1913

Un ouvrage qui est encore discuté aujourd'hui...


L'accumulation du capital

Rosa Luxemburg

I: Le problème de la reproduction


1: Objet de l'analyse

L'un des services les plus éminents que Marx ait rendus à la science économique, c'est la façon dont il a posé le problème de la reproduction du capital social. Il est caractéristique qu'il n'y ait eu, dans l'histoire de l'économie politique, que deux tentatives faites en vue de poser d'une façon exacte le problème : à son début, chez le père des physiocrates, Quesnay, et à sa fin, chez Karl Marx. Dans l'intervalle, le problème ne cesse de tourmenter l'économie politique bourgeoise, sans que celle-ci ait jamais réussi à le poser nettement et dans toute sa pureté, dégagé de tout problème accessoire, et, à plus forte raison, à le résoudre. Étant donné l'importance fondamen­tale de ce problème, on peut, jusqu'à un certain point, suivre d'après ces tentatives le développement de la science économique elle-même.

En quoi consiste le problème de la reproduction du capital social ? Littéralement, reproduction signifie simplement répétition, renouvellement du processus de repro­duction. C'est pourquoi au premier abord, il est difficile de se rendre compte en quoi la notion de reproduction se distingue en fait de la notion générale de production, et pourquoi il est nécessaire d'employer ici une expression spéciale. Mais cette répéti­tion, ce renouvellement constant du processus de production comporte précisément un élément spécial, très important. Tout d'abord, la répétition régulière de la produc­tion est la base et la condition générale de la consommation régulière, et, par là, de l'existence culturelle de la société humaine, dans toutes ses formes historiques. En ce sens, la notion de reproduction contient un élément historique culturel. La production ne peut être recommencée, la reproduction ne peut avoir lieu si cer­taines conditions, telles qu'instruments, matières premières, forces de travail, ne sont pas données, en tant que résultat de la période de production précédente. Aux étapes les plus primiti­ves du développement culturel, tout au début de la domination de la nature par l'hom­me, cette possibilité de reprise de la production dépend chaque fois, plus ou moins, du hasard. Aussi longtemps que la chasse ou la pêche constituent la base principale de l'existence de la société, la régularité dans le renouvellement de la production est fréquemment interrompue par des périodes de famine générale.

Chez un certain nombre de peuples primitifs, les nécessités de la reproduction, en tant que processus se reproduisant à intervalles réguliers, ont trouvé de bonne heure une expression traditionnelle et sociale dans certaines cérémonies de caractère reli­gieux. C'est ainsi que, d'après les travaux de Spencer et de Gillen, le culte des totems, chez les nègres de l'Australie, n'est autre chose que la survivance, figée dans des céré­monies religieuses, de certaines mesures, régulièrement répétées depuis des temps immé­moriaux, prises par les groupements sociaux en vue de se procurer et de conser­ver leur nourriture, tant animale que végétale. Mais seuls le labourage, l'apprivoise­ment des animaux domestiques et l'élevage dans des buts alimentaires rendirent possi­ble le cycle régulier de la consommation et de la production, qui constitue la caracté­ris­tique essentielle de la production. Dans cette mesure, la notion de reproduction apparaît par conséquent comme quelque chose de plus qu'une simple répétition : elle implique déjà un certain degré de domination de la nature par la société, ou, pour employer une expression économique, un certain niveau de productivité du travail.

D'autre part, le processus de production lui-même est, à toutes ses phases de développement social, un tout composé de deux éléments différents, quoique étroite­ment liés l'un à l'autre : des conditions techniques et sociales, c'est-à-dire de la forme déterminée des rapports des hommes avec la nature, et des rapports des hommes entre eux. La reproduction dépend dans une mesure égale de ces deux sortes de rapports. Dans quelle mesure elle est liée aux conditions de la technique du travail humain et n'est elle-même que le résultat d'un certain niveau de la productivité du travail, c'est ce que nous venons précisément d'indiquer. Mais non moins importante est l'influence exercée par les formes sociales existantes de la production.

