1848-49

Marx et Engels journalistes au coeur de la révolution...

Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec.


La Nouvelle Gazette Rhénane

K. Marx

La contre-révolution à Berlin

n° 141, 12 novembre 1848


Cologne, 11 novembre.

Le ministère Pfuel était un « malentendu », le ministère Brandenburg en est le véritable sens. Le ministère Pfuel était le sommaire, le ministère Brandenburg est le texte complet.

Brandenburg à l'Assemblée et l'Assemblée à Brandebourg [1].

Voilà l'épitaphe de la maison de Brandebourg [2].

On a admiré l'empereur Charles-Quint parce qu'il se fit enterrer de son vivant [3]. Graver une mauvaise plaisanterie sur sa pierre tombale, c'est pire que l'empereur Charles-Quint avec son code de justice criminelle [4].

Brandenburg à l'Assemblée et l'Assemblée à Brandebourg !

Il y eut une fois un roi de Prusse qui fit son apparition à l'Assemblée. Ce n'était pas le véritable Brandenburg. Le mar­quis de Brandenburg qui parut avant-hier à l'Assemblée, voilà le véritable roi de Prusse.

Le corps de garde à l'Assemblée, l'Assemblée au corps de garde ! C'est-à-dire : « Brandenburg à l'Assemblée, l'Assemblée à Brandebourg ! »

Ou bien l'Assemblée de Brandebourg - on sait que Brandebourg est situé dans la province de Brandebourg -se rendra-t-elle maîtresse... de Brandenburg à l'Assemblée ? Brandenburg cherchera-t-il protection auprès de l'Assemblée comme le fit naguère Capet auprès d'une autre assemblée [5] ?

Brandenburg à l'Assemblée et l'Assemblée à Brandebourg. Voilà un mot d'ordre équivoque, ambigu qui porte en soi le destin.

On sait qu'il est infiniment plus facile aux peuples de venir à bout des rois que des assemblées législatives. L'histoire possède un catalogue de vains soulèvements du peuple contre les assemblées nationales. Elle n'offre que deux grands cas d'exception. Le peuple anglais, en la personne de Cromwell, dispersa le Long Parlement [6], le peuple français, en la personne de Bonaparte, dispersa le Corps législatif [7]. Mais il y avait longtemps que le Long Parlement était devenu un parlement croupion et le Corps législatif un cadavre.

Les rois sont-ils plus heureux que les peuples dans leurs émeutes contre les assemblées législatives ?

Charles II, Jacques II, Louis XVI,Charles X,voilà une galerie d'ancêtres peu prometteuse.

Mais en Espagne, en Italie, il y a des prédécesseurs plus riants. Et récemment à Vienne ?

Mais n'oublions pas qu'à Vienne siégeait un Congrès des peuples et que les représentants des peuples slaves, à l'exception des Polonais, sont passés, musique en tête, dans le camp de l'Empereur [8].

La guerre de la camarilla de Vienne contre la Diète était en même temps la guerre de la Diète slave contre la Diète allemande. En revanche, à l'Assemblée de Berlin, ce ne sont pas les Slaves qui ont fait la scission, mais seulement les esclaves ; les esclaves ne sont pas un parti, ce sont tout au plus l'arrière­-ban d'un parti. La droite de Berlin, en se retirant [9], n'apporte aucune force au camp ennemi, elle le contamine par une faiblesse mortelle, par la trahison.

En Autriche, le parti slave a triomphé avec la camarilla; il va maintenant lui disputer le butin. Si la camarilla de Berlin triomphe, elle n'aura pas à partager le triomphe avec la droite, elle aura à le faire valoir contre la droite; elle lui donnera un pourboire,et des coups de pied.

En s'opposant à l'Assemblée, la couronne prussienne, en tant que couronne absolue, est dans son droit. Mais l'Assemblée est dans son tort parce qu'elle ne s'oppose pas à la couronne en tant qu'assemblée absolue. Il lui fallait avant arrêter les ministres prussiens pour haute trahison, haute trahison de la souveraineté du peuple. Elle devait bannir et mettre hors la loi tout fonctionnaire qui obéit à d'autres ordres qu'aux siens.

Il serait cependant possible que la faiblesse politique avec laquelle l'Assemblée nationale agit à Berlin devienne une force civique dans les provinces.

