Chouette, il faut que je finisse de t'expliquer comment peu à peu j'en suis venu à me repentir... Cette révélation te sera odieuse... et elle te prouvera aussi combien je dois être impitoyable dans la vengeance que je veux exercer sur toi au nom de nos victimes. Il faut que je me hâte. La joie de te tenir là me fait bondir le sang. J'aurai le temps de te rendre les approches de la mort effroyables en te forçant à m'entendre... Je suis aveugle, et ma pensée prend une forme, un corps, pour me représenter incessamment, d'une manière visible, presque palpable, les traits de mes victimes... Les idées obsédantes s'imaginent presque matériellement dans le cerveau... Quand, au repentir, se joint une expiation d'une effrayante sévérité, une expiation qui change votre vie en une longue insomnie remplie d'hallucinations vengeresses ou de réflexions désespérées, peut-être alors le pardon des hommes succède-t-il aux remords et à l'expiation [16]. »

Le Maître d'école persiste dans son hypocrisie qui, à chaque instant, s'avère hypocrisie. La Chouette doit apprendre comment il en est venu peu à peu à se repentir. Cette révélation lui sera odieuse, à elle, puisqu'elle prouvera que c'est son devoir à lui d'exercer sur elle une vengeance impitoyable, non en son nom personnel, mais au nom de leurs communes victimes. Mais le Maître d'école s'interrompt tout à coup dans son exposé didactique. Il faut qu'il « se hâte », comme il dit, de faire son cours, car la joie de la tenir là lui fait bondir le sang dans les veines : belle raison morale d'abréger son exposé. Puis il se calme à nouveau les sangs. Tout le temps qu'il consacre à lui prêcher la morale n'est pas perdu, en effet, pour sa vengeance. Il « rendra [à la Chouette] les approches de la mort effroyables »; autre raison morale de faire traîner son sermon. Et après l'énoncé de ces raisons morales, il peut tranquillement reprendre son texte moral au point où il l'a laissé.

Le Maître d'école décrit justement l'état où l'isolement du monde extérieur plonge l'homme. Que, pour un homme, le monde sensible devienne une pure idée, et les pures idées se métamorphosent pour lui en êtres sensibles. Les hallucinations de son cerveau prennent des formes corporelles. Dans son esprit naît un monde de spectres tangibles, palpables. Tel est le mystère de toutes les pieuses visions, telle est en même temps la forme générale de la folie. C'est pourquoi le Maître d'école, qui répète les phrases de Rodolphe sur « la puissance du repentir et de l'expiation alliées à d'effroyables tortures », les répète déjà comme un demi-fou et confirme ainsi effectivement la connexion existant entre la conscience chrétienne du péché et la démence. De même, lorsqu'il considère la métamorphose de la vie en une nuit de rêves, remplie d'hallucinations, comme le vrai résultat du repentir et de l'expiation, le Maître d'école énonce le vrai mystère de la Critique pure et de l'amendement chrétien. Cet amendement consiste précisément à métamorphoser l'homme en spectre et sa vie en une vie de songe.

Eugène Sue sent à ce moment combien les pensées salutaires de Rodolphe qu'il fait répéter bêtement par le bandit aveugle sont discréditées par les procédés que celui-ci emploie à l'égard de la Chouette. Aussi prête-t-il au Maître d'école ces mots :

« La salutaire influence de ces pensées est telle que ma fureur s'apaise [17]. »

Le Maître d'école avoue donc maintenant que son courroux moral n'était qu'une fureur profane.

« Le courage, la force, la volonté me manquent pour te tuer... non, ce n'est pas à moi de verser ton sang... ce serait un meurtre [il appelle les choses par leur nom], meurtre excusable peut-être, mais ce serait toujours un meurtre [18]. »

À point nommé, la Chouette porte un coup de stylet au Maître d'école. Eugène Sue peut alors lui faire tuer la Chouette sans plus de casuistique morale.

« Il poussa un cri de douleur... Les ardeurs féroces de sa vengeance, de sa rage, ses instincts sanguinaires, brusquement réveillés et exaspérés par cette attaque, firent une explosion soudaine, terrible, où s'abîma sa raison, déjà fortement ébranlée. Ah ! vipère, j'ai senti ta dent !... Tu seras comme moi... sans yeux ! [19]

Et, de ses ongles, il lui arrache les yeux.

