1936

Lettre à Schmidt et Sneevliet, Bibliothèque du Collège de Harvard, 10418. Avec la permission du Collège de Harvard. Traduite de l'allemand.


Œuvres – avril 1936

L. Trotsky

[Le secrétariat d'Amsterdam ne fait pas son travail]

2 avril 1936


Chers Camarades,

Le 5 avril a lieu en Belgique la conférence de la fraction de l'Action socialiste révolutionnaire. J'ignore si vous suivez cette affaire. Mais elle mérite la plus grande attention. Il s'agit à présent de l'exclusion de l'aile gauche [1]. Ainsi, nous pouvons avoir dans les prochaines semaines une importante organisation indépendante en Belgique. Il y aura ensuite fusion avec Vereeken [2], lequel se tenait à l'écart entre temps et n'a absolument pas progressé depuis. Je pense que le parti hollandais pourrait encourager les camarades belges, en ces moments si importants pour eux, par un message de sympathie.

Mais il me faut aussi me plaindre vigoureusement que les deux secrétaires n'aient donné absolument aucune réponse aux propositions importantes et tout à fait concrètes que j'ai faites au sujet de la France[3]. Comment comprendre cela ? Il nous faut avoir à tout prix un secrétariat de la IV° Internationale qui soit en état de travailler. Cela implique au minimum une correspondance régulière. J'ai déjà constaté à plusieurs reprises que, lorsqu'on fait une proposition ou qu'on pose une question, on ne reçoit aucune réponse d'Amsterdam.

Dans la Nieuwe Fakkel du 27 mars dernier, il y avait une excellente lettre d'un ouvrier hollandais du nom de Martin B. en provenance d'Amérique.

J'espère que vous avez communiqué l'adresse de cet ouvrier à nos camarades américains. Ce que Martin B. dit en trois lignes sur le socialisme dans un seul pays est la meilleure chose qu'on ait jamais écrite sur la question.

J'espère aussi que tous les membres du bureau du parti ont lu cette lettre. A elle seule, elle justifie pleinement la décision de nos camarades américains.


Notes

[1] Il s'agit évidemment de l'exclusion du P.O.B. de l'aile gauche regroupée autour de l'hebdomadaire Action socialiste révolutionnaire au sein de laquelle était organisée la fraction b.l.

[2] Georges Vereeken (1898‑1978), chauffeur de taxi, membre du P.C. belge à sa fondation et de son C.C. En 1925, avait été exclu en 1928 avec la majorité du C.C. qui était passée à l'Opposition. Il était resté fidèle à l'Opposition internationale en 1930 quand il y avait eu scission en Belgique, et il s'était rangé du côté de Charleroi. En 1934, il avait été violemment hostile au « tournant français » et en 1935, il avait refusé de suivre la majorité de la section belge qui avait décidé l'entrée dans le P.O.B. Il avait maintenu une petite organisation indépendante et édité le journal Spartacus. Sneevliet et lui étaient assez proches et Trotsky espérait visiblement que la perspective d'un parti indépendant en Belgique englobant Vereeken pourrait désarmer les griefs de Sneevliet sur l'entrée aux Etats-Unis.

[3] Il s'agit notamment de la réponse à faire aux partisans de La Commune (qui avaient, depuis, fondé le P.C.I.) et de la proposition d'établir une « commission Crux », préparatoire.


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