1922

Un livre d'A. Rosmer, successivement syndicaliste révolutionnaire, communiste et trotskyste.
Les souvenirs des années de formation du communisme par l'un de ceux qui le firent.


Moscou sous Lénine
1922

Alfred Rosmer

VII : Le Parti communiste français et ses difficultés

Si l’attention des délégués avait été accaparée par le grave sujet traité par Lénine et Trotsky et par la longue discussion qu’il avait provoquée, leur curiosité se portait sur une autre question, de moindre importance et certainement moins réconfortante. Le Parti communiste français figurait une fois de plus à l’ordre du jour. Son développement avait été pénible. L’ancien parti socialiste avait voté l’adhésion à l’Internationale communiste à une énorme majorité, ainsi que nous l’avons vu, au Congrès de Tours, fin décembre 1920. Le Parti communiste se trouva donc formé d’une très grande portion de l’ancien parti, les “ dissidents ” ayant gardé surtout avec eux la majorité des parlementaires et une partie des cadres - “ la parure du Parti ”, disait Jean Longuet. La base, une base saine, ardente, comprenant des éléments nouveaux, les jeunes, les anciens combattants, des syndicalistes et un faible contingent d’anarchistes, allaient au communisme avec enthousiasme [37].

Nous avons vu cependant que les délégations envoyées à Moscou en juillet de l’année suivante, au congrès de l’Internationale communiste et à celui de l’Internationale syndicale rouge, eurent une attitude singulière. Le premier congrès du Parti, tenu à Marseille en décembre 1921 avait révélé quelque chose de trouble, d’inquiétant, dans le fonctionnement du Parti, de déplaisantes manœuvres souterraines. Sans une discussion préalable qui aurait pu le justifier ou l’expliquer, Boris Souvarine, alors à Moscou, délégué du Parti au Comité exécutif de l’Internationale, n’avait pas été réélu au Comité directeur. Là-dessus ses camarades de tendance avaient donné, séance tenante, leur démission. Première crise. L’Internationale communiste blâma les démissionnaires pour s’être retirés ; elle blâma davantage la direction pour sa manœuvre et exigea la réintégration des démissionnaires.

Vint alors la tactique du front unique. J’ai montré comment elle fut accueillie. Cependant au Comité exécutif élargi les opposants avaient déclaré se soumettre aux décisions de l’Internationale, et quelques mois plus tard, Frossard, qui cette fois avait consenti à faire le voyage de Moscou, déclara en conclusion de la discussion : “ C’est... pour ces raisons... que la délégation de la majorité du Parti français s’engage à rapporter au Parti les résolutions qui vont être prises, à les expliquer, à les commenter, à les défendre, à faire en sorte que, dans le plus court délai, elles soient pourvues de leur sanction pratique, et j’espère, vous me permettrez de finir par là, j’espère qu’au 4e Congrès de l’Internationale communiste ce ne sera pas la question française qui retiendra plus particulièrement l’attention de l’Internationale. ” Et il rentra à Paris avec une motion pour le prochain congrès du Parti signée Frossard-Souvarine. C’est donc l’accord entre gauche et centre, le pivot de la combinaison sur laquelle le Parti communiste français a été édifié.

Le 2e Congrès du Parti doit se réunir à Paris le 15 octobre, peu avant le 4e Congrès de l’Internationale communiste qui, selon l’espoir exprimé par Frossard, n’aura plus à s’occuper de la sempiternelle question française. L’envoyé de l’Internationale est Manouilsky. Pour sceller définitivement l’accord, il organise des entrevues avec les représentants des deux tendances. Il propose l’égalité de représentation des tendances centre et gauche au Comité directeur, le délégué de l’Internationale devant aider à résoudre les conflits qui pourraient se produire quand les membres des deux tendances resteraient intransigeants et figés sur leurs positions. Le centre refuse : le Parti communiste ne serait plus indépendant, dit-il ; c’est le représentant de l’Internationale qui deviendrait l’arbitre et déciderait. La gauche revendique la majorité. Le prestige et l’autorité de Manouilsky sont si faibles que le congrès s’ouvre sans qu’il ait pu obtenir un accord.