Au moment où éclate la nature du Maître d'école que la cure de Rodolphe n'a fait que recouvrir d'un vernis hypocrite, sophistiqué et n'a domptée que par l'ascétisme, l'explosion est d'autant plus violente et plus terrible. Il faut savoir gré à Eugène Sue d'avouer que la raison du Maître d'école était déjà fortement ébranlée par tous les événements que Rodolphe avait préparés.

« La dernière lueur de l'intelligence de ce misérable s'éteignit dans ce cri d'épouvante, dans ce cri de damné... [Il voit les fantômes des assassinés.] Il s'agite et rugit comme un animal en furie. Il torture la Chouette à mort. »

M. Szeliga marmotte dans sa barbe :

« Avec le Maître d'école ne peut s'opérer une métamorphose (!) aussi rapide (!) et aussi heureuse (!) qu'avec le Chourineur. »

Après avoir fait de Fleur-de-Marie une pensionnaire du couvent, Rodolphe fait du Maître d'école un pensionnaire de la maison de fous de Bicêtre [20]. Il a paralysé sa force morale comme sa force physique. À juste titre d'ailleurs. Car il a péché par sa force morale aussi bien que par sa force physique; or, d'après la théorie pénale de Rodolphe, il faut anéantir les forces pécheresses.

Mais M. Eugène Sue n'a pas encore achevé «l'expiation et le repentir, joints à une vengeance terrible ». Le Maître d'école retrouve la raison; mais, craignant d'être livré à la justice, il reste à Bicêtre et simule la folie. M. Sue oublie que « chacune de ses paroles devait être une prière », mais qu'elles sont plutôt en fin de compte les hurlements et la rage inarticulés d'un fou. À moins que, par ironie, M. Sue ne mette cette manifestation de la vie sur le même rang que la prière !

L'idée de la peine que Rodolphe applique en privant de la vue le maître d'école, cet isolement de l'homme réduit à son âme et coupé du monde extérieur, la conjonction de la peine juridique et de la torture théologique, tout cela trouve sa réalisation la plus nette... dans le système cellulaire. C'est pourquoi M. Sue célèbre aussi le système cellulaire.

« Que de siècles il fallut pour reconnaître [la dépravation des prisons] qu'il n'est qu'un seul remède à cette lèpre envahissante qui menace le corps social : l'isolement. »

M. Sue partage l'opinion des gens comme il faut qui expliquent l'extension des crimes par le système des prisons. Pour soustraire le criminel à la mauvaise société, ils l'abandonnent à sa propre société.

M. Eugène Sue déclare :

« Nous nous estimerions heureux si notre faible voix pouvait être entendue parmi toutes celles qui demandent avec une si juste et si impatiente insistance l'application complète, absolue, du système cellulaire. »

Le vœu de M. Sue ne s'est réalisé que partiellement. Dans les débats qui ont eu lieu cette année à la Chambre des députés sur le système cellulaire, les défenseurs officiels de ce système ont dû reconnaître eux-mêmes qu'il aboutissait tôt ou tard à rendre les détenus fous. Il a donc fallu convertir en déportation toutes les peines de prison excédant dix ans.

Si MM. Tocqueville et Beaumont [21] avaient étudié à fond le roman d'Eugène Sue, ils auraient sans faute fait triompher l'application absolue, complète du système cellulaire.

En effet, Eugène Sue, s'il ôte la société aux criminels ayant leur raison, pour les faire devenir fous, donne de la société aux fous pour les ramener à la raison. « L'expérience prouve que, pour les aliénés, l'isolement est aussi funeste qu'il est salutaire pour les détenus criminels [22]. »

Si donc M. Sue, pas plus que Rodolphe, son héros critique, n'a dépouillé le droit du moindre secret, ni en préconisant la théorie pénale catholique, ni en vantant le système cellulaire cher aux méthodistes, il a en revanche enrichi la médecine de nouveaux mystères. Et, en fin de compte, il y a tout autant de mérite à découvrir de nouveaux mystères qu'à dévoiler des mystères anciens. En plein accord avec M. Sue, la Critique critique nous rapporte, après que le Maître d'école a été privé de la vue :

« Il ne croit même pas ceux qui lui disent qu'il ne voit plus clair. »

Le Maître d'école ne pouvait pas croire à sa cécité, parce qu'en réalité il y voyait encore. M. Sue décrit une cataracte d'un genre nouveau, il énonce un mystère réel pour l'ophtalmologie de la Masse, l'ophtalmologie non critique.

