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« Le Social-Démocrate » n° 36, 9 janvier 1915. Source : Œuvres complètes, T. XXI. |
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Lénine
Que faire maintenant ?
Des tâches des partis ouvriers à l’égard de l’opportunisme et du social-chauvinisme
9 janvier 1915
La formidable crise provoquée au sein du socialisme européen par la guerre mondiale a tout d’abord causé (ainsi qu'il est de coutume lors des grandes crises) un profond désarroi; puis elle a suscité de nombreux regroupements parmi les représentants des différentes tendances, nuances et opinions dans le mouvement socialiste; enfin, elle a posé avec une acuité et une insistance particulières la question de savoir quels sont exactement, en ce qui concerne les principes de la politique socialiste, les changements qui découlent de cette crise et qu’elle appelle impérieusement. Ces trois « stades » , les socialistes russes les ont aussi connus, et avec une acuité particulière, d’août à décembre 1914. Nous savons tous qu’au début le désarroi fut grand, et qu'il fut encore augmenté par la répression tsariste, le comportement des « Européens » et le bouleversement dû à la guerre. À Paris et en Suisse, où se trouvaient la plupart des émigrés et où l’on avait le plus de liaisons avec la Russie et le plus de liberté, les mois de septembre et d'octobre furent la période où de nouvelles prises de position s’affirmèrent le plus amplement et le plus complètement dans les discussions, les conférences et les journaux, sur toutes les questions posées par la guerre. On peut dire avec certitude qu’il n’est aucune nuance de n'importe quelle tendance (ou fraction) du socialisme (et du pseudo-socialisme) en Russie qui n’ait trouvé à s'exprimer et n'ait été passée au crible, Chacun a le sentiment qu’il est temps de formuler des conclusions précises, positives, qui puissent servir de base à une activité pratique, systématisée, à la propagande, à l’agitation, à l’organisation : la situation est devenue plus claire, chacun s’est prononcé; voyons donc enfin avec qui l’on est ou où l’on va ?
Le 23 novembre nouveau style, au lendemain de la publication à Pétrograd du communiqué gouvernemental sur l’arrestation de la Fraction ouvrière social-démocrate de Russie, le congrès du Parti social-démocrate suédois, réuni à Stockholm, fut le théâtre d’un incident qui mit définitivement et irrévocablement à l’ordre du jour les deux questions que nous venons de souligner [1]. Nos lecteurs trouveront ci-après le récit de cet incident, avec la traduction intégrale, d’après le compte-rendu officiel du Parti social-démocrate suédois, des discours de Bélénine (représentant du Comité central) et de Larine (représentant du Comité d’organisation [2]) ainsi que des débats sur la question soulevée par Branting.
Pour la première fois depuis le début de la guerre, un représentant de notre Parti, de son Comité central, rencontrait un représentant du Comité d'organisation liquidateur à ce congrès socialiste d’un pays neutre. Quels furent les traits marquants de leurs interventions ? Bélénine prit nettement position sur les questions graves et difficiles, mais vraiment importantes, qui se posent actuellement au mouvement socialiste; et se référant à l’Organe central du Parti, le Social-Démocrate, il adressa une déclaration de guerre catégorique à l’opportunisme et qualifia de trahison la conduite des chefs du Parti social-démocrate allemand (et de « beaucoup d’autres » ). Larine ne prit pas position et passa complètement sous silence le fond de la question en se réfugiant derrière les phrases banales, creuses et veules, qui recueillent à tout coup les applaudissements des opportunistes et des social-chauvins de tous les pays. En revanche, Bélénine ne souffla mot de notre attitude envers les autres partis et groupes social-démocrates de Russie : notre point de vue, a-t-il dit en substance, vous l’avez entendu ; quant aux autres partis et groupes, nous préférons ne pas en parler, attendons de voir comment ils prendront position. Larine, au contraire déploya le drapeau de l’« unité » , versa une larme sur « les fruits amers de la scission en Russie » , décrivit sous de vives couleurs le travail « d’unification » du Comité d'organisation, qui a rassemblé Plékhanov, les Caucasiens, les bundistes, les Polonais et ainsi de suite. Nous reviendrons plus spécialement sur le sens de ces propos (voir plus loin la note : « Quelle unité a proclamée Larine ? » ). Ce qui retiendra pour l’instant notre attention, c’est la question de principe de l’unité.