La bourgeoisie aurait tant aimé transformer à l'amiable la royauté féodale en royauté bourgeoise. Après avoir arraché au parti féodal les blasons, les titres qui froissaient sa fierté bourgeoise et les revenus attachés à la propriété féodale en violation du mode d'appropriation bourgeois, elle aurait tant aimé épouser le parti féodal et assujettir le peuple en commun avec lui. Mais la vieille bureaucratie ne veut pas tomber au rang de servante d'une bourgeoisie jusqu'à présent sous sa férule. Le parti féodal ne veut pas sacrifier ses distinctions nobiliaires et ses intérêts sur l'autel de la bourgeoisie. Et la couronne enfin voit dans les éléments de la vieille société féodale dont elle est la plus haute émanation, son véritable terrain social et national, alors qu'elle voit dans la bourgeoisie une terre artificielle et étrangère qui la soutient seulement à condition qu'elle dépérisse.

La bourgeoisie transforme l'enivrant « droit divin » en un titre juridique dégrisant, la souveraineté du sang en souveraineté du papier, le soleil royal en lampe astrale bourgeoise.

Mais la royauté ne s'est pas laissé convaincre par les bavardages de la bourgeoisie. Elle répond à sa demi-révolution par une contre-révolution intégrale. Elle a précipité de nouveau la bourgeoisie dans les bras de la révolution, dans les bras du peuple, en lui criant : « Brandenburg à l'Assemblée et l'Assemblée à Brandebourg ! »

Si nous avouons ne pas attendre de la bourgeoisie une réponse qui soit à la hauteur de la situation, nous ne devons pas omettre de remarquer d'autre part qu'en se soulevant contre l'Assemblée nationale la couronne cherche refuge dans des demi-mesures hypocrites et se cache la tête sous l'apparence constitutionnelle au moment même où elle cherche à dépouiller cette apparence qui lui pèse.

Brandenburg se fait donner par le pouvoir central allemand l'ordre de faire son coup d'État. Les régiments de la garde sont entrés à Brandebourg sur ordre du pouvoir central. La contre-révolution de Berlin se produit sur ordre du pouvoir central allemand. Brandenburg donne à Francfort l'ordre de lui donner cet ordre. On renie sa souveraineté au moment où l'on veut l'établir. M. Bassermann a saisi naturellement à deux mains l'occasion de jouer le valet comme un maître. Mais il a la satisfaction de voir le maître jouer de son côté le valet.

Quelle que soit la façon dont les dés tombent à Berlin, le dilemme est posé : le roi ou le peuple - et le peuple vaincra au cri de « Brandenburg à l'Assemblée et l'Assemblée à Brandebourg ».

Il est possible que nous soyons encore mis à rude école mais c'est l'école préparatoire à la révolution totale.


n° 141, 12 novembre 1848, Deuxième édition

Cologne, 11 novembre.

La révolution européenne décrit un mouvement circulaire. Elle a commencé en Italie, c'est à Paris qu'elle a pris un caractère européen, c'est à Vienne que fut donnée la première réplique à la révolution de février, et à Berlin la réplique à la révolution de Vienne. C'est en Italie, à Naples, que la contre­-révolution européenne a porté son premier coup, c'est à Paris - pendant les journées de juin - qu'elle a pris un caractère européen, c'est Vienne qui subit le premier contrecoup de la contre-révolution de juin, c'est à Berlin qu'elle s'accomplit et se compromet. De Paris le chant du coq gaulois réveillera encore une fois l'Europe [10].

Mais à Berlin la contre-révolution se compromet. À Berlin tout se compromet, même la contre-révolution.

À Naples, les lazzaroni unis à la royauté contre la bourgeoisie.

À Paris, la plus grande lutte historique qui ait jamais eu lieu. La bourgeoisie unie aux lazzaroni contre la classe ouvrière.

À Vienne tout un essaim de nationalités qui croient que la contre-révolution les émancipera. En outre, contre les ouvriers, la perfidie secrète de la bourgeoisie et la Légion académique. Lutte à l'intérieur de la milice civique elle-même. Finalement l'attaque du peuple, ce qui fournit à la Cour un prétexte pour attaquer.

À Berlin rien de tout cela. La bourgeoisie et le peuple d'un côté, - les sous-officiers de l'autre.

