1920

Les souvenirs d'Alexandre Chliapnikov, ouvrier et dirigeant bolchevik.

Alexandre Chliapnikov

A la veille de 1917
X - Aux congrès des social-démocrates suédois

Au cours de nos entretiens, je me rendis compte que Troelstra n'était qu'un de ces social-chauvins germanophiles qui foisonnaient alors en Europe. Il soulignait à tout propos le rôle libérateur de la social-démocratie allemande à l'égard de la Russie. Je me refusai catégoriquement à reconnaître l'efficacité des projectiles de 420 sur les ouvriers et les paysans russes et lui déclarai que les Allemands devaient utiliser ces perfectionnements de la technique contre leur propre bourgeoisie. Je le priai de faire savoir que les ouvriers de Pétrograd étaient profondément indignés de l'aide qu'on leur offrait et de transmettre notre salut à Karl Liebknecht et aux camarades qui le suivaient.

Durant l'entrevue, Larine s'efforça de montrer que eux, menchéviks, soit partisans de Trotsky, soit adeptes de Plékhanov, soit membres du Bund, etc., étaient « tout le contraire » des bolcheviks. Il raconta qu'il s'était formé à Varsovie un comité spécial comprenant les représentants du parti socialiste polonais (gauche), de la social-démocratie de Pologne et de Lituanie (opposition varsovienne) et du Bund et dont la tâche principale était, soi-disant, de « combattre l'austrophilie dans la société polonaise ».

En réalité, ce comité ouvrier avait été organisé dans un but tout différent. Nos camarades polonais étaient loin du chauvinisme russophile que leur attribuait Larine. Leur position était à peu près la nôtre et ils combattaient infatigablement le chauvinisme. Au nom de la fraction parlementaire groupée autour de Tchkhéidzé, Larine pria de transmettre ses salutations au Vorstand (Comité Central de la social-démocratie allemande), que j'avais vivement attaqué, et de l'assurer de sa solidarité, etc. Troelstra fut extrêmement heureux de cette déclaration qu'il eut soin d'inscrire mot pour mot mais qui pourtant semblait choquer quelque peu les autres menchéviks.

Les négociations des leaders scandinaves avec Troelstra aboutirent à l'organisation d'un congrès des « socialistes des pays neutres ». Les partis socialistes des « pays belligérants » furent invités à présenter des rapports écrits à ce congrès qui devait tout d'abord se tenir en décembre, mais qui fut ensuite reporte au 17 janvier 1915 pour permettre aux Américains d'y participer.

A la fin de l'automne 1914, la police commença à filer un certain nombre de socialistes russes. Je reçus une convocation d'avoir à me présenter personnellement au bureau de police soi-disant pour me faire enregistrer. Je remarquai bientôt que j'étais tenu à l'œil. Les assemblées de la Maison du Peuple étaient également surveillées. Les journaux réactionnaires et particulièrement les organes germanophiles, dont plusieurs étaient subventionnés par l'ambassade allemande, menaient une campagne acharnée contre les socialistes russes, qu'ils accusaient d'espionnage, de complot, etc. Kollontaï, qui prenait une part assez active à l'action des social-démocrates de gauche et de l'organisation féminine fut violemment attaquée par une feuille réactionnaire de Stockholm et dénoncée à la police. Arrêtée, elle fut mise en jugement, emprisonnée et expulsée au Danemark.

Dès lors, je dus user d'une prudence extrême pour continuer à séjourner et à me déplacer en Suède. Lors de l'affaire Kollontaï, j'allai requérir l'aide de Branting. Ce dernier, qui semblait extrêmement mécontent, me déclara que si notre camarade était emprisonnée, c'était sa faute, qu'il ferait pour elle ce qu'il pourrait, mais qu'elle aurait dû suivre son conseil et ne pas s'ingérer dans la vie intérieure du pays. Néanmoins, les socialistes de gauche m'assuraient alors que l'expulsion de Kollontaï n'était pas pour déplaire à Branting lui-même. J'engageai également des pourparlers avec ce dernier pour faire venir à Stockholm les membres de notre Comité Central fixés à l'étranger. Branting m'assura que tous les socialistes russes qui n'avaient pas à leur actif des actes terroristes pouvaient vivre librement en Suède, à condition toutefois « de ne pas s'immiscer dans la lutte politique du pays ».