Après les premiers débats, le scandale éclate. L’adjoint de Frossard au secrétariat, Ker, est à la tribune pour son rapport. C’est un bon travailleur, capable, sympathique, conciliant. À la stupeur générale, il se lance dans un violent réquisitoire contre la gauche, caractérisant les pourparlers avec le délégué de l’Internationale comme un complot ourdi dans la coulisse. C’est une déclaration de guerre, mais que ce soit lui qui en ait été chargé, c’est là surtout ce qui étonne. Tous les débats vont être dominés par cette offensive. Que veut le centre ? C’est lui qui occupe les postes de commande ; Frossard est au secrétariat ; Cachin à la direction de l’Humanité ; la grande majorité du Comité directeur lui appartient. Mais l’adhésion à l’Internationale communiste lui pèse ; il est constamment en désaccord avec ses décisions. Cependant il se garde de se dresser ouvertement contre l’Internationale ; tout au contraire, après avoir manifesté des velléités de résistance, il s’incline, proteste humblement de son inaltérable fidélité. Aujourd’hui veut-il aller plus loin ? En conclusion des débats, il recueille la majorité des mandats, une majorité très faible : 1.698 contre 1.516 à la gauche ; beaucoup s’abstiennent, 814, marquant ainsi leur mécontentement. Néanmoins le centre revendique tout le pouvoir. Il gouvernera seul “ en accord avec l’Internationale ” - bien qu’il soit en désaccord ici avec l’homme qui la représente [38].

Que signifie exactement ce jeu compliqué ? Point n’est besoin d’être dans les secrets de la direction pour imaginer ce qui s’y passe. On connaît les hommes qui supportent mal l’autorité de l’Internationale ; quelques-uns, d’ailleurs, l’avouent. Mais celui qui prépare et dirige toutes ces manœuvres, maître en faux-fuyants et en dérobades, c’est le secrétaire du Parti lui-même, Frossard. Il n’a pas quarante ans, mais c’est déjà un vieux routier du Parti ; pendant la guerre, il s’est approché de la tendance zimmerwaldienne. Merrheim qui avait eu l’occasion de le bien connaître le considérait comme un compagnon peu sûr ; il se hâta d’ailleurs de passer chez Longuet dès que celui-ci eut organisé sa tendance minoritaire dans le Parti socialiste ; il y avait là beaucoup de députés ; on critiquait la politique de guerre du gouvernement, mais on votait les crédits pour la guerre ; c’était une position sans danger et sans risques et qui devint profitable quand les minoritaires l’emportèrent et disposèrent des postes. Cachin reçut la direction du quotidien ; Frossard le secrétariat du Parti.

Je les avais rencontrés tous deux à Moscou, lors du 2e Congrès de l’Internationale quand ils y avaient été envoyés “ pour information ”. Frossard se tenait derrière Cachin qu’il laissait s’exposer seul aux rebuffades. Par la suite, le même jeu continua, lorsque l’Exécutif les mandait à Moscou. Tous deux commençaient par refuser énergiquement de faire le voyage. Quand les messages se faisaient insistants, Frossard laissait Cachin se débattre, sachant qu’il céderait et qu’ainsi il pourrait, lui, se dérober. En effet, Cachin, après avoir protesté, crié qu’il n’irait pas, se mettait en route préparant déjà, pour apitoyer ses critiques, des tirades sentimentales qu’il appuierait d’une larme à l’œil.

