Barta

15 Novembre 1942

L'impérialisme américain occupe l'Afrique du Nord.

LA FIN DU REVE HITLERIEN DE CONQUETE MONDIALE
C'EST LE REVEIL REVOLUTIONNAIRE DES MASSES ALLEMANDES ET ITALIENNES
C'EST LE REVEIL DE TOUS LES PEUPLES OPPRIMES D'EUROPE

La guerre vient d'entrer dans une nouvelle phase. Depuis le début du conflit, l'impérialisme allemand, grâce à certains facteurs politiques et stratégiques marchait de victoire en victoire. Hitler était devenu le maître de l'Europe et de vastes territoires en URSS. Mais la résistance de l'Armée Rouge, issue de la Révolution d'Octobre 17, est restée inébranlable. Et au seuil du deuxième hiver l'Armée Soviétique se prépare à attaquer de nouveau.

C'est ce fait capital, – L 'échec impérialiste allemand à l'Est –, qui paralyse une riposte allemande de grande envergure au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord. Quelques mois après le plus grand triomphe militaire de Hitler, la campagne de France, nous disions (novembre 1940) : "Hitler a vaincu en Europe, mais l'Europe a été vaincue par l'Amérique voici 26 ans, quand éclata le premier conflit mondial"... "la première guerre impérialiste mondiale (14-18) née de l'antagonisme anglo-allemand consacra la victoire... de leur rival américain sur l'Europe et sur le monde". C'est uniquement grâce à leur situation privilégiée dans le monde que l'impérialisme américain et anglais se présente comme le champion de la victoire : pas un ouvrier n'en sera dupe.

Nous disions encore : Hitler et Mussolini échappent à leur faillite en portant à l'extérieur le dynamisme explosif des forces productives allemande et italienne. Tout revers ou même le piétinement sur place menace de faire exploser leur machine de guerre. Ils sont contraints à l'offensive permanente, ils doivent briser coûte que coûte leur encerclement européen. Aujourd'hui, L'HEURE DU PIETINEMENT SUR PLACE ET DES REVERS EST ARRIVEE. L'échec définitif des plans de conquête de l'impérialisme allemand en URSS et en Afrique c'est la défaite de Hitler.

Cependant, l'échec des plans de Hitler ne signifie nullement la victoire des plans de l'impérialisme anglo-saxon, et encore moins une échéance quelconque à la durée de la guerre : la guerre de 14-18 n'a pris fin que grâce à la révolution russe d'Octobre, suivie d'une série de révolutions dans les Empires centraux et de révoltes dans les armées alliées.

Voilà pourquoi au point de vue prolétarien, l'heure a sonné : car la fin du rêve hitlérien de conquête mondiale, c'est le réveil révolutionnaire des masses allemandes et italiennes, c'est le réveil de tous les peuples opprimés par l'impérialisme italo-allemand. Les prolétariats d'Italie et d'Allemagne, écrasés en 1922 et en 1933 par le fascisme vont combattre leurs ennemis capitalistes d'Italie et d'Allemagne. Les peuples opprimés d'Europe veulent en finir avec les maux que leur inflige le capitalisme qui morcelle le continent, qui les ruine sous le poids de rivalités artificielles entre les nations et les saigne à blanc par ses guerres de brigandage ; ils veulent bâtir un ordre vraiment nouveau.

C'est ainsi que se trouvent maintenant données les conditions favorables à la lutte prolétarienne pour les ETATS-UNIS SOCIALISTES D'EUROPE, seuls capables d'assurer l'essor économique et la cohabitation pacifique des peuples vivant sur le continent !

Car que pourrait nous apporter une "victoire" anglo-saxonne ? Tout d'abord le ravage militaire du continent ; ensuite, un nouveau dépècement des nations (pour "assurer" l'équilibre militaire), l'occupation du continent (pour maintenir "l'ordre"), gages divers pour garantir les dettes de guerre, etc... Et l'essentiel : maintien du capitalisme, de l'exploitation de classe dans une Europe appauvrie qui reverrait, de beaucoup aggravées, les plaies du chômage, des impôts, du paupérisme et des crises économiques accompagnées de luttes sociales sans cesse renaissantes et pour toutes perspectives de nouvelles guerres...

Par contre, les Etats-Unis socialistes d'Europe, œuvre du prolétariat au pouvoir, dissiperont rapidement, grâce à une économie planifiée (socialiste), les maux que le capitalisme a accumulés sur le Vieux Monde. La force nous manquerait-elle ? En Octobre 17 le prolétariat russe, aidé ensuite partiellement par les ouvriers occidentaux, a commencé seul une révolution qui a changé la face d'un sixième du globe. Notre situation actuelle est de beaucoup plus favorable objectivement : les forces réunies du prolétariat d'Europe sont très grandes et celui-ci peut compter non seulement sur l'aide indirecte des prolétariats anglais et américain et des pays coloniaux luttant pour leur indépendance, mais encore sur l'aide directe des ouvriers soviétiques. L'URSS n'a pas une économie capitaliste, mais une économie planifiée ; l'Etat soviétique né de la Révolution d'Octobre 17, bureaucratisé à cause du retard de la révolution mondiale, retombera aux mains des ouvriers soviétiques à la première grande révolution prolétarienne sur le continent. A l'heure de la lutte les ouvriers soviétiques répondront : présent !

Il n'y a que la voie prolétarienne pour les ouvriers français. La France impérialiste avec ses généraux, après avoir mené les masses laborieuses au gouffre, est devenue le jouet des impérialismes plus fort qu'elle, dans l'espoir de maintenir son exploitation sur le peuple français et sur les colonies. Le caractère de la "démocratie" américaine se dévoile entièrement par l'appui que les Etats-Unis, dans leur lutte soi-disant anti-fasciste (en réalité impérialiste), trouvent chez les généraux français Giraud, De Gaulle, Darlan, et chez Flandin, tous fascistes ou réactionnaires notoires. Voilà les chefs que la "démocratie" américaine prépare à la France, si le prolétariat français liait son sort à celui de l'impérialisme américain.

La promesse anglo-saxonne de restituer "l'empire" aux capitalistes français est un appât que les ouvriers repoussent énergiquement : ils affirment et appuient le droit de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie DE DISPOSER D'EUX-MEMES. Au moment où les impérialismes alliés veulent faire passer cette politique colonialiste pour le commencement de la lutte pour la libération du peuple français, accepter leurs buts impérialistes de la guerre, ce serait exclure à jamais une paix et une prospérité durables des peuples.

Seule la lutte commune des travailleurs allemands, français, italiens, balkaniques, etc... permettra l'instauration des Etats-Unis socialistes d'Europe, qui tendront une main fraternelle à l'URSS pour, ensemble, mener la lutte finale pour l'affranchissement total du genre humain ! Travailleur, tu n'as de choix qu'entre la voie de l'impérialisme et celle de la QUATRIEME INTERNATIONALE !