1905

Texte extrait du premier tome du 2e volume (consacré à la révolution de 1905) de l'œuvre en russe.


Résolution du Soviet des Députés Ouvriers concernant la suspension de l'introduction de la journée de huit heures

Léon Trotsky

12 novembre 1905


Format epub Format MS Word/RTF Format Acrobat/PDF Téléchargement fichier zip (compressé)
Cliquer sur le format de contenu désiré

 

La résolution des députés ouvriers d'instaurer par des voies révolutionnaires s'est heurté à une résistance opiniâtre du capitalisme uni.
Le gouvernement du comte Witte, cherchant à briser la force du prolétariat, s'est porté à la défense du capital et, du même fait, a transformé la question des huit heures à Petersbourg en une question d'Etat.
Or, cela aboutit à une sitaution où les ouvriers petersbourgeois, isolés des ouvriers du reste du pays, ne peuvent à l'heure actuelle mettre en pratique la décision du Soviet des députés ouvriers.
Pour cette raison le Soviet des députés ouvriers estime indispensable une suspension provisoire de l'application immédiate et généralisée de la journée de huit heures par des voies révolutionnaires.
Au présent appel, le Soviet ajourt en complément : toutes les positions conquises doivent continuer à être défendues ; là où des usines estiment possible la poursuite des conquêtes, elles doivent le faire ; si certaines usienes estiment nécessaire de poursuivre la lutte, celle-ci trouvera évidemment le soutien matériel et moral des autres usines. Quant à l'instauration généralisée de la journée de huit heures, elle reste un objectif de notre lutte.
Pour réaliser cet objectif, il est indispensable d'avoir une organisation du prolétariat de toute la Russie.
Parallèlement à la poursuite partout de l'agitation et de l'organisation, le Soviet des députés ouvriers estime indispensable, parmi d'autres moyens, de mettre à profit le congrès des organisations ouvrières qui doit s'ouvrir à Moscou, de manière à généraliser à toute la Russie la lutte pour la journée de huit heures.

 

15 novembre 1905 :
La séance du 12 novembre du Soviet des députés ouvriers a été intégralement consacré à la journée de huit heures. La discussion a duré quatre heures. Les usine Semianikov et Alexandrov qui avaient été les premières à instaurer chez elles la journée de huit heures par des voies révolutionnaires, ont insisté pour poursuivre la lutte. Elles ont été soutenues par le secteur industriel arriéré, textile, verre et tabac. La députée de l'usine Maxwel a fait un appel emflammé à poursuivre la lutte jusqu'au bout.
Néanmoins, la majorité des intervenants, dont la délégation de l'usine Poutilov, a raisonnablement soutenue que le prolétariat de Petersbourg manque de force pour mener, seul, un combat sur deux fronts : contre l'autocratie et contre le capital.
Considérant la fréquence croissante des lockouts qui jettent à la rue des dizaines de milliers d'ouvriers, le Soviet a décidé de suspendre provisoirement l'instauration généralisée de la journée de huit heures.


Archives Trotsky Archives Internet des marxistes
Haut de la page