Dans une société communiste agraire primitive, la reproduction, comme d'ailleurs tout le plan de la vie économique, est déterminée par la collectivité des travailleurs et ses organes démocratiques. La décision de la reprise du travail, son organisation, la recherche de ses conditions préliminaires : matières premières, instruments, forces de travail, enfin la fixation des dimensions et de la répartition de la reproduction, sont le résultat de la collaboration méthodique de la totalité des membres de la communauté. Dans une exploitation esclavagiste ou dans un domaine féodal, la reproduction est imposée sur la base de rapports de domination personnelle et est réglée dans tous ses détails, ses dimensions étant limitées par le droit de disposition du maître ou du seigneur sur une quantité plus ou moins grande de forces de travail étrangères. Dans la société capitaliste, la reproduction a un caractère tout particulier, ce dont il est facile de se rendre compte par un simple coup d’œil jeté sur certaines caractéristiques spéciales. Dans toutes les autres formes de société historiques connues, la reproduc­tion se fait régulièrement, dans la mesure où les conditions de cette reproduction, les moyens de production et les forces de travail existantes le permettent. Seules, des influences d'ordre extérieur, telles qu'une guerre dévastatrice ou une peste, entraînant avec elles une dépopulation et, par là, une destruction en masse de forces de travail et de moyens de production, peuvent avoir pour résultat d'interrompre la reproduction sur de vastes territoires de vieille culture et cela pour un temps plus ou moins long, ou, tout au moins, de la restreindre considérablement. De semblables phénomènes peuvent être amenés par la fixation despotique du plan de la production. Quand la volonté d'un pharaon, dans l'ancienne Égypte, enchaîna pour des dizaines d'années des milliers de fellahs à la construction des pyramides, ou quand, dans l'Égypte moderne, Ismaël pacha fit travailler, en qualité de serfs, 20000 fellahs à la cons­truction du canal de Suez, ou quand l'empereur Schi Hoang Ti, le fondateur de la dynastie Tsin, exténua, 200 ans avant Jésus-Christ, toute une génération et sacrifia quatre cent mille hommes, morts de faim et d'épuisement, pour construire la Grande Muraille, à la frontière septentrionale de la Chine, la conséquence fut, dans tous ces cas, que d'immenses surfaces de terres paysannes restèrent incultes, ce qui eut pour résultat d'interrompre pour de longues périodes toute vie économique régulière. Mais, dans chacun de ces cas, ces interruptions s'expliquaient manifestement par l'intervention arbitraire de la volonté personnelle dans la vie économique, en général. Il en est tout autrement dans la société capitaliste. Dans certaines périodes, nous voyons que, bien que les moyens de production matériels et les forces de travail nécessaires à la reproduction existent en quantité suffisante et que les besoins de la société ne soient pas entièrement satisfaits, la reproduction est interrompue complète­ment ou en partie. Mais ici, la cause n'en incombe plus aux interventions despotiques dans le domaine de la vie économique. En régime capitaliste, en effet, la reproduction dépend, abstraction faite de toutes conditions d'ordre technique, de cette seule condition sociale : à savoir que seuls sont fabriqués les produits dont on est sûr qu'ils seront réalisés, échangés contre de l'argent, et non seulement réalisés, mais encore réalisés avec un certain profit. Le profit, comme fin et moteur principal, domine ici par conséquent non seulement la production, mais aussi la reproduction, c'est-à-dire non seulement l'organisation du processus du travail et la répartition des produits, mais aussi la question de savoir si, dans quelles dimensions et dans quel sens sera repris le processus du travail, une fois terminée une première période de travail. « Si la production a la forme capitaliste, il en va de même de la reproduction  [1]. »

Ce caractère purement historique du processus de reproduction de la société capitaliste en fait un problème tout à fait spécial et extrêmement complexe. Déjà, sa caractéristique extérieure manifeste sa particularité historique spécifique : il englobe non seulement la production, mais aussi la circulation (processus d'échange), qu'il unit en un seul tout.

Avant tout, la production capitaliste est une production faite par un nombre incalculable de producteurs individuels, travaillant sans aucun plan d'ensemble et dont le seul lien social entre eux est l'échange. La reproduction ne peut s'appuyer ici, pour déterminer la quantité des besoins sociaux, que sur les expériences de la période de travail précédente. Mais ces expériences sont des expériences individuelles de producteurs isolés, qui n'arrivent pas à trouver une expression sociale générale. D’autre part, ce ne sont jamais des expériences positives et directes sur les besoins de la société, mais des expériences indirectes et négatives qui, d'après le mouvement des prix, renseignent sur le trop ou le pas assez de la masse de produits fabriqués par rapport à la demande solvable. Mais c'est toujours sur la base de ces expériences touchant la période de production précédente que la reproduction a lieu, par l'entre­mise de producteurs individuels. Il ne peut, encore une fois, en résulter dans la période suivante qu'un trop ou un pas assez, chaque branche de production suivant son propre chemin, ce qui a pour résultat que l'une produit trop et l'autre pas assez. Mais étant donné l'état de dépendance technique dans lequel presque toutes les branches de production se trouvent les unes vis-à-vis des autres, un trop ou un pas assez dans quelques-unes des branches de production dirigeantes entraîne le même phénomène dans la plupart des autres branches de production. C'est ainsi que se succèdent régulièrement les périodes de surabondance générale ou de disette générale de produits. Il en résulte que la reproduction revêt dans la société capitaliste un caractère tout à fait spécial, différent de toutes les autres formes historiques de production. Premièrement, chaque branche de production a son mouvement propre, dans une certaine mesure, indépendant, qui conduit de temps en temps à des interruptions plus ou moins longues de la reproduction.

