1980

"Si les trotskystes avaient été des « sectaires » impénitents ou des « rêveurs » utopistes, coupés de la réalité, croit-on vraiment qu'il aurait été nécessaire, pour venir à bout de leur existence - qui était en elle-même déjà une forme de résistance - de les massacrer jusqu'au dernier à Vorkouta ? Sur les millions de détenus libérés des camps de concentration après la mort de Staline, (...) les trotskystes survivants peuvent se compter sur les doigts d'une seule main ? Est-ce vraiment par hasard ?"

Source : Cahiers Léon trotsky n°6, 1980.

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Les trotskystes en Union Soviétique (1929-1938)

P. Broué

Introduction


Les organismes de la dictature prolétarienne ne peuvent pas admettre qu'il existe dans le pays de la dictature du prolétariat une organisation illégale antisoviétique qui, bien que numériquement insignifiante, possède néanmoins ses propres imprimeries, ses comités, tente d'organiser des grèves antisoviétiques et prépare ses partisans à une guerre civile contre la dictature prolétarienne [ ... ]

Il ne semble pas que tous les membres du parti se rendent compte clairement qu'entre l'ancienne opposition trotskyste au sein du P.C.U.S. et l'organisation trotskyste illégale actuelle qui se trouve en dehors du P.C. de l'U.R.S.S., il existe un abîme profond. Cependant il est grand temps de s'assimiler cette vérité manifeste. Il est donc absolument inadmissible de prendre cette attitude «libérale » vis‑à‑vis des organisations trotskystes illégales actives qui se manifeste parfois chez certains membres du parti. Tous les membres du parti doivent en prendre note.

Editorial de la Pravda , 24 janvier 1929.

La longue fermeture des « papiers d'exil » a contribué à fausser l'optique de bien des travaux historiques sur l'U.R.S.S. Faute des documents qui sont aujourd'hui accessibles, on a réduit l'Opposition de gauche, puis la IV° Internationale qui en est issue, à un simple reflet des étincelants pamphlets de Trotsky. En réalité, l'organisation, puis le courant bolchevik-­léniniste dans le parti communiste d'Union soviétique ont constitué le noyau de l'Opposition de gauche internationale ‑ à l'intérieur de l'Internationale communiste ‑ donc de la IV° Internationale. Il y a, à travers les militants soviétiques, une véritable filiation, un lien historique concret entre le bolchevisme et le trotskysme, alors que la version traditionnelle ne voit entre eux qu'une identité de vues, voire une simple répétition.

Le travail d'annotation des Œuvres de Trotsky [1] nous a conduits sur les traces de ses camarades de combat en Union soviétique même. A travers notre travail de documentation, nous avons d'abord découvert le rôle important joué en direction des militants du P.C. de l'étranger par des Russes, membres de l'Opposition, « exilés » dans la diplomatie ou les missions économiques comme le furent par exemple à Paris Khristian G. Rakovsky ou Préobrajensky [2].

En mission gouvernementale officielle, ces militants inscrivaient en réalité une partie de leur activité politique dans le cadre d'un travail « fractionnel » ‑ en d'autres termes, c'est par leur intermédiaire que l'Opposition russe essaima à l'étranger. On sait par exemple que ce fut Piatakov, mandataire de l'Opposition unifiée à Paris qui finança la création de Contre le Courant et s'efforça vainement d'unifier les groupes français d'opposition en 1926 [3]. On sait également que les premières initiatives pour constituer en Tchécoslovaquie une opposition unifiée ont été encouragées et soutenues matériellement par le diplomate soviétique Kanatchikov [4]. Les souvenirs de l'Allemande Ruth Fischer [5] abondent en détails de ce type : A. V. Hertzsberg [6] attaché à la légation commerciale de Berlin, G.I. Safarov [7], membre de la délégation d'Istanbul où il ne résidait pas, N. N. Perevertsev [8], membre d'une commission internationale sur les chemins de fer à Genève, sillonnaient l'Europe pour le compte de l'Opposition de gauche russe qui comptait en outre sur trois employés permanents de la légation à Berlin, Issaiev, Turov et Kapfinsky [9]. La même mentionne le rôle occulte de conseiller et animateur de la gauche allemande du trotskyste russe E. B. Solntsev [10]. Elle précise qu'une vingtaine de fonctionnaires soviétiques en poste à l'étranger assistaient d'ailleurs en décembre 1927 à la conférence internationale de l'Opposition qui se tint en même temps que le XV° congrès du P.C. U. S. sous la présidence du russe Safarov et en présence, précisément, de Solntsev [11].