Le 23 novembre 1914 s'ouvrit le Congrès du parti suédois. J'avais résolu d'y exposer l'état du mouvement révolutionnaire russe et de bien marquer l'attitude du prolétariat organisé envers la guerre. C'est ce que je réussis à faire dans mon discours de bienvenue, dont il fut donné lecture à l'assemblée.

Chers camarades,
Je vous apporte le salut du prolétariat organisé de Russie, du parti social-démocrate ouvrier russe. Je souhaite plein succès au parti suédois dans son travail. A l'heure actuelle où la bourgeoisie européenne presque tout entière, sous le couvert de la « défense nationale », mène une politique de conquêtes, nous, socialistes, devons lever bien haut le drapeau rouge de la révolution internationale et barrer la voie au réformisme qui, dans cette guerre criminelle, applique sa théorie de l' « union des classes ».
Nous, ouvriers russes, nous avons suivi avec une grande joie votre lutte contre le courant qui cherchait à entrainer le peuple suédois dans la guerre mondiale et avons été heureux de constater que toutes les tentatives des commis-voyageurs du militarisme ont complètement échoué dans votre pays.
Permettez-moi de vous dire quelques mots de notre mouvement ouvrier, qui, depuis 1912, s'est considérablement fortifié et a été marqué par une augmentation extraordinaire des grèves politiques. Pour vous donner une idée de l'intensité de notre lutte, laissez-moi vous citer quelques chiffres :
En 1911, le nombre total des grévistes dans notre pays se montait à 105 000, l'année suivante, il atteignait 1 070 000, dont 885 000 pour des grèves politiques. En 1913, le mouvement gréviste n'a pas été moins puissant : il a englobé 1 185 000 ouvriers, dont 821 000 ont participé à des grèves politiques. Il est à remarquer que ces chiffres sont tirés de la statistique officielle, laquelle est loin d'être complète, car elle ne porte pas sur la petite industrie ni sur les entreprises régies par l'État.
Les persécutions et les cruautés du gouvernement et du capital n'ont pu briser la solidarité de la classe ouvrière russe. Durant cette année, la lutte des ouvriers a revêtu une acuité extrême. Toutes les collisions économiques et professionnelles se sont transformées rapidement, par suite des répressions gouvernementales, en mouvements politiques. La classe ouvrière s'est de nouveau déclarée prête à combattre pour la République, l'Assemblée constituante, la journée de huit heures.
En juillet, la lutte politique a éclaté avec une force extraordinaire. A la provocation sanglante du gouvernement, le prolétariat pétersbourgeois a répondu par la grève générale qui a touché, à Saint-Pétersbourg seulement, plus de 250 000 ouvriers. Sur plusieurs points de la capitale, des barricades ont été élevées, le sang ouvrier a coulé. Le mouvement s'est répandu en province et a englobé les régions de la Baltique, la Pologne, le Caucase, Moscou et le Sud.
C'est au moment où notre lutte allait atteindre son point culminant qu'est survenue la guerre. La bourgeoisie a sonné l'alarme : sa patrie, son coffre-fort étaient en danger. Les fils des ouvriers et des paysans ont été revêtus de la capote grise et envoyés aux frontières.
Aux jours de la mobilisation, les ouvriers de Saint-Pétersbourg ont abandonné le travail et protesté ouvertement contre la guerre. Drapeau rouge en tête, en chantant des chants révolutionnaires, ils ont accompagné aux points de rassemblement leurs camarades mobilisés.
Nous, ouvriers conscients, nous ne pouvions croire à la possibilité de la guerre mondiale. Pleins de confiance, nous tournions nos regards vers nos frères organisés d'Occident, les ouvriers allemands, français, autrichiens. Nous espérions trouver en eux un soutien et entendre retentir leur appel à la lutte contre le complot infernal de la bourgeoisie. Mais l'amère réalité nous a détrompés. La presse gouvernementale et les journaux bourgeois, ainsi que nos compatriotes revenus de l'étranger, nous ont appris la trahison des leaders de la social-démocratie allemande et de beaucoup d'autres encore qui se sont placés « au point de vue de la défense nationale ».
Mais notre parti social-démocrate ouvrier n'a pas été touché par la défection générale ; il n'a pas oublié les causes véritables de la guerre actuelle, fruit direct de la politique impérialiste des gouvernements bourgeois de tous les pays. Notre fraction parlementaire a exprimé la volonté du prolétariat organisé en refusant de voter le budget militaire et a souligné son attitude envers la guerre en quittent la salle des séances. Un grand nombre d'organisations locales (Petrograd, Moscou, Riga, Varsovie, Caucase, etc.) ont publié des feuilles illégales contre la guerre.
Le Comité Central de notre Parti et son organe Le Social-Démocrate ont entrepris la lutte contre l'opportunisme international, lutte à laquelle ils appellent les éléments prolétariens révolutionnaires de tous les pays.
En terminant, je souhaite plein succès dans ses travaux au congrès de notre parti frère. Vive le prolétaniat suédois et son parti de classe, la social-démocratie ! Vive l'Internationale !