Deuxièmement, les déviations de la reproduction dans les différentes branches à l'égard des besoins sociaux s'additionnent périodiquement en une crise générale, provoquant une interruption générale de la reproduction. La reproduction capitaliste offre ainsi une physionomie toute particulière. Tandis que la reproduction, dans les autres régimes économiques - abstraction faite des interventions violentes venant de l'extérieur - se déroule comme un cycle régulier et ininterrompu, la reproduction capitaliste, pour citer une expression bien connue de Sismondi, ne peut être présentée que sous forme d'une série continue de spirales, dont les courbes sont petites, au début, puis vont en s'agrandissant de plus en plus, pour devenir finalement considérables, sur quoi un rétrécissement se produit, et la spirale suivante commence de nouveau avec de petites courbes, pour répéter la même figure, jusqu'à ce que se produise une nouvelle interruption.

La succession périodique de la plus grande extension de reproduction et de son rétrécissement jusqu'à l'interruption provisoire, c'est-à-dire ce qu'on caractérise com­me le cycle périodique de la faible conjoncture, de la haute conjoncture et de la crise, c'est là la particularité la plus remarquable de la reproduction capitaliste.

Il est cependant très important de constater de prime abord que cette succession périodique des conjonctures et la crise, si elles sont des éléments essentiels de la reproduction, ne constituent cependant pas le véritable problème de la reproduction capitaliste. Succession périodique de conjonctures et crise sont la forme spécifique du mouvement de la production capitaliste, mais non pas ce mouvement lui-même. Pour exposer le problème de la reproduction capitaliste dans toute sa pureté, il faut, tout au contraire, faire abstraction de cette succession périodique de conjonctures et de crises. Si étrange que cela puisse paraître, c'est là une méthode tout à fait rationnelle, et même la seule méthode scientifique possible. Pour exposer le problème de la valeur dans toute sa pureté, et pour le résoudre, il nous faut faire abstraction des oscillations des prix. L'économie politique vulgaire cherche à résoudre le problème de la valeur en se basant sur les oscillations de l'offre et de la demande. L'économie politique classique, de Smith jusqu'à Marx, considère la chose d'une façon tout à fait opposée. Elle déclare que les oscillations de l'offre et de la demande ne peuvent expliquer que les écarts des prix au-dessus ou au-dessous de la valeur, mais non pas la valeur elle-même. Pour comprendre ce qu'est la valeur des marchandises, il nous faut supposer que l'offre et la demande s'équilibrent, c'est-à-dire que le prix des marchandises correspond à leur valeur réelle. Le problème scientifique de la valeur commence par conséquent là où cesse l'effet de l'offre et de la demande. Il en est exactement de même en ce qui concerne le problème de la reproduction du capital social. La succession périodique des conjonctures et les crises ont pour résultat que la reproduction capitaliste oscille ordinairement autour du niveau des besoins solvables de la société, tantôt le dépassant, tantôt tombant jusqu'à une interruption presque totale. Si nous considérons cependant une assez longue période, un cycle tout entier, avec ses conjonctures changeantes, les périodes de prospérité et les crises, c'est-à-dire le niveau le plus élevé de la reproduction et son niveau le plus bas et son interruption, se compensent, et, comme moyenne générale de tout le cycle, nous avons un certain niveau moyen de reproduction. Cette moyenne n'est pas une simple fiction théorique, mais un fait réel, objectif. Car, malgré la forte montée et la forte baisse des conjonctures, malgré les crises, les besoins de la société sont satisfaits, bien ou mal, la reproduction poursuit sa marche cahotante, et les forces productives se développent de plus en plus. Mais comment est-ce possible, si nous faisons abstraction de la crise et des changements de conjonctures ? Ici commence le véritable problème, et la tentative consistant à essayer de le résoudre en s'appuyant sur la périodicité des crises relève tout autant de l'économie vulgaire que celle qui consiste à vouloir résoudre le problème de la valeur en se basant sur les oscillations de l'offre et de la demande. Cependant, nous verrons plus loin que l'économie politique a toujours eu tendance à transformer à l'improviste le problème de la reproduction, à peine l'avait-elle posé d'une façon à peu près consciente, ou tout au moins en avait soupçonné l'existence, en problème des crises, s'interdisant ainsi à elle-même toute possibilité de solution. C'est pourquoi quand nous parlerons de reproduction capitaliste il faudra toujours entendre par là la moyenne qui découle comme la résultante du changement de conjonctures à l'intérieur d'un cycle déterminé.

La production capitaliste est réalisée par un nombre illimité et toujours croissant de producteurs individuels, qui produisent indépendamment les uns des autres, sans autre contrôle social que celui qu'impose l'observation des oscillations des prix, et sans autre lien social que l'échange des marchandises. Comment la production sociale résulte-t-elle en fait de ces innombrables mouvements indépendants les uns des autres ? Si l'on pose ainsi la question - et c'est là en, effet la première forme générale sous laquelle le problème se présente immédiatement à l'esprit - c'est qu'on oublie que les producteurs individuels ne sont pas dans ce cas de simples producteurs de marchandises, mais des producteurs capitalistes, et que la production sociale elle non plus n'est pas une production en vue de la satisfaction des besoins de consommation, ni une simple production de marchandises, mais une production capitaliste. Voyons un peu quelles modifications du problème cela entraîne avec soi.