C’est Frossard qui, par hasard, me révéla sa technique. Au cours du seul voyage qu’il fit à Moscou comme secrétaire du Parti, il avait pris un engagement ferme au sujet du congrès constitutif de la Confédération Générale du Travail Unitaire qui allait se tenir à Saint-Étienne : il réunirait les délégués appartenant au Parti avant le congrès pour élaborer ensemble programme et tactique, et interviendrait lui-même au congrès. Il fit tout cela, prudemment comme toujours, mais il le fit. Les débats étaient assez durs. Sachant qu’ils n’obtiendraient pas la majorité, les anarchistes et les “ syndicalistes purs ” qui, par suite de circonstances fortuites, dominaient le secrétariat et la commission exécutive de la C.G.T.U., étaient agressifs, attaquaient le Parti communiste et ses membres. L’un de ceux-ci, secrétaire d’une Union départementale importante, leur tenait tête mais assez maladroitement. Tandis qu’il parlait, Frossard vint près de moi et me dit : “ Je l’ai trop remonté, le frère ! ” Sur le moment, sa confidence - que j’étais surpris qu’il me fît car il n’y avait aucune espèce d’intimité entre nous - m’amusa. Mais plus tard, jugeant d’ensemble le développement du Parti communiste français, sous tant d’aspects si décevant, et même lamentable, elle me fournit la clé des incidents répétés, des crises successives : Frossard, restant dans la coulisse, “ remontait les frères ”. Il les avait remontés pour le 3e Congrès de l’Internationale communiste et pour le premier congrès de l’Internationale syndicale rouge ; il avait “ remonté ” le trop docile Ker pour le congrès de Paris ; surtout il “ remontait ” les nouveaux dirigeants de la C.G.T.U., sympathisants communistes et désireux d’adhérer à l’Internationale syndicale rouge mais qu’il était facile de troubler et d’inquiéter avec les “ oukases ” de Moscou ; c’était là son gros atout ; une C.G.T.U. hostile rendrait difficile la formation d’un véritable parti communiste [39].

Cette fois la crise revêtait un caractère si aigu qu’il devenait nécessaire d’en finir avec des manœuvres et des dérobades qui créaient une situation insupportable. Pour préparer les débats du congrès, une commission d’une importance exceptionnelle par le nombre et par le choix des délégués fut formée : les délégations y étaient représentées par leurs membres les plus qualifiés, la délégation russe ayant donné l’exemple en désignant Lénine, Trotsky, Zinoviev et Boukharine. Lénine n’y vint pas, mais il suivit de près ses débats. C’est dans son sein que se régla le sort du Parti communiste français. Il se présentait devant elle en morceaux : le centre, avec sa prétention de gouverner seul, formulée mollement à Paris et déjà mal assurée à Moscou ; la gauche, profondément attachée à l’Internationale communiste, mais trop faible pour s’emparer de la direction comme l’avaient fait les Italiens ; enfin cette “ droite ” dont j’ai déjà, à propos de la discussion sur le front unique, signalé le gauchisme verbal, non moins hostile que le centre à l’Internationale et, en fait, marchant avec lui. N’ayant adhéré au Parti qu’après mon retour en France, dans les derniers mois de 1921, je pouvais juger les uns et les autres avec assez de détachement ; les dangers de la méthode adoptée en 1920 pour former les partis communistes apparaissaient clairement ; même Zinoviev les voyait et les signalait, écrivant dans son rapport : “ Nous avons dans notre parti d’autant plus de centrisme, de social-démocratie, que nous avons accueilli de plus nombreuses fractions de l’ancien mouvement social-démocrate. ” Le Parti communiste français n’était donc pas le seul dans son cas mais ce qui le caractérisait fâcheusement, c’était l’hypocrisie de nombre de ses dirigeants [40]. Le jour où je devais parler devant la commission nous venions de recevoir le plus récent numéro du Bulletin communiste où, en ce moment même, on avait l’impudence de reprendre les critiques anciennes de la tactique de l’Internationale. Ceci me fournit une entrée en matière qui, du coup, liquida les droitiers ; pendant la lecture, ils baissaient la tête, sentant la réprobation unanime de la commission. Aux représentants du centre, je posai la question : “ Vous prétendez exercer seuls la direction et en accord avec l’Internationale. Mais qui peut avoir confiance en vos déclarations ? ” Ici, quelques-uns d’entre eux grognèrent. Parlant en fin de séance, Trotsky prit à partie, nommément, Ker, dont il venait d’apprendre qu’il était franc-maçon - ce que beaucoup d’entre nous ignoraient. Comment peut-on être communiste et franc-maçon ? demanda Trotsky ; pour lui, c’était absolument incompatible.