Wrangel et Brandenburg, deux hommes sans tête, sans cœur, sans tendance, rien que des moustaches. - Voilà ce qui fait pendant à cette assemblée nationale qui ronchonne, qui finasse, incapable de prendre une décision.

Vouloir ! Que ce soit le vouloir d'un âne, d'un bœuf, d'une moustache. Vouloir, voilà le seul impératif face aux ronchons sans volonté de la révolution de mars. Et la Cour de Prusse qui n'a pas de volonté, aussi peu de volonté que l'Assemblée nationale, va trouver les deux hommes les plus bêtes de la Monarchie et dit à ces deux lions : « Représentez le vouloir ». Pfuel avait encore un grain de cervelle. Mais devant la bêtise absolue les raisonneurs des conquêtes de mars reculent de peur.

« Contre la bêtise, les Dieux eux-mêmes luttent en vain [11] », s'écrie l'Assemblée nationale consternée.

Et ces Wrangel, ces Brandenburg, ces cerveaux obtus, eux qui peuvent vouloir parce qu'ils n'ont pas de volonté propre, parce qu'ils veulent ce qu'on leur ordonne, qui sont trop bêtes pour être déconcertés par des ordres qu'on leur donne d'une voix bredouillante, d'une lèvre tremblotante, eux aussi ils se compromettent en ne déclenchant pas la lutte, la seule affaire qui soit à la mesure de ces démolisseurs.

Wrangel ne trouve rien de mieux à dire que d'avouer ne connaître qu'une seule Assemblée nationale, celle qui obéit aux ordres ! Brandenburg reçoit une leçon d'usages parlementaires, et après avoir indigné la Chambre par son jargon cru et répugnant de sous-officier, il laisse « le tyran subir la supertyrannie » et obéit aux ordres de l'Assemblée nationale endemandant très humblement la parole qu'il voulait prendre l'instant d'avant.

« J'aimerais mieux être un pou dans une toison de brebis qu'une telle sottise [12]. »

La calme attitude de Brandenburg nous amuse; elle fait échec aux idéaux du corps des sous-officiers prussiens.

Mais l'Assemblée nationale ? Pourquoi ne parle-t-elle pas de mise hors la loi ? Pourquoi ne proscrit-elle pas les Wrangel ? Pourquoi aucun député ne s'avance-t-il au milieu des baïonnettes de Wrangel pour le déclarer hors la loi et pour haranguer la soldatesque ?

Que l'Assemblée nationale de Berlin feuillette Le Moniteur, Le Moniteur de 1789-95 [13].

Et nous, qu'allons-nous faire ?

Nous refusons les impôts. Un Wrangel, un Brandenburg comprendront, car ces êtres apprennent l'arabe des Hyghlans [14], qu'ils portent une épée et touchent un uniforme et une solde. Mais d'où viennent l'épée, l'uniforme et la solde ? Cela ils ne le comprennent pas.

Il n'y a plus qu'un moyen de vaincre la royauté - jusqu'à l'époque de l'anti-révolution de juin à Paris qui aura lieu en décembre [15].

La royauté ne brave pas seulement le peuple, elle brave la bourgeoisie.

Il faut donc la vaincre sur le mode bourgeois.

Et comment peut-on vaincre la royauté sur le mode bourgeois ?

En l'affamant.

Et comment l'affame-t-on ?

En lui refusant les impôts.

Pensez-y ! Tous les princes de Prusse, tous les Brandenburg et tous les Wrangel ne produisent pas de pain de munition. C'est vous qui produisez vous-mêmes le pain de munition.


n° 142, 14 novembre 1848

 

Cologne, 13 novembre.

Répétant l'histoire de l'Assemblée française qui trouva fermée la salle officielle des séances et dut les poursuivre dans la salle du Jeu de Paume, l'Assemblée nationale prussienne doit continuer à siéger dans le Pavillon de chasse [16].

La résolution prise au Pavillon de chasse et publiée, d'après notre correspondant de Berlin dans une édition spéciale, cette résolution suivant laquelle Brandenburg est déclaré coupable de haute trahison, ne se trouve pas dans le compte rendu de la Kölnische Zeitung.

Nous venons de recevoir entre temps la lettre d'un membre de l'Assemblée nationale où il est dit textuellement :

« À l'unanimité (242 membres) l'Assemblée nationale a déclaré que par cette mesure (la dissolution de la milice civique) Brandenburg s'est rendu coupable de haute trahison et quiconque contribue activement ou passivement à l'exécution de cette mesure doit être considéré comme coupable de haute trahison [17] ».