Le producteur, qui ne produit pas seulement des marchandises mais aussi du capital, doit créer avant tout de la plus-value. La plus-value est le but et le moteur principal du producteur capitaliste. Les marchandises fabriquées, une fois réalisées, doivent lui rapporter non seulement l'équivalent des sommes qu'il a engagées dans la production, mais aussi une certaine somme qui ne correspond à aucun déboursé et qui représente un bénéfice net. Du point de vue de cette création de plus-value le capital avancé par le capitaliste se divise, sans qu'il le sache, et contrairement aux fadaises qu'il se débite à lui-même et aux autres sur le capital fixe et le capital circulant, en deux parties l'une représentant ses dépenses pour les moyens de production bâtiments, matières premières, combustible, instruments; l'autre destinée au paiement des salaires. La première partie, qui par l'usage qui en est fait au cours du processus du travail, incorpore intégralement sa valeur au produit. Marx l'appelle capital constant ; la seconde, qui augmente sa valeur initiale et produit de la plus-value, grâce à J'appropriation de travail non payé, il l'appelle capital variable. C'est ainsi que la composition de valeur de toute marchandise correspond a la formule suivante :

c + v + pl

c représentant la valeur du capital constant investi, c'est-à-dire la partie de la valeur des moyens de production usagés qui a été incorporée à la marchandise, v la partie du capital variable investi, c'est-à-dire la partie du Capital dépensé en salaires, et pl la plus-value, c'est-à-dire l'accroissement de valeur provenant de la partie non payée du travail salarié. Ces trois éléments de valeur sont contenus à la fois dans la forme concrète des marchandises fabriquées, dans chacune d'elles comme dans leur masse, considérée en tant qu'unité, qu'il s'agisse de tissus de coton ou de ballets, de tuyaux de fonte ou de journaux libéraux. La fabrication de marchandises n'est pas pour le producteur capitaliste une fin en soi, mais seulement un moyen en vue de s'approprier la plus-value. Mais tant que la plus-value reste contenue dans la forme concrète de la marchandise, elle est inutilisable pour le capitaliste. Il est obligé, après l'avoir fabriquée, de la réaliser, de la transformer dans sa forme de valeur pure, c'est-à-dire en argent. Dans ce but, et pour que la plus-value soit appropriée par le capitaliste sous forme d'argent, toutes ses avances de capitaux doivent elles aussi rejeter la forme de marchandise et lui revenir sous la forme d'argent. Ce n'est qu'à ce moment-là, par conséquent quand toute la masse des marchandises aura été échangée d'après leur valeur contre de l'argent, que la production aura atteint son but. La formule c + v + pl se conduit maintenant, par rapport à la composition quantitative de l'argent reçu en échange des marchandises, exactement de la même façon que précédemment par rapport à la composition de valeur de ces mêmes marchandises : une partie (c) restitue au capitaliste ses dépenses en moyens de production usagés, une autre partie (v) ses dépenses en salaires pour les ouvriers, une troisième partie (pl) représente le surplus escompté, le « bénéfice net » du capitaliste en espèces  [2]. Cette transformation du capital, de sa forme primitive, qui constitue le point de départ de toute production capitaliste, en moyens de production figés et vivants (matières premières, instruments et force de travail), de ceux-ci en marchandises, par le processus vivant du travail, et enfin de marchandises en argent, par le processus de l'échange, et même en plus d'argent qu'au stade du début, cette transformation n'est cependant pas nécessaire seulement pour la production et l'appropriation de la plus-value. Car le but et le moteur de la production capitaliste, ce n'est pas la plus-value tout court, en quelque quantité que ce soit, appropriée en une seule fois, mais une plus-value illimitée, en croissance continue, en quantité de plus en plus grande. Mais cela ne peut être obtenu encore une fois que par le même moyen enchanteur : la production capitaliste, c'est-à-dire l'appropriation de travail salarié non payé au cours du processus de fabrication des marchandises et la réalisation des marchandises ainsi fabriquées. Production toujours à nouveau, reproduction en tant que phénomène régulier reçoivent ainsi, dans la société capitaliste, un motif tout à fait nouveau, inconnu de toute autre forme de production. En effet, dans toutes les formes de production historiques connues, le facteur déterminant de la production est représenté par les besoins de consommation incessants de la société, que ce soient des besoins de consommation de la collectivité des travailleurs, déterminés démocratiquement, comme dans les sociétés communistes agraires primitives, ou des besoins déterminés autoritairement, comme dans les sociétés antagoniques de classe : société esclavagiste, société féodale, etc. Dans le mode de production capitaliste, le souci des besoins de consommation de la société en tant que motif déterminant de la production n'existe pas pour les producteurs individuels - et ici ce sont les seuls qui entrent en ligne de compte. Pour eux seuls existe la demande solvable de marchandises, et celle-ci d'ailleurs uniquement en tant que moyen indispensable en vue de la réalisation de la plus-value. C'est pourquoi la fabrication de produits pour la consommation, qui satisfont les besoins solvables de la société, est à vrai dire une nécessité pour le capitaliste individuel, mais tout autant un détour, du point de vue du véritable motif de son activité, à savoir l'appropriation de la plus-value. Et c'est ce motif qui le détermine à reprendre toujours à nouveau la reproduction. C'est la production de la plus-value qui, dans la société capitaliste, fait de la reproduction des besoins de consommation en général un perpetuum mobile. La reproduction, de son côté, dont le point de départ est toujours le capital, et sous sa forme de valeur la plus pure, c'est-à-dire sous la forme d'argent, ne peut manifeste­ment être reprise que quand les produits de la période précédente, les marchandises, ont été transformés en leur forme d'argent, réalisés, Par conséquent, la première condition de la reproduction est pour le producteur capitaliste la réalisation des marchandises fabriquées au cours de la période de production précédente.

