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Henri Rochefort

(1831-1913)

Henri Rochefort
Né en 1831 dans la noblesse française (son nom complet était Victor-Henri de Rochefort-Luçay), Henri Rochefort commence sa carrière littéraire en écrivant des comédies, du journalisme politique et des critiques de théâtre. Son opposition au régime de Napoléon III lui coûte son poste au Figaro, et en 1868, il commence à publier sa propre revue d'opposition, La Lanterne. La revue est rapidement interdite et Rochefort part en exil en Belgique, où il continue à la publier.

À son retour en France en 1869, il est élu député de Paris, et avec la chute du régime bonapartiste il est de ce fait élu au gouvernement de la Défense nationale en 1871. Bien que n'étant pas un membre de la Commune, il en est un partisan, continue son travail de journaliste pendant cette période dans Le mot d'ordre. Arrêté alors qu'il essaye de quitter Paris le 20 mai 1871, pendant la Semaine sanglante, il est condamné à la déportation à vie. Sa peine est légèrement modifiée par Thiers afin qu'il poursuive son incarcération sur le territoire français et non en Nouvelle-Calédonie.

En 1873, le nouveau gouvernement revient sur l'accord de Thiers et déporte Rochefort au bagne en Nouvelle-Calédonie. Quatre mois après son arrivée, avec cinq autres communards exilés, Rochefort s'enfuit en Australie puis aux États-Unis.

Amnistié en 1880, Rochefort rentre en France, est de nouveau élu député en 1885. Mais il s'est maintenant déplacé vers la droite, devient peut-être le publiciste le plus important du général Georges Boulanger. Le succès retentissant de Boulanger lors des élections de 1889 alimente un mouvement putschiste qui aurait très bien pu renverser la République si le général lui-même n'avait pas perdu son sang-froid. Boulanger s'exila à Bruxelles (où il se suicida en 1891) et Rochefort l'y suivit.

Le Rochefort qui rentre en France en 1895 a très peu en commun avec le Rochefort de sa jeunesse. À l'époque de l'affaire Dreyfus, il est fermement anti-dreyfusard, antisémite et nationaliste.

Il meurt le 30 Juin 1913. Son autobiographie, Les aventures de ma vie, comptent cinq volumes fascinants.

 


 

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