La discussion se poursuivit durant plusieurs séances. Je ne signalerai qu’un accident, bref mais important, qui marqua la dernière. La délégation du centre était, en fait assez hétérogène. À côté des vieux routiers de la politique et du Parti, il y avait des éléments nouveaux, venus au socialisme après la guerre et à cause de la guerre. Le plus remarquable d’entre eux était Renaud Jean ; il s’efforçait d’ailleurs, de rester hors tendance. Parti à la guerre paysan, immobilisé par une grave blessure ; il avait beaucoup lu et appris pendant sa convalescence. Il écrivait bien, exprimant avec forces les colères des hommes qui avaient souffert dans les tranchées et en étaient revenus résolus à chasser les gouvernants et à renverser le régime responsable de l’inutile massacre. Ses origines paysannes le portaient, en partie à son insu, à opposer les paysans qui avaient fait la guerre dans les tranchées aux ouvriers des usines, bénéficiaires de sursis d’appel. Le fait qu’il prétendait à une position personnelle, indépendante, montrait clairement qu’il ne donnait pas au communisme et à l’Internationale une adhésion sans réserve. Enfin, il voulait être, avec ostentation, le militant irréprochable. Tous ces détails sont nécessaires pour l’intelligence de l’incident qui éclata en fin d’une longue séance. L’ordre du jour était épuisé quand un délégué des Jeunesses communistes demanda la permission de poser une question. “ Notre Fédération, dit-il, reçoit des subsides de l’Internationale des Jeunesses communistes ; il nous apparaît normal qu’une section de l’Internationale soit aidée par le centre ou par d’autres sections. Or, certains camarades, et en particulier le camarade Renaud Jean, nous attaquent à ce sujet. Je demande que, dans cette commission, des voix autorisées lui rappellent qu’il s’agit là d’une manifestation de solidarité toute naturelle dans une organisation internationale. ” A peine cette demande a-t-elle été formulée que Renaud Jean se lève, s’avance vers la table où siège le bureau, commence une explication embrouillée que Trotsky interrompt un peu rudement en disant que l’Internationale communiste n’a rien de commun avec une foire où les paysans madrés se livrent à leurs marchandages. Interloqué, Renaud Jean se retire. La séance est levée dans une certaine gêne. Sans doute Trotsky aurait pu expliquer plus posément - comme il le fit le lendemain dans un entretien particulier. Mais il était deux heures du matin, un mouvement d’impatience pouvait se comprendre, on avait hâte de se séparer. Le moment était aussi mal choisi que possible pour soulever une question qui n’était certes pas sans importance et méritait d’être discutée. Renaud Jean n’était pas seul à penser que, dans ce domaine, l’Internationale communiste devait agir avec discernement et surveiller de près l’emploi des fonds mis à la disposition des sections. Il montra, d’ailleurs, beaucoup moins de scrupules par la suite, car il ratifia toutes les sottises et tous les crimes de la direction de l’Internationale, d’abord zinoviéviste puis stalinienne, les “ tournants ”, les “ procès de Moscou ”, les purges, la famine provoquée pour réduire les paysans ukrainiens, les meurtres des tueurs. Peut-être trouvait-il parfois la dose trop forte car de temps à autre le bruit se répandait que Renaud Jean avait quitté le Parti ; mais il n’en était rien, la résistance de Renaud Jean s’était bornée à quelques grimaces avant d’avaler l’amer breuvage.

En séance publique, Trotsky fit son rapport. Il ne cherchait pas à minimiser les difficultés de la tâche devant laquelle se trouvait l’Internationale. “ Nous avons maintenant devant nous, dit-il, une question importante et bien difficile. ” Étudiant les luttes intérieures du Parti, la polémique des fractions, il s’est reporté au discours prononcé par lui, dix-huit mois auparavant, à l’Exécutif élargi ; rien n’a changé ; le fait le plus frappant c’est que “ nous piétinons toujours sur la même place ”. Et à son tour il était amené à constater que trop du vieux Parti socialiste était resté dans le jeune Parti communiste. “ Nous avons entraîné avec nous, à Tours, beaucoup d’habitudes, de mœurs qui ne veulent pas céder la place aux attitudes et aux mœurs de l’action communiste. ”