En 1928, l'un des liens de l'Opposition de gauche avec les Français sympathisants est un membre de la délégation commerciale, chef du bureau d'information, le professeur rouge Solomon Kharine, dit Joseph [12].

Il faut ajouter que nombre de militants communistes qui s'engagèrent dans l'Opposition de gauche le firent à partir de leur position sur la « question russe ». Ces hommes avaient séjourné en U.R.S.S., y avaient souvent travaillé et y avaient été gagnés par l'Opposition. Le plus connu est évidemment le Catalan Andrés Nin, secrétaire à Moscou de l'Internationale syndicale rouge et membre du soviet de la capitale, membre de l'Opposition dès 1923 et animateur de sa commission internationale. C'est à Moscou que Nin gagna par exemple l'ouvrier boulanger noir Sandalio Junco qui allait implanter le « trotskysme » à Cuba [13]. De même, le premier groupe d'opposition de gauche au Brésil fut-il fondé par l'ancien représentant du P.C. à Moscou, Rodolfo Coutinho [14]. La majorité des cadres de l'Opposition de gauche en Chine, à commencer par Liu Renjing [15] adhérèrent à l'Opposition alors qu'ils étaient étudiants à l'Université des peuples d'Orient à Moscou entre 1925 et 1927. L'un des premiers trotskystes tchèques fut un militant de Brno, Vladislav Burian, un des premiers dirigeants du P.C.T., réfugié à Moscou en 1925, gagné par l'Opposition en même temps que le président des J.C. de Tchécoslovaquie, Karel Fischer, dit Michalec, « zinoviéviste », lui, avec son ami serbe Voja Vuyović, cependant que le jeune délégué de Prague à une conférence d'organisation des J.C. à Moscou, Wolfgang Salus [16] y rencontrait les oppositionnels russes qui le convainquaient de la justesse de la plate-forme de l'Opposition. Nous n'omettrons pas enfin de relever que l'Opposition de gauche en Amérique du Nord fut constituée à l'initiative de deux délégués au VI° congrès de l'I.C., l'Américain James P. Cannon et le Canadien Maurice Spector [17], qui avaient trouvé dans leurs dossiers de congrès, où l'avaient glissée des mains clandestines, la « Critique du projet de programme de l'Internationale communiste » que Trotsky venait de rédiger à Alma-Ata [18].

Mais il existe aujourd'hui une raison supplémentaire d'étudier de près l'histoire de l'Opposition de gauche en Union soviétique après son exclusion du parti en décembre 1927. C'est que la lutte contre le « trotskysme » a constitué une étape décisive dans le développement et l'instauration du totalitarisme stalinien, et que c'est contre les « bolcheviks-léninistes » qu'a été mis au point et perfectionné le système contemporain de l'appareil policier, du G.P.U. au Goulag, récemment découvert par tant de faux naïfs ou d'authentiques crétins. De ce point de vue, l'histoire de l'Opposition de gauche russe ne nous est pas apparue comme un simple épisode, mais comme une page capitale de l'histoire de l'Union soviétique elle-même.

Nous nous sommes intéressés ici, pour mieux présenter les documents inédits trouvés dans les papiers d'exil de Trotsky [19], à l'organisation clandestine des « trotskystes » en Union soviétique, depuis son entrée dans l'illégalité, en décembre 1927, lors du XV° congrès, jusqu'à la disparition de ses derniers survivants. Rappelons simplement que la tendance exclue au, XV° congrès, l' « Opposition unifiée », avait alors dix-huit mois d'existence et qu'elle était née en 1926 de la fusion entre deux des plus anciennes « fractions » du parti, l'opposition de gauche, dite « opposition de 1923 », rangée autour de Trotsky, et la « nouvelle opposition » constituée en 1925 sur la base de Leningrad par Zinoviev et Kamenev [20].