On sait que Dumont est digne de foi.

Du moment que l'Assemblée nationale déclare Brandenburg coupable de haute trahison, l'obligation de payer les impôts cesse d'elle-même. On ne doit pas d'impôts à un gouvernement coupable de haute trahison. Nous ferons savoir demain en détail à nos lecteurs comment dans le pays constitutionnel le plus ancien, l'Angleterre, on se prononce pour le refus des impôts lorsque de semblables heurts se produisent [18]. D'ailleurs c'est le gouvernement de haute trahison lui-même qui a montré au peuple le véritable chemin en refusant immédiatement à l'Assemblée nationale les impôts (les indemnités, etc.) et en cherchant à l'affamer.

Le député mentionné ci-dessus nous écrit encore :

« La milice civique ne livrera pas ses armes. »

La lutte semble donc inévitable et c'est le devoir de la Province rhénane de se précipiter avec des hommes et des armes au secours de l'Assemblée nationale.


Notes

[1] Allusion aux paroles de Frédéric-Guillaume IV au sujet du ministère Brandenburg : « Ou bien Brandenburg à la Chambre, ou bien la Chambre à Brandebourg.» Dans son numéro du 9 novembre 1848, la Neue Preussische Zeitung en fit . « Brandenburg à la Chambre et la Chambre à Brandebourg. »

[2] La Maison de Brandebourg, c'est-à-dire la dynastie des Hohenzollern qui, en 1417, acquit le margravat de Brandebourg comme fief héréditaire.

[3] Suivant la tradition, Charles-Quint, peu de temps avant sa mort, fit organiser les cérémonies de ses propres obsèques et prit part lui-même à la cérémonie funèbre.

[4] La « Constitutio criminalis carolina » qui fut adoptée en 1532 par la Diète de Ratisbonne était caractérisée par des peines extraordinairement cruelles.

[5] Au cours de la journée du 10 août 1792, alors que le peuple prenait d'assaut les Tuileries, que les gardes nationaux passaient au peuple, Louis XVI se réfugia avec sa famille à l'Assemblée Législative en traversant les jardins. La Législative décréta la suspension de Louis XVI et son internement au Luxembourg. La Convention, à la quasi-unanimité des 721 présents, déclara : « Louis Capet coupable de conspiration contre la liberté publique et d'attentat contre la sûreté de l'État ». Louis XVI fut condamné à mort par 387 voix et exécuté le 21 janvier 1793.

Dans les numéros 19, 21, 22, et 98 des 19, 21, 22, 26 juin et du 9 septembre 1848, la Nouvelle Gazette rhénane publia une série d'articles intitulée: « Les débats de la Convention nationale sur Louis Capet, ex-roi de France ».

[6] Le Parlement d'Angleterre qui se réunit le 7 novembre 1640 a été appelé le Long Parlement parce qu'il siégea treize ans jusqu'à 1653. Les députés étaient déterminés à tout pour briser le régime de l'arbitraire. Cromwell avait été élu membre du Long Parlement à Oxford. En 1642 il fut nommé capitaine de cavalerie. Nommé lieutenant général en 1645, il fut maintenu par exception dans son commandement malgré la loi du « Renoncement à soi-même » qui interdisait aux parlementaires toute charge militaire ou civile. Après les troubles qui mirent aux prises les partisans du roi Charles I° et ses ennemis, l'armée resta maîtresse de la situation. Elle résolut de châtier le roi et demanda au Parlement que le « grand et principal auteur des troubles fût cité à comparaître en justice pour être puni de sa trahison et du sang versé sur son ordre ». Le Parlement, resté foncièrement royaliste, répondit en signant la paix avec le roi. Alors l'armée marcha sur Londres, et par un coup de force, procéda à « l'épuration du Parlement » (6 décembre 1648). Environ 145 députés furent expulsés ou mis en prison.

