1932

Une série de lettres de Trotsky, surtout à son fils L. Sedov : l'activité quotidienne à l'aube de la prise du pouvoir par Hitler.


Œuvres - janvier 1932

Léon Trotsky

Lettre à L. Sedov

19 janvier 1932

Mon cher Ljova,

Concernant le secrétariat. Une portion considérable du travail peut être faite ici, dès que nous nous installons dans le nouvel appartement et que chacun s’arrête de tourner en rond comme un fou. Tu peux faire face au travail. La catastrophe dans le secrétariat de Paris après tout était qu'il s'occupait de tout sauf de ses obligations propres. Je considère que le voyage de Jan à Berlin est absolument essentiel. A ce moment-là, la question sera tout à fait réglée. Elle dépend de la possibilité que Blasco vienne ici avec sa femme pour une période plus ou moins longue : la femme de Blasco est allemande et sténographe.

Malheureusement je ne peux en ce moment t’envoyer une copie du discours que j'ai envoyé à S(eipold) car non seulement tous les papiers son empaquetés, mais ils ont déjà été transportés à Prinkipo.

S'il y a un obstacle au voyage d’Erwin, alors quelqu'un d'autre, en dernière analyse, peut aussi aller à Francfort, qui soit capable d'aborder les gens d’un point de vue politique et pratique et pas de celui de la conférence. Peut-être Lud(wig) pourrait-il y aller lui-même ? Décide - le toi-même.

Le retard pour l'argent d'Amérique est dû au fait qu’Eastman qui s'occupe activement de la publication du premier volume, a freiné la remise du manuscrit du second à une revue hebdomadaire. Il a fermement promis de régler la question avant le 1er février. S'il tient sa promesse, à partir du début février tout doit revenir à la normale après ces mois de crise aiguë.

Remercie Schol(em) pour son rapport sur la conférence des trois alliés. S'il écrit de temps en temps ses propres réflexions sur une base strictement confidentielle, je lui en serai très reconnaissant.

J'ai pensé aussi que Frank ne pourra pas longtemps se maintenir dans les rangs officiels ( s'il n'est pas assis sur la composante financière). A mon avis, ce serait juste que toi personnellement tu l'y pousses s'il en parle de lui-même. Naturellement, dans la presse, on peut le mentionner comme un renégat. Mais un lien personnel peut s’avérer profitable.

Il peut être possible d'avoir par lui des informations. Mieux vaut ne pas le repousser.

Il n'y a aucune raison de t'envoyer le manuscrit de l'ingénieur - seulement à cause du titre et du thème. Je soupçonne qu'il s’agit de la même personne qui m'a envoyé des idées très sensibles concernant le contrôle de la production, la grève générale, etc. J’ai envoyé une copie de sa lettre à la direction allemande en demandant leur réaction.

Je t’envoie copie d’un article écrit pour la presse bourgeoise américaine. En Allemagne, il est encore impossible d'imprimer cet article avant qu'il ait paru en Amérique, je ne te l'envoie que pour ton informations : il contient des idées nouvelles pour notre agitation. Je pense qu’il faudra le réimprimer intégralement dans le Biulleten russe tant pour l'article lui-même que pour montrer comment nous parlons dans la presse bourgeoise. Avec ça, nous aurons en substance un numéro complet du Biulleten aurons en substance un numéro complet du Biulleten. J'y ajouterai seulement quelques brèves notes, un feuilleton satirique, etc. Cependant tu n'auras guère la possibilité - avant que l'argent arrive d'Amérique - de sortir un nouveau numéro. N'importe, tu pourras te débrouiller.

Je répète une fois de plus : l'article est seulement pour l'information et pour l'utilisation de ses idées, même dans la presse mais en aucun cas pour être publié.


Archives Trotsky Archives Internet des marxistes
Début Précédent Haut de la page Sommaire Suite Fin