Nous sommes en présence de deux mots d'ordre. L'un : guerre aux opportunistes et aux social-chauvins, qui sont des traîtres. L'autre : unité en Russie, en particulier avec Plékhanov (qui, soit dit en passant, se conduit chez nous exactement comme Südekum [a] chez les Allemands, Hyndman chez les Anglais, etc.). N’est-il pas clair qu’en craignant d’appeler les choses par leur nom, Larine a en fait pris position en faveur des opportunistes et des social-chauvins ?
Mais examinons sur un plan général la signification du mot d ordre de l’« unité » à la lumière des événements actuels. L’arme la plus puissante du prolétariat dans sa lutte pour la révolution socialiste est son unité. De cette vérité incontestable il découle non moins incontestablement que, lorsque des éléments petits-bourgeois viennent en grand nombre au parti du prolétariat et peuvent gêner le combat pour la révolution socialiste, l'unité avec ces éléments devient préjudiciable et funeste à la cause du prolétariat. Les événements actuels ont précisément montré que, d’une part, les conditions objectives étaient mûres pour une guerre impérialiste (c’est-à-dire une guerre qui correspond au stade le plus élevé, au stade ultime du capitalisme), et que, d'autre part, les dizaines d'années de l’époque dite pacifique ont accumulé dans tous les pays d’Europe une masse de fumier petit-bourgeois opportuniste à l’intérieur des partis socialistes. Il y a déjà près de quinze ans, depuis l’époque de la fameuse « bernsteiniade [3] » en Allemagne, et même plus tôt dans nombre d’autres pays, que la question de cet élément opportuniste, étranger, au sein des partis prolétariens, à été mise à l’ordre du jour; et il ne se trouverait sans doute pas un seul marxiste en vue qui n’ait reconnu maintes fois que les opportunistes sont un élément non prolétarien, hostile à la révolution socialiste. Nul doute que cet élément social ne se soit accru très rapidement au cours des dernières années : fonctionnaires des syndicats légaux, parlementaires et autres intellectuels, commodément installés dans le mouvement de masse légal, certaines couches d’ouvriers les mieux rétribués, petits employés, etc., etc. La guerre a clairement montré qu’au moment d’une crise (or, l’époque de l’impérialisme sera inévitablement une époque de crises de toutes sortes), la masse des opportunistes, soutenus et, pour une part, directement inspirés par la bourgeoisie (ce qui est particulièrement important !), passe aux côtés de cette dernière, trahit le socialisme, nuit à la cause ouvrière et la conduit à sa perte. Dans toute crise, la bourgeoisie viendra toujours en aide aux opportunistes et essaiera d’écraser la partie révolutionnaire du prolétariat, sans reculer devant rien, en recourant aux mesures militaires les plus arbitraires, les plus brutales. Les opportunistes sont des ennemis bourgeois de la révolution prolétarienne qui, en temps de paix, accomplissent à la dérobée leur besogne bourgeoise en s’incrustant dans les partis ouvriers, mais qui, dans les périodes de crise, se révèlent aussitôt les alliés déclarés de toute la bourgeoisie unie, des conservateurs aux bourgeois les plus radicaux et les plus démocrates, des libres penseurs aux éléments religieux et cléricaux. Quiconque n’a pas compris cette vérité après les événements dont nous sommes témoins, se leurre irrémédiablement soi-même et leurre les ouvriers. Des cas individuels de désertion sont alors inévitables, mais il faut se rappeler que leur portée est déterminée par l’existence d’une couche et d’un courant d’opportunistes petits-bourgeois. Les social-chauvins Hyndman, Vandervelde, Guesde, Plékhanov, Kautsky ne compteraient pour rien si leurs propos veules et plats en faveur du patriotisme bourgeois n'étaient accueillis avec empressement par des couches sociales entières d’opportunistes et par des nuées de journaux bourgeois et de politiciens bourgeois.
Le parti socialiste type de l’époque de la II° Internationale était un parti tolérant en son sein l’opportunisme, qui s’était de plus en plus accumulé au cours des dizaines d’années de la période « pacifique » , mais sans montrer son visage, en s’adaptant aux ouvriers révolutionnaires, en leur empruntant la terminologie marxiste, en évitant avec soin de se démarquer nettement sur le plan des principes. Ce type de parti socialiste a vécu. Si la guerre se termine en 1915, y aura-t-il encore en 1916, parmi les socialistes raisonnables, des gens désireux de reconstituer des partis ouvriers avec les opportunistes, en sachant d’expérience qu'à la crise suivante, quelle qu’elle soit, ceux-ci se rangeront jusqu'au dernier (sans compter tous ceux qui sont désemparés et sans volonté) aux côtés de la bourgeoisie, qui trouvera immanquablement un prétexte pour interdire tout propos sur la haine de classe et la lutte de classe ?
