1936

Lettre à Jan Frankel, Bibliothèque du Collège de Harvard, 8150, avec la permission du Collège de Harvard. Traduite de l'allemand.


Œuvres – avril 1936

L. Trotsky

[Reprise de contact]

28 avril 1936


Cher Ami,

Oui, c'est un enchaînement de méchants malentendus. Il est bien vrai que j'ai demandé à l'époque aux camarades de m'écrire moins à l'avenir. Mais cette demande concernait les affaires locales, non les lettres personnelles des amis [1].

Après l'histoire avec Alexander [2], on m'a fait savoir que vous auriez annoncé la suspension de la correspondance pour un certain temps. Cela m'a paru incompréhensible dans la mesure où il s'agissait de lettres personnelles ou relatives à votre état de santé. Au moment où j'ai reçu quelques exemplaires du livre sur Lénine, j'ai voulu vous en faire parvenir un avec ma dédicace. On m'a répondu que vous n'auriez pas donné de nouvelle adresse et que vous auriez même demandé qu'on n'envoie pas de matériel imprimé à l'ancienne adresse. Bien qu'il fût déjà empaqueté, le livre est resté jusqu'à aujourd'hui chez N(atalia) I(vanovna). Maintenant encore, Erwin et moi-même, nous nous demandons s'il est raisonnable, à cause du nom de l'auteur et de la dédicace personnelle, de vous l'expédier à votre adresse poste restante.

Ce que vous m'écrivez sur l'affaire de l'édition est tout nouveau pour moi. Jamais je n'aurais voulu ou pu vous faire des reproches à ce sujet, étant absolument certain que vous faites toujours de votre mieux en fonction des circonstances.

Je travaille dur en ce moment à mon livre sur l'U.R.S.S. ; environ deux cents ou deux cent cinquante pages imprimées. J'en suis déjà à mon avant-dernier chapitre. Ma santé, ces derniers temps, s'est considérablement améliorée et je suis en assez bonne forme.

J'espère bien avoir totalement dissipé par cette lettre les malentendus qui s'étaient accumulés et je serai très heureux que vous me donniez signe de vie de temps en temps.


Notes

[1] La correspondance avec Frankel était interrompue depuis le mois de janvier. Nous ne connaissons pas la lettre dans lequel il semble que ce dernier avançait des explications.

[2] Alexander était en Tchécoslovaquie le pseudonyme de Wilhelm Haas (né en 1912), un chauffeur qui dirigeait dans les régions de langue allemande le groupe affilié au groupe de Frankel qui publiait à Prague Jiskra. Mais nous ne savons pas ce qu'est « l'histoire avec Alexander ».


Archives IVe Internationale
Début Précédent Sommaire Début de page Suite Fin
Archive Trotsky