Un problème particulièrement difficile c’était celui du rapport du Parti avec les syndicats. Le syndicalisme révolutionnaire avait de profondes racines dans le mouvement ouvrier français ; il avait fallu la Révolution d’Octobre et la création de l’Internationale communiste pour faire disparaître l’hostilité de principe des syndicalistes à l’égard des partis politiques. Cependant si l’hostilité avait disparu, une certaine méfiance subsistait que la politique de la direction du Parti n’était pas faite pour dissiper ; bien au contraire. Aussi, même chez les syndicalistes qui avaient adhéré au Parti restait-on réservé quand à l’intervention du Parti dans les grèves. D’autre part, si les grèves et l’action ouvrière devaient se dérouler sans la participation du Parti, celui-ci ne pourrait jamais devenir un parti communiste. Pour des raisons diverses, la direction du Parti suivait ici la ligne de moindre résistance, c’est-à-dire qu’elle s’effaçait complètement devant les syndicats. Ce ne pouvait être une solution. Que le problème fût particulièrement ardu, nul ne le savait mieux que moi ; je voyais les syndicalistes les mieux disposés à l’égard du Parti s’en écarter quand ils constataient que trop souvent il se comportait comme l’ancien parti socialiste, quand ils remarquaient que de jeunes militants délaissaient le travail syndical pour une activité électoraliste qui leur vaudrait un siège au Parlement.

La politique du Parti n’était pas seulement passive ; loin de chercher à atténuer les divergences, à rapprocher les points de vue, à trouver les bases d’une entente pour une action commune, elle les entretenait, les avivait pour pouvoir faire pression sur Moscou. Cependant on ne pouvait pas prétendre que, grâce à cette division du travail entre parti et syndicats, tout allait pour le mieux dans le mouvement ouvrier français. Trotsky énuméra des exemples de grèves perdues, de lourds échecs qu’il aurait été possible d’éviter.

Après de longues délibérations au cours desquelles furent examinées et discutées l’activité du Parti, les particularités du mouvement ouvrier, les luttes des fractions, la presse, la question paysanne, la politique coloniale, la commission élabora un programme d’action. Elle reconnut unanimement que les membres du Parti adhérant à la franc-maçonnerie et à la Ligue des droits de l’homme devaient immédiatement abandonner “ ces machines de la bourgeoisie créées pour endormir la conscience de classe des prolétaires ”. Exceptionnellement, et pour permettre au Parti de sortir de l’impasse où il s’était enfoncé, elle proposait que le Comité directeur fût constitué selon la proportionnelle sur la base des votes du congrès de Paris, les titulaires devant être désignés par les délégations elles-mêmes. Les représentants des trois tendances déclarèrent alors accepter la résolution sans réserve ; tous protestèrent de leur attachement et de leur dévouement à l’Internationale communiste.


Notes

[37] À la fin de la guerre, le Parti socialiste, réduit à 34.000 adhérents au lieu de 100.000 en 1914, connut une période de fiévreuse croissance. En quelques mois il reçut 150.000 nouveaux membres.

[38] C’est Cachin qui vint le dire à la tribune : “ Au nom du centre, je déclare que nous prendrons seuls la direction du Parti. ”

[39] Dans un article sur le congrès de Paris publié par le Bulletin communiste du 9 novembre 1922, M. Chambelland écrivait : “ Je me suis souvenu qu’avant Saint-Étienne, Monmousseau n’avait pas de mots assez durs pour qualifier Frossard qui, par personnage interposé, essayait de dresser, pour les besoins de sa politique, le mouvement syndical contre Moscou, et je me suis demandé si Monmousseau et ses amis allaient consentir à jouer, sous la même influence, le même rôle ici et à Moscou. ”

[40] “ La tendance du centre en France est une survivance de l’ancienne mentalité social-démocrate, mais elle s’affuble d’un masque en acceptant tout ce qu’on lui demande. ” (Discours de Boukharine à la commission.)


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