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Marceau Pivert

(1895-1958)

Enseignant, chauvin durant la Ie guerre mondiale, puis "socialiste de droite" et franc-maçon.

A partir de la fin des années 20, il évolue vers la gauche. Dirigeant du Syndicat National des Instituteurs, militant laïque, il rejoint bientôt le Parti Socialiste SFIO.

En 1927, avec Zyromsky, il dirige la Bataille Socialiste, qui perpétue au sein de la SFIO la tradition guesdiste, avec notamment le refus de soutenir un gouvernement bourgeois.

Après la séparation d'avec Zyromsky, ce sera la Gauche Révolutionnaire. Elle deviendra un courant de gauche de masse au sein du parti.

Promoteur de la ligne du "Front Populaire de combat", Pivert entre au gouvernement en 1936. Lors de la grève générale, il publiera le célèbre article "Tout est possible!". Se réclamant d'un marxisme "anti-autoritaire", il est l'archétype des dirigeants centristes que Trotsky cherche alors à gagner à l'objectif de constituer une IV° Internationale.

Exclu de la SFIO en 1938, Pivert fonde alors le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan, fort de plusieurs milliers de membres mais très hétérogène. Dans une polémique célèbre, il s'oppose à Trotsky, considérant que la fondation d'une Internationale est prématurée.

Pivert passe la guerre au Mexique, où il mène une activité en relation avec d'autres groupes de même caractéristiques : I.L.P. britannique, P.O.U.M. espagnol, etc... Mais le PSOP lui-même ne passera pas l'épreuve de la guerre : il se décompose dès le début des hostilités.

A son retour en France, Pivert retourne à la SFIO et entame une évolution vers la droite. Profondément marqué par le stalinisme, il est en fait devenu viscéralement anticommuniste et glisse peu à peu vers le réformisme. Il couvre en pratique l'essentiel de la politique d'alors de la direction de la SFIO - il sera notamment partisan de la stratégie de la "troisième force" (c'est à dire le refus de toute alliance avec le P.C.F. et les gaullistes, et le soutien de fait au M.R.P. "social-chrétien").

A la fin de sa vie, il s'oppose de nouveau à la direction de la S.F.I.O., qui est alors aux premières lignes du combat contre le peuple algérien. Il est alors associé à la Nouvelle Gauche. Son décès interrompt une trajectoire qui l'aurait sans nul doute mené à faire partie du noyau qui fondera le Parti Socialiste Autonome, puis le Parti Socialiste Unifié.

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