Nous arrivons maintenant à un deuxième point très important. Dans l'économie privée, c'est le capitaliste individuel qui fixe à sa guise les dimensions de la reproduction. Mais son but, c'est l'appropriation de la plus-value, et même d'une plus-value croissant le plus rapidement possible. Or, cette croissance rapide de la plus-value n'est possible qu'au moyen de l'élargissement de la production capitaliste, qui crée la plus-value. En ce sens, la grande entreprise comporte des avantages par rap­port à la petite. Le mode de production capitaliste crée par conséquent non seulement un motif constant de reproduction, mais aussi un motif d'élargissement constant de la reproduction, de reprise de la production.

Mais ce n'est pas tout. Le mode de production capitaliste ne crée pas seulement, dans la soif de plus-value du capitaliste, la force motrice qui mène à l'élargissement illimité de la reproduction, il fait encore de cet élargissement une loi d'airain, une condition d'existence économique pour le capitaliste individuel. Sous le règne de la concurrence, l'arme la plus puissante du capitaliste individuel dans la lutte pour la conquête des débouchés, c'est le bon marché des marchandises. Toutes les méthodes durables de réduction du coût de production des marchandises qui n'ont pas pour but d'obtenir un accroissement supplémentaire de la plus-value au moyen d'une réduction des salaires ou d'une prolongation du temps de travail, et peuvent d'ailleurs se heurter à toutes sortes de difficultés, aboutissent à un élargissement de la production. Qu'il s'agisse d'économies réalisées sur les constructions ou les instruments, ou de l'emploi de moyens de production d'un rendement supérieur, ou du remplacement sur une vaste échelle du travail manuel par la machine, ou de l'utilisation rapide d'une situa­tion favorable sur le marché en vue de se procurer des matières premières à meilleur marché - dans tous ces cas, la grande entreprise comporte des avantages par rapport à la petite et à la moyenne entreprise.

Ces avantages augmentent au fur et à mesure de l'extension de l'entreprise. C'est pourquoi la concurrence elle-même impose tout accroissement d'une partie des entreprises capitalistes à toutes les autres entreprises comme une condition d'existence absolue. Il en résulte une tendance à l'élargissement constant de la reproduction, qui se répand mécaniquement, comme une vague, sur toute la surface de la production privée.

Pour le capitaliste individuel cet élargissement de la reproduction se manifeste en ce sens qu'il transforme en capital une partie de la plus-value obtenue, c'est-à-dire qu'il accumule. Accumulation, transformation de la plus-value en capital actif, c'est là l'expression capitaliste de la reproduction élargie.