Après l'opération, la pupille est blanche. Il s'agit donc d'une cataracte lenticulaire. Sans doute a-t-on pu la provoquer jusqu'ici presque sans douleur par lésion du cristallin, encore que l'opération ne soit tout de même pas totalement indolore. Mais comme les médecins n'atteignent ce résultat que par voie naturelle, et non par voie critique, il ne restait après la lésion qu'à attendre l'inflammation avec son exsudation de plasma pour obtenir un obscurcissement du cristallin.

Un miracle et un mystère plus grands encore s'opèrent au chapitre III du troisième tome. Il s'agit du Maître d'école.

L'aveugle recouvre la vue :

« La Chouette, le Maître d'école et Tortillard... virent le prêtre et Fleur-de-Marie. »

Si nous ne voulons pas interpréter cela comme un miracle littéraire selon le précédent de la Kritik der Synoptiker, il faut admettre que le Maître d'école s'est fait opérer de sa cataracte. Plus tard, le voilà de nouveau aveugle. Il s'est donc servi trop tôt de ses yeux; l'excitation lumineuse a provoqué une inflammation qui s'est terminée par une paralysie de la rétine et a occasionné une amaurose incurable. Si ce processus n'exige ici qu'une seconde, voilà un nouveau mystère pour l'ophtalmologie non critique.

b: Récompense et châtiment. La double justice, avec tableau.

Notre héros Rodolphe dévoile la nouvelle théorie qui, par la récompense des bons et le châtiment des méchants, empêche la société de s'écrouler. Considérée du point de vue non critique, cette théorie n'est autre que la théorie de la société actuelle. Elle n'est certes pas en reste pour récompenser les bons et châtier les méchants ! Par rapport à ce mystère dévoilé, quelle absence de Critique chez le communiste « massif » Owen, qui voit dans la peine et la récompense la sanctification des différences sociales et l'expression parfaite d'une dépravation servile.

On pourrait croire à une révélation nouvelle quand Eugène Sue fait émaner les récompenses de la justice — il s'agit du pendant de !a justice criminelle — et que, mécontent d'une juridiction, il en invente deux. Par malheur, ce mystère dévoilé est lui aussi la répétition d'une vieille théorie, amplement développée par Bentham dans l'ouvrage cité plus haut. On ne disputera pas à M. Eugène Sue, en revanche, l'honneur d'avoir fait preuve d'incomparablement plus de critique que Bentham dans la motivation et le développement de son projet ! Tandis que l'Anglais de la Masse demeure toujours sur terre, la déduction de M. Sue s'élève dans la région critique des hauteurs célestes. Voici ce qu'il expose :

« Pour effrayer les méchants, on matérialise les effets de la colère céleste qu'on anticipe. Pourquoi ne pas matérialiser pareillement et anticiper sur terre les effets des récompenses divines accordées aux bons ? »

D'un point de vue non critique, c'est l'inverse : on a simplement, dans la théorie céleste du crime, idéalisé la théorie terrestre, de même que, dans la récompense divine, on a simplement idéalisé le très humain système du domestique à gages. La société certes ne récompense pas tous les bons, mais avouons que c'est absolument indispensable si l'on veut que la justice divine ait quand même quelque supériorité sur la justice humaine.

M. Sue donne ensuite, pour illustrer sa justice distributive de récompenses critiques, « un exemple de ce dogmatisme féminin» que M. Edgar a critiqué chez Flora Tristan avec tout le « Calme de la connaissance », « dogmatisme » qui prétend posséder une formule et la tire des catégories de « l'existant ». M. Eugène Sue met en parallèle avec chaque partie de la justice criminelle existante, qu'il laisse subsister, un contre-type de la justice qui récompense, décalqué jusque dans le détail. Pour faciliter la compréhension du lecteur, nous allons rassembler en un tableau (ci-après) sa double description.