De crainte des répressions policières, j'avais, sur le conseil des « jeunes », écrit ce discours qui, lu et traduit au Congrès par Scheld, provoqua une violente collision entre les deux courants adverses de l'assemblée. Voici, d'après le procès-verbal, un court compte rendu des débats :

Branting monte à la tribune pour traiter d'une question, sur laquelle il juge nécessaire de prendre une décision. Il vient d'avoir connaissance du texte du discours de bienvenue d'un parti russe où il est parlé de la trahison du parti allemand. L'orateur montre qu'il ne convient pas au congrès de condamner les autres partis et considère que l'assemblée doit à l'unanimité et sans discussion, exprimer son regret pour le passage du discours dans lequel les partis social-démocrates des autres pays sont attaqués. — Höglund (Stockholm) estime que le Congrès ne doit pas adopter une semblable décision parce que, au sein même du parti suédois, il est des camarades qui considèrent la conduite des Allemands comme une trahison. Il propose au Congrès de ne porter aucune condamnation et de se contenter de consigner au procès-verbal la déclaration de Branting. — D'après Vinberg, il convient de déclarer que les Russes seuls portent la responsabilité du jugement exprimé sur les autres partis — Branting renouvelle sa demande, estimant que si elle n'est pas acceptée, on pourra croire que les membres du congrès se solidarisent avec les Russes. La question est mise aux voix ; la proposition de Branting obtient la majorité.

Après le vote, le Congrès mit également aux voix la contre-proposition de Vinberg.

Par 54 voix contre 50, il la repoussa et accepta celle de Branting.

Comme j'étais présent au Congrès, Branting crut devoir m'expliquer personnellement son intervention, à laquelle il s'était vu contraint par ma façon violente de poser une question aussi importante que celle de l'attitude envers la défense de la patrie, je répliquai vivement que ce n'était pas là seulement mon opinion personnelle, que mon point de vue était partagé par notre organisme central et par l'immense majorité des ouvriers organisés de Russie. Au reste, cette discussion n'eut aucune influence fâcheuse sur nos relations. Branting ne se formalisa pas de mes attaques, me donna son adresse et me rendit plusieurs services, notamment celui de m'obtenir du consul français un passeport pour la France.