Après avoir privé l'Opposition unifiée de ses moyens d'expression en l'accusant d'activités « fractionnelles », après avoir arrêté plusieurs de ses responsables dans une provocation organisée par le G.P.U., l'affaire de l'imprimerie et de « l'officier de Wrangel [???] », la direction du parti - Staline soutenu par Boukharine - franchissait au XV° congrès un pas décisif en décrétant l'incompatibilité entre l'appartenance au parti et l'adhésion aux idées de l'Opposition. Cette dernière éclatait alors dans le cours même du congrès. Kamenev et Zinoviev, suivis par le noyau de l'ancienne opposition de Leningrad, déclaraient aussitôt qu'ils renonçaient à défendre les idées qu'ils avaient soutenues jusqu'alors. En revanche, dans une déclaration contresignée par Smilga, Mouralov et Radek, Khrisdan Rakovsky affirmait la détermination des bolcheviks‑léninistes de continuer le combat pour la défense de la plate‑forme et des principes de l'Opposition et revendiquait la réintégration des exclus dans le parti sur la base de leurs droits [22].

En dépit des apparences, l'éclatement de l'Opposition unifiée ne se faisait pas sur la ligne de clivage entre ses deux principales parties constituantes, les « zinoviévistes » et les « trotskystes ». D'une part, l'un des principaux dirigeants de l'ancienne « nouvelle opposition », I. T. Smilga [23] ‑ qui avait combattu l'Opposition de gauche de 1923 à 1925 ‑ rompait avec Zinoviev‑Kamenev et, signant le texte de Rakovsky, rejoignait Trotsky. D'autre part, une importante fraction de l'ancienne opposition de Leningrad, des jeunes essentiellement, suivait Safarov et refusait de suivre ses dirigeants historiques dans la voie de la capitulation. Les trotskystes mordaient même sur l'entourage immédiat des dirigeants zinoviévistes en gagnant à leurs vues le propre secrétaire de Kamenev, Filip Schwalbe [24].

Il y avait là un fait majeur que ne changeaient fondamentalement ni la capitulation en règle, le 27 janvier 1928, de Zinoviev et Kamenev déclarant renoncer aux idées même qui avaient été les leurs, ni celle de « trotskystes » démoralisés comme Iouri Piatakov, quelques mois plus tard : le gros des troupes de l'Opposition de gauche chassée du parti, les bataillons de milliers d'irréductibles, se plaçaient désormais sous le drapeau de Trotsky.


Notes

[1] Huit volumes ont paru depuis deux ans, couvrant la période qui va de mars 1933 à mars 1936.

[2] Khristian G. Rakovsky (1873‑1941), socialiste roumain, bulgare, membre du C.C. bolchevique après la révolution et président du conseil des commissaires du peuple en Ukraine avait été ambassadeur d’U.R.S.S. en France de novembre 1925 à octobre 1927. Evgenii A. Préobrajensky (1886‑1938), ancien secrétaire du parti, dirigeant de l'Opposition de gauche dont il était le théoricien en matière économique, avait été affecté quelque temps à Paris en 1927.

[3] Iouri L. Piatakov (1890‑1937), fils d'industriel, d'abord anarchiste, avait rejoint le parti en 1910 ; dirigeant du parti en Ukraine pendant la guerre civile, il avait été l'un des premiers de l'Opposition de gauche en 1923. Il avait été affecté à Paris pendant quelques mois en 1926.

[4] Simon I. Kanatchikov (1879‑1940), vieux‑bolchevik lié à Zinoviev, était en 1927 chef de l'agence de presse soviétique en Tchécoslovaquie. Les rapports de police tchécoslovaques de l'époque l'accusent formellement d'avoir financé l'Opposition dans ce pays et d'avoir assisté à la réunion d'oppositionnels organisée par Neurath le 23 novembre 1927.

