1907

Résolution relative à la question coloniale - Congrès de Stuttgart (1907).

Source : L'internationale Ouvrière et Socialiste - VIIe Congrès Socialiste Internationale tenu à Stuttgart du 16 au 24-8-1907. Compte-rendu analytique publié par le Secrétariat du Bureau Socialiste International, Bruxelles 1908.

Résolution relative à la question coloniale

Internationale Socialiste

Congrès international de Stuttgart - 16-24 août 1907

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Le Congrès est d’avis que la politique coloniale capitaliste, par son essence même, mène nécessairement à l’asservissement, au travail forcé ou à la destruction des populations indigènes dans le domaine colonial.

La mission civilisatrice dont se réclame la société capitaliste ne lui sert que de prétexte pour couvrir sa soif d’exploitation et de conquête. Seule, la société socialiste pourra offrir à tous les peuples la possibilité de développer pleinement leur civilisation.

La politique coloniale capitaliste, au lieu d’accroître les forces productives, détruit, par l’esclavage et la misère où elle réduit les indigènes, de même que par des guerres meurtrières et dévastatrices, la richesse naturelle des pays dans lesquels elle transplante sa méthode. Elle ralentit ou empêche par là même le développement du commerce et des débouchés pour les produits de l’industrie des Etats civilisés.

Le Congrès condamne les méthodes barbares de colonisation capitaliste et réclame dans l’intérêt de l’extension des forces productives, une politique garantissant le développement pacifique de la civilisation et mettant, par toute la terre, les richesses du sol au service du progrès de l’humanité tout entière.

Affirmant de nouveau ses résolutions de Paris (1900) et d'Amsterdam (1904), le Congrès réprouve la colonisation actuelle, qui, étant d’essence capitaliste, n’a d’autre but que de conquérir des pays et de subjuguer des peuples pour les exploiter sans merci au profit d’une infime minorité, tout en aggravant les charges des prolétaires de la métropole.

Ennemi de toute exploitation de l’homme par l’homme, défenseur de tous les opprimés sans distinction de races, le Congrès condamne cette politique de vol et de conquête, application effrontée du droit du plus fort qui foule aux pieds le droit des peuples vaincus, et constate encore que la politique coloniale augmente le danger de complications internationales et de guerres entre les pays colonisateurs, — aggravant ainsi les charges pour la marine et pour l’armée.

Au point de vue financier, les dépenses coloniales, aussi bien celles qui découlent de l’impérialisme que celles qui sont nécessaires pour favoriser l’évolution économique des colonies, doivent être supportées par ceux qui profitent de la spoliation commise et en tirent leurs richesses.

Le congrès déclare que les mandataires socialistes ont le devoir de s’opposer irréductiblement dans tous les parlements à ce régime d’exploitation à outrance et de servage, qui sévit dans toutes les colonies existantes, en exigeant des réformes pour améliorer le sort des indigènes, en veillant au maintien des droits de ceux-ci, en empêchant toute exploitation et tout asservissement, et en travaillant, par tous les moyens dont ils disposent, à l’éducation de ces peuples pour l’indépendance.

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