Celle-ci n'est nullement une invention du capital. Elle est, au contraire, depuis toujours, la règle dans toute forme de société historique qui indique un certain progrès économique et culturel. La reproduction simple - la simple répétition constante du processus de production dans ses dimensions précédentes - est certes possible, et on peut même l'observer pendant de longues périodes du développement social. Ainsi par exemple, dans les sociétés communistes agraires primitives où l'accroissement de la population n'est pas dû à un élargissement progressif de la production, mais à des scissions périodiques de générations nouvelles et à la fondation de communautés aussi restreintes que la première et se suffisant à elles-mêmes. De même, les vieilles petites entreprises artisanales de l'Inde ou de la Chine offrent l'image d'une répétition traditionnelle, transmise de génération en génération, de la production dans les mêmes formes et les mêmes dimensions. Mais, dans tous ces cas, la reproduction sim­ple est la base et le signe sûr d'un arrêt économique et culturel général. Tous les grands progrès économiques et les monuments importants de la culture, tels que les grands travaux d'irrigation de l'Orient, les pyramides d'Égypte, les voies militaires romaines, les arts et les sciences de la Grèce, le développement de l'artisanat et des villes au Moyen Age, auraient été impossibles sans reproduction élargie, car seule une extension progressive de la production au-delà des besoins immédiats et l'accroisse­ment constant de la population ainsi que de ses besoins constituent à la fois la base économique et la force motrice sociale permettant des progrès culturels décisifs. L'échange, notamment, et, avec lui, la naissance de la société de classe et ses progrès historiques jusqu'à la forme de production capitaliste auraient été impossibles à concevoir sans reproduction élargie. Mais, dans la société capitaliste, la reproduction élargie reçoit un certain nombre de caractères nouveaux. En premier lieu, ainsi que nous l'avons déjà indiqué, elle devient une nécessité absolue pour le capitaliste individuel. Certes, une reproduction simple et même une régression dans la reproduc­tion ne sont pas exclues non plus dans le mode de production capitaliste ; elles constituent même, au contraire, des manifestations périodiques des crises après la surtension, également périodique, de la reproduction élargie dans les périodes de haute conjoncture. Cependant, le mouvement général de la reproduction, par-delà les oscillations périodiques des différentes phases, va dans le sens d'un élargissement constant. Pour le capitaliste individuel, l'impossibilité de suivre ce mouvement général signifie l'élimination de la lutte pour la concurrence, la mort économique.

Mais il y a encore autre chose. Dans tout mode de production basé sur l'économie purement ou en grande partie naturelle - dans une communauté communiste agraire de l'Inde ou dans une « villa » romaine employant le travail des esclaves ou dans un domaine féodal du Moyen Age - le moteur et le but de la reproduction élargie ne se rapportent qu'aux produits, à la masse des objets de consommation fabriqués. La consommation, en tant que but, détermine les dimensions, ainsi que le caractère du processus du travail, en particulier, comme de la reproduction, en général. Il en est autrement dans le mode de production capitaliste. La production capitaliste n'est pas une production en vue de la consommation, mais une production de valeur. Les rap­ports de valeur dominent tout le processus de la production comme de la repro­duction. La production capitaliste n'est pas une production d'objets de consommation, ni même de marchandises, tout simplement, mais de plus-value. Reproduction élargie signifie par conséquent, du point de vue capitaliste : élargissement de la production de la plus-value. Cette production de plus-value se réalise, il est vrai, sous la forme de production de marchandises, et, par conséquent, en dernier lieu, de production d'objets de consommation. Mais dans la reproduction, ces deux points de vue sont toujours à nouveau séparés par des changements dans la productivité du travail. La même grandeur de capital et la même grandeur de plus-value seront représentées, par suite de l'accroissement de la productivité du travail, par une quantité toujours plus grande d’objets de consommation. L'élargissement de la production dans le sens de la fabrication d'une plus grande masse de valeurs d'usage n'a par conséquent pas besoin d'être une reproduction élargie dans le sens capitaliste. Réciproquement, le capital peut, dans certaines limites, sans aucun changement dans la productivité du travail, au moyen d'une aggravation du degré d'exploitation - par exemple, au moyen de la réduc­tion des salaires - produire une plus grande plus-value sans être obligé de fabriquer une plus grande quantité de produits. Mais, dans un cas comme dans l'autre, les éléments de la reproduction élargie, dans le sens capitaliste, sont produits pareil­lement. Car ces éléments sont : plus-value, à la fois en tant que grandeur de valeur et en tant que somme de moyens de production matériels. L'élargissement de la production de plus-value est généralement obtenu au moyen d'un accroissement du capital, mais celui-ci, à son tour, est obtenu au moyen de la transformation d'une partie de la plus-value produite en capital. Peu importe à ce propos que la plus-value capitaliste soit employée à l'extension de l'entreprise déjà existante ou à la création d'une entreprise nouvelle. La reproduction élargie, dans le sens capitaliste, reçoit par conséquent son expression spécifique d'accroissement de capital au moyen d'une capitalisation progressive de la plus-value ou, comme dit Marx, de l'accumulation du capital. On peut donc représenter de la façon suivante la formule de la reproduction élargie, en régime de production capitaliste :

(c + v) + (pl/x) + pl’

pl représentant la partie capitalisée de la plus-value obtenue au cours de la période de production précédente, pl' la nouvelle plus-value créée à l'aide du capital ainsi accru. Cette nouvelle plus-value est de nouveau capitalisée en partie. La succession constante de cette création et de cette capitalisation de plus-value, qui se condition­nent réciproquement, c'est ce qui constitue le procès de la reproduction élargie en régime capitaliste.

Mais ce n'est là que la formule générale abstraite de la reproduction. Examinons de plus près les conditions concrètes nécessaires à la réalisation de cette formule.