Ébloui par ce tableau, M. Sue s'écrie :

« Hélas ! c'est une utopie ! mais supposez qu'une société soit organisée de telle sorte [23] ! »

Telle serait donc l'organisation critique de la société. Il nous faut défendre formellement cette organisation contre Eugène Sue qui lui reproche d'être restée jusqu'ici une utopie. Une fois de plus, Eugène Sue a oublié quelque chose : le « prix de vertu » qui est attribué chaque année à Paris et dont il a lui-même parlé. Ce prix a même une double forme : le prix matériel ou prix Monthyon pour les nobles actions accomplies par des hommes ou des femmes, et le prix des rosières pour les jeunes filles les plus sages. Dans ce dernier cas, il ne manque même pas la couronne de roses réclamée par Eugène Sue.

Quant à l'espionnage de la vertu et à la surveillance de la haute charité morale, voilà bien longtemps que les Jésuites les ont organisés. En outre, le Journal des Débats, Le Siècle, Les Petites Affiches de Paris [24], etc., signalent et dénoncent chaque jour, à prix coûtant, les vertus, nobles actions et mérites de tous les coulissiers de Paris, sans compter que chaque parti possède son propre organe pour signaler et dénoncer ses nobles actions politiques.

Le vieux Voss [25] a déjà noté qu'Homère valait mieux que ses dieux.

TABLEAU DE LA JUSTICE CRITIQUEMENT COMPLÈTE

JUSTICE EXISTANTE

JUSTICE CRITIQUE COMPLÉTIVE

Nom : Justice criminelle.

Nom : Justice vertueuse.

Signalement : Tient dans la main un glaive pour raccourcir d'une tête les méchants.

Signalement : Tient dans la main une couronne pour grandir d'une tête les bons.

But : Punition du méchant, emprisonnement, infamie, privation de la vie. Le peuple apprend le terrible châtiment du méchant.

But : Récompense du bon, repas gratuits, honneur, conservation de la vie. Le peuple apprend le triomphe éclatant du bon.

Moyens pour découvrir les méchants : Espionnage policier, mouchards chargés de détecter le méchant.

Moyens pour découvrir les bons : Espionnage de la vertu, mouchards chargés de détecter l'homme vertueux.

Comment décider si quelqu'un est méchant : Assises du crime [26]. Le ministère public signale les crimes de l'accusé et les dénonce à la vindicte publique.

Comment décider si quelqu'un est bon : Assises de la vertu [27].

Le ministère public signale les belles actions de l'accusé et les dénonce à la reconnaissance publique.

État du criminel après le verdict : Il est sous la surveillance de la haute police. Il est nourri en prison. L'État fait des frais pour lui.

État du vertueux après le verdict : Il est sous la surveillance de la haute charité morale. Il est nourri chez lui. L'État fait des frais pour lui.

Exécution : Le criminel monte sur l'échafaud.

Exécution : Juste en face de l'échafaud du criminel se dresse un pavois où monte le grand homme de bien. C'est le pilori de la vertu.

Il nous est donc permis de tenir la « révélation du mystère des mystères », Rodolphe, pour responsable des idées d'Eugène Sue.

Szeliga ajoute d'ailleurs :

« Les passages par lesquels Eugène Sue interrompt le récit, introduit et conclut des épisodes, sont en outre fort nombreux, et tous sont de la Critique. »

c: Abolition de la barbarie au sein de la civilisation et de l'absence de droit dans l'État.

Le moyen préventif que le droit utilise pour supprimer les crimes et par suite la barbarie au sein de la civilisation consiste en la « tutelle protectrice que l'État assume sur les enfants des suppliciés et des condamnés à la réclusion perpétuelle ». Sue veut organiser avec plus de libéralisme la répartition des crimes. Aucune famille ne doit plus posséder de privilège héréditaire sur le crime — la libre concurrence des crimes doit l'emporter sur le monopole [28].