Au Congrès, Larine prononça, au nom de Plékhanov, Trotsky, Axelrod et autres, le discours de bienvenue suivant :

Chers camarades,
Nous vous saluons au nom du Comité d'Organisation du parti social-démocrate, lequel englobe l'union ouvrière social-démocrate juive, l'union des social-démocrates ukrainiens, la social-démocratie caucasienne et les organisations russes dirigées par Plékhanov, Axelrod et Trotsky, et qui est en rapports organiques avec les social-démocrates unifiés de Pologne et de Lituanie. Quelque grandes que soient les pertes matérielles et morales qu'apportera la guerre à l'Europe, nous regardons l'avenir avec confiance. Après cette catastrophe, la vie continuera son œuvre, et la cause de la classe ouvrière triomphera en définitive de tous les obstacles intérieurs et extérieurs qui se dressent dans sa voie. Il est très possible même que cette guerre donne une forte impulsion à la solidarité de la classe ouvrière internationale.
La gravité de la situation actuelle exige de la classe ouvrière de chaque pays de l'énergie, de l'esprit de décision pour faire face à toutes les éventualités. Nous, social-démocrates russes, qui connaissons par expérience les tristes résultats de la scission, nous souhaitons à notre parti frère suédois de prospérer et de triompher et espérons qu'il continuera de tenir fermement le drapeau de la solidarité et de l'activité prolétarienne et conservera son unité qui est pour lui le bien suprême et lui assurera la victoire finale.
Vive la social-démocratie suédoise !
Vive la social-démocratie internationale !
Par mandat du Comité d'Organisation du parti social-démocrate ouvrier russe :
Larine.

Au cours du Congrès du parti suédois, nous apprîmes l'arrestation de notre fraction parlementaire à Petrograd. Cette nouvelle produisit une forte impression sur les délégués, qui adoptèrent immédiatement une résolution de protestation. Dans toute la Scandinavie, des protestations furent votées contre les rigueurs de l'autorité tsariste. J'avais un portrait de Pétrovsky que je transmis alors aux journaux et qui fut reproduit dans une grande partie de la presse Scandinave.

L'arrestation de nos députés entrava considérablement mes relations avec notre parti. Peu avant, j'avais réussi à organiser une expédition régulière du courrier pour la Russie, où j'avais envoyé des articles sur la situation internationale, des informations sur la Scandinavie, sur la conférence des partis socialistes des pays neutres, quelques lettres de Lénine, ainsi que de la littérature (Numéros 33 et 34 du Social-Démocrate). Mais, de Russie, les nouvelles ne parvenaient que rarement et avec beaucoup de difficulté.

Vers la mi-novembre, la réponse des mencheviks au télégramme de Vandervelde parvint à Stockholm. Elle avait été adressée à Larine qui la tenait rigoureusement secrète. Je réussis néanmoins à m'en procurer l'original, avec les corrections écrites de la main même de Larine. Voici ce document :

Au ministre Vandervelde, Belgique
Cher camarade,
Nous avons reçu votre télégramme, que la censure militaire a laissé passer. En votre personne, nous saluons le glorieux prolétariat belge. Nous savons qu'il s'est énergiquement opposé à la guerre lorsque les classes dirigeantes des grandes puissances la préparaient. Mais, contre sa volonté, contre celle du prolétariat international, la guerre a éclaté. Dans cette guerre vous avez pour vous le bon droit ; vous vous défendez contre les dangers dont la politique agressive des junkers prussiens menace les libertés démocratiques et la lutte emancipatrice du prolétariat. Quels que soient les buts que se sont assignés et que s'assignent les dirigeants des grandes puissances belligérantes, les événements mettront infailliblement à l'ordre du jour la question de l'existence de cette citadelle du militarisme contemporain qu'est la classe des junkers prussiens, dont la lourde botte a écrasé jusqu'à présent le mouvement du prolétariat allemand. Nous avons la ferme conviction que, pour le renverser, les socialistes des pays contraints de participer à cette guerre s'accorderont avec la glorieuse avant-garde du prolétariat international, la social-démocratie allemande (qu'ils aideront à refondre politiquement et socialement l'Allemagne). Mais, par malheur, le prolétariat russe n'est pas dans une situation aussi favorable que le prolétariat des autres pays combattant le militarisme prussien, sa tâche est beaucoup plus complexe et contradictoire que celle de ses camarades d'Occident. La situation internationale se complique du fait qu'à la guerre actuelle contre les junkers prussiens participe une autre force réactionnaire : le gouvernement russe, qui, se renforçant de plus en plus au cours de la lutte, peut, dans certaines conditions, devenir le centre d'attraction des tendances réactionnaires dans la politique mondiale. Cette éventualité est étroitement liée au caractère du régime qui domine sans conteste en Russie. A l'heure présente, le prolétariat russe est privé de toute possibilité d'exprimer ouvertement sou opinion et de réaliser sa volonté collective ; les quelques organisations dont il disposait avant la guerre sont supprimées. Nos journaux sont interdits, nos camarades emprisonnés. Aussi, la social-démocratie russe ne peut-elle, à l'heure actuelle, occuper la même position que les socialistes de Belgique, de France et d'Angleterre : elle ne peut participer activement à la guerre et prendre sur elle, devant le pays et devant le socialisme international, la responsabilité des actes du gouvernement russe. Néanmoins, vu l'importance internationale du conflit européen et la participation active des socialistes des pays avancés à ce conflit, participation qui nous permet d'espérer que ledit conflit se terminera au profit du socialisme international, nous vous déclarons que nous ne nous opposerons pas à la guerre par notre action en Russie. Néanmoins, nous croyons devoir attirer votre attention sur la nécessité de nous préparer dès maintenant à une action énergique contre la politique de conquêtes des grandes puissances et d'exiger pour toute annexion la consultation de la volonté de la population indigène.