Le parti italien a été une exception à l’époque de la II° internationale; il a écarté les opportunistes, Bissolati en tête. Les résultats, au moment de la crise, étaient excellents : les gens des diverses tendances n’ont pas trompé les ouvriers, ils ne les ont pas éblouis par des fleurs d’éloquence sur l’« unité » , mais chacun d’eux à suivi son chemin. Les opportunistes (et les transfuges du parti ouvrier, tel Mussolini) se sont exercés au social-chauvinisme, glorifiant (comme Plékhanov) l’« héroïque Belgique » et couvrant ainsi la politique de l'Italie non pas héroïque, mais bourgeoise, désireuse de piller l'Ukraine et la Galicie... pardon, l’Albanie, la Tunisie, etc., etc. À l'encontre de ces opportunistes, les socialistes, eux, faisaient la guerre à la guerre et préparaient la guerre civile. Nous sommes loin d'idéaliser le parti socialiste italien, et ne garantissons absolument pas qu'il restera bien ferme au cas où l'Italie entrerait en guerre. Nous ne parlons pas de l’avenir de ce parti, nous ne parlons pour l'instant que du présent. Nous constatons ce fait irréfutable que les ouvriers de la plupart des pays d’Europe ont ont été dupés par l'unité fictive des opportunistes et des révolutionnaires et que l’Italie représente une heureuse exception à cette règle : c’est un pays où, pour le moment, on n’assiste pas à cette duperie. Ce qui fut une heureuse exception pour la II° Internationale doit devenir et deviendra la règle pour la III°. Tant que durera le capitalisme, le prolétariat aura toujours la petite bourgeoisie pour voisine. Il serait déraisonnable de renoncer à une alliance provisoire avec elle dans certains cas, mais avec les opportunistes ne peut être défendue aujourd’hui que par les ennemis du prolétariat ou par les aveugles routiniers d’une époque révolue.
L’unité de la lutte prolétarienne pour la révolution socialiste exige maintenant, après 1914, que les partis ouvriers se séparent absolument des partis opportunistes. Ce que nous entendons exactement par opportunistes ressort clairement du Manifeste du Comité central (n°33, La guerre et la social-démocratie russe).
Or, que voyons-nous en Russie ? Est-elle utile ou nuisible au mouvement ouvrier de notre pays, l’unité entre ceux qui, de quelque manière que ce soit, avec plus ou moins d'esprit de suite, combattent le chauvinisme, celui de Pourichkévitch comme celui des cadets, et ceux qui, à l’exemple de Maslov, Plékhanov et Smirnov, font chorus avec ce chauvinisme, entre ceux qui s'opposent à la guerre et ceux qui déclarent ne pas s’y opposer, à l’exemple des influents auteurs du « document » (n° 34) [4] ? Ne peuvent hésiter à répondre à cette question que ceux qui veulent garder les yeux fermés.