[5] Ruth Fischer était le pseudonyme militant ‑ devenu une véritable identiré ‑ d'Elfriede Eisler (1895‑1961), qui avait été le chef de file de la « gauche » du P.C. allemand de 1920 à 1924, et l'un des chefs de ce parti par la grâce de Zinoviev et de l'I.C. en 1924‑25. Exclue du parti en 1926, elle avait fondé le Leninbund qui se voulait la réplique « allemande » de l'Opposition unifiée d'U.R.S.S., mais l'avait quitté après la capitulation de Zinoviev et Kamenev devant Staline. Réfugiée aux Etats‑Unis pendant la seconde guerre mondiale, elle y publia en 1948 son livre Stalin and German Communism, une étude très polémique mêlée de souvenirs et de témoignages personnels.

[6] R. Fischer, op. cit., p. 594. Aleksandr Hertzsberg (1892‑193?), vieux-bolchevik de Léningrad, devait être exclu en 1927, puis réintégré en même temps que Zinoviev et Kamenev. Il fut condamné à six ans de prison en 1935 au procès de ces deux hommes.

[7]Ibidem,p. 586‑588. Georgi I. Safarov (1891‑1942) bolchevik en 1908, émigré en France puis en Suisse pendant la guerre, avait été spécialisé dans 11. C. sur les questions orientales. Il était lié au groupe Zinoviev et avait été envoyé à Pékin comme diplomate dès 1926. Il avait été muté à Istanbul en 1927.

[8] Ibidem, p. 587. Ruth Fischer précise que N.N. Perevertsev avait un permis qui lui permettait de voyager gratuitement sur toutes les lignes européennes. Nous avons peu de renseignements sur cet homme qui avait été l'un des dirigeants de l'Opposition en Ukraine et dont le pseudonyme militant était « Pierre » ou « Peter » en Europe occidentale. Ruth Fischer le qualifie de « zinoviéviste », mais il capitula bien après les zinoviévistes après avoir été emprisonné à Verkhnéouralsk où Iakovine le décrit comme un « jeune » et où il fut l'un des animateurs du groupe à tendances gauchistes du Voinstvuiouchtchy Bolchevik [bolchevik militant].

[9] Ibidem.Nous ne savons rien de ces trois hommes.

[10] Ibidem, p. 587, 604. Eléazar B. Solntsev (1900‑1936) militant de la génération d'Octobre, économiste, membre de l'Opposition « trotskyste » de 1923, était considéré comme l'un des jeunes dirigeants de la seconde génération de l'Opposition. Il avait travaillé quelque temps comme économiste à l'Amtorg aux Etats‑Unis avant d'être affecté à Berlin d'où il fut rappelé en 1928 pour partir immédiatement en isolateur. Ruth Fischer se trompe quand elle situe son arrestation aux environs de 1935 : il était emprisonné à Verkhnéouralsk en 1930 déjà et un rapport de l'un de ses camarades précise qu'il venait de l'isolateur de Chéliabinsk où il était probablement détenu en 1929 après avoir été d'abord enfermé à Pétropavlovsk. Nous publierons un rapport de lui sur l'Opposition à l'étranger daté du 8 novembre 1928, dans le n° 7.

[11] Ibidem, p. 604. Nous avons trouvé dans les papiers d'exil de Harvard de nombreuses allusions à cette « conférence de Berlin », qui constitua sans aucun doute une étape importante de l'histoire de l'Opposition de gauche dans l'I.C., mais, en réalité et Jusqu'à présent, c'est encore Ruth Fischer qui, en vingt lignes, donne le plus d'informations là‑dessus.

[12] Kharine, qui était connu dans l’Opposition de gauche sous le nom de guerre de « Joseph », devait capituler en 1929 : nous consacrerons un article à cette affaire dans le n° 7 des Cahiers Léon Trotsky.

[13] Andrés Nin Pérez (1892-1937), instituteur catalan, militant des J.S. puis secrétaire de la C.N.T., était venu en U.R.S.S. en 1920 et y était resté comme secrétaire de l'Internationale syndicale rouge. Il avait été ulsé d'U. R. S.S. en 1930 et devait être assassiné en Espagne par le G.P.U. en 1937. Sur son lien avec Sandalio Junco (1902-1942), dont la légende veut qu'il ait publiquement pris Staline à partie dans une réception officielle, et qui fut assassiné par un commando du P.C. à Cuba, voir Robert J. Alexander, Trotskyism in Latin America, p. 217.