Après avoir quitté sur le marché la forme de marchandise, la plus-value produite se présente sous forme d'une certaine somme d'argent. Sous cette forme, elle a sa forme pure de valeur, sous laquelle elle va commencer sa carrière comme capital. Mais sous cette forme, elle n'est encore qu'au seuil de sa carrière. Car avec de l'argent on ne peut créer aucune plus-value.

Pour que la partie de la plus-value destinée à l'accumulation soit réellement capitalisée, elle doit revêtir la forme concrète qui seule lui permettra d'agir en tant que capital productif, c'est-à-dire de capital créateur de plus-value. Pour cela, il est nécessaire que, tout comme le capital initial, elle se divise en deux parties, l'une constante, représentée par des moyens de production, l'autre variable, représentée en salaires. Ce n'est qu’à ce moment-là qu'elle pourra être, tout comme le capital initial, portée dans la formule c + v + pl.

Mais, pour cela, la bonne volonté qu'a le capitaliste d'accumuler ne suffit pas, non plus que son « esprit d'épargne » et sa « sobriété », grâce auxquels il utilise en vue de la production la plus grande partie de sa plus-value, au lieu de la gaspiller entièrement pour son luxe personnel. Il faut encore qu'il trouve sur le marché les formes concrètes qu'il se propose de donner à son nouvel accroissement de capital, par conséquent : premièrement, les moyens de production matériels (matières premières, machines, etc.) dont il a besoin pour le genre de production qu'il a choisi pour donner la forme productive à la partie constante du capital. Puis, deuxièmement, la partie du capital destinée à servir de capital variable doit être transformée également, et pour cela il faut deux choses : avant tout, qu'il y ait sur le marché des forces de travail supplé­men­taires en quantité suffisante, dont il a précisément besoin pour mettre en mouvement son nouvel accroissement de capital, et ensuite, étant donné que les ouvriers ne peuvent pas vivre d'argent, qu'il y ait également sur le marché les moyens de consom­ma­tion supplémentaires, contre lesquels les ouvriers nouvellement engagés pourront échanger la partie de capital variable qu'ils auront reçue du capitaliste.

Ces conditions une fois remplies, le capitaliste pourra mettre en mouvement sa plus-value capitalisée et lui faire créer, en tant que capital actif, une nouvelle plus-value. Mais ce n'est pas tout. Le nouveau capital, ainsi que la plus-value produite, est encore caché sous la forme d'une nouvelle masse supplémentaire de marchandises. Sous cette forme, le nouveau capital n'est encore que prêté et la plus-value créée par lui n'existe encore que sous une forme inutilisable pour le capitaliste. Afin que le nouveau capital puisse remplir son but, il lui faut rejeter sa forme de marchandise et revenir, ainsi que la plus-value créée par lui, sous sa forme pure de valeur, c'est-à-dire sous sa forme d'argent, dans la poche du capitaliste. Si cela ne se produit pas, alors le nouveau capital et la plus-value sont perdus, entièrement ou en partie, la capitalisation de la plus-value a échoué, l'accumulation n'a pas eu lieu. Afin que celle-ci se fasse réellement il est donc absolument nécessaire que la quantité supplémentaire de mar­chan­dises produite par le nouveau capital conquière une place sur le marché, pour pouvoir être réalisée.

Ainsi, nous voyons que la reproduction élargie, dans les conditions capitalistes, c'est-à-dire en tant qu'accumulation du capital, est liée à toute une série de conditions particulières. Passons-les rapidement en revue. Première condition : la production doit créer de la plus-value, car la plus-value est la forme élémentaire sous laquelle seul l'accroissement de la production est possible dans le sens capitaliste. Cette condition doit être observée au cours du procès même de la production, dans les rapports entre capitalistes et ouvriers dans la production des marchandises. Deuxième condition : afin que la plus-value destinée à l'élargissement de la reproduction soit appropriée, il faut, quand la première condition a été observée, qu'elle soit réalisée, c'est-à-dire transformée en argent. Cette condition nous mène sur le marché, où les chances de l'échange décident du sort de la plus-value, par conséquent aussi de la reproduction future. Troisième condition : en supposant qu'on a réussi à réaliser la plus-value et à transformer une partie de cette plus-value réalisée en capital en vue de l'accumulation, le nouveau capital doit revêtir la forme productive, c'est-à-dire se transformer en moyens de production figés et en force de travail, et, en outre, la partie du capital échangée contre des forces de travail doit revêtir la forme de moyens de consomma­tion pour les ouvriers. Cette condition nous ramène de nouveau sur le marché des marchandises et sur le marché du travail. Si l'on y trouve tout ce dont on a besoin et si la reproduction élargie des marchandises a eu lieu, alors apparaît la quatrième condi­tion, à savoir : la quantité additionnelle de marchandises, qui représente le nouveau capital, ainsi que la nouvelle plus-value, doit être réalisée, transformée en argent. Ce n'est que si l'on y parvient que la reproduction élargie, au sens capitaliste du mot, a lieu. Cette dernière condition nous ramène derechef sur le marché.

