1843-50

"On remarquera que, dans tous ces écrits, et notamment dans ce dernier, je ne me qualifie jamais de social-démocrate, mais de communiste... Pour Marx, comme pour moi, il est donc absolument impossible d'employer une expression aussi élastique pour désigner notre conception propre.." F. Engels, 1894.

Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec.


Le parti de classe

K. Marx - F. Engels

Le parti dans la révolution (1848-1850)

Tandis que les petits-bourgeois démocrates veulent terminer la révolution au plus vite après avoir obtenu, au mieux, la réalisation des revendications [qui rendent supportable la société  existante], il est de notre intérêt et de notre devoir de rendre la révolution permanente, jusqu'à ce que toutes les classes aient été chassées du pouvoir, que le prolétariat ait conquis le pouvoir public et que, non seulement dans un pays, mais dans tous les principaux pays du  monde, l'association des prolétaires ait fait assez de progrès pour supprimer dans ces pays la concurrence des prolétaires et concentrer dans les mains des prolétaires du moins les forces productives décisives.

Marx, Adresse du Conseil central à la Ligue, mars 1850.


À tous les travailleurs d'Allemagne ! Frères et travailleurs !

Si nous ne voulons pas être dupés une fois de plus [1], si nous ne voulons pas être, pour une longue série d'années, ceux qu'un petit nombre exploite et bafoue, il ne faut pas laisser perdre un seul instant, ni laisser passer une minute dans l'inactivité.

Isolés comme nous l'avons été jusqu'ici, nous sommes faibles, bien que nous nous comptions par millions. Unis et organisés, nous constituerons, au contraire, une force irrésistible. C'est pourquoi, frères, formons, dans toutes les villes et dans tous les villages, des unions ouvrières où nous discuterons de nos conditions, où nous proposerons des mesures pour changer notre situation actuelle, où nous désignerons les représentants de la classe travailleuse au parlement allemand et où nous préparerons toutes les démarches nécessaires pour sauvegarder nos intérêts. En outre, toutes les unions ouvrières d'Allemagne devront, aussi vite que possible, entrer en relations entre elles, et y demeurer.

Nous vous proposons de choisir provisoirement Mayence comme centre de toutes les unions ouvrières, et d'entrer en correspondance avec le comité soussigné, afin de nous concerter sur un plan commun et aussi vite que possible fixer définitivement, lors de la réunion des délégués, le siège du comité central, etc.

Nous recevons les lettres non-affranchies, de mêmeque nous nous écrivons aux unions sans affranchir.

Mayence, 5 avril 1848

L'Association de formation ouvrière
Au nom du comité directeur :
Le speaker, Wallau
le rédacteur : Cluss


Notes

[1] Cf. Seeblätter, 13 avril 1848.
Ce tract, reproduit dans divers journaux ouvriers, est un appel à tous les ouvriers allemands pour la création d'unions ouvrières et pour la préparation d'un congrès des travailleurs. Il représente la première démarche du « parti Marx » dans la révolution : l'appel à l'union générale du prolétariat pour la lutte, condition préalable de tout succès ultérieur, dans l'intérêt aussi bien de la révolution que de la classe ouvrière elle-même.
Cet appel fut préparé à Paris par la Ligue et transmis à Mayence par Wallau, membre du Conseil central, et Cluss, membre de la Ligue. Lors de leur retour en Allemagne, Marx-Engels s'arrêtèrent le 8 avril à Mayence, avant de rejoindre Cologne, afin d'y discuter du plan d'action ultérieur pour l'organisation d'une liaison entre les associations existantes et la création de nouvelles unions ouvrières, sortes de soviets.


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