On nous objectera peut-être que Martov a polémisé contre Plékhanov dans le Goloss [5] et qu’il a combattu le social-chauvinisme, avec quelques amis et partisans du Comité d'organisation. Nous ne le nions pas et en avons même carrément félicité Martov dans le n° 33 de l’Organe central. Nous aurions été très heureux qu’on n’eût pas fait faire à Martov sa « volte-face » (voir l’article intitulé : La volte-face de Martov); nous aurions bien voulu que la ligne nettement antichauvine devînt celle du Comité d’organisation. Mais il ne s’agit point de nos souhaits, ni des souhaits de qui que ce soit. Voyons les faits. Premièrement, pour une raison inconnue, Larine, représentant officiel du Comité d’organisation, ne souffle mot du Goloss, mais cite le social-chauvin Plékhanov, ainsi qu'Axelrod, qui a écrit (dans le Berner Tagwacht [6]) un article pour ne rien dire. Ce n’est pas seulement du point de vue géographique que Larine, outre sa fonction officielle, se trouve proche du noyau influent des liquidateurs de Russie. Deuxièmement, prenons la presse européenne. En France et en Allemagne, les journaux ne disent rien du Goloss, mais parlent de Roubanovitch, de Plékhanov et de Tchkhéidzé. (Dans son numéro du 12 décembre, le Hamburger Echo [7], l'un des organes les plus chauvins de la presse « social-démocrate » chauvine d'Allemagne, traite Tchkhéidzé de partisan de Maslov et de Plékhanov, ce à quoi divers journaux de Russie avaient également fait allusion. Il va de soi que les amis conscients des Südekum apprécient pleinement l'appui idéologique ainsi prêté aux Südekum par Plékhanov.) En Russie, les journaux bourgeois ont répandu « dans le peuple » à des millions d'exemplaires la nouvelle de la constitution du bloc Maslov-Plékhanov-Smirnov, sans rien dire de la tendance du Goloss. Troisièmement, l'expérience de la presse ouvrière légale de 1912 à 1914 a démontré que le courant liquidateur ne tire pas sa force et son influence sociales de la classe ouvrière, mais de la couche des intellectuels démocrates bourgeois d’où est sorti le noyau principal des auteurs légalistes. La mentalité national-chauvine de cette couche en tant que telle est attestée par toute la presse de Russie, d'accord avec les lettres d’un ouvrier de Pétrograd (n° 33 et 35 du Social-Démocrate) et avec le « document » (n° 34). Il est fort possible qu’à l’intérieur de cette couche se produisent d'importants changements de position individuels, mais il est tout à fait improbable qu’en tant que telle, cette couche ne soit pas « patriotarde » et opportuniste.
Tels sont les faits. Partant de là, et nous souvenant qu'il est très avantageux, pour les partis bourgeois qui entendent exercer une influence sur les ouvriers, d’avoir ostensiblement une aile gauche (surtout si elle n'est pas officielle), nous devons considérer l’idée de l'unité avec le Comité d'organisation comme une illusion nuisible à la cause ouvrière.
La politique du Comité d'organisation, qui, dans la lointaine Suède, fit le 23 novembre une déclaration sur l'unité avec Plékhanov et prononça des discours agréables au cœur des social-chauvins, pour ne plus donner aucun signe de vie à Paris et en Suisse, ni du 13 septembre (jour de la parution du Goloss) au 23 novembre, ni du 23 novembre jusqu'à ce jour (23 décembre), ressemble fort à de la politicaillerie. Quant à l'espoir de voir les Otkliki [8] annoncés à Zurich, présenter le caractère d’un organe officiel du Parti, la Berner Tagwacht (du 12 décembre) n’en a rien laissé subsister en déclarant carrément que le journal en question n'aurait pas un tel caractère... (À propos : dans le n° 52 du Goloss, la rédaction déclare qu’à l'heure actuelle, le maintien de la rupture avec les liquidateurs serait le pire des « nationalismes » ; dépourvue de tout sens grammatical, cette phrase ne peut avoir qu’un sens politique, à savoir que la rédaction du Goloss préfère l’unité avec les social-chauvins à un rapprochement avec les adversaires intransigeants du social-chauvinisme. C'est un mauvais choix qu'a fait la rédaction du Goloss.)
Pour compléter le tableau, il nous reste à dire deux mots de la Mysl de Paris, organe des socialistes-révolutionnaires, qui, elle aussi, glorifie l’« unité » , couvre le social-chauvinisme de son leader Roubanovitch (voir le Social-Démocrate n° 34), défend les opportunistes et les ministérialistes belges et français, passe sous silence les thèmes patriotiques du discours de Kérenski, l’un des plus à gauche parmi les troudoviks [9] russes, et publie des platitudes petites-bourgeoises incroyablement éculées sur la révision du marxisme dans un esprit populiste et opportuniste. Ce que disait la résolution de la Conférence d’Été (1913) [10] du P.O.S.D.R. à propos des socialistes-révolutionnaires se trouve entièrement et parfaitement confirmé par cette attitude de la Mysl.
Certains socialistes russes semblent croire que l'internationalisme consiste à être prêt à accueillir à bras ouverts la résolution que préparent Plékhanov et Südekum, Kautsky et Hervé, Guesde et Hyndman, Vandervelde et Bissolati, etc., et qui donnera au social-nationalisme de tous les pays une justification internationale. Nous nous permettons de penser que l’internationalisme consiste uniquement dans une politique internationaliste non équivoque au sein de son propre parti. En travaillant avec les opportunistes et les social-chauvins, on ne peut mener une politique prolétarienne vraiment internationaliste, ni préconiser l’action contre la guerre et grouper les forces en vue de cette action. Passer sous silence ou éluder cette vérité amère, mais nécessaire à tout socialiste est dangereux et funeste pour le mouvement ouvrier.