C'est ainsi que la reproduction capitaliste, tout comme la production, joue continu­el­lement entre le lieu de production et le marché, entre le bureau et les ateliers, dont « l'entrée est sévèrement interdite aux personnes étrangères » et où la volonté souveraine du capitaliste individuel est la loi suprême, d'une part, et le marché, auquel personne ne peut imposer de lois et où ne se manifestent aucune volonté et aucune raison, d'autre part. Mais c'est précisément dans cet arbitraire et cette anarchie qui règnent sur le marché que le capitaliste individuel sent sa dépendance à l'égard de la société, de la collectivité des producteurs et des consommateurs. Pour élargir sa reproduction, il a besoin de moyens de production et de forces de travail, ainsi que de moyens de consommation pour ces derniers, mais leur existence dépend de facteurs, de circonstances, de phénomènes, qui se passent derrière son dos, tout à fait indépen­damment de lui. Pour pouvoir réaliser sa masse de produits accrue, il a besoin d'un marché élargi, mais l'extension effective de la demande de marchandises, en général, et de celles qu'il fabrique, en particulier, est une chose en face de laquelle il est totalement impuissant.

Les conditions ci-dessus énumérées, qui expriment toute la contradiction profonde existant entre la production et la consommation privées et leurs rapports sociaux ne sont pas des éléments nouveaux, ne se manifestant qu'à l'occasion de la reproduction. Ce sont les conditions générales de la production capitaliste. Elles apparaissent cependant comme des difficultés spéciales du procès de reproduction, et cela pour les raisons suivantes : du point de vue de la reproduction, et particulièrement de la repro­duction élargie, le mode de production capitaliste n'apparaît pas seulement dans ses caractéristiques générales, mais aussi dans un certain rythme de mouvements, comme un processus en voie de développement, où se manifeste l'enchaînement spécifique des différents anneaux de ses périodes de production. De ce point de vue, la question ne se pose par conséquent pas de cette façon générale : comment chaque capitaliste individuel réussit-il à trouver les moyens de production et les forces de travail dont il a besoin et à écouler sur le marché les marchandises qu'il a fait produire, malgré l'absence de tout contrôle ou plan social qui puisse accorder la production et la demande des marchandises ? Car à cette question on pourrait répondre ce qui suit : d'une part, la soif de profit des capitaux individuels et la concurrence à laquelle ils se livrent entre eux, ainsi que les conséquences automatiques de l'exploitation et de la concurrence capitalistes, font en sorte qu'on produit toutes les marchandises et par conséquent aussi les moyens de production nécessaires, et qu'une classe en état de croissance continue d'ouvriers prolétarisés se trouve à la disposition du capital. D'autre part, l'anarchie de ces rapports se manifeste en ce sens que l'accord de l'offre et de la demande, dans tous les domaines, ne se réalise qu'au moyen d'écarts conti­nuels au-dessus ou au-dessous de la ligne où ils s'équilibrent, d'oscillations de prix continuelles, de crises économiques revenant à intervalles périodiques.

Du point de vue de la reproduction, la question se pose tout autrement : comment se fait-il que l'approvisionnement anarchique du marché en moyens de production et en forces de travail, ainsi que les conditions d'écoulement se modifiant d'une façon irrationnelle et imprévisible puissent assurer au capitaliste individuel les quantités et sortes de moyens de production, forces de travail et possibilités d'écoulement corres­pondant exactement à ses besoins d'accumulation et croissant par conséquent dans un certain rapport de quantité ? Examinons la chose de plus près. Le capitaliste produit, disons, par exemple, selon notre formule :

40 c + 10 v + 10 pl

le capital constant étant quatre fois plus grand que le capital variable, et le taux d'exploitation étant de 100 %. La masse des marchandises produites aura donc une valeur de 60. Supposons que le capitaliste soit en mesure de capitaliser la moitié de sa plus-value et qu'il l'ajoute à son capital initial, toujours d'après la même composition du capital. La période de production suivante sera donc exprimée dans la formule .

44 c + 11 v + 11 pl = 66

Supposons que le capitaliste continue à capitaliser la moitié de sa plus-value, et ainsi de suite chaque année. Pour cela, il lui faudra trouver sur le marché, et encore dans une certaine progression, les moyens de production, les forces de travail et les possibilités d'écoulement correspondant aux progrès de son accumulation.


Notes

[1] Le Capital, I, p. 529 de la quatrième édition, 1890. Trad. Molitor. IV, p. 11.

[2] Dans cet exposé, nous supposons la plus-value identique au profit, ce qui est d'ailleurs vrai pour l'ensemble de la production, qui nous occupera seule dans la suite. De même, nous faisons abstraction de la division de la plus-value en ses différentes parties : bénéfice de l'entrepreneur, intérêt du capital, rente, étant donné qu'elle n'a aucune importance pour le problème de la reproduction.


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