[14] De Rodolfo Coutinho, enseignant, membre du comité central du P. C. du Brésil à sa fondation, délégué à Moscou de 1924 à 1927, nous savons seulement qu'il était lié à l'Opposition de gauche à ses débuts et mourut prématurément. Voir aussi John F. W. Dulles, Anarchists and Communists in Brasil, p. 421.

[15] Liu Renjing (né en 1899) avait rejoint en 1920 le premier groupe marxiste chinois de Li Dazhao, et avait participé au congrès de fondation du P. C. C. Etudiant en U.R.S.S., il avait rejoint l'Opposition de gauche avec la majorité de ses camarades et milité sous le nom de « Lensky ». A sa sortie d’U.R.S.S., il se fit appeler « Nelsey » Puis « Niel Sih ».

[16] Vladislav Burian (1901-193?), socialiste à seize ans, condamné à dix ans de prison après la grève générale de 1920, avait été élu au premier exécutif du P.C.T. Libéré en 1922, il avait été écarté en 1925 et avait travaillé en U.R.S.S. comme journaliste sous les pseudonymes de Rilke, Rülke et Rielke. Il avait rejoint l'Opposition russe en 1926. Karel Fischer dit Michalec (né en 1901), socialiste en 1918, avait été le dirigeant des J.C. tchécoslovaques ; il était zinoviéviste. Le Serbe Voja Vujović (1895-1937) ancien étudiant en France y avait fondé les J.C. Dirigeant de l'I.C.J. il était aussi l'un des « internationaux » du P.C. yougoslave. Wolfgang Salus (1909-1953), fils d'un écrivain connu, militant des J.C. depuis 1934, était en 1927 responsable à l'organisation des J.C. de Prague. C'est à l'occasion d'une conférence internationale que, selon ses proches, il aurait rencontré Trotsky lui-même et rallié ses positions.

[17] James Patrick Cannon (1890-1974), ancien des I.W.W. et de l'aile gauche du P. S. américain, était avec W.Z. Foster le dirigeant de l'une des trois « fractions » qui se disputaient la direction du parti communiste aux Etats-Unis. Maurice Spector. (1898-1968) était né à Nikolaiev et avait émigré très jeune au Canada avec ses parents. Il avait commencé à militer en 1917, avait rejoint le P.C. en 1921 et était devenu le président de sa formation « légale », le Workers Party of Canada, en 1922. Il avait refusé toute sanction de parti contre les militants canadiens qui sympathisaient avec l'Opposition russe.

[18] Cannon a fait le récit de cette découverte dans History ot American Trotskyism (p. 49 de l'édition de 1979).

[19] Rappelons que ces « papiers d'exil » qui ont constitué longtemps la « section fermée » des archives de Trotsky, déposées à la Houghton Library, Bibliothéque du Collège de Harvard, ont été ouverts au public le 2 janvier 1980.

[20] Grigori E. Radomylski dit Zinoviev (1883-1936) et Lev B. Rosenfeld dit Kamenev (1883-1936), vieux-bolcheviks qui, en 1923-25, avaient formé avec Staline la troïka contre Trotsky, avaient entraîné derrière eux en 1925 dans la « nouvelle opposition », l'ensemble de l'organisation du parti à Léningrad. En 1926, ils avaient, à la demande de Trotsky, reconnu les moyens fractionnels qui avaient été utilisés par la troïka contre lui et conclu avec l'Opposition de 1923, qu'il dirigeait, un accord de fusion qui avait donné naissance à l' « Opposition unifiée ».

[21] Sur cette provocation organisée par le G.P.U. contre l'Opposition unifiée, voir les documents reproduits dans les Cabiers Léon Trotsky n° 4, p. 21-37.

[22] Cf. documents, pp. 71‑73.

[23] Ivar T. Smilga (1892‑1938), membre du parti en 1907, fils de paysan letton, avait été le benjamin du C.C. d'octobre 1917 et l'homme de confiance de Lénine avant l'insurrection. Président du soviet de la flotte de la Baltique, il avait ensuite travaillé dans l'Armée rouge pendant la guerre civile et enfin dans l'administration économique.

[24]Cf. p. 15.


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