Notes de l'auteur
a | La petite brochure de Plékhanov : De la guerre (Paris 1944), que nous venons de recevoir, confirme avec une évidence frappante ce que nous disons ici. Nous aurons encore l'occasion de revenir sur cette brochure. |
Références
1 | Allusion au fait suivant : au congrès du Parti social-démocrate suédois à Stockholm, le 23 novembre 1914, le représentant du Comité Central du P.O.S.D.R., en transmettant le salut du Comité central parla du social-chauvinisme des chefs de la social-démocratie allemande, des autres partis européens et de leur trahison à la cause du prolétariat. Branting, chef de l’aile droite de la social-démocratie suédoise, proposa d'exprimer des regrets au sujet du passage stigmatisant le comportement de la social-démocratie allemande. Höglund, qui dirigeait à l’époque l’aile gauche de la social-démocratie suédoise, se prononça contre la proposition de Branting, qui fut cependant adoptée par le congrès. Le n° 26 du Social-Démocrate publia le 9 janvier 1915 un compte-rendu des travaux du congrès. |
2 | C.O. ou Comité d'organisation – centre dirigeant des menchéviks : constitué en 1912, à la conférence d'août des menchéviks-liquidateurs et de tous les groupes et courants antiparti; fonctionna jusqu'à l'élection du Comité central du parti menchévik en août 1917. Bélénine : A. Chliapnikov. |
3 | Bernsteiniade, courant opportuniste hostile au marxisme à l'intérieur de la social-démocratie allemande et internationale. Né à la fin du XIX° siècle, il doit son nom à Ed. Bernstein, représentant le plus avéré des tendances droitières et opportunistes dans le Parti social-démocrate d'Allemagne. |
4 | Lénine appelle « document » la réponse des liquidateurs de Pétersbourg (Potressov, Maslov, Tchérévanine, etc.) à un télégramme de Vandervelde dans lequel celui-ci appelait les social-démocrates russes à ne pas s’opposer à la guerre. Dans leur réponse, les liquidateurs russes approuvèrent l’entrée des socialistes belges, français et anglais dans les gouvernements bourgeois et déclarèrent que, dans leur activité en Russie, ils ne s’opposeraient pas à la guerre. |
5 | Goloss [La Voix] : quotidien internationaliste alors publié à Paris par Trotsky et Martov. En janvier 1915, il prendra le nom de Naché Slovo [Notre parole]. |
6 | « Berner Tagwacht » [la Sentinelle bernoise] – quotidien, organe du Parti social-démocrate suisse, fondé à Berne en 1893. Au début de la première guerre mondiale, le journal publia des articles de K. Liebknecht, F. Mehring et d’autres social-démocrates de gauche. À partir de 1917, il commença à soutenir ouvertement les social-chauvins. |
7 | Hamburger Echo [L’Écho de Hambourg] – quotidien social-démocrate allemand; parut à partir de 1897; social-chauvin durant la guerre. |
8 | Le Comité d'organisation (C.O.) des menchéviks avait annoncé qu'il publierait un organe de presse : Otkliki [les Échos], mais cette publication n'eut pas lieu. |
9 | Troudoviks – « Groupe du Travail » , groupe de démocrates petits-bourgeois, formé en avril 1906 par les députés paysans de la I° Douma d’État. Cette fraction exista dans les quatre Doumas. Pendant la première guerre mondiale, elle avait une position chauvine. Après la Révolution démocratique bourgeoise de février, elle défendit les intérêts des koulaks et passa au camp de la contre-révolution en même temps que les « socialistes populaires » . |
10 | Lénine fait allusion à la résolution Sur les populistes, rédigée par lui et adoptée par la conférence élargie du Comité central du P.O.S.D.R. qui se tint du 23 septembre au 1er octobre (du 6 au 14 octobre) 1913 au village de Poronin (non loin de Cracovie). Pour des raisons de sécurité, cette conférence fut appelée conférence « d’été » ou « d’août » . La résolution a été publiée dans le tome XIX des Œuvres de Lénine. |