Les mots mis en italiques dans l'original avaient été biffés par Larine. Germanophile avéré, ce dernier ne pouvait supporter une intervention extérieure destinée à aider à la refonte politique et sociale de l'Allemagne. La rectification fut vraisemblablement adoptée par le Comité d'organisation, car ce dernier publia dans son organe étranger la réponse à Vandervelde sous la forme que lui avait donnée Larine.

Les informations de Larine ne tardèrent pas à porter leurs fruits. Chaque fois que les leaders scandinaves abusés par lui dénaturaient la vérité, il leur arrivait de Russie des protestations qui les embarrassaient fort et auxquelles ils ne comprenaient rien. Il en fut ainsi pour Troelstra qui reçut des socialistes de Varsovie la lettre suivante dans laquelle ces derniers démentaient catégoriquement les communications de Larine :

Au camarade Troelstra
Varsovie, 2 décembre 1914.
Cher camarade,
Il y a quelque temps, les Rousskie Viedomosti de Moscou ont publié un article concernant l'attitude des socialistes des différentes nationalités en Russie envers la guerre. Parlant des socialistes de Pologne, l'auteur s'est référé à une interview qu'il avait eue avec vous.
D'après lui, vous l'avez informé qu'un comité ouvrier composé des partis suivants : 1° Parti socialiste polonais (gauche) ; 2° social-démocratie de Pologne et de Lituanie (opposition varsovienne) ; 3° Bund (organisation ouvrière juive), s'était constitué à Varsovie dans le but de « combattre l'austrophilie » dans la société polonaise. En réalité, quelques jours après la déclaration de la guerre, il s'est fondé à Varsovie un Conseil Ouvrier inter-parti composé dés partis susmentionnés, mais ayant des buts tout autres.
Ce Conseil doit élaborer une plate-forme générale déterminant l'attitude de la classe ouvrière du Royaume de Pologne devant le conflit international actuel et accorder l'action politique des partis qu'il englobe.
Les publications du Conseil ont prouvé que le prolétariat conscient et organisé de Pologne repousse énergiquement l'orientation austrophile aussi bien que l'orientation russophile. Le prolétariat ne lie son sort à la victoire d'aucune des parties belligérantes qui luttent pour des intérêts dynastiques et impérialistes. Il met son espoir uniquement dans les forces internationales des ouvriers.
Par suite, le prolétariat du Royaume de Pologne est étranger à toute orientation politique bourgeoise en contradiction avec la tactique socialiste.
Agréez nos vœux fraternels et nos salutations socialistes.
Signé : : Pour le Conseil : N.
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