Quant à « l'absence de droit dans I'État », M. Sue la supprime par la réforme du Code pénal dans son chapitre sur « l'abus de confiance», et surtout par l'institution de I'assistance judiciaire gratuite. M. Sue trouve qu'au Piémont, en Hollande, etc., où existe l'avocat des pauvres, l'absence de droit dans l'État est supprimée. Le seul reproche que l'on puisse faire à la législation française, c'est de ne pas rétribuer l'avocat des pauvres, de ne pas l'affecter exclusivement aux pauvres; et de tracer trop étroitement la délimitation légale de la pauvreté. Comme si la privation de droit ne commençait pas pour de bon dans le procès lui-même, et comme si l'on ne savait pas depuis longtemps en France que le droit ne donne rien, mais se contente de sanctionner ce qui existe. On dirait que la distinction, devenue banale, entre le droit et le fait est restée pour le romancier critique un mystère de Paris.

Si, à la révélation critique des mystères juridiques, on ajoute encore les grandes réformes qu'Eugène Sue veut introduire dans le monde des huissiers, on comprendra le journal parisien Satan [29]. Dans ce journal, un quartier de la ville écrit à ce « grand réformateur à tant la ligne » que ses rues manquent encore de l'éclairage au gaz. M. Sue répond qu'il remédiera à cet inconvénient au sixième volume de son Juif errant. Un autre quartier se plaint de l'insuffisance de l'instruction élémentaire. M. Sue promet de réaliser la réforme de l'instruction élémentaire dans ce quartier au dixième volume de son Juif errant.


Notes

[1] Ce terme est en français dans le texte dans tout le développement.

[2] Les Mystères de Paris, I° partie, ch. XX

[3] Le premier parmi ses égaux.

[4] Ibidem, I° partie. ch. XXI.

[5] Eugène Sue revient sur ce point au chapitre II, 10e partie, des Mystères de Paris, à propos d'une exécution capitale.

[6] BENTHAM Jeremy (1748-1882) : philosophe et sociologue anglais, théoricien de l'utilitarisme.

[7] GANS Eduard (1797-1839) : professeur de droit de l'Université de Berlin. Hégélien. A publié des cours de Hegel.

[8] Cité par Lénine : Cahiers philosophiques, Œuvres complètes, p. 35.

[9] Les Mystères de Paris, Ire partie, ch. 21.

[10] Ibidem, Ire partie, ch. XV, en français dans le texte.

[11] Ibidem, 3e partie, ch. 1.

[12] Les Mystères de Paris, 3e partie, ch. VIII.

[13] Ibidem, 6e partie, ch. VI.

[14] Ibidem, 6e partie, ch. VII.

[15] Toute la citation est en français dans le texte.

[16] Toute la citation est en français dans le texte.

[17] La citation est en français dans le texte.

[18] La citation est en français dans le texte.

[19] Les Mystères de Paris, 9e partie, ch. XV.

[20] Les Mystères de Paris, 9e partie, ch. XV.

[21] TOCQUEVILLE Alexis de (1805-1859), historien et homme politique français, auteur notamment du traité : De la Démocratie en Amérique. BEAUMONT DE La BONNINIÈRE Gustave (1802-1866), journaliste et homme politique. A publié des ouvrages sur l'esclavage et sur les établissements pénitentiaires d'Amérique.

[22] Les Mystères de Paris, 9e partie, ch. XV.

[23] La citation en français dans le texte.

[24] Journal des Débats, abréviation du titre du quotidien français Journal des débats politiques et littéraires, fondé à Paris en 1789, devenu un organe gouvernemental sous la monarchie de juillet.
Le Siècle, quotidien qui parut à Paris de 1836; à 1939, organe, vers 1840, de la fraction de la petite bourgeoisie modérée, acquise à des réformes constitutionnelles.
Les Petites Affiches de Paris, fondé en 1612 ; son succès venait des annonces et faits divers qui remplissaient ses colonnes.

[25] Voss Johann Heinrich (1736-1819) : écrivain et philologue allemand, célèbre par ses traductions d'Homère, de Virgile, etc.

[26] En allemand et en français dans le texte.

[27] En allemand et en français dans le texte.

[28] Allusion à la famille Martial des Mystères de Paris où l'on est criminel pour ainsi dire « de père en fils » (6e partie, chap. I, II, VI).

[29] Satan, journal satirique qui parut à Paris de 1840 à 1844.


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