1885

Source : recueil Marx-Engels et la III° République (Éd. Sociales).

Friedrich Engels

Lettre à Laura Lafargue

22 septembre 1885

(...) Elle me plaît, la façon systématique et correcte sur le plan théorique dont les Français s’apprêtent à mettre en œuvre le scrutin de liste. Chaque parti dresse une liste complète de ses candidats à lui. La conséquence en sera que partout le parti relativement le plus fort parviendra à placer tous les siens, les autres n’obtenant aucun siège. Mais en même temps chaque parti pourra procéder lui-même à un décompte, compter clairement ses propres forces. Et aux élections suivantes il en sortira comme résultat nécessaire : que les partis qui ont des intérêts semblables se rassembleront pour former – proportionnellement à leur force relative – une liste commune, se cela n’a pas déjà lieu maintenant à la veille de l’élection. Le scrutin de liste force radicaux et socialistes à établir une liste commune tout comme il forcera peu à peu opportunistes et monarchistes à s’unir en une liste commune, au moins dans tel ou tel département. Mais il est caractéristique pour le génie français que cela ne puisse être atteint que comme résultat de l’expérience pratique. C’est justement ce caractère idéologique absolu qui confère à l’histoire politique française sa forme classique, en comparaison avec la politique confuse d’autres nations (...)

Notes

Texte surligné : en français dans le texte.

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