[7] Il s'agit du coup d'état du 18 brumaire. Le 18 brumaire le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents furent transférés à Saint-Cloud. Bonaparte fut nommé commandant des troupes de Paris avec la mission de veiller sur le Corps législatif. Vers quatre heures, le 19 brumaire, après une intervention plutôt malencontreuse au Conseil des Anciens, Bonaparte pénétra dans la salle des Cinq-Cents. Des cris hostiles éclatèrent de toutes parts, des députés se précipitèrent sur lui et essayèrent de le frapper. Les grenadiers le couvrirent de leur corps et l'emmenèrent; il avait complètement perdu la tête. Ce fut Lucien Bonaparte qui sauva la situation compromise. Il était président du Conseil des Cinq-Cents. Lorsque les députés demandèrent le vote de la mise hors la loi - équivalant à une condamnation à mort sans jugement -, il déposa sur le bureau ses insignes, toque et toge, et retarda ainsi le vote de quelques instants. Sur ces entrefaites, un peloton de grenadiers entra dans la salle et l'enleva. Au dehors les troupes acclamaient Bonaparte, mais dans la cour du Château la garde du Corps Législatif, composée de vieux révolutionnaires, était hésitante. Monté à cheval auprès de son frère, Lucien Bonaparte les harangua. Alors au son du tambour battant la charge, les grenadiers pénétrèrent dans la salle des Cinq-Cents d'où les députés furent expulsés brutalement.

[8] La majorité des députés slaves de la Diète autrichienne de 1848 appartenait aux cercles libéraux de la bourgeoisie et des propriétaires fonciers qui aspiraient à résoudre la question nationale en maintenant et en renforçant l'empire des Habsbourgs qu'ils auraient voulu transformer en une fédération de nationalités égales en droits.

[9] Lorsque le 9 novembre 1848 l'Assemblée nationale prussienne prit connaissance du « message royal » l'ajournant et la transférant à Brandebourg, la majorité des députés de l'aile droite quitta docilement la salle des séances. Parmi eux il y avait deux députés de Cologne, Haugh et von Wittgenstein.

[10] Dans la préface à « Kahldorf über den Adel in Briefen an den Grafen M. von Molkte » en mars 1831, Heine faisant une allusion à la révolution de 1830 écrit: « Le coq gaulois a déjà chanté deux fois, et en Allemagne aussi le jour se lève. »

[11] Schiller : Die Jungfrau von Orleans (La Pucelle d'Orléans), acte III scène 6.

[12] Shakespeare : Troïlus et Cressida, acte III scène 3.

[13] Le Moniteur universel, quotidien français qui parut à Paris de 1789 à 1901. De 1799 à 1814 et de 1816 à 1868 il fut l'organe officiel du gouvernement. Pendant la Révolution française le journal publia le compte rendu des débats dans les différentes assemblées ainsi que les lois et les documents du gouvernement révolutionnaire.

[14] Le 3 novembre 1848 la Kölnische Zeitung publia un article sur une tribu africaine imaginaire, les « Hyghlans», composée d'êtres intermédiaires entre l'homme et le singe. « Beaucoup d'entre eux, pouvait-on lire, apprennent l'arabe. » Dans son numéro du 5 novembre 1848 la Nouvelle Gazette rhénane faisait des gorges chaudes de cette communication.

[15] Conformément à la Constitution, l'Assemblée française décida le 26 octobre 1848 que le chef de l'exécutif serait désigné au cours d'élections qui auraient lieu le 10 décembre. Dès que Louis Napoléon Bonaparte eut fait acte de candidature, il fut soutenu par la presse monarchiste ainsi que par Le Constitutionnel et La Presse. Le 10 décembre il devait l'emporter par 5.434.226 voix contre son concurrent le plus sérieux, Cavaignac.

[16] En réponse au « message royal » sur l'ajournement de l'Assemblée nationale prussienne et son transfert à Brandebourg, la majorité des députés décida de poursuivre les délibérations à Berlin. Là-dessus, le 10 novembre 1848, l'Assemblée fut chassée du bâtiment où elle tenait jusque là ses séances et siégea du 11 au 13 novembre au « Pavillon de chasse de Berlin ».

Le séance historique de l'Assemblée française dans la Salle du Jeu de Paume eut lieu le 20 juin 1789.

[17] Cette résolution fut prise par l'Assemblée nationale prussienne le 11 novembre 1848 au cours de sa 98° séance tenue au Pavillon de chasse de Berlin.

[18] L'article de Georg Weerth : « Le refus des impôts en Angleterre à l'occasion du bill de réforme en 1832 » parut dans le n° 142 (2° édition) et le n° 143 des 14 et 15 novembre 1848 de la Nouvelle Gazette rhénane.


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